Crédit hypothécaire : la fin des taux fixes ?
Des experts veulent que les banques soient mieux protégées et prônent la généralisation des taux variables.
Près de trois millions de crédits hypothécaires sont en cours, en Belgique.
Les taux fixes des emprunts immobiliers vivent-ils leurs derniers mois ? C’est possible. Le Comité de Bâle, qui regroupe les régulateurs mondiaux de la finance, travaille actuellement sur des projets pour que le risque de l’emprunt soit reporté des institutions bancaires vers l’emprunteur. Autrement dit, le Comité de Bâle estime qu’actuellement les banques prennent trop de risques lorsqu’elles accordent des crédits et le consommateur pas assez. Le Comité veut notamment s’attaquer aux taux d’intérêt fixe, mécanisme très apprécié des Belges puisque la majorité des consommateurs achètent leur habitation en bénéficiant de ce taux. Il reviendrait donc au consommateur d’assumer toute évolution à la hausse des taux d’intérêt.
« Si l’on n’y prend garde, cela pourrait lourdement remettre en cause l’accès à la propriété pour nos concitoyens. Ce serait particulièrement dommageable pour les nombreuses familles qui ont des moyens limités pour acquérir leur habitation », estime le député fédéral Ecolo Georges Gilkinet.
Le Comité de Bâle propose aussi des critères plus stricts pour l’octroi des crédits. En réclamant par exemple un apport personnel de l’emprunteur plus élevé qu’aujourd’hui. Si le processus n’est pas encore achevé, les négociations semblent cependant bien avancées. D’autant que des pays comme les États-Unis, très influents au sein du Comité de Bâle, ont déjà pris des mesures strictes dans leur marché intérieur. La protection traditionnelle du crédit hypothécaire à la belge pourrait donc voler en éclats dans les prochains mois.