Le Mexique annonce une « nouvelle nationalisation » dans le secteur de l’électricité en rachetant 13 centrales
Le gouvernement mexicain d’Andrés Manuel López Obrador va débourser six milliards de dollars pour reprendre les centrales électriques du groupe espagnol Iberdrola.
Le président mexicain Andrés Manuel López Obrador s’est réjoui mardi d’une « nouvelle nationalisation » du secteur de l’électricité en annonçant l’achat de treize centrales au groupe espagnol Iberdrola. Le montant de la transaction atteint six milliards de dollars (5,4 milliards de francs).
C’est un « jour historique », a insisté dans une vidéo sur Twitter le président de gauche nationaliste, à l’origine d’une réforme du secteur de l’énergie pour limiter la participation étrangère, qui a inquiété ses partenaires étrangers. « Le gouvernement mexicain a signé aujourd’hui un accord pour acheter à Iberdrola treize centrales électriques qui feront partie du patrimoine public et seront opérées par la CFE [commission fédérale d’électricité, ndlr]. C’est une nouvelle nationalisation. »
Hoy el Gobierno de México firmó un convenio para comprar a Iberdrola 13 plantas de generación de energía eléctrica que formarán parte del patrimonio público y serán operadas por la CFE. Es una nueva nacionalización. pic.twitter.com/gL38A7tcf9
— Andrés Manuel (@lopezobrador_) 4 avril 2023
La CFE va ainsi augmenter de 39 à 55% sa part dans la production électrique totale du pays de 126 millions d’habitants, a précisé le ministre des finances, Rogelio Ramírez.
L’Espagne dans le viseur d’AMLO
Il y a tout juste un an, la cour suprême a validé la réforme du secteur de l’énergie approuvé par le Parlement pour renforcer la part des entreprises publiques. Cette réforme menace des milliards d’investissements privés étrangers et le développement des renouvelables, selon les Etats-Unis, qui n’excluent pas des mesures dans le cadre du traité de libre-échange d’Amérique du Nord.
Autre grand partenaire du Mexique, l’Espagne est dans la ligne de mire du président mexicain, qui a demandé une « pause » dans la relation avec Madrid. Andrés Manuel López Obrador a été très critique envers Iberdrola, un des fleurons de l’économie espagnole.
« Le Mexique n’est pas une terre de conquête », avait-il déclaré à la fin mai, quand le régulateur de l’énergie avait imposé une amende de 447 millions de dollars à Iberdrola, une sanction finalement suspendue par la justice. Iberdrola était accusé d’avoir vendu de l’électricité illégalement.