L’ARN l’OR des apprentis sorciers
Les virus à ARN, ou ribovirus, sont des virus dont la génétique est constituée d’ARN. Les virus à ARN peuvent provoquer des maladies comme Ebola, le SRAS, la grippe, l’hépatite C, la fièvre du Nil occidental, la poliomyélite, la rougeole ou encore le Covid-19.
L’ ARN codant, correspond aux ARN messagers (ARNm) transmettant le message du gène dans le cytoplasme. (Le cytoplasme désigne le contenu d’une cellule vivante et la région comprise entre la membrane plasmique et le noyau).
Le souci des micro biologistes est que l’ARN puisse franchir les membranes cellulaires. Des anticorps liés à des récepteurs spécifiques de la cellule cible permettent de franchir cet obstacle.
Ces nouveaux outils de la biologie contribuent à identifier la fonction des gènes, chez les organismes dont le génome a été séquencé, et ils suscitent le grand espoir, qui reste encore à confirmer au niveau clinique, de disposer à terme d’une nouvelle classe de médicaments.
Ces classes de médicaments représentent la nouvelle médecine issue du plan du gouvernement de Manuel Valls.
Contenu publié sous le Gouvernement Valls III du 11 Février 2016 au 06 Décembre 2016
Manuel Valls a reçu, mercredi 22 juin 2016, le rapport d’Yves Lévy, président de l’Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé (AVIESAN), intitulé « France Médecine Génomique 2025 ». Le Premier ministre avait en effet confié en avril 2015 à Yves Lévy la mission de faire entrer la France dans l’ère de la médecine génomique. Le séquençage du génome humain permettra l’amélioration des diagnostics et donc des soins dispensés aux patients sur l’ensemble du territoire.
Quid de l’ADN récolté avec les écouvillons des tests PCR ?
La carte du génome humain.
Le projet « 1000 Genomes Project » permet une avancée majeure dans la compréhension des variations génétiques et visant à explorer la diversité génétique humaine. 4,9 térabases de séquences ADN ont pu être générées (c’est-à-dire 4,9 billions de lettres de base). Pour traiter ces informations, il a fallu créer une plate-forme informatique spécialisée et imaginer plusieurs innovations logicielles.
Personne ne possède un ensemble de gènes parfait : la plupart des êtres humains présentent entre 250 et 300 modifications génétiques susceptibles d’empêcher un gène de fonctionner normalement et jusqu’à 100 variations génétiques associées à une maladie héréditaire.
Le Variant Call Format (VCF) spécifie le format d’un fichier texte utilisé en bioinformatique pour stocker les variations de séquences génétiques. Ce format a été développé avec l’avènement de projets de génotypage et de séquençage d’ADN à grande échelle, tels que le projet 1000 Génomes. Les formats existants pour les données génétiques, comme le General feature format (GFF), stockaient toutes les données génétiques, dont une grande partie est redondante car elle sera partagée entre les génomes. En utilisant le format d’appel de variant, seules les variations doivent être stockées avec un génome de référence.
Illumina, moteur de la révolution génétique
Avec leurs champions des nouvelles technologies et de la génomique, les Etats-Unis prennent une longueur d’avance dans la course aux recherches sur l’ADN.
Intéressons nous à une entreprise inconnue du grand public, au nom un brin ésotérique (Illumina), et pourtant incroyablement puissante. Cette société pèse plus de 20 milliards de dollars en Bourse et dispose d’un quasi-monopole sur les machines permettant d’analyser le contenu de notre ADN.
- « C’est très simple, 90% des données issues du décryptage du génome dans le monde sortent de nos appareils » Peter Fromen
- Avec un simple échantillon de sang, le supercalculateur peut lire l’intégralité des 3 milliards de lettres du génome humain pour 1.000 dollars.
Domaine d’activité DIllumina France
Illumina améliore la santé humaine en libérant la puissance du génome. Notre concentration sur l’innovation nous a permis de devenir le leader mondial du séquençage de l’ADN et des technologies basées sur les puces ADN, au service des clients dans les domaines de la recherche, de la clinique et de l’application. Nos produits sont utilisés pour des applications dans les sciences de la vie, l’oncologie, la santé reproductive, l’agriculture et d’autres segments émergents.
Finalisation de l’œuvre transhumaniste
Edition génomique
Des ciseaux moléculaires pour modifier les génomes avec précision
L’édition génomique permet d’effectuer des modifications génétiques ciblées dans tout type de cellule, grâce à des ciseaux moléculaires spécifiques. Disponibles depuis les années 80, ces outils ont gagné en efficacité et en spécificité au cours du temps. En 2012, l’avènement du système CRISPR-Cas9, caractérisé par sa très grande simplicité et son coût modeste, a révolutionné cette approche : l’édition génomique a désormais gagné tous les domaines de la science et de la médecine.
Elle permet aux chercheurs d’effectuer les modifications génétiques de leur choix, afin de développer des modèles cellulaires et animaux sur mesure, pour progresser dans la connaissance du développement des organismes vivants, des maladies, ou encore pour tester des molécules thérapeutiques. Des premiers essais cliniques se fondant sur cette approche ont débuté, visant à à traiter des maladies monogéniques, certains cancers ou encore des maladies infectieuses. (INSERM)
Conclusion, le SARS COV 2 et le vaccin ARN ont activé la première étape du plan du transhumanisme.
Le virus du transhumanisme
En novembre 2018, le scientifique chinois He Jiankui annonçait avoir donné naissance à des jumelles génétiquement modifiées par la technique d’édition du génome CRISPR-Cas9 afin de les immuniser contre le sida. Tollé général dans la communauté scientifique internationale. Sesame a demandé à Axel Kahn de commenter cette affaire. En résumé : c’est injustifié et absurde.
« Lulu et Nana sont les deux premières petites filles qui répondent au dessein du transhumanisme, surtout Lulu, parce que, en réalité, malgré la manipulation, Nana possède encore un des deux gènes codant pour le récepteur CCR2 ; elle n’est donc nullement immunisée contre l’infection par le virus du sida.
Cette affaire est profondément absurde et injustifiée. Injustifiée, car, pour se justifier, He Jankui a mis en avant que ces petites filles avaient un papa séropositif. Reste que, aujourd’hui, les pères séropositifs peuvent avoir des enfants sans mettre en danger leur partenaire ou les enfants, simplement par injection intra-ovocytaire de spermatozoïdes lavés. Cela se fait couramment, il n’y a aucun risque dans ces conditions.
Par ailleurs, l’idée qu’il serait bon pour l’humanité de la rendre résistante au virus du sida est absurde. En effet, sait-on quel danger sera prédominant dans l’environnement de demain ? Si He Jankui avait voulu rendre des enfants résistants à des maladies virales dans les années 50, il aurait choisi la poliomyélite ou la variole qui ne sont plus des menaces. Et il y a toutes les raisons de penser qu’il en ira de même dans l’avenir pour ce virus particulier du sida, car il en va toujours ainsi. Les raisons avancées ne sont donc pas justifiées.
De plus, dans la mesure où les effets potentiels de ces méthodes ne sont pas anticipés, il existe un risque non raisonnable. D’un point de vue purement théorique, le gène et le récepteur CCR5 – celui qui a été inactivé par la méthode – reste très conservé au cours de l’évolution aussi bien chez les humains que chez les autres animaux, ce qui veut dire qu’il a été naturellement sélectionné et qu’il doit donc avoir, globalement, un effet positif. Alors certes, on connaît des prostituées africaines qui vivent indemnes du sida parce qu’elles possèdent une mutation inactivatrice des deux allèles de CCR5. N’empêche, des études préliminaires indiquent que cette mutation inactivatrice pourrait peut-être diminuer la longévité. D’un autre côté, des travaux suggèrent que ce récepteur, une fois neutralisé, accroîtrait la capacité mentale, les propriétés cognitives des individus, en particulier via à une diminution de phénomènes inflammatoires au niveau du cerveau. Là, on nage en plein fantasme du transhumanisme qui cherche à faire naître des êtres hyper-intelligents.
De toute façon, ma critique personnelle et fondamentale du transhumanisme, c’est que la technologie, que ce soit dans le domaine des biotechnologies, de la médecine ou tout autre domaine – à l’exception du combat et de la guerre-, est malgré tout non seulement acceptable mais souvent bienfaitrice, car elle permet de réduire, de compenser dans une certaine mesure, des inégalités de nature en transformant une personne malade en une personne saine, une personne handicapée en un individu disposant des mêmes propriétés que les valides. Avec le transhumanisme, on a une inversion totale de ce paradigme. Le but de la technique n’est plus de réduire des inégalités, mais de créer des lignées améliorées par rapport au reste des humains, donc d’engendrer de nouvelles inégalités de nature. Et, sur un plan purement philosophique, je m’y oppose. »
Addendum : (le 08 janvier 2020)
Finalement, He Jiankui a été condamné à trois ans de prison en Chine, le 30 décembre 2019, pour « avoir illégalement procédé à la manipulation génétique d’embryons à des fins de reproduction » et à 380 000 euros d’amende pour pratique illégale de la médecine.
Peu avant cette condamnation, des détails sur cette étude avaient été publiés, renforçant les inquiétudes sur la façon dont l’ADN de Lulu et Nana et un troisième bébé ont été modifié. A ce sujet, lire le papier paru dans The Conversation : Les très graves ratés de l’expérience chinoise des « bébés CRISPR », par Dimitri Perrin, Senior Lecturer, Queensland University of Technology, et Gaetan Burgio, Geneticist and Group Leader, The John Curtin School of Medical Research, Australian National University.