Ce contraceptif masculin chauffe les testicules avec des nanoparticules
Précisons-le d’emblée : cette étude a été menée chez des souris. Mais l’idée est bel et bien d’utiliser un jour cette méthode contraceptive chez les humains. Des chercheurs chinois ont mis au point un procédé contraceptif pour les hommes, temporaire et réversible, qui chauffe les testicules pour annihiler la spermatogenèse. Il a en effet été montré qu’une température supérieure à 35 °C altérait la production de sperme (c’est d’ailleurs la raison pour laquelle les testicules sont à l’extérieur du corps). De précédentes recherches ont donc porté sur l’injection de nanoparticules métalliques dans les testicules, pouvant ensuite être chauffées avec un champ magnétique. Sauf qu’une piqûre à cet endroit est plutôt douloureuse, sans compter que la chaleur peut endommager la peau.
Weihua Ding et ses collègues de l’Institut de la reproduction de Nantong ont donc eu l’idée de guider ces nanoparticules par aimantation jusqu’aux testicules. Les nanoparticules d’oxyde de fer, recouvertes d’acide citrique, ont été injectées chez des souris mâles dans la circulation sanguine à doses répétées pendant deux jours. Les chercheurs ont ensuite dirigé ces nanoparticules vers les testicules par aimantation, puis appliqué un champ magnétique alternatif pendant 15 minutes pour échauffer les particules. « Les nanoparticules ont chauffé les testicules à une température de 40 °C, inhibant la spermatogenèse pendant sept jours après le traitement », écrivent les chercheurs dans leur étude publiée dans la revue Nano Letters.
Les auteurs précisent que les nanoparticules ne sont pas toxiques et sont progressivement éliminées par le corps. Trente à soixante jours après le traitement, les souris mâles pouvaient ainsi à nouveau se reproduire. « Cela ouvre la voie à de nouvelles possibilités de contraception », se réjouissent les chercheurs. Malgré d’intenses recherches sur le sujet, on n’a toujours pas trouvé d’équivalent à la pilule chez les hommes.