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Fintech : allons-nous vers la disparition de l’économie réelle ?

lundi 9 décembre 2019

Depuis la révolution industrielle, tout a été fait pour faire baisser le coût du travail par le licenciement. La Fintech fera encore mieux puisqu’en raison du profit généré par la suppression des intermédiaires, on détruira tout simplement, les institutions, les banques, les structures sociales...
La Fintech est une entreprise qui développe une technologie numérique pour optimiser un service financier. C’est un « enfant » de la haute finance, qui introduit l’intelligence artificielle et des algorithmes pour établir une base de données pour spéculer ou coordonner.
Mais pourquoi en fait-on la promotion en France ?
La matrice de la Fintech se situe dans la création de Start Up.
La nouvelle législation Macron a transformé la France en véritable paradis fiscal. Les actionnaires de Start Up ne sont plus soumis à la taxe ni à l’impôt et bénéficient de la suppression de L’ISF.
Si la finance a été repensée depuis la crise de 2008, les financiers fossoyeurs ont adopté le slogan « Ni Dieu ni Maître » : sans autorité, ni régulation, la finance ne cessera plus d’être folle.

Les banques centrales choisissent Bâle et Hong Kong pour innover

par Yannick Chavanne

La Banque des Règlements Internationaux (BRI) crée un hub pour développer les innovations des banques centrales dans le domaine de la fintech. Les premiers centres de ce hub seront ouverts à Bâle et à Hong Kong.

La Banque des Règlements Internationaux (BRI) crée un hub d’innovation visant à favoriser la collaboration des banques centrales dans le domaine de la fintech. Institution basée à Bâle se définissant comme la banque des banques centrales, la BRI va dans un premier temps ouvrir des centres à Bâle et à Hong Kong, respectivement en collaboration avec la Banque nationale suisse (BNS) et l’Autorité monétaire de Hong Kong (HKMA). Il est également déjà prévu d’ouvrir ultérieurement un centre à Singapour.

Ce hub a été pensé comme un pivot d’un réseau d’experts de l’innovation issus des banques centrales des pays membres de la BRI, est-il précisé dans des communiqués de la BRI et de la BNS. L’objectif annoncé consiste à acquérir des connaissances approfondies sur les développements technologiques déterminants pour les tâches des banques centrales. L’initiative a aussi des visées plus concrètes, avec le développement des biens et services publics dans le domaine de la technologie « afin de continuer à améliorer le fonctionnement du système financier mondial ».

« La BNS suit d’ores et déjà très attentivement les innovations technologiques dans le secteur financier et s’engage activement avec les autres banques centrales à identifier et à évaluer précocement les développements déterminants. La BNS continuera à intensifier ses travaux dans ce domaine et assumera d’emblée un rôle actif dans le hub d’innovation de la BRI », déclare Thomas J. Jordan, président de la Direction générale de la BNS.

La Fintech française veut briller à l’international

Par Juliette Raynal

Pour la première fois cette année, la France disposait d’un pavillon au Fintech Festival de Singapour, la grand-messe de l’innovation dans la finance.

Les startups tricolores de la finance peinent à se distinguer à l’échelle internationale face à des mastodontes américains et asiatiques. La faute à des investissements trop faibles et à l’absence de vaisseau amiral. En emmenant une délégation de jeunes pousses au Fintech Festival de Singapour, devenu en quelques années le rendez-vous incontournable du secteur, Bpifrance veut les aider à accélérer leur internationalisation.

Le Royaume-Uni, Israël, le Japon, le Luxembourg, l’Inde, le Canada, la Suisse, mais aussi la France... Les allées du Fintech Festival de Singapour, la grand-messe des startups de la finance qui accueillait près de 60.000 participants du 11 au 15 novembre dernier, avaient des airs de compétition internationale : les pays du monde entier ont répondu présents pour tenter de mettre sous le feu des projecteurs leurs pépites nationales regroupées autour de pavillons plus ou moins imposants.

Pour la France, cette présence était une première. « Participer à ce salon est un enjeu de visibilité. Ne pas y être envoie un message négatif », estime Arnaud Caudoux, le directeur général adjoint de Bpifrance, qui y emmenait pour la première fois une délégation de huit Fintech tricolores* dans le but d’accélérer leur croissance et leur internationalisation grâce à un condensé de rendez-vous organisés avec les établissements financiers de la place, l’autorité de régulation et les Fintech locales ainsi que des investisseurs.

Pas de flagship

« Aujourd’hui, dans le domaine des Fintech, on entend davantage parler de Londres et Berlin que de Paris. Ce qu’il nous manque c’est une néobanque à succès ou un flagship, même si Younited Credit [plateforme de crédits à la consommation qui a levé 167 millions d’euros depuis sa création en 2010, ndlr] est proche de ce cap-là », ajoute Matthieu Heslouin, directeur du digital au sein de la banque publique d’investissement.

« Nous n’avons pas de gros acteurs sur les paiements. Nos Fintech sont plus pointues mais moins visibles. Elles ont, par ailleurs, été étouffées par un système bancaire redoutablement efficace », complète Arnaud Caudoux.

Des propos corroborés par les chiffres. Selon l’édition 2019 du Fintech 100 de KPMG, qui répertorie les 100 startups de la finance les plus prometteuses dans le monde, seules quatre sont françaises (Dether, quoique basée à Gibraltar, Lunchr, Spendesk et Moonshot-Internet), alors que le Royaume-Uni en compte 11, les Etats-Unis 15, la Chine 10 et l’Inde 8.

Capitalisation et diversité géographique : les ingrédients manquants

« Le classement est élaboré à partir de cinq critères : les montants levés au cours des 12 derniers mois, la proportion des fonds levés par rapport au capital, leur développement géographique, leur diversité sectorielle et leur degré d’innovation, que l’on appelle le facteur X. La force des Fintech françaises c’est justement ce facteur X. En revanche, ce qui leur manque c’est la capitalisation et la diversité géographique », commente Stéphane Dehaies, associé KPMG France, responsable banque et Fintech.

Pour dépasser ces écueils, l’expert plaide notamment pour un soutien public-privé plus important afin d’animer l’écosystème, citant l’exemple du rôle prépondérant de la banque centrale singapourienne (la MAS) dans le développement des Fintech.

Preuve de l’importance des régulateurs dans l’innovation financière, ces derniers avaient pour la première fois une zone qui leur était dédiée lors du salon. « Notre mandat n’est pas le même que celui de la MAS, mais nous sommes un des contributeurs de l’écosystème en échangeant très régulièrement avec les Fintech », explique Olivier Fliche, directeur du pôle Fintech et innovation de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), adossée à la Banque de France.

Des champions internationaux en devenir ?

Si les Fintech françaises peinent à devenir des acteurs de référence à l’échelle mondiale, certaines gagnent tout de même du terrain en dehors de nos frontières. C’est le cas par exemple de Younited Credit, présente dans trois autres pays européens, tout comme la plateforme de prêts participatifs October (ex-Lendix).

La Fintech Wynd, à cheval entre la distribution et le paiement, est quant à elle déjà présente en Italie, en Espagne, au Portugal, au Maroc, aux Emirats Arabes Unis, à Hong Kong ainsi qu’en Thaïlande.

Shift, qui entend diffuser l’intelligence artificielle dans l’assurance, est peut-être la plus internationalisée, avec des bureaux à Singapour, Hong Kong, Boston, Tokyo, Londres, Madrid, Zurich, Toronto et Sao Paulo.

« Nous sommes une équipe de 18 personnes à Singapour. Depuis ce bureau, nous servons d’autres marchés comme l’Indonésie, la Malaisie et la Thaïlande et nous souhaitons augmenter notre empreinte dans la région », indique Jong Tong Foo, directeur des ventes de Shift en Asie.

Kyriba, spécialiste de la gestion de trésorerie dans le cloud, a également choisi de s’implanter à Singapour il y a quelques années pour couvrir le sud est asiatique où elle compte une vingtaine de clients locaux.

La carte du B2B

D’autres Fintech tricolores pourraient suivre leurs traces. La startup ICA, dont la solution de big data vise les responsables du risque en banque de financement et d’investissement, s’apprête à s’installer à Singapour où elle a déjà séduit une première grande banque, dont le nom reste confidentiel. D’autres startups de la délégation emmenée par Bpifrance songent à s’y implanter par opportunisme.

« Nous n’envisageons pas de nous développer dans cette région du monde sur le plan B2C. En revanche, nous voyons certaines opportunités sur le plan B2B : nous pourrions mettre à disposition des banques asiatiques notre savoir-faire technologique lié à la DSP2 (nouvelle directive européenne relative au paiement, ndlr) car un équivalent doit s’appliquer à Singapour dès 2020 », confie Charles Egly, cofondateur de Younited Credit.

Adina Grigoriu, cofondatrice de la Fintech niçoise Active Asset Allocation, ressort également confiante de différents rendez-vous avec quelques poids lourds de la finance singapourienne dont DBS, UOB et BOS. « Plusieurs prospects sont très intéressés par notre solution », assure-t-elle. Neo, une Fintech créée par des Européens dont deux Français et spécialiste des paiements internationaux, lorgne également Singapour. « Nous parions beaucoup plus sur l’Asie que sur les Etats-Unis, qui est un marché complexe où il est nécessaire d’aller chercher des licences dans les différents Etats. Et, compte tenu de l’actualité, nous préférons Singapour à Hong Kong », explique Emmanuel Anton, l’un des cofondateurs.

Mesurer la puissance des Fintech asiatiques

Outre les rendez-vous business, les Fintech tricolores de la délégation Bpifrance ont également pu se confronter à leurs concurrents étrangers.

« L’objectif de les amener à Singapour était aussi qu’elles puissent voir, in situ, la puissance holistique des acteurs asiatiques comme Gojek, qui est ce qu’on appelle une méga application. Il y a un vrai manque de compréhension de la menace que ces acteurs représentent à moyen terme. Car si ces entreprises ne prévoient pas de se développer tout de suite en Europe, en raison notamment du RGPD [règlement européen relatif à la protection des données personnelles, ndlr], elles le feront un jour. Ce règlement repousse leur arrivée mais ne l’exclut pas », prévient Arnaud Caudoux de Bpifrance.

La banque publique d’investissement, qui se considère elle-même comme une Fintech, profitait du déplacement pour effectuer sa propre veille stratégique, comprendre les nouvelles tendances du secteur et identifier les acteurs qui pourraient lui permettre d’accélérer sa propre transformation digitale. « La banque singapourienne DBS a été élue meilleure banque du monde. Sa transformation digitale est remarquable. Historiquement, il s’agissait de la banque publique de développement », souligne avec amusement Matthieu Heslouin.

*Liste des huit Fintech de la délégation Bpifrance : Younited Credit (plateforme de crédits à la consommation), Active Asset Allocation (allocation d’actifs et gestion du risque) Manager One (néobanque pour PME), ICA (big data), Kyriba (gestion de trésorerie dans le cloud), Wynd (digitalisation des points de ventes) Kaiko (analyse des données liées aux cryptoactifs) et Shift (détection automatique des fraudes à l’assurance).

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