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La Paix ou la Guerre pour un nouveau Moyen Orient

dimanche 22 octobre 2023

Le processus de paix entre Israël et l’Arabie Saoudite semblait exclure la Palestine et la désigner encore une fois comme la grande perdante du Moyen Orient.

Un mois avant l’attaque du Hamas , un organisme de surveillance de l’administration Biden a averti qu’il n’y avait pas assez de transparence concernant le financement des Palestiniens.
Les responsables de l’USAID n’ont pas pris en compte les risques liés à l’aide à Gaza et en Cisjordanie, certains de ces groupes étaient en relation avec le Hamas. Un de ces groupes, appelé l’UNRWA, a fait l’objet de suspicionsau sujet de son président qui a été élu à un poste de direction du Hamas.

Cette aide américaine de Biden avait-elle pour intention de financer une opération pour déstabiliser et encenser un noyau du Hamas pour les pousser à intervenir en Israël ?

Trump avait mis fin à ces programmes quand il a lancé les accords de paix Abraham, il estimait que ces aides pourraient bénéficier au Hamas. « Nous estimons qu’il existe un risque élevé que le Hamas puisse potentiellement tirer un bénéfice indirect et involontaire de l’aide américaine à Gaza »

Le Phoenix Center for Research and Field Studies (PCRFS), une organisation qui aide les communautés palestiniennes, a été lancé en 2021 à l’université de Gaza. Il a reçu 90 000 dollars de subventions du département d’État du président Joe Biden. Le département d’Etat américain a avoué que les dossiers de subvention émanaient du bureau d’attribution de l’ambassade des États-Unis à Jérusalem.
Le Phoenix Center for Research and Field Studies a publié sur son site Internet un article sur la visite de M. Biden en Cisjordanie, au moment où les États-Unis annonçaient une aide de 316 millions de dollars aux Palestiniens.

Ce financement a bien sûr heurté Morton Klein, président de l’Organisation sioniste d’Amérique :
« Ces financements montrent encore plus clairement que cette administration est la plus hostile à Israël que nous ayons jamais vue ».

Mais Washington n’est pas le seul à financer le Hamas, Israël est aussi un bon contributeur.

Depuis 2018, avec l’approbation d’Israël, le Qatar a périodiquement fourni des millions de dollars en espèces aux dirigeants du Hamas pour payer le carburant de la centrale électrique, permettre au Parti de payer ses fonctionnaires et fournir une aide à des dizaines de milliers de familles appauvries. Israël aurait agi de la sorte en échange de la garantie du calme dans le sud par le Hamas et dans le cadre des efforts déployés pour parvenir à un cessez-le-feu à long terme avec le groupe terroriste.

Le responsable du Mossad, M. Cohen, et l’officier supérieur des forces de défense israéliennes en charge de Gaza, Herzi Halevi, se sont rendus au Qatar en 2020, sur les instructions du Premier ministre Benjamin Netanyahu, pour demander à ses dirigeants de poursuivre leurs versements périodiques au Hamas.
L’ancien ministre de la défense israélien Avigdor Liberman était furieux : « Les Égyptiens et les Qataris étaient en colère contre le Hamas et prévoyaient de couper tous les liens avec lui. Tout à coup, Netanyahou s’est fait le défenseur du Hamas et a fait pression sur l’Égypte et le Qatar pour qu’ils continuent à le soutenir financièrement ».

Qui en Israël avait intérêt à faire la paix ou bien la guerre

Il semble que la branche des néoconservateurs israéliens et américains ont décidé d’occulter Nétanyahou qui avait bien entamé les accords de paix avec l’Arabie Saoudite.
En septembre l’autorité palestinienne a changé de stratégie concernant les accords de paix. La situation était vécue comme un « coup de poignard dans le dos » par l’autorité palestinienne de Mahmoud Abbas. Mais au lieu de s’y opposer, Mahmoud Abbas a choisi de négocier avec Israël et Riyad.
Mahmoud Abbas a reçu le soutien de l’Egypte et de la Jordanie pour rencontrer le prince héritier Mohammed Ben Salman et négocier le sort de la palestine dans ces accords de paix.

Et c’est là que les néoconservateurs ont utilisé l’invasion du Hamas pour faire capoter ces accords et en attribuer la faute à l’autorité palestinienne qui était exclue des négociations.

Les autorités saoudiennes sont toujours alignées sur le « plan Abdallah » qui vise à normaliser les relations avec Israël et la création d’un état palestinien sur les territoires de 1967, débarrassés des colonies, avec Jérusalem-Est pour capitale.
A l’occasion de la 78e Assemblée générale de l’ONU, Benjamin Nétanyahou a déclaré :“Nous sommes à l’aube d’une avancée spectaculaire : une paix historique avec l’Arabie saoudite”, mais quid de la Palestine ?
“Une telle paix contribuera grandement à mettre fin au conflit israélo-arabe. Cela encouragera d’autres États arabes à normaliser leurs relations avec Israël et renforcera les perspectives de paix avec les Palestiniens”.

Comment appréhender ces déclarations si l’état palestinien est absent ?

Nétanyahou n’avait peut être pas intégré la volonté de l’Arabie Saoudite de créer un état palestinien et cette guerre est peut être une version forcée d’un accord de paix scellée par la guerre comme aiment à le rappeler les néoconservateurs : « Ce n’est pas par des accords de paix que les grandes questions du jour seront tranchées, mais par le fer et le sang ».

Le 26 septembre 2023, un ministre israélien s’est rendu en Arabie saoudite alors qu’en même temps un ambassadeur saoudien est allé en Cisjordanie “en vue d’établir un État palestinien”.

L’Arabie saoudite “travaille à l’établissement d’un État palestinien ayant Jérusalem-Est pour capitale”, a déclaré l’ambassadeur saoudien en Jordanie qui avait rencontré auparavant Mahmoud Abbas, à Ramallah.
“D’après les responsables palestiniens, cette visite, à ce moment, vise à bien rappeler que les Saoudiens soutiennent toujours les revendications palestiniennes.” rapporte le journal Ha’Aretz. La délégation saoudienne devrait se rendre à Jérusalem-Est et visiter la mosquée d’Al-Aqsa. Ce serait une première depuis 1967.

Manifestement l’action du Hamas a été utilisée pour créer un autre « 11 septembre » qui a permis aux néoconservateurs de lancer la guerre contre le terrorisme, sauf que cette fois ci la paix dictera la fin du terrorisme et la fin du néoconservatisme américain et israélien.

Geopolintel 22 octobre 2023

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