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Terrorisme et Démocratie

Léon Camus

jeudi 30 juin 2016

La décadence démocratique est le terreau du terrorisme. Nul n’a jamais vu le terrorisme prospérer, voire seulement exister, sous un régime fort. Imaginer un seul instant des bandes terroristes sous Staline confine au ridicule. Aux belles heures de Saddam Hussein, il eut été difficile de trouver un seul islamiste dans toute la Mésopotamie. Quant à Hafez el-Assad, père de Bachar, il avait réglé la question de l’islam radical en mars 1982 avec le massacre de Hama [1]. Une méthode certes brutale mais qui à l’arrivée épargna bien des vies humaines et l’affreuse cohorte de misère inhérente aux guerres intercommunautaires. Mais les temps ont changé et la démocratie universelle promue par les judéo-protestants anglo-américains s’est jurée d’abattre en Orient les tyrans pan arabes, nationaux et laïcistes. On voit le résultat.

Unification et arasement égalitariste de l’humanité

Des abcès purulents ont été ainsi volontairement installés à l’est et au sud de la Méditerranée qui n’ont jamais été ni drainés ni curés : Afghanistan/Waziristân, Irak, Somalie, Libye, Syrie, Yémen pour les plus récents ; de ceux dans lesquels les puissances de l’Otan se trouvent directement impliquées. Maintenant quoi de surprenant à ce que ces foyers de pestilence contaminent un Ouest européen en état de profonde dépression immunitaire ? Un déficit induit de nos défenses organiques, un effondrement non spontané ayant résulté de la féroce convergence du Béhémot soviétique et du Léviathan libéraliste sur le sol de nos aïeux… ceci en vue de déraciner les peuples autochtones pour les faire entrer à marche forcée dans le Meilleur des mondes modernes, affranchi de toutes contraintes passéistes… un univers résolument planant et gay friendly.

En 1945 l’Europe s’est crue libérée. En réalité elle venait d’être psychiquement anéantie et, dans l’élan de la paix retrouvée, elle avait été convertie à son insu à la religion - totalitaire en son essence sous couvert d’altruisme - des Droits de l’Homme sans devoir, superstition de l’égalitarisme sans frontières au service d’une perpétuelle dette mémorielle… Croisades, esclavagisme, colonisation, collaboration ! Las, les lendemains radieux qui nous étaient promis après la victoire du Bien sur le Mal absolu, ne furent pas au rendez-vous. Il nous fallu rapidement déchanter. Le nombre des guerres périphériques explosa, toute une génération partit mourir en Algérie et les crises s’enchaînèrent les unes aux autres… Puis il fallu admettre que les tables de formica, les jouets en matières plastiques aux couleurs violentes, la malbouffe McDo et tutti quanti, n’étaient pas la panacée. Que le monde, le nôtre, perdait toute saveur. Que les fées et les rêves et souvent l’espoir même, l’avaient déserté. Les machines à laver domestiques ont certes soulagé les maîtresses de maison, mais pour mieux les jeter à corps perdu dans le salariat. La libération technique n’a été en réalité que l’antichambre à de nouveaux servages tandis que désormais la planète agonise, asphyxiée par les déchets et autres immondices que rejettent des masses humaines de plus en plus nombreuses, frustrées, misérables et instables. Le déséquilibre du monde s’accentue chaque jour.

Le terrorisme culpabilitaire

Paralysés par la culpabilité, convertis à l’idolâtrie humanitarienne et au fétichisme des « droits » par la toute puissance de la propagande, par la force répressive de la loi et celle très dissuasive du dieu crédit – se taire pour travailler, nourrir les siens et payer les traites – les occidentaux d’aujourd’hui serrent les dents et supportent en silence. De moins en moins il est vrai. Toujours est-il que des vagues successives d’immigration invasive leur ont été imposées. Le Décret du 29 avril 1976, à l’initiative d’un trio de branquignoles – Giscard président, Chirac, Premier ministre, Poniatowski, ministre de l’Intérieur ; ce dernier devait avouer, mais un peu tard, s’être planté [2] - instituant le « regroupement familial », sonnait le glas de la nation souveraine. Les portes de la ville d’Ys s’étaient ouvertes en grand. Mais il aura fallu quarante ans pour que la submersion devint pleinement évidente et que ses effets les plus pervers – la subversion ethnoconfessionnelle avec accessoirement des effets connexes tels le terrorisme ou la diffusion extensive de la drépanocytose [3] – soit devenue impossible à nier par les menteurs et les truqueurs professionnels. Quarante ans au bas mot pour désenchaîner la parole. Des vérités à ce point aveuglantes qu’il est devenu plus difficile de traîner devant les tribunaux spécialisés dans la délinquance idéelle, tous ceux qui commencent petit à petit à appeler un chat un chat et friponne notre classe dirigeante.

Par conséquent le temps doit être venu de clore le bec à ceux qui nous opposent le tabou des tabous, l’interdit majeur, celui de la « trahison des valeurs » afin de prohiber la libre pensée. Il faut urgemment évacuer ceux qui ne respirent que pour la survie d’abstractions ineptes et pour lesquels il est préférable que périsse le pays plutôt que leurs sacro-saintes valeurs. Ces valeurs magiques qui nous protégeraient comme le font des amulettes, d’un retour à la barbarie fasciste. Mieux vaut donc que sautent les bombes, que les gorges soient tranchées par le couteau de leurs créatures, les zélotes salafo-wahhabites… Ces nouveaux partisans décidé à rédimer l’homme par le fer et le feu… à l’image de francs-tireurs qu’exaltait la chanson de Kessel [4]. Reste à savoir si les chantres fanatiques de ces intransgressibles principes républicains pourront rester longtemps adossés à un mur contre lequel ils devraient bien finir par se faire écraser ?

Laxisme, ersatz de liberté et terrorisme

Ajoutons que nos sociétés social-libérales poussent littéralement au crime. Que par leur laxisme forcené - celui qui consiste à faire prévaloir sur toutes autres considérations un ersatz de morale pseudo démocratique - elles encouragent et promeuvent la violence et la délinquance. Si le crime n’est plus réprimé à sa juste mesure pourquoi se gêner ? La montée de la criminalité est de cette manière proportionnelle à l’expansion du sentiment d’impunité. Pas vu, pas pris, et lorsque par hasard le récidiviste acharné se fait coxer, que risque-t-il ? Rien. À peine une admonestation et au pire une peine symbolique avec remises automatiques. Nous venons encore de le voir dans la sinistre affaire de Magnanville. Ceci pour dire que plus l’État se fait démissionnaire et plus le risque terroriste grandit. Pour s’en convaincre il suffit de lire les courbes : ces deux dernières années les 169 attentats revendiqués par l’État islamique après la proclamation du « califat » de Mossoul en juin 2014, ont fait plus de 2 500 morts dans 23 pays [5]. Pour les amateurs de comparaisons historiques, précisions que nous sommes encore assez loin des vagues successives de terreur sans limites qui balayèrent la Russie tsariste au cours de la première décennie du XXe siècle [6].

On sait pourtant que des mots d’ordre circulent actuellement sur la Toile. Or autant il est (presque) facile de lutter contre une entité identifiée, centralisée, autant il ne faut pas espérer contrebattre de vastes populations inertes, neutres en apparence, mais susceptibles de passer à l’acte de façon inopinée. Cette situation caractérisa précisément l’incendie pan-terroriste qui ravagea la Russie jusqu’en 1907. Que faire en effet lorsque le porte-parole de Daech, Abou Mohamed al Adnani, appelle urbi et orbi au meurtre de civils, en France et aux États-Unis ? « Si vous ne pouvez pas trouver d’engin explosif ou de munitions, alors isolez l’Américain infidèle, le Français infidèle, ou n’importe lequel de ses alliés. Écrasez-lui la tête à coup de pierre, tuez-le avec un couteau, renversez-le avec votre voiture, jetez-le dans le vide, étouffez-le ou empoisonnez-le... ». Sachant que celui qui cède à ces objurgations devient un héros, un martyr, un résistant à l’ordre social impie [7]
. Un fanatisme que nourrit généreusement le spectacle de l’abjection ordinaire s’étalant partout de nos jours… cette décomposition ontologique qu’autorise voire exalte justement, ad nauseam, nos si chères « valeurs » ! Lesquelles ne sont en fin de comptes – jusqu’à ce qu’elles fassent long feu – qu’un moyen de sidération intellectuelle. Une forme discrète mais efficace de terrorisme authentique et indolore ; autrement dit un outil de contrôle mental, destructeur de la raison critique et inhibiteur de l’instinct de conservation, un parasite au final dont il serait urgent de se délivrer.

Là où se manifeste une volonté, existe une voie

Et si nous nous libérions de notre asservissement à l’idéologie invertie dominante, et si nous décidions de livrer pour de bon cette « guerre au terrorisme » dont on nous rebat les oreilles ? Nous pourrions peut-être prendre en exemple les mesures draconiennes adoptées par le Bangladesh, un État de 168 millions d’habitants, qui vient de procéder à l’arrestation de douze mille djihadistes potentiels ? En ce qui nous concerne, nous avons dix mille fiches S. Pourquoi ne pas envoyer tout ce beau monde se faire pendre ailleurs ? Oui da ! Les « valeurs » et la légalité internationale (un prétexte commode) nous interdisent de déchoir de leur nationalité - gracieusement offerte, sans obligation ni contrepartie - les criminels importés pour n’en point faire des apatrides. Vous m’en direz tant ! L’urgence et la sécurité intérieure ne devraient-elles pas primer ? Et bien non. Les valeurs commandent, même au prix du sang et de la vie de nos concitoyens, de conserver bien au chaud parmi nous, des tueurs en puissance.

En guise de non conclusion, nous éviterons de tomber dans les chausse-trappes sémantiques qui voudraient nous faire accroire que les politiques sont de braves gens remplis de bonne volonté. Qu’ils seraient bien sûr un peu aveugles, victimes de leur amour abyssal pour le droit et la démocratie, objets d’un culte dévorant. Non ! Chercher des excuses ou des circonstances atténuantes à ces innommables est totalement vain. Inutile d’affubler leurs rabâchages séniles d’une présomption de gâtisme précoce, aucun filet de bave ne coule d’entre leurs lèvres sèches. Leurs yeux sont morts.

Substitution de populations et ethnocide

Non, ces grands respectueux des « valeurs », ne servent qu’une unique cause : la destruction des nations, l’ethnocide culturel et spirituel de l’Europe réelle. Ces gens sont des renégats. De leur point de vue, les terroristes, les tueurs, les violeurs (en moyenne 80 000 viols l’an en France), les voleurs, causent sans doute de regrettables dégâts collatéraux, mais c’est le prix à payer pour accéder à la modernité cosmopolitique. Les marginaux et tarés de tous poils sont un mal nécessaire qu’il faut accepter si l’on veut à l’arrivée, pouvoir fondre et brasser les peuples dans la grande marmite du diable mondialiste. Le grand creuset de la fusion des races et de l’Homme nouveau. Cela a toujours été le but messianique de ces géants du Mal que furent Lénine à Zurich, Parvus à Berlin, Trotski à New York, Friedman à Chicago… et tant d’autres.

Cependant les noirs desseins des maîtres du monde ne seraient rien sans la trahison des clercs, les autorités intellectuelles et morales, les églises et les savants, associée à celle des médias. Le Cinquième pouvoir qui par son silence complice, par sa lâcheté et sa paresse, son ignorance assumée, se fait le zélé supplétif de cette politique de génocide silencieux par substitution de populations et de suicide culturel. Néanmoins les promoteurs idéologiques du grand gloubi-boulga universel commencent un peu à serrer les fesses parce qu’ils entrevoient que les Golem imprudemment lâchés dans la nature finissent en général par se retourner contre leurs parâtres. Daech est l’un d’entre eux qui applique à la lettre - trop bien - la voie tracée par les Illuministes, soit la rédemption par le sang, la mort et le péché salvateur.

LC 18 juin 2016

Notes

[1De 1976 à mars 1982 la branche syrienne des Frères musulmans livre au régime baasiste une guerre terroriste de basse intensité. Cette « longue campagne de terreur » ainsi qu’appelée, est dirigée aussi bien contre les militaires que contre les civils en raison de leur appartenance confessionnelle, ethnique ou politique : alaouite, chrétienne, baasiste, laïque, nationaliste, communiste. Des bombes détonnent dans les gares, des attentats visent les membres du Baas et leurs proches comme lors du massacre gratuit de 83 cadets alaouites à l’école militaire d’Alep en 1979. Des atrocités qui culmineront en février 1982 à Hama avec l’exécution de 300 membres du Baas. En réponse, les troupes gouvernementales ayant encerclée la ville, l’artillerie liquident les Frères. L’on parle de 10 000 morts. Certaines estimations doublent ce chiffre. Cependant un rapport tout à fait officiel de la Defense Intelligence Agency (DIA) fixe le nombre total de victimes à 2000.

[2Michel Poniatowski publiait en janvier 1991« Que survive la France ». Ouvrage dans lequel il découvrait midi à dix-sept heure, parlant même d’« invasion » à propos du phénomène migratoire. Ceci à une époque où l’usage de ce mot (sur ce thème) était sévèrement sanctionné par les tribunaux.

[3La drépanocytose ou anémie à cellules falciformes, est une tare héréditaire qui se caractérise par l’altération de l’hémoglobine. Maladie importée, elle est aujourd’hui la première maladie génétique en France où l’on estime à 12 000 le nombre de porteurs du syndrome drépanocytaire majeur. Chaque année, naissent en France 300 enfants atteints de SDM dont la plupart en Île-de-France. Nouveau-nés dont les parents sont originaires de zones « à risques », c’est-à-dire l’Afrique noire, les Antilles, le Levant, etc.

[4La musique du Chant des partisans est due à la franco-russe Anna Marly qui la compose à Londres en 1941 sur un texte russe. Les paroles sont ensuite réécrites en 1943 par Joseph Kessel, d’origine juive et lituanienne, et par son neveu Maurice Druon. Un chant qui devait plus à la sanglante Russie judéobolchévique et à l’internationalisme prolétarien qu’à la défense et à l’illustration de la mère patrie. Il existait d’ailleurs une version primitive datée de 1917 dont le texte « français » s’est largement inspiré… Version officielle et fort peu humaniste : « Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades/Ohé, les tueurs à la balle et au couteau, tuez vite ! Ohé, saboteur, attention à ton fardeau : dynamite... ». Un évangile en quelque sorte pour nos terroristes nouvelle vague nonobstant leurs références au Coran.

[5lemonde.fr17juin16

[6Anna Geifman « La mort sera votre Dieu – Du nihilisme russe au terrorisme islamiste » Paris 2005.

[7On écoutera avec la plus grande attention et l’on méditera l’impressionnant discours auto-vidéographié de Larossi Aballa dans le pavillon de Magnanville où il vient de tuer un couple de policiers et alors que les forces de police encerclent la maison… http://videos.videopress.com/7EJSHX...

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