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CANCER : Le bruit qui assomme la tumeur

samedi 8 mars 2025

Un nouveau traitement utilise des ondes sonores pour détruire les tumeurs sans chirurgie ni radiothérapie.
Ce traitement révolutionnaire du cancer, appelé histotripsie, change la donne en matière de lutte contre le cancer.

Approuvée par la FDA, cette thérapie non invasive utilise des ondes ultrasonores qui ciblent les cellules cancéreuses avec une grande précision, les brisant instantanément sans endommager les tissus environnants. L’hôpital Providence Mission est à l’avant-garde de ce traitement révolutionnaire, offrant un nouvel espoir à des patients comme Chris Donaldson, dont les options étaient limitées après que son mélanome oculaire se soit propagé à son foie.

Contrairement aux méthodes traditionnelles, l’histotripsie laisse du matériel génétique bénin, ce qui peut renforcer la réponse immunitaire de l’organisme contre le cancer.

L’un des principaux avantages de l’histotripsie est qu’elle ne nécessite aucune incision, ce qui rend le rétablissement plus rapide et moins douloureux. En utilisant de l’eau dégazée pour concentrer les ondes sonores, les médecins peuvent liquéfier les tumeurs sans endommager les organes voisins, ce qui permet de répéter les traitements si nécessaire.
Des patients comme Donaldson, dont le pronostic vital était engagé, obtiennent aujourd’hui des résultats remarquables : son foie est toujours exempt de cancer plusieurs mois après l’intervention. Au fur et à mesure que les recherches se poursuivent, les experts pensent que cette approche innovante pourrait être étendue au traitement d’autres cancers, notamment ceux de la thyroïde et du sein.

Pour beaucoup, l’histotripsie représente non seulement une avancée médicale, mais aussi une seconde chance de vivre.

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Les cellules cancéreuses explosent sous l’effet de cette histotripsie « sonore » et les tumeurs, même partiellement détruites par « le son » ne récidivent pas, conclut cette équipe de cancérologues de l’Université du Michigan (UM), qui présente, dans la revue Cancers, sa technique mise au point chez l’animal. Avec des résultats prometteurs, pour le traitement du cancer mais également des maladies neurologiques.

Le cancer du foie se classe parmi les 10 principales causes de décès liés au cancer dans le monde. Même avec plusieurs options de traitement, le pronostic reste médiocre avec des taux de survie à 5 ans inférieurs à 18 %. La forte prévalence de la récidive tumorale et des métastases après le traitement met en évidence un besoin clinique non satisfait.

Cette technologie ou histotripsie « sonore », non invasive, développée à l’Université du Michigan est basée sur les ondes ultrasonores qui détruisent de manière ultraciblée et mécaniquement le tissu cible, avec donc une précision millimétrique. La technique relativement nouvelle est en cours d’essai clinique, pour le traitement du cancer du foie, en Europe et aux États-Unis. Ce n’est pas la seule équipe à travailler sur les techniques de type ablation par ultrasons focalisés de haute intensité (HIFU).

L’histotripsie, une option prometteuse pour l’ablation non invasive des tumeurs du foie
L’équipe travaille depuis 2001 au développement de cette nouvelle forme d’ histotripsie : là où une échographie typique utilise des ondes sonores pour produire des images de l’intérieur du corps, les bioingénieurs les utilisent pour cibler la tumeur, sans les effets secondaires nocifs des approches standards telles que la radiothérapie et la chimiothérapie. Les impulsions longues d’une microseconde émises par le transducteur de l’UM génèrent des microbulles dans les tissus ciblés, des bulles qui se dilatent puis explosent rapidement. Ces contraintes mécaniques violentes mais extrêmement localisées tuent les cellules cancéreuses et brisent la structure de la tumeur.

L’étude préclinique, menée sur la souris, modèle de tumeur du foie, démontre que la technique est efficace à « décomposer » les tumeurs, à tuer les cellules cancéreuses et à stimuler le système immunitaire de manière à empêcher une nouvelle propagation :

  • précisément, la technique détruit seulement 50% à 75% du volume de la tumeur hépatique, mais le système immunitaire élimine ensuite le reste de la tumeur ;
  • 80 % des animaux modèles ne présentent ensuite aucun signe de récidive ou de métastases.

« Même si nous ne ciblons pas la totalité de la tumeur, nous parvenons à la faire régresser suffisamment pour réduire le risque de métastases futures », commente l’auteur principal, le Dr Zhen Xu, professeur de génie biomédical à l’UM.

Reproduire des situations cliniques courantes : le fait de ne pas cibler la totalité de la tumeur est courant, dans de nombreuses situations cliniques, en particulier en raison de la taille, l’emplacement et du stade du cancer. L’étude a donc volontairement ciblé qu’une partie de chaque masse tumorale, laissant une tumeur intacte viable, pour étudier l’efficacité de l’approche dans les conditions courantes et pas toujours optimales.

L’histotripsie s’avère donc à ce stade pré-clinique une option prometteuse dans la prise en charge des tumeurs du foie et l’équipe espère que de prochains essais cliniques dont certains déjà en cours, vont permettre son adoption en routine clinique.

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