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L’Union européiste face à la gangrène djihadiste

mardi 28 mars 2017

Le 22 mars à l’occasion (bien choisie) de la commémoration des attentats islamistes de Bruxelles, au moment où, à Londres, Khalid Massoud alias Adrian Russell Ajao, un anglais âgé de 52 ans, né dans le comté de Kent, écrabouillait sur un trottoir du pont de Westminster des passant innocents, le commissaire européen à la sécurité, Julian King, s’inquiétait de la montée du terrorisme… d’extrême droite  !

Menace imminente contre laquelle il conviendrait de concentrer en priorité tous les efforts gouvernementaux … Prenant pour exemple «  Le meurtre brutal d’un membre du Parlement britannique, Jo Cox en juin 2016  » ou encore «  le massacre perpétré par Anders Breivik en juillet 2011  », l’extra lucide commissaire politique en est arrivé à penser «  qu’aucun État membre n’est épargné par l’extrémisme violent de droite… L’an dernier, nous avons été notamment témoins d’un nombre très élevé d’attentats contre des mosquées et des centres d’accueil   »… en déduisant logiquement que la radicalisation de certains musulmans ne serait en fait que la réponse (normale, en tout cas implicitement compréhensible) à ces actes odieux. Cqfd  ! On jugera à l’aune des propos de ce prébendier bruxellois, la déclarations, ce 27 mars 2017 à Singapour lors d’une Conférence relative à la situation internationale, du pantin élyséen qui s’est donné pour ultime mission «  avant la fin de son mandat d’éviter que le populisme, le nationalisme, l’extrémisme ne puissent l’emporter, y compris dans mon propre pays  ». Vaste programme à la juste mesure d’un personnage qui restera dans l’histoire pour sa totale absence d’esprit partisan.

Comprenons qu’avec des émoluments de base s’élevant à quelque 25000 € mensuels, les commissaires du soviet de Bruxelles se doivent de débiter avec conviction leurs balivernes politiquement correctes et idéologiquement terroristes. Affligé d’un terrible strabisme divergent, ces vrais nantis du système ne dénoncent jamais les bandes de nervis antifas, no-borders, zadistes, blackblocks et Cie que la socialie utilise extensivement pour faire interdire de parole les oppositions au motif de trouble à l’ordre public. Ces mêmes terroristes qui se déguisent en paysans pour mieux couvrir leurs activités de passeurs (de trafiquants d’êtres humains) au service – ils ne peuvent l’ignorer - d’un vil capitalisme prospérant grâce à une main d’œuvre sans droit ni exigence. Les débordement de l’extrême gauche sont eux bien réels, bien visibles et coûtent chers à la collectivité  : pensons au centre de Nantes dévasté le 25 février par 800 casseurs d’extrême gauche. Précisons que les forces de police ne peuvent intervenir que dans le cadre strict des instructions qui leurs sont données… Des émeutiers qui, très curieusement, ne sont jamais dénoncés pour ce qu’ils sont et ne soulèvent aucune inquiétude du côté des pouvoirs publics. Au contraire, les unités de maintien de l’ordre doivent se tenir à carreau, ménager la racaille bien-pensante, sinon gare aux sanctions disciplinaires et aux tribunaux chargé de rappeler aux agents trop zélés tout le respect qu’ils doivent aux milices idéologiques et ultra violentes du régime.

Londres à son tour

Massoud Ajao «  ne faisait [bien entendu] l’objet d’aucune enquête en cours n’ayant jamais été condamné pour des délits liés au terrorisme »… malgré qu’il ait été poursuivi à plusieurs reprises entre autres, pour «  possession d’armes  » et agressions accompagnées de blessures graves. Une première fois condamné en novembre 1983 et la dernière en décembre 2003 pour détention d’arme, Russel Ajao Massoud ne figurait cependant pas sur la liste du MI5 parmi les trois mille suspects susceptibles de commettre un acte terroriste. C’est au demeurant Daech qui a revendiqué l’attentat de Londres, une première sur le sol anglais  : «  l’auteur de l’attaque en face du Parlement britannique à Londres est un soldat de l’ÉI et l’opération a été menée en réponse à l’appel enjoignant à frapper les pays de la coalition [arabo-occidentale en Irak et en Syrie]  ». Bilan quatre morts et une cinquantaine de blessés. À bon entendeur salut, nul n’est donc plus à l’abri, pas même la Suisse dont les frontières sont des passoires à l’intérieur de l’espace Schengen. Le maire de Londres, Sadiq Khan, avec un fatalisme tout musulman, l’a bien compris se montrant déjà résigné au pire  : «  la menace d’attaques terroristes fait partie intégrante de la vie d’une grande ville  ». En clair le terrorisme est désormais une composante structurelle des sociétés anarcho-libérale-libertaire dont il faudra bien s’accommoder, bon gré mal gré.

D’ailleurs soyons très indulgents pour nos Services de sécurité intérieure. Ceux-ci doivent agir dans l’étroit cadre de l’État de droit et laisser courir les criminels tant qu’il n’y a pas eu commencement de commission comme en dispose le droit pénal. Et ils ont du pain sur la planche. Plus qu’il n’en faut. Les Anglais du MI5 tout comme leurs homologues français de la DGSI ne peuvent être à la fois au four et au moulin. En France le 24 novembre 2015, le Premier ministre, Manuel Valls, n’annonçait-il pas que 20.000 personnes étaient l’objet d’une fiche S dont 10.500 pour leur appartenance ou leurs liens supposés avec la mouvance islamiste  ? 16000 en 2016 et 4000 pour la seule Île de France. La croissance des radicalisés est forte, notamment chez les nouveaux convertis, 1954 mineurs étant signalés comme ayant passés la ligne à la fin de l’été 2016. À ce titre on recensait 17 adolescents morts sous la bannière noire de Daech sur les fronts d’Irak et de Syrie, tandis que 37 hexagonaux étaient mis en examen dans le cadre de procédures directement liées à la préparation d’actes de terrorisme. Enfin, l’on découvre que les jeunes femmes et les filles sont à présent plus nombreuses que les hommes à entrer dans la spirale du fanatisme [lefigaro.fr15sept16].  Notons en outre que 600 signalements avaient été effectués au cours d’un laps de temps allant de l’automne 2015 au printemps 2016 dans les établissements de l’Éducation nationale. Un chiffre impressionnant au regard de la dangerosité potentielle des sujets… Mais beaucoup moins que la montée du populisme nous diraient de concert MM. Cazeneuve et Hollande.

Et Paris

À Paris un individu connu des Service de police - suivant la formule consacrée – agresse dans l’un des halls de l’aéroport d’Orly une patrouille composée de trois aviateurs dont un réserviste et d’une aviatrice. Ces membres de l’armée de l’air participent à l’opération Sentinelle dont les effectifs se montent à 7000 personnels déployés en permanence en France depuis les attentats du 9 janvier 2015. L’assaillant est neutralisé, c’est-à-dire abattu sans autre forme de procès, avant d’être parvenu à accomplir son forfait.

L’auteur des faits était suivi pour des délits de droit commun et fiché «  J  » au Fichier des recherchés. Son casier judiciaire comporterait au moins de neuf mentions pour vols à main armée et trafic de stupéfiants. Son autopsie a apparemment établi qu’il aurait agi sous l’emprise d’un subtil cocktail d’alcool, de cannabis et de cocaïne. Soupçonné de radicalisation après quelques brefs séjours en détention – la République, infiniment indulgente à l’égard des éléments asociaux et violents, l’est beaucoup moins en ce qui concerne les malpensants  ! - il se trouvait en principe sous contrôle judiciaire après avoir fait l’objet d’une perquisition administrative dans le cadre de l’état d’urgence en vigueur depuis novembre 2015. Il n’était toutefois pas fiché « S » quoique repéré après avoir montré des «  signes de radicalisation  », lors de l’une de ses incarcérations entre 2011 et 2012. Brave garçon !

Il fait maintenant l’objet d’une enquête posthume – mieux vaut tard que jamais  ! - pour «  tentative d’homicide et de vol d’armes en relation avec une entreprise terroriste  ». Pour clore, Ziyed Ben Belgacem ayant en effet, un première fois dans la journée, ouvert le feu le matin même sur des policiers en en blessant un, lors d’un contrôle de la brigade anti-criminalité à Stains, au nord de Paris.  Un peu plus tard il volait un nouveau véhicule pour se rendre à Orly-Sud où il essayait de s’emparer de l’arme d’un militaire.

Cet incident est intervenu un mois et demi après une agression à Paris, également dirigée contre des militaires, dans la galerie marchande du Carrousel du Louvre le 3 février, commise par un homme armé de deux machettes qui fut neutralisé et blessé… S’étant précipité sur les hommes d’armes en criant “Allah Akbar” et après avoir frappé à la tête l’un des soldats, l’un de d’eux ouvrait le feu blessant le dément à l’abdomen. Il s’agit d’un ressortissant égyptien de 29 ans, Abdallah El-Hamahmy, résidant aux Émirats arabes unis qui avait obtenu du consulat de France à Dubaï, le 8 novembre 2016, un visa touristique. Arrivé à Paris le 26 janvier, il emménageait moyennant 1700 euros dans un appartement loué pour une semaine dans le VIIIe arrondissement. Le 28 janvier, il achetait deux machettes dans une armurerie du quartier Bastille pour la bagatelle 680 euros payés en liquide…

Bien entendu, au contraire des Anglais plus réactifs et moins empêtrés dans la crainte pathologique des «  amalgames  », le parquet antiterroriste, décidait après mûre réflexion d’ouvrir une enquête pour tentatives d’assassinats aggravées en relation avec une entreprise terroriste en raison de la nature des cibles et du mode opératoire de l’agression. Orly ayant été la quatrième attaque dirigée contre une patrouille de l’Opération Sentinelle, ceci semble désigner ses personnels (médiatiquement exposés), comme autant des cibles de choix pour les candidats au martyr djihadiste.

Profils

Il est intéressant de souligner que ces trois actions terroristes ont un point en commun entre elles, mais aussi avec l’attaque du marché de Noël à Berlin le 20 décembre, celle de la promenade Anglais à Nice le 14 juillet et plusieurs autres attaques au couteau ou à la hache perpétrées en Allemagne au cours de l’année 2016… À chaque fois ces attentats ont été conduits par des individus agissant seuls et avec des moyens matériels limités voire improvisés. Que dans les cas les moins sanglants, les autorités publiques – toujours pudiques dans ce cas de figure – se sont complues à mettre ces actes sur le compte de simples déséquilibrés. Que ces individus soient titulaires d’un grain, c’est incontestable. Mais ce sont en plus des délinquants, des violents, des adeptes de l’argent facile, de l’alcool, des femmes et des stupéfiants. Ajoutons que si a priori ils semblent éloignés de la religion dévoyée du djihadisme, un rien les y ramène.

Nous ne saurions à ce propos trop recommander aux Services assurant (autant que faire se peut la sécurité de la communauté nationale), de croiser les fichiers – pour autant qu’ils existassent et que la CNIL, la Commission nationale informatique et liberté, le permît – des individus ayant un passé ou un présent judiciaires, des antécédents psychiatriques et de confession musulmane. Précisons qu’Anders Breivik était pour sa part de confession franc-maçonnique et qu’il ne viendrait à l’idée de personne de soupçonner tous les francs-maçons d’être des Breivik en puissance  ! Une telle mesure – le croisement des listes - permettrait certainement de resserrer le lot de gens à surveiller ou à expulser, nonobstant les soi-disant règles internationales qui interdisent de faire des apatrides. Des règles que l’on applique à sens unique, celui de la destruction de l’ordre social, de la déstabilisation et de la destruction des nations. Et que l’on ne vienne pas nous parler de phantasme ou de complotisme puisqu’il ne faut pas gratter très loin sous la surface des apparences pour voir quelles puissantes forces de désagrégation sont à l’œuvre.

Proche-Orient poche de pus terroriste

En résumé nous devrons sans doute faire face dans les temps de malheurs qui s’annoncent, à une multiplication d’attentats low cost, mais aux effets assurément psychologiquement dévastateurs. Ceux qui nous touchent ces jours-ci n’étant, au regard de ce qui nous attend, que de modestes piqûres de rappel. Piqûres qui ne sont que l’écho assourdi de la guerre que l’Empire libéraliste livre aux nations n’ayant pas eu la prudence de soumettre en temps voulu tout en prétendant à un minimum d’indépendance. Pensons ici à la Syrie laïque. Syrie dont certains réfugiés il y a quelques jours fêtaient, sous les vivats du service public audiovisuel, le sixième anniversaire de la Révolution. Une Révolution qui aura coûté quelque 320 000 morts, réuni des conditions propices à un conflit généralisé au Levant et créé un vaste réseau terroriste regroupant des organisations telles Daech, al-Qaïda, al-Nosra, Fatah al-Cham… Une poche de pus qui suinte goutte à goutte sur l’Europe. Une armée qui nous encercle et nous d’inondation avec l’active complicité des philanthropes de Bruxelles qui ont supprimé les frontières sous couvert de construction européenne et de métissage universel.

Remarquons avec Thierry Meyssan que le terrorisme islamiste se développe, surtout depuis qu’on prétend le combattre… D’aucuns ont d’ailleurs pu fonder un espoir de retour à l’équilibre international suite à l’arrivée de D. Trump à la Maison-Blanche et à un changement subséquent d’orientation et de méthodes pour la politique extérieure américaine. Entre autre un abandon de l’instrumentation du terrorisme à des fins politiques pour un reconfiguration de l’Orient islamique. Hélas les objectifs de partition de la Syrie et de changement de régime à Damas semblent pour l’heure inchangés. Remarquons au passage que si un incendie n’est pas alimenté, il est voué à s’éteindre de lui-même. Sachons, de ce point de vue, que les ventes et les importations d’armes au Proche-Orient (29% des transactions mondiales), si l’on en croit l’Institut international de recherche pour la paix de Stockholm, ont augmenté de 86 % entre 2012 et 2016. Pour le seul Qatar + 245 % ou encore pour l’Arabie séoudite, deuxième importateur mondial d’armes, + 212 % par rapport à la période 2007-2011. Or qui se demande à quoi servent et où vont ces matériels  ? La réponse est simple  : ils alimentent le brasier syro-irakien pour la défense et l’illustration de l’imperium occidentaliste. Super pouvoir dont les instruments mercenaires sont à chercher du côté des organisations rebelles et terroristes, celles qui demain nous feront payer cher d’encore renâcler devant les joies ineffables de la Gouvernance mondiale.

L’Europe assiégée

Le 15 mars 2017 en Syrie, deux attentats suicide frappaient Damas en l’espace de deux heures, tuant 32 personnes, le jour précis du sixième anniversaire du début de la guerre. Ces actes barbares survenaient cinq jours après la double attaque du mausolée de Zeinab, petite-fille du prophète, qui avait déjà fait 74 morts.

Les Services italiens sont en alerte : le drapeau noir de Daech flotte sur certains villages albanais à quelques milles nautiques des côtes des Pouilles. Dans certains villages particulièrement aux confins du Kossovo si heureusement créé par les bombes de l’Otan, l’État islamique s’est installé sans crier gare. Les Balkans sont donc, une fois de plus, sur fond de criminalité organisée et de trafic international d’héroïne afghane, en train de redevenir une poudrière prête à l’embrasement. En raison des défaites et du reflux de l’ÉI en Syrie, le conflit se déplace ainsi tendanciellement vers les zones chaudes de l’Europe orientale et du Caucase. Environ 4.000 ressortissants russes et environ 5.000 ressortissants de l’ex Union soviétique combattraient actuellement dans les rangs de l’EI en Syrie. Le danger est partout… D’après le Centre américain de surveillance des sites djihadistes, SITE, Daech n’a-t-il pas revendiqué une attaque en Tchétchénie contre une base de la Garde Nationale de la fédération de Russie le 24 mars 2017 ayant causé six morts ?

Le mondialisme messianique est une guerre contre les peuples. Le terrorisme est l’un des aspects et l’un des moyens de cette guerre. Un des instruments et une des armes utilisés pour soumettre les individus et les nations par la peur et le chaos. Pour les initiés il est établi sans discussion possible que l’hyperclasse prétendant régir nos destinées, se sert objectivement du terrorisme pour conduire sa politique d’unification planétaire. Les aveux sont multiples, cyniques, mais non divulgués par la presse, laquelle joue le rôle d’enceinte de confinement de l’information… et d’amplificateur de désinformation pour le vulgum pecus  !

Léon Camus 27 mars 2017

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