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Vox clamentis in deserto

mercredi 22 juillet 2020

Sisyphe fut condamné à rouler toujours et encore un lourd rocher sur une pente d’où inexorablement, sempiternellement, il redégringolait. Nous autres pauvres bipèdes en ces temps de disgrâce, sommes inlassablement voués à répéter les mêmes aveuglantes vérités sans pour autant être jamais entendus… Vox clamentis in deserto ! C’est ainsi, acceptons-le. Dans le même ordre d’idée, nos églises ont pris depuis quelques temps, la détestable habitude de partir en fumée. À Nantes pour expliquer l’incendie de la cathédrale gothique Saint-Pierre-et-Saint-Paul avec « trois départs de feu » - sinistre intervenant après celui de 1972 puis celui de la basilique “Saint-Donatien-et-Saint-Rogatien” en 2015 - le procureur de la République n’a pas pu (hélas pour notre confort intellectuel !) faire appel au divin hasard… bien que la presse nous ressasse l’écœurante antienne de la cause accidentelle non exclue ! Restait la « Malveillance » !

Ainsi donc le “crime”, aujourd’hui, par un pénible (heureux ?) travestissement terminologique, s’est vu renommé malveillance là où d’ailleurs il eût fallu évidemment parler de terrorisme. Parce que de tels actes, à quelque obédience qu’appartiennent leurs auteurs, sont ceux de gens ayant déclaré la guerre à notre société. Bonaparte faisait passer les incendiaires par les armes. Judicieuse disposition (encore qu’une unique balle suffise, quitte, comme en Chine populaire, à la faire rembourser par les proches de l’exécuté), dont nous devrions nous inspirer après avoir envoyé la Macronie casser des cailloux… Βαλλ᾿ ἐς κόρακας.

« Inconnu des services de police et bénévole du diocèse »

Passez muscade, le joueur de bonneteau qui dirige l’orchestre symphonique de la bien-pensance, s’essaie à nous blouser une fois de plus. Un migrant rouandais (rwandais en novlangue) de 39 ans, a été interpellé, un demandeur d’asile frustré de n’être pas satisfait assez vite. Salauds de Céfrans. On se demande bien pourquoi et comment un migrant africain en situation non tout à fait régulière (notons que les médias au lendemain de son interpellation se faisaient d’une immense discrétion quant à son statut et à son origine) se trouvait à conserver par devers lui les clefs de la cathédrale ? N’y a-t-il pas assez de milliers de milliers de chômeurs locaux ? Placé en garde-à-vue, il a depuis été relâché. Mais n’était-il pas un lampiste idéal (sans jeu de mot), le personnage rêvé afin de cristalliser le rejet viscéral que beaucoup ressentent à l’égard des voyous allogènes égorgeurs de trottoirs, et de cette manière, détourner l’attention des vrais coupables ? Ceux qui cherchent à travers les flammes de nos cathédrales à allumer la guerre civile et/ou veulent en finir avec le catholicisme honni, dernier obstacle à la marche triomphale de l’athéisme ? Espérons cependant que ces flammes dévoreuses de nos livres de pierres vivantes, sera la goutte qui fera déborder le vase de la colère. Mais ne rêvons pas : l’humanité muselée rase les murs des villes et devient hargneuse tant la peur d’on-ne-sait-quoi de covidesque lui serre les tripes. Désormais elle est mûre pour tout accepter. Il n’y a plus rien à dire. D’ailleurs, ce lundi 20 juillet, au bulletin d’information de la septième heure sur France Inter– grand service public – l’affaire de la cathédrale de Nantes est carrément passée à la trappe. Pas un traître mot sur l’incendie, l’enquête et ses derniers développements. Impressionnant. Rien, nada… !

Qui arrêtera le rouleau compresseur du totalitarisme rampant ?

Des manifestations salvatrices anti-confinement sauvent cependant l’honneur de certaines populations, mais pareillement, pour mieux renforcer la docilité collective, les médias n’en soufflent mot… ou à peine. Ainsi en Serbie [1] ces derniers jours… À Stuttgart, capitale du Bade-Wurtemberg et sanctuaire des usines Porsche (qui travaillèrent naguère la main dans la main avec la chancellerie du Reich), où la protestation anti-confinement avait démarré fin avril contre des mesures dénoncées (à juste titre) comme « liberticides » [2]. À la tête de ce mouvement Michael Ballweg (directeur d’une entreprise de logiciels) et l’« Initiative Querdenken 711 » pour la défense des droits fondamentaux vis-à-vis des mesures de quarantaine prises contre l’ensemble des citoyens… et non un confinement réservé aux seuls malades ou aux foyers épidémiques – autrement dit des lazarets - comme il eut été logiquement normal de procéder [3].

De la « Guerre des étoiles » à l’asservissement des âmes. Sentence définitive du Jedi

Le 16 avril 2020, la station de désinformation nationale France-Kultur titrait « Les mouvements de contestation contre les mesures restrictives pour lutter contre le Covid-19 ne s’épuisent pas« . Ces manifestations hétéroclites, mâtinées de complotisme… À Berlin, Stuttgart ou Munich, ils étaient des milliers ce samedi encore, comme chaque week-end depuis le début du mois, pour dénoncer les mesures prises pour limiter la diffusion du coronavirus. Des rassemblements hétéroclites de militants extrémistes, de personnes authentiquement inquiètes d’une limitation de libertés publiques, d’opposants aux vaccins, voire d’antisémites ». »Antisémites" le gros mot est lâché, celui qui clôt tout débat, met un point final à tout effort de réflexion… « Tous se rejoignent pour dénoncer le port du masque dans les magasins ou les restrictions de mouvement qui subsistent après le déconfinement, autour, souvent d’un slogan : “Wir sind das Volk” (Nous sommes le peuple), le cri de ralliement des Allemands de l’Est contre la dictature communiste, à l’automne 1989. Ces manifestations “constituent un réservoir dans lequel antisémites, conspirationnistes et négationnistes peuvent se retrouver”, met en garde Felix Klein, commissaire du gouvernement pour la lutte contre l’antisémitisme, relayant l’inquiétude des autorités face à un mouvement, soutenu notamment par le parti Alternative pour l’Allemagne (AfD) ».

Des blancs armés manifestent contre le confinement devant le Capitole du Michigan
AFP 1er mai 2020

Nous en frémissons d’horreur. D’autant que ces mouvements de rébellion, par définition pilotés par l’ultra-droite comme le furent (!) les Gilets Jaunes avant leur dévoiement par les syndicats compradores (CGT/FO/CFDT), n’étaient pas les premiers : le 18 avril des milliers d’Américain défilaient dans les états du New Hampshire[2], du Maryland, du Texas... demandant la levée des mesures restreignant la liberté de déplacement. Mais que pèsent ces rebelles – qui n’existent pas ou presque puisqu’il faut être haut perché au sommet du mât de vigie télématique pour en connaître l’existence et la détermination - au regard du totalitarisme rampant de la démocratie libérale et face à l’ultra puissance de feu des GAFAM ? Ou encore sous le déluge de la propagande psychotique des gouvernements fantoches mis en place par les oligarchies financières régnantes ? Rien, presque rien… Il suffirait pourtant de fermer les radios et d’éteindre les écrans, de se mettre la tête dans le sable, pour se croire à l’abri de la folie ambiante. Que nenni, les zombies qui pullulent dans les rues nous rappellent à tout instant que celui qui refuse de participer à l’Halloween Covid est un sale « égoïste qui met en danger la vie d’autrui » !

Le jeu délétère de BigPharma

À ce titre, et à en croire France Inter ce 19 juillet, le masque serait la seule sauvegarde existante puisqu’il n’y a « ni vaccin ni traitement ». Ah bon ? Le protocole Raoult n’a-t-il pas amplement fait ses preuves ? Quant au masque, une multitude de cliniciens et de praticiens qui n’ont pas accès aux plateaux des grandes messes médiatiques, en dénoncent l’inefficacité voire la nocivité[3]. Les autorités sanitaires nous annoncent 500.000 tests quotidiens à la rentrée. Pourquoi faire ? Le test par les voies nasales n’est fiable qu’à soixante-dix pour cent et ne distingue pas entre virus mort et virus actif. Mais plus on trouvera de personnes ayant été exposées au SRAS-CoV2 (ou à un virus quelconque, rhume, grippe…), plus on aura d’arguments non réfutables pour relancer la psychose, terroriser les populations, leur faire arrondir le dos, baisser les épaules et filer doux… et in fine, les reconfiner à la demande avant que nos gentils covidés ne se jettent sur les vaccins comme sur du pain béni (métaphore aujourd’hui obsolète).

Disons que la tendance (ou la mode) est à la naturopathie, le manger sain, le vivre vert et la cure chlorophyllienne assortie d’Oméga 3. Pas aux molécules de synthèse. Or les grands labos dont les vues sont à long terme, savent que les peuples montrent une certaine appétence à vivre « bio », tant est si bien que leurs empires s’en trouvent d’ores et déjà menacés… Par quoi remplacer les médicaments qui coûtent un “pognon de dingue” [expression usitée par le président Macron] en recherche et développement et vous exposent à de pharamineux dommages et intérêts en cas de foirade ! Bayer-Monsanto vient d’en faire l’amère expérience avec le glyphosate – le round-up n’est pas à proprement parler un médicament mais Bayer est au départ d’abord un groupe pharmaceutique avant le rachat du géant de la chimie agricole Monsanto[4] – en signant le 20 juin 2020 un accord du dédommagement des victimes de ses mensonges (relatif à l’innocuité du glyphosate) d’un montant compris entre 10,1 milliards et 10,9 milliards de dollars [8,9 et 9,6 mds d’euros] « afin de mettre fin aux litiges en cours et aux potentiels futurs contentieux ».

Qui n’a également en tête le scandale du benfluorex, un médicament antidiabétique commercialisé de 1976 à 2009 sous le nom de Mediator par les laboratoires Servier et prescrit par des généralistes peu regardant en tant que coupe-faim. L’État qui a laissé en vente libre pendant trois décennies un médicament dont les effets indésirables avaient été pourtant rapidement repérés, a finalement statué le 9 novembre 2016, en l’espèce via le Conseil d’État, confirmant les conclusions de la chambre d’appel du Tribunal administratif de Paris, lequel avait jugé « que ce n’est qu’à partir de 1999 que l’État a commis une faute en ne prenant pas de mesures de suspension ou de retrait de l’autorisation de mise sur le marché du Mediator ». On comparera cette affaire avec le retrait de la vente le 23 mars dernier[5], en pleine montée en puissance de la crise sanitaire, de l’hydroxychloroquine déclarée subitement substance vénéneuse trois mois auparavant ! Notons que le futur président de la république Nicolas Sarkozy fut l’un des avocats du groupe Servier. Ce qui en dit long sur la collusion ou l’étroite connexité existant entre les puissances d’argent (en l’occurrence BigPharma) et le monde politique. Une semblable comparaison pourrait être établi entre l’actuel Garde des Sceaux, M. Moretti (mais il n’aura pas été le seul, M. Badinter avant lui, fut aussi l’avocat du grand banditisme) qui, en tant qu’avocat pénaliste, eut « l’honneur » [sic] d’assurer la défense d’Abdelkader Merah[6], frère de Mohamed, indic de basse police et tueur sacrifié pour les besoins d’une très mauvaise cause !

Ces deux exemples montrent à quel point la production de médicaments de synthèse est devenue une activité à hauts risque économiques et judiciaires. Bien plus lucratif et juridiquement beaucoup plus sûr reste l’industrie vaccinale. En effet, quelque soient les effets délétères éventuels, le statut du vaccin n’a rien de commun avec celui d’une molécule de synthèse dont le fabriquant peut être poursuivi en justice et en demande de dommages et intérêts pour un préjudice constaté. On voit ici qu’au-delà des prodigieux bénéfices pécuniaires que représente potentiellement la mise sur le marché un vaccin anti-Covid, on sait déjà que la position en tête de peloton dans la course à la mise au point d’une telle substance vaccinale peut valoir d’extravagante plus-value boursière à la firme Gilead dont le cours des actions a flambé (un renchérissement de 9 à 11 milliards de dollars) après l’ annonce de ses supposés avancées en matière de recherche sur le vaccin anti-coronaviral.

Le plan de “reconfinement” est prêt

Maintenant soyons assurés – à défaut d’être rassurés – le plan du prochain “reconfinement” en France est fin prêt ! Il aura a priori deux utilités : préparer les populations hexagonales à l’étape suivante, à savoir la vaccination générale et obligatoire et contenir l’agitation sociale qui immanquablement accompagnera l’effondrement (le mot est-il trop fort ?) de l’économie. En effet, dès le 8 juillet le Premier ministre annonçait sur RMC-BFMTV qu’un « plan de reconfinement ciblé était prêt » [va.news-republic.com19juil20]. Cela en dépit du demi démenti apporté par le Journal du Dimanche ce 19 juillet. À en croire nos autorités sanitaires la hausse des indicateurs épidémiques s’accentuerait tout comme en Catalogne si bien que le gouvernement envisage à nouveau de refermer la frontière espagnole… Bref, depuis le décret du 10 juillet rendant obligatoire le port du masque dans les espaces publics clos (tels les supermarchés et les boutiques), le gouvernement s’est doté de la pleine faculté, sans avoir à décréter l’état d’urgence sanitaire, de limiter les déplacements ou de fermer certains commerces. La Liberté est en Marche et nos libertés se réduisent, elles, comme peau de chagrin !

19 juillet 2020

[2] Parmi les 400 manifestants qui rassemblés devant le Parlement de Concord, capitale du petit état du New Hampshire (1,3 million d’habitants) certains étaient (pacifiquement) armés de fusil d’assaut, symboles de leur détermination à faire respecter leurs droits constitutionnels. Des scènes identiques se répétèrent dans le Colorado et le Wisconsin, notamment à Lansing, capitale du Michigan où quelque 3000 personnes ont conspué les mesures de confinement prise la gouverneur Démocrate Gretchen Whitmer…

[3] Test relatif au niveau de CO2 dans les masques sanitaires, d’aimables chambres à gaz ! https://youtu.be/AITEnS4miH8

[4] En 2015 Bayer AG, (ex IG Farben), société pharmaceutique et agrochimique allemande fondée en 1863, pesait encore136 milliards d’euros mais ne valait plus en avril 2019 que 52 mds ! Le 7 juin 2018, le groupe allemand avait mis sur la table 63 mds de dollars (56,4 mds d’euros) pour racheter la société Monsanto géant de la biotechnologie agricole.

[5] Décret n° 2020-314 du 25 mars 2020 complétant le décret n° 2020-293 du 23 mars 2020 prescrivant les mesures générales nécessaires pour faire face à l’épidémie de covid-19 dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire

[6] Le 22 avril 2020 la cour de cassation confirmait le jugement de la cour d’assises spéciale de Paris en date du 18 avril 2019, en vertu duquel Abdelkader Merah était condamné à trente ans de réclusion (dont deux tiers de sûreté) pour « complicité » des crimes de son frère, Mohamed.

Notes

[1Belgrad, le 7 juillet 2020 une manifestation intervient contre un reconfinement prévu en fin de semaine et dégénère en bataille rangée entre policiers et protestataires dont un groupe a fait irruption dans le Parlement. Colère dirigée contre le président Vucic auquel il est reproché d’avoir favorisé une deuxième vague de contagion en laissant avoir lieu les élections du 21 juin, au demeurant largement remportées par son Parti (SNS) (theworldnews.net8juil20).

[2la-croix.com17juin20

[3cf.franceculture.fr18mai20

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