Stratégie Défense durable
Premier acheteur public, deuxième recruteur et employeur public, premier occupant du domaine foncier de l’Etat, premier consommateur d’énergie public, des missions opérationnelles sensibles aux effets du changement climatiques… le ministère des Armées est au cœur du défi du développement durable.
La stratégie Défense Durable, adoptée en 2016, formalise la politique de développement durable au ministère. Elle constitue le résultat d’une réflexion engagée depuis plusieurs années par le ministère des Armées sur ses responsabilités en matière de développement durable, mais également sur les opportunités, y compris opérationnelles, qu’il offre. A ce titre, la stratégie Défense Durable prend pleinement en compte les spécificités des activités du ministère des Armées, au premier rang desquelles la primauté des objectifs opérationnels, et s’inscrit dans les orientations stratégiques du Livre Blanc sur la Défense et la sécurité nationale.
Le stratégie Défense durable engage le ministère des armées à relever quatre défis :
Défi 1 – Préserver les milieux et les territoires : les emprises du ministère des Armées maillent finement le territoire national ; les terrains qu’il occupe représentent 275 000 hectares, en métropole et outre-mer ; il effectue des missions de sauvegarde des personnes et des biens et de protection de l’environnement sur un espace maritime de près de 10 millions de km2. Dans le cadre de la stratégie Défense durable, il s’engage à non seulement préserver ces milieux et à développer les territoires, mais également à répondre aux crises qui menacent la société et ces espaces.
Défi 2 - Eco-concevoir et maîtriser l’empreinte environnementale des infrastructures et des équipements : le ministère des Armées exploite plus de 2 000 installations classées pour la protection de l’environnement ; il est le premier consommateur public d’énergie, utilisée notamment pour ses déplacements opérationnels et non opérationnels. Dans le cadre de la stratégie Défense durable, il s’engage à viser la meilleure performance environnementale possible pour ses infrastructures, ses équipements, et ses systèmes d’armes et à prendre en compte le développement durable dans ses achats.
Défi 3 – Conforter une démarche socialement responsable : avec un effectif de près de 270 000 hommes et femmes, le ministère joue un rôle social important. Il s’engage en faveur de l’égalité au sein de la communauté défense et, vis-à-vis de la communauté nationale, à contribuer à une plus grande cohésion nationale.
Défi 4 – Affirmer une gouvernance structurée, garante de la bonne mise en œuvre de la stratégie de développement durable : le ministère s’engage à renforcer le travail en réseaux, à contribuer activement au développement des connaissances liées à la transition écologique et à participer à la coopération internationale pour un développement durable.
Déclaration de Mme Geneviève Darrieussecq, secrétaire d’Etat auprès de la ministre des armées, sur la place du ministère des armées dans la transition écologique
Intervenant(s) :
Geneviève Darrieussecq - Secrétaire d’Etat auprès de la ministre des armées
Circonstance : Ouverture de la journée du Réseau Environnement
Prononcé le 15 octobre 2019
Texte intégral
Monsieur le directeur des Patrimoines, de la Mémoire et des Archives,
Mesdames, messieurs les chargés d’environnement,
Mesdames, messieurs,
Disons-le clairement, chez beaucoup de nos compatriotes ce n’est pas un réflexe naturel d’associer ministère des Armées et transition écologique. Ensemble, aujourd’hui, nous démontrons que c’est un tort. Car oui, nous sommes fiers d’être un ministère totalement investi dans la transition énergétique et dans une démarche vertueuse de développement durable. Une démarche qui se poursuit, s’approfondit et se perfectionne.
Ainsi, nous nous inscrivons dans une politique publique véritablement transversale et interministérielle. Une politique qui fait partie des axes majeurs d’action du Président de la République et du Gouvernement. Depuis de nombreuses années et encore récemment, la France a pris des positions fermes et s’engage avec ambition. Notre pays a la vocation d’être à l’avant-garde de la mobilisation internationale pour la lutte contre le changement global et pour la protection de la biodiversité.
Il s’agit là d’enjeux de société extrêmement puissants qui engagent notre présent et notre avenir. Tous les acteurs publics, collectifs et individuels se mobilisent en ce sens.
Dans ce vaste champ de bataille, le ministère des armées est en ordre de marche. Nous engageons des moyens et des compétences pour être à la hauteur. Et vous êtes les fers de lance de cette politique !
C’est pour cela que j’ai tenu personnellement à ce que cette journée, consacrée aux acteurs de « la chaîne environnement » du ministère, ait lieu. Je me réjouis de vous accueillir et de vous voir aussi nombreux. Par votre présence, vous démontrez votre investissement et tout l’intérêt que vous portez au travail considérable qui est encore devant nous.
Depuis deux ans, avec Florence PARLY, nous avons ouvert de nombreux chantiers et axes de modernisation au sein du ministère. Le chantier 16 « développement durable-environnement » n’en est pas un des moindres. Il porte l’ambition de notre stratégie environnementale et énergétique. L’EMA, la DGA, le SGA et de nombreux services y contribuent activement. Je les en remercie.
C’est donc avec beaucoup d’enthousiasme et de confiance en vous que je souhaite dresser un point d’étape de notre action collective.
Dans l’ambition gouvernementale, le ministère des Armées assume un rôle majeur. En effet, nous sommes un important propriétaire foncier avec près de 274 000 hectares de terrains en métropole et en Outre-mer. Avec près de 50 000 bâtiments !
Des milliers de militaires et de personnels civils y travaillent et pour certains y vivent quotidiennement. Nous produisons chaque année 30 000 tonnes de déchets. Dans le même temps, nous dépensons 840 millions d’euros par an pour notre consommation énergétique. Ainsi, notre empreinte environnementale est parmi la plus importante de l’Etat. Cela doit nous pousser à l’exemplarité.
Cela nous donne des responsabilités. C’est je crois un des deux maître-mots de notre travail et de cette journée. A mes yeux, le deuxième est « concrétisation ». Car, pour avancer, nous avons besoin de concret.
C’est dans ce cadre qu’il y a quelques semaines, la ministre des Armées a présenté notre projet « une défense durable ».
Il y a je crois un exemple parlant : celui du plan interministériel « Place au soleil ». J’ai eu le privilège de le lancer officiellement, en juin 2018, avec le ministre Sébastien LECORNU. Ce plan vise à augmenter les capacités de production d’énergie électrique d’origine solaire en France en mobilisant l’ensemble des acteurs. Evidemment, le ministère des Armées s’y est engagé pleinement.
Nous nous sommes engagés à mettre à disposition 2 000 hectares de terrains d’ici à la fin de l’année 2022, en cédant des emprises dont nous n’avons plus l’utilité. Des fermes photovoltaïques devraient ainsi voir le jour sur certaines de nos parcelles.
Néanmoins, nous n’avons attendu ni 2019 ni 2022 pour agir et améliorer la performance énergétique de notre parc immobilier. Le ministère a, en effet, réduit ses consommations énergétiques, hors carburants opérationnels, de plus de 15% entre 2010 et 2018. Sur cette même période, la composition du mix énergétique a également évolué favorablement : la part des énergies fortement carbonées (charbon, fioul) a diminué au profit d’énergies plus faiblement carbonées (biomasse-bois, chaleur issue de réseaux urbains, GPL), permettant une baisse des émissions de gaz à effet de serre de plus de 18 %.
Notre responsabilité est également celle de la protection de l’environnement des territoires et des populations qui y vivent. L’actualité récente, celle de Rouen par exemple, nous pousse à poursuivre le suivi de nos sites et de nos installations classées avec la rigueur qui nous caractérise et avec la volonté de toujours faire mieux.
Notre responsabilité environnementale est également celle de la gestion de l’eau et des déchets, celle du traitement des sites et des sols pollués. Un enjeu important est celui de la biodiversité. Nous y travaillons activement. Rappelons que 80% de notre domaine foncier fait l’objet d’au moins un classement au titre de la biodiversité et 42 300 hectares sont situés en zone Natura 2000. Nous avons signé des conventions nationales pour mieux connaître, mieux protéger et mieux prendre en compte la biodiversité sur nos emprises.
Le ministère des Armées s’attache à développer un mode d’activité durable tout en préservant l’environnement de son personnel et de tous nos concitoyens.
Pour toutes ces raisons et parce que nos ambitions sont à la hauteur de celles du Gouvernement, le ministère des Armées a besoin d’un réseau d’acteurs intégrés dans toute « une chaîne environnementale ». Parce que c’est vous qui êtes en première ligne pour porter ces sujets et agir concrètement, Florence PARLY et moi-même comptons sur vous. Nous avons besoin de votre action déterminée et efficace pour atteindre les objectifs que nous avons fixés et en respecter les délais.
Pour réussir, l’animation du réseau est fondamentale. C’est pourquoi j’ai souhaité que des outils innovants soient mis en place. Je pense particulièrement à la base de données, actuellement en cours de déploiement. A terme, je souhaite d’ailleurs que ce soient toutes les procédures des domaines de l’environnement et de l’immobilier qui bénéficient de cet outil. Notre objectif est d’ouvrir les voies d’un réseau d’entraide et une mise en commun des savoirs.
Je suis convaincue que ces nouveaux outils numériques faciliteront vos échanges et vous permettront d’avoir un accès immédiat aux informations dont vous avez besoin pour exercer vos missions. Ils vous seront présentés au cours de cette journée.
Aussi, au-delà d’une simple journée d’information, je veux que cette réunion soit pour vous l’occasion d’évoquer des questions concrètes et opérationnelles. Un vrai partage d’informations est indispensable pour que vous puissiez en tirer des bénéfices et progresser vers une meilleure coordination.
Je suis convaincue que vous tirerez des enseignements de cette journée et que vous en ressortirez avec l’enthousiasme dont notre ministère a besoin. Avant de céder la parole à Monsieur MATTIUCCI qui est, en tant que DPMA, le Haut-Fonctionnaire en charge du développement durable au ministère des Armées, je veux vous délivrer une certitude :
Vous êtes les relais de notre ambition, vous êtes les acteurs essentiels de notre réussite présente et future.
Avec confiance !
Bonne journée à tous.
Source https://www.defense.gouv.fr, le 28 octobre 2019