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Mounir Mahjoubi : « vis ma vie » avec un Gilet Jaune

jeudi 10 janvier 2019

Ô rage ! ô désespoir ! Gilets Jaunes ennemis
Avez-vous donc tant vécu que pour cette infamie ?
Cette citation modifiée du Cid de Pierre Corneille pourrait illustrer la stupeur du pouvoir politique devant le désintérêt du peuple français envers le « Grand débat national » auquel il est convié. Mounir Mahjoubi, le « ministre d’internet » qui est tout le temps connecté passe ses nuits à tchater avec des inconnus.

Ce ne sont pas des sites de rencontres mais des réseaux sociaux qui le stimulent puisque la société s’est exportée sur la toile. Il est stupéfait de voir que les gilets jaunes ont une audience bien supérieure à la télévision, à la presse ou aux radios. « Je voulais créer un lien : il (Maxime Nicolle alias Fly Rider gilet jaune) parle tous les soirs à 400 000 personnes. » (Mounir Mahjoubi France Info)

C’est là que ça se passe !

Bon Dieu, un secrétaire d’Etat passe du temps avec les gilets jaunes alors qu’il doit penser à la « start up nation » de Macron avec son « tout numérique » en 2023. Le président de la république au contraire, passe son temps avec le gratin financier et politique sans écouter une seule des revendications des gilets jaunes.
Le vrai débat existe, comme dans cette assemblée tenue en Corse où élus et peuple ont pu se parler et constater cette distance entre les décisions politiques et le vécu de tous les jours. Cette distance est rompue par l’outil internet qui devait diviser la population suivant le vieil adage « diviser pour mieux régner » qui est la base du marketing social.

Les groupes sociaux ont pour vocation de se nicher dans des centres d’intérêt personnels afin de regrouper des bases de données selon le calcul de la mathématique de communication et de déterminer les influenceurs, les leaders et les suiveurs. Or ce comportement n’est plus possible puisque le sujet qui rassemble les gilets jaunes n’est pas le pouvoir d’achat mais le « pouvoir vivre ». Ce flux d’information non contrôlée dépasse toutes les espérances d’audimat des milliardaires de presse sponsorisés par l’Etat puisque leur tirages et leurs ventes ne devraient entraîner qu’une mise en faillite comme toute entreprise qui engrange des pertes financières.

De ce point de vue là, Macron a raison : c’est bien le numérique qui devient stratégique, non pas pour détruire les services de l’Etat comme les préfectures et l’Urssaf, mais pour créer un groupe d’opposition politique. Finalement avec peu de moyens et un gouvernement peublé d’incompétents, Macron s’inflige un adversaire insaisissable et terriblement organisé.

Opération COM

Non satisfait de meubler la surdité du pouvoir face aux revendications des Gilets Jaunes, Mounir Mahjoubi s’est proposé de rejouer les scénarii de l’émission « vis ma vie » où une personnalité partage le quotidien d’un inconnu qui possède un métier. La personnalité se met ensuite au travail, en se mettant à la place de l’inconnu.
Mounir a rencontré Céline qui s’était fait connaître chez Hanouna où elle déclara « Je pense que ces gens-là doivent sortir un petit peu de leur univers et venir voir le peuple ».

Chose dite, chose faite. Mounir s’est rendu à son domicile pour évaluer la pénibilité de vivre sans argent malgré un travail pénible.

Mounir Mahjoubi. « Je me suis rendu compte qu’il y avait un truc très fort qui me liait à eux. C’est le sentiment d’humiliation et l’impression de subir. »

Diable, ce secrétaire d’Etat est formidable, alors qu’il promeut la destruction des liens de l’Etat et du peuple avec la nouvelle politique numérique, et la surfiscalité pour payer le manque à gagner par la suppression de l’ISF (cadeau de non fiscalité pour ceux qui investissent dans les start up), il veut recréer du lien.
Lorsque Céline montera à Paris pour découvrir l’univers de Mounir, elle risque de tomber dans les pommes en voyant l’agenda du secrétaire d’etat. Le service de communication du gouvernement ne doit pas vraiment se rendre compte de l’absurdité de cette opération de communication, tout comme Mounir qui n’incarne que le vide et l’incompétence. Il aurait mieux valu qu’il visionne Giscard en plein déjeuner avec des éboueurs de la ville de Paris, cela lui aurait servi de leçon.

« Les cons ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît » (citation de Michel Audiard, dialoguiste réalisateur.)

Rédaction Geopolintel Janvier 2019

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