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Economie, la France n’est plus compétitive

jeudi 20 avril 2023

La pénurie de nombreux produits constatés pendant la crise du Covid, a donné des ailes à Bruno Le Maire et Macron, qui ont souhaité relocaliser une partie de notre industrie.
Le plan France Relance 2030 concerne cinq secteurs jugés prioritaires, et représente 7 milliards d’euros pour l’innovation en santé, et pour « faire de la France la première industrie de santé européenne ».

La souveraineté de la France

Alors que le contexte actuel est marqué par un environnement géopolitique instable et une inflation élevée, et alors que le Gouvernement a fait de la souveraineté en matière de santé une priorité, la Première ministre souhaite aujourd’hui aller plus loin dans cette dynamique et qu’un diagnostic partagé puisse être posé sur notre modèle actuel de prise en charge et sur ses voies d’amélioration, gage du renforcement de notre compétitivité industrielle et d’une meilleure lutte contre les tensions d’approvisionnement et les pénuries. ( gouvernement.fr )

Mais l’Europe et la France en matière de produits pharmaceutiques, sont dépendant des trois pays majeurs de l’industrie, la Chine, L’Inde et les Etats Unis.
Ainsi la relocalisation devient un objectif majeur pour solutionner les pénuries.

Bruno Le Maire va prendre en charge le ministère de l’Economie élargi à la « souveraineté industrielle et numérique », tout un programme pour un littéraire.

Le premier frein à la relocalisation en France reste le coût de production.
Le cabinet de consulting BCG a publié un dossier de l’indice de la relocalisation, qui compare la compétitivité de la France avec celle des 19 plus grandes économies productrices de produits manufacturés, sur douze industries clés. Résultat : la France n’est pas compétitive (même pas dans le top 10) dans le secteur de la biopharma (comme ceux de l’aéro et de l’électronique) (Consultor).

Encore un effet de manche de Macron qui propose de promesses impossibles à réaliser.

En 2022, la France enregistre le déficit des échanges extérieurs le plus élevé depuis 1948

La France enregistre un déficit des échanges de biens et services équivalent à près de 4 points de PIB en 2022, soit le plus élevé depuis 1948 et le plus important des grands pays de la zone euro (sur les trois premiers trimestres de l’année).

Partie d’une position plus défavorable, la France a aussi connu entre 2019 et 2022 une dégradation du solde extérieur plus importante que la moyenne (-3,1 points de PIB, dont -2 points en 2022, contre -2,1 points pour la zone euro).

La facture énergétique explique environ 60% du recul intervenu entre 2019 et 2022 sur les échanges de biens, mais la chute du solde pour quasiment tous les secteurs manufacturiers explique les 40% restants.

Les échanges de services enregistrent un excédent record et exceptionnel de près de 50 Md€ en 2022, en lien avec le rebond important du commerce mondial et des prix internationaux de transport maritime. (rexecode.fr)

Si la France peine à redresser la compétitivité de son industrie, c’est qu’elle n’en a plus, elle mise sur l’effondrement des PMI PME, pour transférer cette économie vers les grands groupes pour les relocaliser.

Romain Delisle démontre que la politique industrielle de la France est responsable de sa non compétitivité : « La dégradation de la compétitivité prix des industries françaises a été en partie compensée par des efforts de marges, freinant leurs investissements et portant un coup fatal à la compétitivité structurelle ».

La compétitivité d’un pays c’est de réussir à maintenir ou à augmenter ses parts de marché par rapport à la concurrence étrangère.
La compétitivité de l’économie se voit au niveau de l’imposition des sociétés, de la qualité de la production et de la main-d’œuvre, ou encore de tissu des petites et moyennes entreprises et la présence d’infrastructures.

Depuis 2017, Macron a vendu nos fleurons industriels, il a augmenté les charges des entreprises à l’exception des StartUP qui sont un paradis fiscal pour les étrangers et pour les actionnaires assujettis à l’impôt.

L’économie française est une chimère qui sera difficile à redresser, face à l’effondrement de l’euro et aux décisions idiotes des sanctions envers la Russie et la Chine.

la réglementation européenne

La politique industrielle de l’UE vise à renforcer la compétitivité de l’industrie de l’UE et à promouvoir une économie plus durable, plus résiliente et plus numérisée qui crée des emplois.
Mais c’est sans compter la règlementation « verte » :
Industrie à zéro émission nette : une nouvelle législation pour encourager les technologies propres et les emplois verts
La Commission a proposé aujourd’hui un règlement européen pour une industrie à zéro émission nette, afin d’intensifier la production de technologies propres dans l’UE et d’assurer que l’industrie soit prête pour la transition vers une énergie propre.

Sans pétrole et sans gaz notre industrie ne pourra être compétitive.
L’économie reste de l’énergie transformée et ce ne sont pas les derniers chiffres du commerce extérieur de la France qui vont démentir cette tendance.

En moyenne mobile sur trois mois, le solde commercial de la France se redresse de 1,3 milliard d’euros en février 2023, pour s’établir à - 11,0 milliards d’euros. Le solde énergétique se redresse de 1,0 milliard d’euros, sous l’effet de la baisse des importations d’énergie (- 1,1 milliard), et de la quasi-stabilité des exportations.

Le commerce extérieur de la France enregistre une dégradation de la balance courante qui redevient, avec un solde de -53,5 Md€, déficitaire, après avoir été excédentaire en 2021 à +9 Md€. En 2022, les excédents constatés en matière de services (+50Md€) et de revenus (+31 Md€) ne suffisent plus à compenser le déficit commercial enregistré sur les biens. Il atteint 164 Md€, soit une dégradation de 78 Md€ sur un an, imputable quasi exclusivement (à 86%) à la facture énergétique.

Un constat est unanime. Les chefs d’entreprises industrielles en France ont sacré handicap fiscal et énergétique. :

Les impôts de production et la facture énergétique.

En France avant d’avoir réalisé le moindre chiffre d’affaires l’Etat prélève 72 milliards d’euros, soit plus de 3 % du PIB. Les impôts de production pénalisent les industriels français face à la concurrence étrangère.
Vu la démagogie de Macron et Le Maire ça ne va pas s’arranger, puisque la facture énergétique augmente les dépenses des industriels. En 2021 la facture énergétique a augmenté de 46%. Depuis le mois de février l’électricité va augmenter de 15%, les prix de l’énergie ont augmenté de 40,8 %.

La conclusion est que, les deux dingues que sont Macron et Le Maire pensent que :

  • Un vent d’optimisme souffle sur l’industrie française
  • Les PME-ETI industrielles sont en marche vers l’avenir
  • Leur priorité : la modernisation de l’outil de production
  • Construire une industrie forte et attractive
  • L’urgence : accélérer la transformation
  • Des leviers pour accélérer
  • Les challenges à relever par les PME-ETI
  • Une mobilisation collective est nécessaire pour rebâtir une industrie forte en France

La compétitivité synthétise trois facteurs :

  • La compétitivité-prix compare l’évolution de nos prix d’exportation à celle de nos partenaires. Le taux de change peut avoir un impact important sur la compétitivité-prix.
  • La compétitivité-coût est l’évolution du coût du travail corrigée de celle de la productivité, comparée à celle de ses partenaires. Cette mesure prend en compte l’importance du marché pour la France (mesurée par son poids dans ses exportations) et la part détenue par le concurrent sur ce marché.
  • La compétitivité hors-coût prend en compte des critères qualitatifs, comme la qualité, la fiabilité, la facilité d’utilisation ou encore la valeur ajoutée technique.

Et cela la France ne le possède plus.

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