Fabius sur la COP 21 : « On avance bien, j’espère qu’on pourra terminer demain »
Les représentants de 195 pays chargés de négocier un pacte universel contre le réchauffement climatique ont travaillé une grande partie de la nuit et se préparaient à une longue journée jeudi 10 décembre, à trente-six heures de la clôture officielle de la conférence climat de l’ONU.
Les représentants de 195 pays chargés de négocier un pacte universel contre le réchauffement climatique ont travaillé une grande partie de la nuit et se préparaient à une longue journée jeudi 10 décembre, à trente-six heures de la clôture officielle de la conférence climat de l’ONU. « On avance bien. On y a passé toute la nuit encore », a déclaré à la presse, jeudi matin, le président de la COP 21 et ministre des affaires étrangères français, Laurent Fabius.
L’affaire du sang contaminé
Comme toutes les affaires à tiroirs, celle du sang contaminé comporte son lot de méandres difficiles à déchiffrer à l’œil nu. Lorsqu’elle éclate véritablement, par le biais d’un article paru le 25 avril 1991 dans L’Evénement du Jeudi, elle met la lumière sur un autre aspect du rôle du CNTS : ce dernier aurait sciemment distribué à des hémophiles, de 1984 à 1985, des produits sanguins susceptibles d’être contaminés par le virus du Sida. L’impact émotionnel de cette tragédie, alors même que le monde assiste à un pic fulgurant de morts liées au VIH, est considérable.
C’est toute la question, vue plus haut, de la mise en circulation de produits sanguins chauffés préventivement qui se trouve au cœur des révélations. Dès la fin 1984, la communauté scientifique - notamment la prestigieuse revue The Lancet - s’est accordée pour dire qu’il était impératif de faire une sélection des donneurs de sang et de généraliser la technique du chauffage. Technique que le CNTS ne maîtrisait toujours pas et continuait de sous-traiter auprès d’une firme autrichienne.
Résultat : des stocks de produits non chauffés, où le virus peut subsister, ont été laissés en circulation durant une période cruciale. Le professeur Claude Got, spécialiste de la santé publique et auteur d’un rapport reconnu sur le Sida, résume bien les choses lorsqu’il est auditionné par la commission d’enquête du Sénat le 3 mars 1992 :
« Il aurait fallu essayer d’éviter, en fin de parcours, des obstacles dans la prise de décisions à dominante financière qui était celle de 1985 pour faire bénéficier dès janvier des produits chauffés pour les hémophiles et, en tout cas, dès avril du test systématique dans les dons du sang pour éviter de nouvelles contaminations. »
“Responsable mais pas coupable”
Le couperet judiciaire franchit un premier cliquet en octobre 1991, lorsque sont inculpés les trois responsables de la transfusion sanguine de l’époque - l’ancien directeur du CNTS, Michel Garretta, son adjoint Jean-Pierre Allain et Robert Netter, patron du LNS - ainsi que Jacques Roux, ancien directeur général de la Santé. Côté politique, l’ex-ministre des Affaires sociales Georgina Dufoix s’attire les foudres de l’opinion publique en prononçant une formule malheureuse sur TF1 :
« Je me sens profondément responsable ; pour autant, je ne me sens pas coupable, parce que vraiment, à l’époque, on a pris des décisions dans un certain contexte, qui étaient pour nous des décisions qui nous paraissaient justes. »
BFMTV
Les renouvelables devraient supplanter les énergies fossiles d’ici 2030 (McKinsey)
Un rapport de la société de conseil McKinsey & Company vient renforcer l’idée selon laquelle les énergies renouvelables (ENR) vont supplanter les combustibles fossiles. Toutefois, cette étude souligne aussi la difficulté à limiter le réchauffement global à 1,5°C.
Les énergies solaire et éolienne devraient dominer le marché mondial de l’énergie à la fin de la décennie, atteste un rapport publié le 14 janvier 2021 par la société américaine de conseil McKinsey & Company. Effectivement, les ENR deviennent moins chères à installer, en comparaison aux coûts d’exploitation des installations de combustibles fossiles.
D’après cette étude, dénommée 2021 Global Energy Perspective, les centrales solaires et éoliennes représenteront près de la moitié de la capacité mondiale de production d’électricité d’ici 2035. Ce document valorise également la compétitivité de l’hydrogène vert d’ici 2030 et son rôle en faveur de la transition énergétique.
Toujours selon ce rapport, la demande mondiale de charbon devrait arriver à son paroxysme en 2029, alors que les pics pour le pétrole et le gaz seraient atteints en 2037. Au final, notre soif pour l’ensemble des combustibles fossiles devrait atteindre son plus haut point en 2027.
Et c’est tout pour les bonnes nouvelles.
Car ce rapport McKinsey examine quatre scénarios et, dans son scénario de référence – celui du maintien du statu quo –, le monde serait « nettement au-dessus de la trajectoire des 1,5°C de réchauffement. » Pour limiter l’augmentation de la température mondiale à 1,5°C au cours du siècle, il faudrait donc que les émissions de carbone diminuent de moitié au cours de cette décennie et de 85% d’ici 2050. Ainsi, notre « crédit carbone » pour 2100 devrait être consommé « au début des années 2030. »
Outre ce sombre scénario de référence, sont présentées deux perspectives plus positives : l’une compatible avec une trajectoire de réchauffement global de 1,5°C et, l’autre, plus ambitieuse, prenant en compte dix tendances existantes telles que l’accélération du passage aux véhicules électriques. Enfin, la dernière perspective – la plus pessimiste – imagine un monde où la priorité serait partout donnée à la reprise économique post Covid-19, au détriment d’une législation pour la transition énergétique.
Selon ce rapport McKinsey, la crise liée au Covid-19 aurait fait chuter la demande mondiale d’énergie, si bien qu’une reprise ne pourrait arriver que dans une à quatre années, avec un regain plus rapide pour la demande d’électricité et de gaz que pour la demande de pétrole.
L’étude considère toutefois que les tendances perçues avant la pandémie – telles que la réduction du nombre de propriétaires de voitures – influeront plus sur la transition énergétique que la crise sanitaire mondiale.