Le droit à la libre circulation des marchandises originaires des États membres et en provenance de pays tiers qui se trouvent en libre pratique dans les États membres constitue l’un des principes fondamentaux du traité (article 28 du traité FUE).
La Commission européenne a proposé de prolonger jusqu’en juin 2025 la suspension des droits d’importation avec l’Ukraine. Mais elle envisage aussi de faciliter l’imposition de restrictions sur les produits agricoles.
D’autre part, l’Europe envisage de renforcer la protection des produits agricoles de l’UE face à la concurrence ukrainienne.
Le lobby agricole de Bruxelles profite à l’Ukraine et aux groupes étrangers qui ont investi en Ukraine.
L’oligarque ukrainien qui nous vend ses poulets frelatés détient sa holding avec Kopernik Global Investors, un fonds spéculatif basé à Tampa aux Etats Unis qui gère 5,6 milliards de dollars, et le fonds norvégien Norges Bank Investment qui détient une participation dans 9 000 entreprises du monde entier, dont des sociétés telles qu’Apple, Nestlé, Microsoft et Samsung. En moyenne, le fonds détient 1,5 % de l’ensemble des sociétés cotées en bourse dans le monde. Son PDG, Nicolai Tangen, est le plus grand investisseur du monde. Le dernier actionnaire des poulets ukrainiens est BNP Paribas.
« Il n’y a plus nulle part où se cacher », s’alarmait Nicolai Tangen avec le début du conflit ukrainien. Nicolai Tangen est PDG de Norges Bank Investment Management. Le fonds souverain norvégien (ex-« Fonds pétrolier de Norvège ») gère 1.200 milliards d’euros d’actifs.
« À peine avions-nous commencé à mettre la pandémie de Covid derrière nous en imaginant que tout redeviendrait « normal », que ça s’est encore rétréci. Après le Covid qui a durement affecté notre fonds, l’invasion de l’Ukraine par la Russie fera de même. »
« Les conséquences géopolitiques de la guerre sont difficiles à prédire mais nous allons sans doute au-devant des plus importants changements depuis trente ans. » » Précisant : « Il ne fait guère de doute que la montée des tensions entre les superpuissances et la remise en cause de la mondialisation vont affecter les marchés. »
La corruption de Bruxelles a fait son travail en aidant les investisseurs étrangers en Ukraine en maintenant la suspension des droits d’importation jusqu’en juin 2025.
L’Europe comme supra nation n’est en réalité qu’une corpocratie de lobbyistes qui parfois sont élus président comme Emmanuel Macron.
Poulet ukrainien : les oligarques et les fonds étrangers, bêtes noires des éleveurs français ?
La levée des droits de douane pour soutenir l’Ukraine en guerre se ferait au détriment des agriculteurs européens. Les éleveurs français accusent Kiev de « concurrence déloyale », notamment en ce qui concerne la production de poulet. Mais la crise met surtout en lumière un modèle ukrainien écartelé entre des microfermes et de puissants agro-holdings, aux mains d’oligarques et d’investisseurs étrangers.
Des importations européennes de poulet ukrainien qui profiteraient aux « trois quarts » « à un groupe, détenu par un milliardaire ». Le 1er février, alors que le gouvernement présentait une liste de mesures destinées à apaiser la fronde des agriculteurs français, Emmanuel Macron, lui, pointait du doigt un oligarque ukrainien. Ajoutant même : « Objectivement, on n’a pas envie de l’argent de ce monsieur » car « ça n’aide pas l’Ukraine. »
L’oligarque en question c’est Yuriy Kosyuk, dixième fortune du pays estimée à environ 1,5 milliard de dollars et actionnaire majoritaire de MHP. Avec 2 millions de poulets qui sortent chaque année des usines, l’agro-holding est le plus gros producteur ukrainien, mais aussi le plus important exportateur de jeune volaille. Yuriy Kosyuk possède ainsi près de 60 % du capital de MHP, aux côtés de Kopernik Global Investors, Norges Bank Investment ou BNP Asset Management (à moins de 5 % respectivement), selon un rapport de l’Oakland Institute sur « le contrôle des terres agricoles ukrainiennes ».
Régis Soubrouillard Challenges
