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Macron prend ses ordres chez George Soros et Nicolas Berggruen

jeudi 15 octobre 2020

Soros, c’est l’homme qui murmure à l’oreille de Macron. Il a participé au financement de sa campagne présidentielle et lui a même imposé de se séparer d’un ministre que nous supposons être Edouard Philippe, « Young Leader », promotion 2011 du groupe Bilderberg.
George Soros est le « parrain de la mafia » internationale qui dirige les élites politiques mondiales et le principal responsable des révolutions colorées qui ont permis la constitution de l’Union Européenne et de déposséder les peuples de leur indépendance.

  • Philippe de Villiers “Quand Soros sollicite Emmanuel Macron, il obtient la réponse avant d’avoir posé la question”. « Il y a un exemple précis. Soros a demandé le scalp de l’ambassadeur de France. Il l’a obtenu dans l’instant. »
    L’ambassadeur de France en Hongrie Eric Fournier avait vanté, dans une note obtenue par Mediapart, le modèle de la politique de Viktor Orban, il admirait trop Orban.
  • C’est « l’homme qui manipule la Cour européenne des droits de l’homme, George Soros, ne s’arrête pas là. Il a confié lui-même avec une bonhommie souriante : “je suis un chef d’Etat sans Etat”. Il est le premier des lobbyistes du monde. »

Nicolas Berggruen (à droite), converse avec Ursula von der Leyen (au centre) et George Soros (à gauche), le 30 octobre 2012 à Berlin. © AFP / THOMAS PETER / POOL

Nicolas Berggruen, le milliardaire qui chuchote à l’oreille de l’Europe

Il a fait fortune aux États-Unis et veut désormais « réformer » l’Europe et le capitalisme. Son think tank a rémunéré Sylvie Goulard alors qu’elle était députée européenne. Mais qui est vraiment le milliardaire Nicolas Berggruen  ?

Enquête.

« Les démocraties sont en crise. Il faut les réformer. » Ainsi parle dans un français impeccable Nicolas Berggruen, 58 ans, à la cellule investigation de Radio France depuis son bureau de Los Angeles.

Aujourd’hui, la fortune de l’homme d’affaires germano-américain est estimée à 1,6 milliard de dollars, selon le magazine Forbes, mais son parcours et ses idées restent largement inconnus du grand public.

Le nom de Nicolas Berggruen a surgi à l’occasion de la candidature de Sylvie Goulard au poste de commissaire européenne. Pendant plus de deux ans (entre octobre 2013 et janvier 2016) Sylvie Goulard a été rémunérée entre 10 000 et 13 000 euros par mois par le think tank de Nicolas Berggruen alors qu’elle était députée européenne. Ce dossier a pesé lourd dans le rejet de la candidature de Sylvie Goulard, tout comme celui des emplois présumés fictifs du Modem au parlement européen. Une décision qui a « stupéfait » Nicolas Berggruen, comme il l’écrit dans un communiqué (en anglais).

Le 2 décembre 2019, Sylvie Goulard, seconde sous-gouverneure de la Banque de France, a été mise en examen pour détournement de fonds publics dans cette affaire du Modem. Le 18 décembre 2019, l’association Anticor dépose plainte auprès du Parquet national financier (PNF), concernant les liens financiers entre Sylvie Goulard et l’Institut Berggruen.

« Du côté de l’influence »

«  Nicolas Berggruen essaye de devenir à sa manière ce qu’est Georges Soros : un homme d’État sans État, explique l’un de ses proches, Alain Minc. Dans la vie politique, il y a le pouvoir et l’influence. Berggruen veut être du côté de l’influence . »

Et Nicolas Berggruen voit grand. Dans une vidéo promotionnelle postée le 2 décembre 2019, on voit l’homme d’affaire déambuler dans ses bureaux de Los Angeles. « Regardez ça, dit-il en montrant un mur rempli de post-it. Voilà sur quoi on travaille : les transformations de l’être humain. De grandes questions pour l’Humanité. Où allons-nous ? Qui sommes-nous ? Que voulons-nous devenir ? » « Ça parait très ambitieux », dit une voix derrière la caméra. « Il faut être ambitieux, si on veut changer les choses », répond, sûr de lui, Nicolas Berggruen avant de s’engouffrer dans un ascenseur avec liftier.

Aujourd’hui, l’homme d’affaires ne craint plus d’être en pleine lumière, ce qui n’a pas toujours été le cas. Lorsqu’au début des années 2000, un journal hollandais lui consacre un portrait qui ne lui convient pas, l’homme d’affaires décide de racheter tous les exemplaires publiés. « Je trouvais que c’était prétentieux, se justifie aujourd’hui Nicolas Berggruen. Ce portrait était une mauvaise idée. »

Depuis 2016, l’Institut Berggruen remet chaque année un prix « pour la philosophie et la culture » d’un million de dollars (mieux doté que le prix Nobel). En 2019, ce prix a été remis à une juge américaine, membre de la Cour suprême.
Dans le grand bain de la finance

Petit retour sur le parcours de Nicolas Berggruen.

Ce fils d’un riche marchand d’art, collectionneur de Picasso, a passé son enfance en France, avant d’être envoyé dans des établissements scolaires prestigieux : l’École alsacienne, à Paris, puis l’Institut Le Rosey, en Suisse. À 17 ans, il s’installe à New York où il devient rapidement un expert en capital-investissement (private equity) et en LBO (leverage buy-out, rachat avec effet de levier), un montage financier qui permet de racheter une entreprise par l’endettement.

Dans un article de mars 2009 du magazine Forbes, Nicolas Berggruen est qualifié de « financier vautour par défaut ». « Je rachetais des entreprises sur le long terme, pas pour faire du spéculatif », explique, de son côté, l’homme d’affaires.

« Dans les années 90, Nicolas Berggruen affirmait de manière un peu provocatrice que puisqu’il était riche par héritage, il était peut-être mieux placé que les autres pour comprendre les problématiques des riches, témoigne le directeur de la rédaction du Nouvel Économiste, Henri Nijdam, qui a côtoyé Nicolas Berggruen lorsqu’il a investi dans le groupe de presse portugais Media Capital. Nicolas avait cette culture anglo-saxonne qui considère que la presse est une entreprise comme les autres. »

C’est l’époque où Nicolas Berggruen fascine la presse anglo-saxonne mais aussi française, qui le surnomme le « homless billionaire », « le milliardaire sans domicile fixe », sillonnant la planète à bord de son jet privé.

L’homme soigne également ses réseaux à Hollywood. « Nicolas Berggruen a longtemps organisé une grande fête très courue au Château Marmont, un hôtel chic de Los Angeles, juste avant la cérémonie des Oscars », rappelle le journaliste Vincent Monnier qui a rencontré l’homme d’affaires en 2014 pour un portait publié dans Le Nouvel Obs.

« Je n’organise plus cette fête depuis cinq, sept ans… dix ans, peut-être », répond Nicolas Berggruen, désormais installé à Los Angeles dans la somptueuse villa de la fille du fondateur de la Metro-Goldwyn-Mayer.

Il n’y a pas que le monde du spectacle que côtoie Nicolas Berggruen. « Il a toujours été un pilier des forums économiques comme celui de Davos, témoigne Pascal Lamy qui l’a fréquenté dès les années 80 lorsqu’il était directeur de cabinet du président de la Commission européenne, Jacques Delors. Il a toujours été proche des leaders européens, notamment allemands et français. »

« De mauvais souvenirs en Allemagne »

En 2010, l’homme d’affaires rachète les magasins allemands Karstadt, au bord de la faillite, pour un euro symbolique. L’opération vire au fiasco. « Berggruen a sous-estimé les investissements nécessaires pour redresser l’entreprise, analyse Christian Schubert, correspondant à Paris du quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung. Il a fait beaucoup de promesses qu’il n’a pas tenues. Les effectifs ont été réduits. Tout ça a laissé de mauvais souvenirs. »

« Je ne me suis sans doute pas assez occupé de cet investissement, à l’époque, rétorque Nicolas Berggruen. Mais c’est devenu politique très rapidement. La seule manière pour Karstadt de survivre était d’être fusionnée avec son principal concurrent. Quand j’ai compris que je ne pourrai pas le faire à cause des critiques contre moi, j’ai revendu Karstadt qui a ensuite été fusionnée. Nous avons conservé la plupart des employés et des magasins. Si la société existe encore, c’est grâce à nous. »

Économie de marché et unification européenne

Depuis 2010, Nicolas Berggruen veut « changer le monde » avec des « idées », affirme le site internet de son institut.

L’Institut Berggruen s’organise autour de plusieurs cercles : il y a d’abord un groupe américain chargé de travailler sur « la gouvernance californienne » où l’on retrouve notamment l’ancien PDG de Google Eric Schmidt ou l’ex-secrétaire d’État de l’administration Bush, Condolezza Rice. « La Californie est un bon laboratoire pour rénover la démocratie », estime Nicolas Berggruen dans un entretien au Nouvel Économiste (lecture réservé aux abonnés).

Il y a ensuite un deuxième cercle consacré à l’Europe : un groupe baptisé Conseil pour le futur de l’Europe dans lequel on retrouve quasiment tous les anciens responsables européens de la famille conservatrice ou « sociale-démocrate », à la manière de l’anglais Tony Blair. Y figurent notamment le français Jacques Delors, l’italien Mario Monti, le belge Guy Verhofstadt, l’allemand Gerhardt Schröder, l’espagnol Felipe González ou le suédois Carl Bildt.

Les réunions de ce Conseil pour le futur de l’Europe se tiennent le plus souvent à Londres, Paris, Rome ou Berlin.

Certains économistes font également partie de ce conseil comme Jean Pisani-Ferry, un proche d’Emmanuel Macron. Ou l’américain Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie, l’une des rares personnalités keynésiennes présente au sein de l’Institut Berggruen.

« C’est un institut attaché à l’économie de marché et à la démocratie libérale destiné à promouvoir l’unification européenne, résume Alain Minc, membre des différents comités Berggruen. Mais il ne faut pas surestimer l’influence du Conseil pour le futur de l’Europe. On se réunit une ou deux fois par an, Berggruen plaide les idées qui sortent de son institut auprès des responsables politiques… Ça ne casse pas une patte à un canard  ! »

► VIDÉO - Nicolas Berggruen, un milliardaire influent en Europe :
Un colloque « made in Berggruen »

L’influence de l’Institut Berggruen n’est pourtant pas négligeable.

Ainsi, le 28 mai 2013, l’institut organise un colloque intitulé « Europe : les prochaines étapes », à Sciences Po Paris, qui réunit de nombreux responsables européens, avec un discours de conclusion de Nicolas Berggruen.

Plusieurs ministres du gouvernement de Jean-Marc Ayrault sont présents, comme le ministre du Travail Michel Sapin ou le ministre des Finances Pierre Moscovici, mais aussi un ancien Premier ministre, François Fillon, le président du Parlement européen, Martin Schulz, des ministres allemands comme le ministre des Finances, Wolfgang Schaüble, ou Ursula von der Leyen, la future présidente de la Commission européenne, alors ministre du Travail.

Le président de la République, François Hollande est également là. Dans son discours, le chef de l’État remercie Nicolas Berggruen « pour le dévouement qui est le sien et [sa] capacité exceptionnelle de rassembler autant de personnalités ».
Nicolas Berggruen et Emmanuel Macron, le 25 avril 2018, au Département d’État à Washington (États-Unis)

Nicolas Berggruen, ce milliardaire qui soutient Emmanuel Macron
« On doit beaucoup à Sylvie »

Sylvie Goulard, alors députée européenne, fait également partie des intervenants. Cinq mois plus tard, elle sera embauchée comme « consultante pour la promotion de l’idée européenne » par l’Institut Berggruen.

« J’ai rencontré Nicolas Berggruen et son équipe pour la première fois lors d’une conférence »Town hall« de l’Institut Berggruen organisé à Paris, en mai 2013, qui rassemblait de nombreux ministres et responsables gouvernementaux européens, explique Sylvie Goulard dans un document écrit de 62 pages remis aux députés européen. Ces contacts ont été noués avant ma période de consultance pour l’Institut Berggruen. »

« C’est Mario Monti [l’ancien commissaire européen à la concurrence, NDR] qui nous a suggéré de travailler avec Sylvie [Goulard], explique Nicolas Berggruen à la cellule investigation de Radio France. Nous avons suivi son conseil. Elle nous a aidé à organiser des conférences, à comprendre ce qui se passait, à travailler sur des solutions. On lui doit beaucoup. »

« Le pouvoir sans les emmerdements »

L’Institut Berggruen compte une autre structure baptisée Conseil du 21e siècle, qui se réunit une fois par an à New York. On y retrouve de nombreuses figures déjà présentes au sein du Conseil pour le futur de l’Europe, avec d’autres personnalités politiques ou du monde des affaires telles que l’ancien chef de l’État Nicolas Sarkozy, le réalisateur américain James Cameron, le patron de Space X et de Tesla, Elon Musk, le PDG de Free, Xavier Niel, ou l’ancien directeur général de l’Organisation Mondiale du Commerce, Pascal Lamy. La plupart de ces noms figurent également au conseil d’administration du WorldPost, une publication financée par Nicolas Berggruen.

« Nos discussions sont très libres parce qu’elles sont confidentielles, témoigne Pascal Lamy. On évoque des grands sujets comme la technologie, l’avenir de l’intelligence artificielle, la biotechnologie, les États-Unis, la Chine et l’Afrique. Ça sert évidemment à influencer les choses, étant entendu que le pouvoir c’est l’influence plus les emmerdements, et que l’influence c’est le pouvoir sans les emmerdements. »

Les intervenants sont-ils rémunérés ? « Nous ne percevons aucun honoraire, répond Alain Minc. L’Institut Beggruen offre le billet d’avion en classe affaires, si vous voulez voyager au-dessus de la classe affaires, [en première classe], vous payez le supplément. Nous intervenons de manière totalement désintéressée. »

En plus de ses différents cercles, l’Institut Berggruen affiche une liste de « membres et conseillers » imposante. Côté français, on y trouve l’ancien conseiller de François Mitterrand, Jacques Attali, intervenu lors du colloque à Sciences Po Paris en mai 2013 à l’invitation de « son ami » Nicolas Berggruen, l’ancien ministre de l’éducation nationale Luc Ferry, ou le philosophe Bernard-Henri Lévy.

« Une fausse rénovation »

« Derrière une apparente modernité d’un think tank censé apporter de la rénovation, on reprend en fait les mêmes personnages qui sont dans le décor politique et économique depuis plus de trente ans, estime l’économiste Frédéric Farah, enseignant à Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Les figures qui ont dessiné l’Europe actuelle dont beaucoup de citoyens ne veulent plus sont en quelque sorte »recyclées« à travers cet institut. »

« Il s’agit de personnes qui n’ont pas d’ambition personnelle, répond Nicolas Berggruen. Elles peuvent amener leurs expériences et leur sagesse d’une manière qui n’est pas politique. »

Les idées brassées par son institut ne seraient donc pas « politiques » ?
Pourtant, l’Institut Berggruen met clairement en avant une certaine vision de l’Europe. « Dans mon esprit, l’Europe est comme une maison à moitié construite, explique Nicolas Berggruen. La fédération n’a pas été achevée sur le plan fiscal ou en matière de politique étrangère pour agir ensemble et être fort. »

Le 5 septembre 2011, en pleine crise de la zone euro, le Conseil pour le futur de l’Europe s’est réuni à Bruxelles. « Le rapport qu’a rédigé Mario Monti sur le budget de l’Union européenne a été discuté dans des séminaires Berggruen, se souvient Pascal Lamy. L’idée d’un impôt sur les sociétés européen, c’est le genre de choses qui a été conçu, »cuit« , dans des tuyaux de ce genre. »

« Les votes sont devenus beaucoup trop politisés »

Cette volonté de « dépolitiser » officiellement la démarche de son think tank se retrouve également dans les interventions personnelles de Nicolas Berggruen.

Dans son dernier livre, Rénover la démocratie. Gouverner à l’âge de la globalisation et du capitalisme digital, et dans ses interventions publiques, Nicolas Berggruen prône plus de référendums mais sur des sujets consensuels, qui seraient donc à ses yeux « dépolitisés », “le gouvernement” et son “administration” devant “prendre les décisions courageuses de long terme.”

“L’idée ce serait d’avoir plus de consultations qu’on peut effectuer grâce aux moyens technologiques, de manière à dépolitiser des questions qui sont résolues surtout par des votes, explique-t-il à la cellule investigation de Radio France. Les votes sont devenus beaucoup trop politisés.«  »C’est vraiment mal comprendre ce qu’est la démocratie, réagit l’économiste spécialiste des questions européennes Frédéric Farah. La démocratie est le lieu du désaccord, des passions. Derrière cette célébration d’un renouvellement de la démocratie, il y a au contraire la peur de la démocratie qu’il faudrait essayer d’enrober avec des pseudos référendums ou des comités consultatifs”.
Tous actionnaires

Dans le domaine économique cette-fois, Nicolas Berggruen estime que « le capitalisme numérique appelle un nouveau contrat social ». Il propose de transformer les salariés en actionnaires, au lieu de taxer le capital.

« Est-ce que vous voulez taxer les robots ou est-ce que vous voulez en être les propriétaires ? Notre idée, c’est que tout le monde en soit propriétaire au lieu d’avoir une bagarre sur la redistribution du capital », déclare Nicolas Berggruen à la cellule investigation de Radio France. 

« Nicolas Berggruen ne veut pas repenser la répartition des profits et des salaires au sein de l’entreprise, commente l’économiste Frédric Farh. En associant les salariés »managers« aux intérêts des actionnaires dans un capitalisme financier, il assure en fait un peu plus la domination de ce capital sur les travailleurs. »
Redorer son blason grâce au « philanthrocapitalisme »

Nicolas Berggruen n’est pas seulement un homme d’affaires qui veut peser sur la marche du monde. Il se présente également comme un « philanthrope ».

En 2010, l’homme d’affaires rejoint une campagne lancée par le milliardaire Warren Buffet et Bill Gates afin d’encourager les grosses fortunes à donner leur argent pour des actions philanthropiques : « The Giving pledge » (« Promesse de dons »).

Au sein de The Giving Pledge, on retrouve également le nom du financier Michael Milken, dont l’institut (The Milken Institute) organisait en mai 2019 un débat dans un grand hôtel de Beverly Hills sur le thème : comment « réformer le capitalisme » pour éviter « la révolution » ou « le socialisme » ? Un « Davos californien » en marge duquel Nicolas Berggruen a organisé une soirée en l’honneur du patron du réseau social Snapchat, Evan Spiegel.

Interrogé sur le rôle exact joué par son trust dédié aux actions « charitables » la porte-parole de l’Institut Berggruen nous fait la réponse suivante : « Le charitable trust de Nicolas Berggruen finance de nombreuses activités éducatives et culturelles, comme le musée Berggruen à Berlin [un musée qui rassemble la collection privée de tableaux léguée par le père de l’homme d’affaires, Heinz Berggruen, NDR]. Il facilite et renforce l’engagement de Nicolas Berggruen dans The Giving Pledge. L’essentiel des investissements de Berggruen sont reversés à des œuvres caritatives. Nicolas Berggruen est membre de longue date du Giving Pledge qui incite les personnes fortunées à faire don de plus de la moitié de leurs actifs à des œuvres philanthropiques ou caritatives de leur vivant, ou dans leur testament. »

« Le point commun des membres du Giving Pledge, c’est de ne surtout pas remettre en question un système qui a conduit 1% de la population mondiale dont ils font partie à posséder la moitié des richesses, estime pour sa part Lionel Astruc, auteur d’un livre-enquête sur la fondation Bill et Melinda Gates. En créant, avec Warren Buffet, The Givin Pledge, Bill Gates met à leur disposition un outil de communication qui leur donne l’image de grands donateurs à travers ce qu’on appelle le philanthrocapitalisme. Ces riches philanthropes confortent ainsi leur position et leur idéologie. »

La galaxie offshore de Nicolas Berggruen

Ce « philanthrocapitalisme » va de pair avec un recours fréquent aux paradis fiscaux.

Selon les documents consultés par la cellule investigation de Radio France, de nombreuses sociétés utilisées par Nicolas Berggruen dans ses affaires et dans le cadre de son institut sont domiciliées dans des places offshores. L’Institut Berggruen est domicilié aux Bermudes, tout comme son charitable trust.

France Inter

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