Quelques jours après l’annonce de la nomination de Sue Gray, enquêtrice du Partygate, au poste de chef de cabinet de Sir Keir Starmer, une question urgente a été posée au Parlement. A juste titre d’ailleurs. Lorsqu’il s’agit de juger la conduite d’un gouvernement conservateur, la fonction publique est aussi impartiale qu’un commandant taliban dans un groupe de lecture pour filles.
Mais était-ce vraiment la question la plus importante à laquelle il était le plus urgent de répondre ?
(L’affaire du Partygate est un scandale politique lié à des rassemblements festifs illégaux de Boris Johnson au 10 Downing Street ainsi que dans les ministères pendant les confinements de 2020 et en 2021.)
Depuis huit jours, le Telegraph publie les articles les plus accablants sur l’abus de pouvoir (et de « science ») de Matt Hancock et de sa cabale pendant la pandémie. Je ne sais pas ce qu’il en est pour vous, mais après avoir lu tant d’articles sur leur posture politique insignifiante et leur mépris total, en particulier pour les enfants et les personnes âgées, mon seau d’indignation est vide et j’en suis réduit à vomir de la bile.
Et quelle a été la réaction de la Chambre des communes face à ces horreurs ? Rien.
Heureusement, le Premier ministre a enfin fait savoir qu’il n’était pas content. Aujourd’hui (mardi), Downing Street a montré son mécontentement.
Le silence assourdissant de la majorité des hommes politiques et d’une partie des médias est une honte. J’espère qu’ils éprouvent au moins une once de honte pour leur incapacité à demander des comptes au pouvoir législatif au cours d’une confiscation sans précédent et effrayante de nos libertés civiles. L’opposition de Sa Majesté n’a pas seulement manqué à ce devoir solennel, mais, comme de nombreux radiodiffuseurs influents, elle a activement encouragé le gouvernement à imposer de nombreuses restrictions draconiennes non justifiées.
Les messages WhatsApp révélés dans les Lockdown Files du Telegraph ne manquent pas vraiment de piquant concernant nos représentants démocratiques. Chaque jour, amène une nouvelle surprise.
J’ai particulièrement apprécié l’échange WhatsApp qui a révélé l’enthousiasme de Matt Hancock pour offrir des lits du NHS aux français atteints du Covid, alors que le secrétaire d’État à la santé (un certain M. Hancock) disait aux Britanniques de ne pas bousculer leur service de santé de peur qu’il ne soit « débordé ».
Le deuxième confinement auquel nous étions tous soumis à l’époque n’a-t-il pas été appliqué, de manière assez agressive si je me souviens bien, pour éviter un « désastre médical et moral » si les hôpitaux venaient à manquer de place ?
Etions nous endormis pendant la conférence de presse au cours de laquelle Matt Hancock a révélé, comme il l’a fait dans une lettre adressée à son homologue français (Agnès Buzyn), que l’épidémie britannique se situait « principalement dans le nord de l’Angleterre » et qu’il y avait donc des lits inutilisées à Londres et dans le sud du pays ?
Matt Hancock a déclaré (dans les messages WhatsApp révélés dans les Lockdown Files) qu’il voulait « effrayer tout le monde » pour que nous nous comportions tous comme de braves petits enfants. Il était donc hors de question de donner de bonnes nouvelles - « Nos hôpitaux se débrouillent étonnamment bien avec les lits disponibles dans l’Est et le Sud » - car cela aurait affaibli le contrôle qu’il exerçait sur nous. Ce qui avait commencé comme une bonne intention pour assurer la sécurité des gens s’est transformé, sans aucune expertise, en "Comment pouvons-nous garder le pouvoir ?
Même dans le Sud-Ouest, où le généreux et fantasque Hancock proposait de loger les patients français, le Premier ministre avait déclaré quelques semaines auparavant : « Il est désormais clair que les modélisations actuelles signifient que la capacité d’accueil des hôpitaux sera épuisée dans quelques semaines si nous n’agissons pas ».
Les estimations qu’ils ont données à Boris Johnson étaient erronées. Bien sûr qu’elles étaient fausses. (Selon ma source principale au sein du NHS England, les données relatives à la disponibilité des lits pour cette période « n’indiquaient aucune probabilité d’épuisement des capacités hospitalières ». Cela explique pourquoi le ministre de la santé a pu discrètement envisager de faire une offre généreuse à la France (et même à l’Italie) alors que ses propres concitoyens avaient l’impression que leurs hôpitaux étaient pleins à craquer.
On devrait poser cette question au parlement :
"Merci, Monsieur le Président. Mon très honorable ami, le secrétaire d’État à la santé, peut-il faire une déclaration concernant sa proposition, révélée dans les messages WhatsApp publiés dans les Lockdown Files du Daily Telegraph, où il a été envisagée par son prédécesseur de mettre à disposition des francais atteint du covid, des lits du NHS ?
À l’époque, les Britanniques n’étaient pas autorisés à accéder aux soins, des milliers et des milliers d’opérations étaient annulées et les patients non-Covid étaient mis à l’écart pour « soulager le NHS », mais apparemment M. Hancock a considéré qu’il était nécessaire de proposer nos unités médicales aux français. Qu’en pense le secrétaire d’État sur la capacité du NHS à ce moment-là, et du fait que la nation a été trompé ?« Il est regrettable, mais pas totalement impensable, que ce soient les restrictions de Matt Hancock et ses zélateurs du confinement qui ont failli achever les services de santé britaniques. »Le NHS s’est de toute façon effondré avec le confinement, affirme ma source. C’est l’ironie de l’histoire.
Des députés conservateurs comme Graham Brady et Charles Walker, Andrea Leadsom, Miriam Cates et Esther McVey, avaient anticipé cette dégradation des services de soins. Ils contestaient les évaluations alors que le pays était sur le point d’être plongé dans un deuxième confinement punitif, pour finalement passer pour des traîtres.
Comme l’ont révélé les Lockdown Files, Matt Hancock a élaboré une stratégie avec son assistant, Allan Nixon, pour « retirer de la liste » un centre pour personnes handicapées mentales de Bury, où le député James Daly était sur le point de voter contre le gouvernement.
C’est ce qu’a répondu le conseiller de Rishi Sunak. Lorsqu’on lui a demandé si ce n’était pas la façon dont Sunak souhaitait que ses ministres agissent, le porte-parole officiel du Premier ministre a répondu : « Bien sûr : »Bien sûr. Il y a des règles et des lignes directrices qui s’appliquent.
Après autant d’horreur humaine, Hancock, envisage d’utiliser les enfants handicapés comme prétexte.
J’ai reçu par hasard un courriel de Rob, un père dont le fils est autiste.
Voici ce qu’il m’a écrit : "Le confinement a transformé un jeune homme heureux de 14 ans en dépressif total. La peur de savoir pourquoi tout le monde portait des masques, la rupture du quotidien (si importante pour les enfants SEN) et la fermeture des écoles, l’a complètement terrifié. Les répercussions sur notre famille ont été dévastatrices. Grâce à des médicaments antipsychiques, il s’en sort peu à peu, mais à partir du deuxième confinement, cela a détruit notre famille, sans parler de la perte de nos économies (nous travaillons à notre compte).
La lecture des WhatsApp dans le Telegraph me met en colère. Le chagrin d’un enfant handicapé aggravé par des imbéciles imbus d’eux-mêmes est trop dur à supporter. Donner des psychotropes à son enfant engage une responsabilité, et ce n’est pas celle d’Isabel Oakeshott". (journaliste politique et animatrice britannique)
Hancock peut être fier de lui. Un garçon de 14 ans est maintenant totalement détruit. (J’espère que tu es fier de toi, Matt.)
Les membres du Parlement vont-ils débattre de ce que nous soupçonnions, mais que nous savons maintenant avec certitude, avoir été fait délibérément au fils de Rob et à des milliers d’autres enfants vulnérables, dont certains ne sont plus parmi nous parce qu’ils ont été détruit au point de s’ôter la vie ?
Normalement, seule l’opposition peut poser ce genre de question cruciale. Aujourd’hui, les travaillistes peuvent tenter d’attaquer le gouvernement sur les révélations effroyables et choquantes des « Lockdown Files ». De même, ils peuvent se sentir honteux parce que, si seulement ils avaient uni leurs forces à celles des conservateurs qui s’étaient rebellés, ils auraient pu voter contre ces mesures disproportionnées et d’une grande cruauté.
C’est au président de la Chambre, Lindsay Hoyle, qu’il revient d’accorder ou non une UQ (Question Urgente). J’espère vraiment qu’il le fera. Aucune question ne pourrait être plus urgente.
Notre Premier ministre est un homme bon et un bon père pour ses filles. Il sait ce qui s’est passé et le mal qui a été fait. Dans la cabale du pouvoir qui a transformé le Royaume-Uni en un État totalitaire pendant deux années fiévreuses, Rishi Sunak était presque la seule voix à défendre la bonté, la décence et l’évidence. Quelques mots réfléchis de la part du Premier ministre seraient un baume bienvenu sur des blessures encore à vif.
Quant à Matt Hancock, il a perdu son fouet et ne peut malheureusement plus être sanctionné par le parti conservateur. Ce bellâtre glabre peut - et doit - être traîné devant une commission spéciale. Personnellement, j’aimerais le voir en prison pour le tort considérable qu’il a causé.
Existe-t-il des raisons de poursuivre l’ancien ministre pour mauvaise conduite dans l’exercice d’une fonction publique ? Matt Hancock s’est-il « volontairement mal conduit à un point tel qu’il a abusé de la confiance du public dans le titulaire de la fonction sans excuse ou justification raisonnable » ?
Je sais que certaines familles de pensionnaires de maisons de retraite préparent une action privée contre Hancock. Le service des poursuites de la Couronne doit alors décider s’il est dans l’intérêt public de poursuivre. Les dossiers de confinement devraient fournir des preuves révélatrices.
À l’approche du troisième anniversaire du confinementt, la campagne Rights for Residents a demandé à ses membres de publier une photo de leur proche dans des moments heureux, ainsi que les trois mots qui les décrivent le mieux. (Vous pouvez voir ces photos profondément émouvantes https://twitter.com/rightsforresid2.) Avant, ces personnes âgées étaient enfermées sans aucune lien avec un parent proche ou un ami.
Ils étaient condamnés à une mort vivante conçue par nos maîtres fous de Covid pour « sauver des vies ». Qu’est-ce qui aurait pu justifier un tel crime contre l’humanité ?
Voilà ce que j’appelle une question urgente.