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Un candidat à la mairie de Bridgeport qui a été battu lors des élections primaires démocrates de la ville affirme avoir obtenu des preuves vidéo montrant que des bulletins de vote par correspondance ont été falsifiés.
Le service de police de la ville a confirmé samedi qu’il enquêtait sur une « possible fraude » en rapport avec une vidéo, qui a fait surface sur les médias sociaux un jour plus tôt.
Le clip prétend montrer une vidéo de surveillance d’une femme plaçant ce qui semble être des bulletins à l’intérieur d’une urne le matin du 5 septembre, une semaine avant la primaire opposant John Gomes et le maire sortant Joseph Ganim.
Dans un message publié en ligne, M. Gomes affirme que la vidéo prouve « que l’élection du maire a été volée par la corruption au sein de la mairie en falsifiant les bulletins de vote des électeurs absents ».
Les bulletins de vote par correspondance ont contribué à propulser M. Ganim vers la victoire lors de l’élection, qui s’est jouée à moins de 300 voix. M. Gomes a reçu une plus grande part des votes des électeurs présents le jour des primaires, mais il a perdu la course après que plus de 2 300 bulletins de vote par correspondance ont été ajoutés au décompte des voix à la fin de la soirée.
Scott Appleby, directeur de la gestion des urgences et de la sécurité intérieure de la ville, a déclaré que la police avait immédiatement ouvert une enquête après la diffusion de la vidéo afin de déterminer si d’éventuels actes criminels avaient été commis.
Une enquête interne est également en cours pour déterminer comment la vidéo a été obtenue. Elle semble montrer des enregistrements de caméras municipales à l’intérieur et à l’extérieur du centre gouvernemental. La police étudie « toute violation possible de notre système de gestion des vidéos de sécurité » et a pris des mesures pour sécuriser le système, a déclaré M. Appleby.
Une vidéo publiée par le candidat à la mairie John Gomes semble montrer une personne en train de déposer des bulletins de vote dans une urne à Bridgeport le matin du 5 septembre 2023.
Dans une déclaration écrite, le chef de la police, Roderick Porter, a indiqué que son service « engagera des poursuites pénales et/ou des mesures disciplinaires administratives en cas de violation des règles de sécurité ». M. Porter a ajouté que « l’intégrité de nos systèmes de sécurité est de la plus haute importance et priorité pour la sécurité et la confiance du public, et les personnes responsables, s’il s’avère qu’elles ont violé notre confiance, seront tenues de rendre compte de leurs actes ».
Les bulletins de vote par correspondance ont joué un rôle important dans les primaires municipales de cette année, qui ont connu une participation relativement faible. Selon les chiffres publiés la semaine dernière par les autorités électorales de l’État, plus d’un quart des quelque 8 000 bulletins de vote déposés dans le cadre de l’élection provenaient de votes par correspondance. Ce chiffre est en hausse par rapport aux 1 391 bulletins déposés lors de la dernière course à la mairie, quatre ans plus tôt.
Ce changement fait suite à une décision des législateurs de l’État d’assouplir les restrictions sur le vote par correspondance dans le contexte de la pandémie de COVID-19.
La loi du Connecticut autorise les électeurs à voter par correspondance s’ils sont absents de leur bureau de vote le jour de l’élection, ou si une maladie, un handicap physique, le service militaire, des croyances religieuses ou des fonctions d’agent électoral dans une autre juridiction les empêchent de voter en personne.
Les électeurs peuvent désigner quelqu’un pour renvoyer un bulletin de vote par correspondance en leur nom, mais la liste des personnes désignées acceptables est limitée. Elle comprend les membres de la famille, les personnes qui s’occupent de l’électeur en raison d’une maladie ou d’un handicap, telles qu’un médecin agréé ou une infirmière diplômée, les officiers de police et le greffier, le greffier adjoint ou l’assistant du greffier des élections.
Joshua Foley, porte-parole de la Commission électorale de l’État, a déclaré la semaine dernière à Connecticut Public que la SEEC n’était pas autorisée à confirmer ou à infirmer si elle avait reçu des plaintes concernant les primaires de la mairie de Bridgeport, mais qu’elle « surveillait activement » le scrutin dans la ville. M. Foley n’a pas répondu immédiatement à une demande de commentaire samedi soir.
Dans une déclaration écrite, M. Ganim a indiqué que l’affaire avait été transmise aux autorités compétentes pour examen.
« Je fais entièrement confiance au chef, au département et aux agences pour gérer les actions apparemment illégales des employés de la ville en ce qui concerne la divulgation des biens de la ville, y compris les séquences vidéo et tous les problèmes juridiques ou municipaux qui en découlent », a déclaré M. Ganim.
Ce n’est pas la première fois que les bulletins de vote par correspondance sont remis en question dans la ville.
Lors de la primaire de 2019 entre M. Ganim et la sénatrice de l’État Marilyn Moore, M. Ganim a également perdu le vote en personne, mais l’a emporté par une marge étroite, grâce à un avantage dans les bulletins de vote par correspondance. Mme Moore et un groupe d’activistes locaux ont crié au scandale à l’époque, ce qui a donné lieu à une révision judiciaire et à une enquête de la SEEC.
Trois partisans de M. Ganim font maintenant face à des accusations criminelles potentielles en rapport avec les primaires de 2019. Le Connecticut Post a d’abord rapporté le mois dernier que les fonctionnaires électoraux de l’État ont voté à l’unanimité en juin pour renvoyer « des preuves de violations criminelles possibles » liées à l’élection au procureur général de l’État pour examen.
Le président du comité démocrate de la ville de Bridgeport, Mario Testa, un partisan de longue date de M. Ganim qui a contribué à assurer les victoires électorales du maire, a nié toute irrégularité actuelle ou passée dans le vote par correspondance. Dans une interview donnée le jour des primaires, avant que la vidéo ne soit mise en ligne, M. Testa a déclaré que le parti fournissait à ses membres des conseils sur les règles relatives aux bulletins de vote par correspondance.
« Nous demandons toujours aux gens de respecter la loi », a-t-il déclaré.
Lors du scrutin de cette année, M. Ganim a obtenu environ 51,5 % des voix, devançant M. Gomes de 251 voix, selon les chiffres les plus récents fournis par le bureau du secrétaire d’État. M. Ganim a obtenu 4 212 voix, contre 3 961 pour M. Gomes.
M. Gomes a d’abord refusé de concéder la course le soir de l’élection, déclarant à ses partisans qu’il pensait que l’élection avait été « volée ».
« Il y aura des preuves tangibles que cette élection a été sabotée », a déclaré M. Gomes.
M. Ganim a d’abord été maire de Bridgeport de 1991 à 2003, avant de passer sept ans en prison fédérale pour des accusations de corruption et d’extorsion liées à son mandat. Mais il a réussi un retour politique improbable en 2015, en remportant l’élection de la mairie et en s’assurant un nouveau mandat quatre ans plus tard.
Cette année, M. Ganim et M. Gomes s’affronteront à nouveau lors de l’élection générale du 7 novembre. Bien qu’il ait perdu la primaire démocrate, M. Gomes figurera sur le bulletin de vote en tant que candidat soutenu par le parti indépendant. Le républicain David Herz et le candidat Lamond Daniels sont également en lice.
Dimanche, un groupe d’environ 75 supporters de M. Gomes s’est rassemblé devant le bâtiment du centre gouvernemental de Bridgeport pour réclamer la fin de ce qu’ils appellent « l’abus des bulletins de vote par correspondance ». Maxine Greenberg, une habitante de Bridgeport, a déclaré qu’elle observait attentivement les élections locales depuis plus de vingt ans. Mme Greenberg a déclaré que la vidéo confirmait sa conviction depuis longtemps selon laquelle les résultats étaient injustement influencés.
« C’est horrible ce qui se passe ici », a déclaré Mme Greenberg. "C’est comme si c’était au grand jour, et il n’y a pas de conséquences pour le comportement des gens.
Kelvin Ayala, un habitant et propriétaire d’un commerce du centre-ville, a déclaré qu’il félicitait la personne qui avait obtenu les enregistrements vidéo. M. Ayala a appelé les autorités de l’État à contribuer à la protection du processus électoral de la ville.
« J’aimerais que plus de gens comprennent la situation difficile dans laquelle se trouvent les habitants de Bridgeport », a-t-il déclaré. "Nous avons besoin d’aide. Nous avons besoin de l’aide de l’État.
