Le géant européen de la batterie Northvolt se déclare en faillite
Comme cela était attendu depuis la semaine dernière, le pionnier européen de la batterie électrique, né en 2016 en Suède, n’a eu d’autre choix que de se placer sous la protection du chapitre 11 de la loi sur les faillites aux États-Unis afin de se protéger de ses créanciers. Cette décision permettrait à l’entreprise suédoise d’accéder à des liquidités d’un montant de 245 millions de dollars.
Dans un communiqué publié jeudi, le fabricant de batteries suédois a précisé qu’il s’agissait d’une décision volontaire, faisant partie d’un effort de restructuration de sa dette et d’adaptation de ses activités aux besoins de ses clients. Cette procédure, entamée devant un tribunal du Texas, permettrait à la start-up suédoise d’obtenir de nouvelles lignes de crédit d’un montant de 245 millions de dollars.
Le pionnier européen de l’Airbus de la batterie
Même si la procédure du chapitre 11 ne signifie pas faillite, les perspectives d’un redressement du marché du véhicule électrique au niveau de la chimie NMC (nickel manganèse cobalt) sont peu probables. Les constructeurs préférant aujourd’hui une technologie mois chère avec la LFP (lithium-fer-phosphate). Pour rappel, Northvolt était le pionnier européen de la batterie pour les véhicules électriques. Fondée par un ex-Tesla, Peter Carlsson, l’entreprise suédoise était la tête de pont de l’Airbus de la batterie européen avec d’autres entreprises comme ACC.
L’annulation d’une commande de batteries NMC, de deux milliards de dollars, par l’un de ses actionnaires BMW aura précipité la chute de l’opérateur. Outre de nouveaux fonds pour lui donner de l’oxygène, après avoir levé tout de même neuf milliards de dollars initialement, l’équipementier suédois n’aura pas d’autres choix que de réfléchir à son avenir avec un changement radical de chimie ; l’obstination contre le marché n’étant jamais une bonne chose.
Rappelons que selon le Financial Times, la direction de Northvolt évoquait même la possibilité d’une faillite pure et simple en vertu du chapitre 7 de cette loi, avec liquidation d’actifs, mais cette possibilité aurait été écartée.
Les regards se tournent vers ACC...
En France, ACC (Automotive Cells Company) reste soutenue par Stellantis, Mercedes-Benz et TotalEnergies. L’entité installée à Douvrin essuie également les plâtres d’une filière naissante. Les cadences de production des cellules se révèlent aujourd’hui encore limitées. Elles ont atteint 1 500 modules en septembre dernier, soit l’équivalent de 140 véhicules électriques. La production de l’année devrait permettre d’équiper environ 2 000 modèles, dont les Peugeot e-3008 et e-5008, mais aussi l’Opel Grandland électrique.
Un apprentissage dans la douleur qui a conduit à suspendre les projets d’investissements en Allemagne et en Italie. L’objectif initial d’ACC reste d’équiper 15 % du parc roulant des voitures électriques d’ici à 2030.