« Il en a marre »
Où se trouve ce chasseur de têtes de mannequins et agent, âgé de 74 ans, dont le nom figurait dans les carnets du milliardaire américain décédé le 10 août 2019 ? « M. Brunel se trouve actuellement en France, il est à la disposition de la justice », nous indique son avocate, Me Corinne Dreyfus-Schmidt – précisant qu’il « ne fera pas de déclaration à la presse ».
Le septuagénaire serait « psychologiquement affaibli », selon son conseil : « Il en a marre, il est jeté aux orties, on déverse un torrent d’horreurs sur lui. Je lui conseille même de ne plus lire les articles de presse publiés en France le concernant… »
Accusé par une douzaine de mannequins
Jean-Luc Brunel, qui a fondé des agences en France puis aux États-Unis, a été accusé de viols, d’agressions sexuelles et de harcèlement par plusieurs anciens mannequins. Certaines le soupçonnent également d’avoir été un rouage essentiel dans le système construit par le milliardaire américain, un pourvoyeur de jeunes filles pour Epstein et son cercle d’hommes puissants.
En 2015, des échanges téléphoniques ont été échangés entre le Français et le financier américain, qui possédait également un appartement à Paris, avenue Foch. C’est lors de son retour de Paris aux États-Unis qu’il avait été interpellé le 6 juillet 2019 et inculpé pour « trafic de mineurs ».
Il y a un an, une enquête préliminaire a été ouverte en France. Me Dreyfus-Schmidt ne comprend pas pourquoi elle, et son client, n’ont toujours pas été convoqués dans le cadre de cette enquête.
L’an dernier, certains médias français expliquaient que Jean-Luc Brunel avait été localisé au Brésil. Il n’en est rien.
La plupart des faits prescrits
Sur cette affaire aux ramifications internationales, où même des anciens présidents (Bill Clinton) ou actuel (Donald Trump), et un prince (Andrew) au Royaume-Uni, sont cités, la justice française semble prendre son temps.
Pourquoi ? « En France, ça n’avance pas, à croire que la justice n’a rien à se mettre sous la dent… », souligne Corinne Dreyfus-Schmidt, également experte en droit pénal international. « La plupart des faits qui lui sont reprochés sont prescrits, ces filles se croient-elles aux États-Unis pour toucher le pactole vu que les sommes d’indemnisation sont conséquentes ? »
Le Dauphiné