Stellantis résilie son réseau de distribution en Europe
Le nouveau groupe automobile Stellantis va envoyer une lettre de résiliation de tous les contrats régissant l’ensemble de son réseau de distribution en Europe. Le but est d’en bâtir un nouveau, plus léger, sans doute centré sur la vente par internet.
Résilier son réseau de distribution, cela peut paraître extrême. En effet, jusqu’à présent, les constructeurs ne sont pas des « pure players » (uniquement sur Internet) et un réseau physique semble le meilleur moyen d’accrocher le client avec une discussion avec le commercial, un ou des essais, etc. Bref, de la relation humaine.
Mais, le cadre réglementaire européen concernant les contrats et les normes de distribution va bientôt être révisé, et Stellantis anticipe. En effet, les contrats avec le réseau de distribution ont deux ans de préavis. En résiliant dès le 31 mai 2021, Stellantis s’assure que tout sera prêt (remis à plat) dès juin 2023. C’est la date prévue pour l’entrée en vigueur du « Block Exemption Regulation » européen.
Le nouveau règlement n’est pas encore arrêté, mais Stellantis ne veut pas perdre de temps. Les nouveaux contrats, car il y en aura évidemment de nouveaux, seront discutés avec les distributeurs, selon le nouveau cadre règlementaire. « (...) les représentants des concessionnaires seront invités à des réunions de travail et contribueront ainsi à l’élaboration des futurs plans et stratégie de distribution du groupe qui ouvriront la voie au nouveau système de distribution de Stellantis ».
De simples points de livraison ?
Ce nouveau système devrait prendre en compte ce qu’il se passe depuis plus des mois. C’était un phénomène qui croissait relativement doucement, mais la pandémie et les confinements ont fait exploser cette nouvelle façon de consommer l’automobile. De plus en plus d’acheteurs se passent de la concession pour les recherches, les lectures de catalogues, et même la négociation. Cette nouvelle consommation de l’auto est visible aussi dans les publicités Peugeot par exemple avec des acheteurs qui se renseignent sur leurs téléphones ou tablettes.
Exit l’humain.
Le règlement BRE n’étant pas encore arrêté, difficile de savoir exactement à quoi ressemblera le nouveau réseau de distribution. Mais, pour Stellantis, ce nouveau règlement est une aubaine. Avec la fusion de FCA et PSA, le réseau de distribution se retrouve avec pléthore de « doublons ». On peut donc s’attendre à la suppression de certains concessionnaires et le regroupement de différentes marques (14 au total) dans un même bâtiment.
On peut aussi imaginer que Stellantis va pousser le bouchon du numérique plus loin. Les acheteurs font leurs emplettes sur internet et viennent prendre réception de leur véhicule à la concession qui ne ferait presque plus que du « click-and-collect ». La livraison directe à domicile sera aussi peut-être développée.
Le règlement européen « BRE » a déjà par exemple permis de conserver la garantie constructeur, même en allant faire son entretien ailleurs que dans le réseau de la marque.
Déjà malmené, le « petit concessionnaire du coin » risque bien de disparaître dans les prochaines années. La distribution automobile évolue chaque année et on a déjà de grands groupes qui ont pris la main sur celle-ci. Dans les prochaines années, on risque donc de ne plus pouvoir acheter sa voiture au concessionnaire d’à côté, mais de devoir passer par internet.
Visiblement pour les constructeurs automobile, l’humain n’a plus trop sa place dans le processus de vente. Un bien ou un mal ? Pour le conseil, il faudra en passer par des chatbots anonymes.
Le nouveau groupe automobile Stellantis va envoyer une lettre de résiliation de tous les contrats régissant l’ensemble de son réseau de distribution en Europe. Le but est d’en bâtir un nouveau, plus léger, sans doute centré sur la vente par internet.
Automobile : Stellantis s’allie à Amazon pour connecter ses véhicules
Le constructeur automobile Stellantis (ex-PSA) a annoncé mercredi un partenariat majeur avec Amazon pour connecter ses véhicules, en utilisant notamment les serveurs AWS du géant américain et son système de commande vocale Alexa. En marge du CES de Las Vegas, les deux groupes ont annoncé une série de partenariat.
Le constructeur automobile Stellantis a annoncé mercredi un partenariat majeur avec Amazon pour connecter ses véhicules, en utilisant notamment les serveurs AWS du géant américain et son système de commande vocale Alexa. En marge du CES, la grand-messe électronique de Las Vegas, les deux groupes ont annoncé une série de partenariat qui les verra collaborer dans le développement de logiciels pour l’habitacle, dans le stockage de données ou la formation.
Des alliances similaires chez d’autres constructeurs
Les groupes automobiles ont multiplié les alliances similaires pour équiper leurs véhicules, de plus en plus électriques et connectés. Ford a annoncé début 2021 un partenariat avec Google, pour son cloud et ses voitures. Renault s’est aussi allié à Google. Microsoft a, de son côté, des partenariats avec Volkswagen et avec GM pour des projets de conduite autonome. Stellantis, né de la fusion de Peugeot-Citroën et Fiat-Chrysler, va transférer sur les serveurs AWS d’Amazon toutes les données de ses véhicules, qui sont appelées à exploser avec la 5G et les applications de conduite autonome.
Le groupe va aussi concevoir avec Amazon les logiciels de son « Smart cockpit », une plateforme électronique qui sera intégrée aux véhicules de ses 14 marques à partir de 2024, ont précisé les deux groupes. Le Smart cockpit comprend notamment l’assistance vocale d’Amazon, Alexa, le guidage GPS, la gestion de l’entretien du véhicule, des plateformes d’achat en ligne et des services de paiement. Les clients des services de sécurité et de maison intelligente d’Amazon pourront ainsi surveiller et gérer leur domicile lors de leurs déplacements. Ils pourront également, depuis leur micro Alexa ou leur smartphone, régler à distance la température de leur voiture.
Une commande de milliers de véhicules électriques
Ensemble, « les deux entreprises mettront au point une suite de produits et services software parfaitement intégrée à l’univers digital des utilisateurs, avec des mises à jour ’over-the-air’ (en ligne) qui ajouteront de la valeur au fil du temps », ont détaillé les deux groupes dans un communiqué. Le géant du commerce en ligne, qui était déjà client de Stellantis pour ses véhicules de livraison, va par ailleurs commander « des milliers » de véhicules électriques « par an » à partir de 2023 chez RAM, sa marque américaine d’utilitaires.
Stellantis va également intégrer Amazon à son « Académie logicielle », qui doit former les salariés du groupe au futur électronique de l’automobile. Le géant franco-italo-américain avait déjà recruté en 2021 un cadre d’Amazon, Ned Curic, comme « Chief Technology Officer ». « Nous sommes ravis de collaborer avec Stellantis afin de transformer le secteur automobile et réinventer l’expérience des clients à bord des véhicules », a déclaré Andy Jassy, le PDG d’Amazon. « Nous inventons des solutions qui permettront à Stellantis de renforcer ses capacités de connectivité et de personnalisation, afin d’offrir à chaque occupant un moment connecté et personnalisé en toute sécurité à bord du véhicule ».
La maison mère de Peugeot, Fiat, Opel ou Dodge compte investir 30 milliards d’euros d’ici 2025 dans son électrification, dont 15 à 20% iront dans les logiciels. En connectant tous ses véhicules, le constructeur franco-italo-américain prévoit de réaliser 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires par an dans ces nouveaux services d’ici 2026, contre 400 millions d’euros aujourd’hui. En 2030, avec potentiellement 34 millions de véhicules connectés à travers le monde, ce chiffre devrait atteindre 20 milliards d’euros, soit environ un huitième du chiffre d’affaires annuel de Stellantis.