Demain, il sera trop tard. En ce mardi 13 novembre 2018, 7,66 milliards d’habitants sont recensés aux quatre coins de la Terre. Et si l’on en croit les estimations de l’ONU, ce chiffre devrait s’élever à 9,8 milliards en 2050, puis 11,2 en 2100. Une évolution impressionnante qui aurait des conséquences sans précédent sur la planète, et qui inquiète les scientifiques.
Une vingtaine d’entre eux s’est réunie pour rédiger une tribune, publiée dans Le Monde au mois d’octobre, afin d’alerter sur les menaces liées à une telle croissance démographique. Ils regrettent que les pouvoirs publics ne prennent pas en considération cette variable dans leur lutte pour la protection de l’environnement. « On fait comme si démographie et environnement étaient deux sujets séparés, alors qu’ils sont indissociablement liés », s’agacent-ils.
Epuisement des ressources disponibles
Comme ils l’expliquent, cette croissance non maîtrisée entraînera inéluctablement « à moyen et à long terme » un problème d’épuisement des ressources disponibles, notamment alimentaires. Parmi les conséquences, ils citent : « destruction de la biodiversité, ressources en eau menacées, montée des eaux par fonte des glaciers, raréfaction des ressources halieutiques, épuisement et salinisation des terres cultivées, réchauffement de plus de 5 °C en 2100 en France avec des pointes à plus de 50 °C, déplacements massifs de populations ».
Alors pour éviter d’en arriver là, le groupe de scientifiques préconise une régulation des naissances au niveau mondial, notamment dans les pays à fort taux de natalité, comme ceux d’Afrique. « Tous les continents sont concernés, mais l’Afrique concentrera un peu plus de 50 % de cette croissance d’ici à 2050 et plus de 85 % d’ici à 2100 », estiment-ils.
Financement des programmes de contraception
Pour aider les pays africains à réduire drastiquement leur taux de natalité, les scientifiques appellent la France et l’Europe à financer des programmes de « santé reproductive » dans ce continent. A savoir, les aider à mettre en place des programmes de contraception et de planning familial, ce qui « offrirait aussi la possibilité d’améliorer le bien-être et la qualité de vie des femmes » selon eux.
« Freiner la croissance de la population est une nécessité absolue pour sauver l’habitabilité de notre planète d’un désastre annoncé », jugent-ils. L’an passé, plus de 15.000 scientifiques de 184 pays avaient déjà mis le doigt sur l’obligation de réduire le taux de natalité, notamment dans les pays en développement, pour préserver l’environnement. D’après leurs calculs, la biosphère aurait déjà atteint sa capacité maximale d’accueil.