Geopolintel

Le jour où Trump a perdu le combat des élections

Témoignage de Patrick Byrne

mardi 2 février 2021

Extraits choisis :

Dans la soirée du vendredi 18 décembre, Sidney Powell, Mike Flynn, une avocate affûtée de l’équipe de Sydney (que j’appellerai Alyssa), et moi-même avons décidé d’appeler un 4x4 et de nous rendre à l’entrée qui dessert le bâtiment du bureau exécutif Eisenhower, qui se trouve sur le terrain de la Maison Blanche (et qui est relié à celle-ci). Nous avions un vague plan concernant la façon dont nous allions passer à travers toutes les mailles de la police du Capitole, des services secrets et des Marines sans aucune invitation : Sidney et Mike étaient au centre de l’attention médiatique, et nous allions essayer d’utiliser cela pour nous frayer un chemin à travers eux et arriver jusqu’au Bureau ovale. En outre, nous allions devoir improviser (j’ai dit que le plan était « vague »). Il y avait un jeune employé du NSC que j’avais appris à connaître, un homme bien, et je l’ai appelé et lui ai laissé un message disant que j’acceptais l’offre initiale qu’il avait faite de passer à son bureau à tout moment, et qu’il viendrait ... à ce moment-là. Il était 18 h 15, et je ne savais pas s’il allait jouer le jeu, je n’en étais pas certain parce qu’il y aurait des gens avec moi.

On nous a déposés à un pâté de maisons de la grille de sécurité, et nous avons marché dans la neige légère qui tombait dans l’obscurité. Nous sommes arrivés au premier poste de sécurité, et Sidney et Mike se sont approchés pour parler. La police et les services secrets ont vu qu’il s’agissait du général Flynn (« le général du peuple »), et ont écouté avec attention. Aucun rendez-vous n’était prévu, et ils étaient clairement troublés et essayaient de trouver quoi répondre. Soudain, mon collègue est sorti de l’intérieur, et quand il a vu Flynn et Sidney, il s’est figé et m’a regardé avec des sourcils interrogatifs. Je lui ai fait signe que nous étions tous ensemble, et il a eu l’air surpris pendant un moment..... puis il a fait ce qu’il fallait, s’est approché du garde, a montré sa carte d’identité et lui a demandé de nous laisser tous entrer, même si aucune des formalités requises n’était prévue. Avec un soulagement discret, les gardes ont rapidement dit : « Prenez soin de vous, Général » et nous avons franchi la première étape. Pour le deuxième niveau, l’employé de ma connaissance et un autre de ses collègues qui s’était joint à nous sont entrés dans le hall avant nous, et ont parlé pour nous : une fois de plus, quand ils ont vu Mike, les gardes se sont à nouveau raidis, ont eu l’air perplexe pendant un moment (je pense qu’il n’y a pas de visiteur de haut niveau comme ça qui entre sans que ce soit dans les registres), puis ils nous ont tous traités avec rapidité et professionnalisme aussi vite qu’ils ont pu. Ils se sont tus et n’ont posé aucune question, devinant apparemment que nous n’aurions peut-être pas de bonnes réponses s’ils le faisaient. J’ai été le dernier à passer, et lorsqu’ils m’ont rendu ma carte d’identité, l’un d’entre eux s’est penché et a dit à voix basse : « Merci M. Byrne ». J’ai été surpris, et c’était la première fois que je comprenais que dans la constellation de Michael Flynn et Sidney Powell, il y avait une petite étoile de mon côté.

Nous avons été conduits à l’intérieur d’un bureau, en guise de salle d’attente.

Si je me souviens bien, nous sommes restés là pendant environ 30 minutes avant de nous rendre dans le bureau d’un autre membre du personnel du NSC, une autre personne jeune et attachée aux règles, plus proche du bureau ovale. Deuxième attente.

Une fois sur place, Mike Flynn a pris contact avec une personne avec laquelle il avait travaillé pendant son bref passage en tant que conseiller à la sécurité nationale, une personne dont le bureau pourrait servir de troisième étape, d’où partirait l’assaut final vers le but (le Bureau ovale).

[...]

Nous sommes allés dans ce troisième bureau. Et alors, quand nous sommes arrivés, pendant que Mike Flynn discutait avec son ancien collègue, Sidney et moi n’étions plus qu’à quelques mètres du Bureau ovale vide...... Après quelques minutes, par une porte privée de l’autre côté, Donald Trump est entré dans le Bureau ovale. Il était habillé d’un costume bleu très froissé et d’une cravate, il était 19h30. Il est entré et a jeté un coup d’œil par la porte vers l’endroit où Sidney Powell et moi marchions déjà vers lui, le saluant comme s’il nous attendait. Les sourcils du président Trump se sont levés en signe d’étonnement, mais son visage a montré qu’il nous reconnaissait, et après un moment, il nous a fait signe d’entrer. En quelques secondes, le général Flynn, Sydney Powell et moi-même étions tous assis dans le bureau ovale avec le président Donald J. Trump, la porte étant fermée derrière nous.

C’est donc ce qui s’est passé. Vraiment.

Le président s’est assis à l’autre bout du bureau […] et a eu une petite conversation avec Mike, lui demandant comment il allait. Cela faisait presque quatre ans qu’ils ne s’étaient pas vus (lorsque Flynn avait quitté la Maison Blanche, quelques semaines après le premier mandat de Trump). Il demandait aussi de ses nouvelles à Sidney. Je n’ai pas donné et reçu plus qu’un hochement de tête, laissant Mike et Sidney prendre l’initiative de la conversation. Comme je l’ai déjà dit publiquement, la première chose que j’ai remarquée chez lui, c’est à quel point Trump semblait posé, courtois et parlait d’une voix calme, si différent du personnage qui nous a été présenté pendant des années par les médias.

Finalement, il m’a jeté un nouveau regard, a levé un sourcil et a fait un petit rire. Apparemment, il me connaissait, il savait mon opinion. Il a dit quelque chose de poli et de cordial. J’ai dit : « Merci, Monsieur le Président... » Il s’est mis à réfléchir et a dit calmement que je n’avais pas voté pour lui, et qu’il savait que j’avais dit un certain nombre de choses critiques à son égard. Je lui ai dit la vérité, que j’avais dit ces choses dures avant l’élection de 2016, mais depuis qu’il était président, mon estime pour lui avait grandi, et que de toute façon rien de tout cela n’était important, que j’étais là parce que j’étais convaincu que l’élection avait été piratée. Je lui ai dit : « Nous pensons qu’il y a un chemin beaucoup plus sûr pour parvenir à l’emporter que celui emprunté par votre équipe », j’ai conclu en disant : « Et Monsieur, d’homme d’affaires à homme d’affaires, je pense que je dois mentionner quelque chose. Comme vous le savez peut-être, je navigue en marge de votre administration depuis quelques mois maintenant, et je dois vous dire que je ne pense pas que vous soyez bien servi par beaucoup de gens à la Maison Blanche. Je peux faire venir de jeunes collaborateurs qui vous diront que certains de vos hauts responsables ne veulent pas que vous gagniez. Ils veulent que vous cédiez ! ».

Le président a froncé les sourcils devant ma franchise. Puis, comme un homme qui connaissait la réponse, il a demandé tranquillement : « Pourquoi ? »

« Je ne suis pas sûr », ai-je répondu, « mais j’ai entendu dire que les gens reçoivent des signaux selon lesquels s’ils sont de bons garçons et vous persuadent de concéder la défaite, il y aura des emplois qui les attendent. Mais s’ils ne le font pas, ils ne recevront pas d’offres des bons cabinets d’avocats, ils ne recevront pas d’invitations des bons clubs, ils ne seront pas invités aux fêtes mondaines de Manhattan... » Trump a fait la grimace, et nous sommes passés à autre chose.

Sidney et Mike ont commencé à aider le président dans sa compréhension de notre point de vue. En bref : il y avait un moyen rapide de résoudre cette crise nationale car il avait le pouvoir d’agir d’une manière qui lui échappait jusqu’à présent. En vertu d’un décret qu’il avait signé en 2018 et d’un autre décret que le président Obama avait signé en 2015, il pouvait « considérer » qu’il y avait des preuves suffisantes d’ingérence étrangère dans l’élection, ce qui lui donnait le pouvoir de faire un certain nombre de choses majeures, il n’avait qu’une petite chose à faire : ordonner à une force fédérale (nous avons suggéré le US Marshall Service et la Garde nationale) de se rendre dans les six comtés en question (« les six comtés en litige »), et recompter (à la télévision en direct) les bulletins de vote en papier qui étaient conservés comme preuve. Cela ne prendrait que quelques jours. Ce serait encore plus concluant si les images des disques durs pouvaient être examinées par les services de police scientifique (ce qui ne durerait pas plus d’une semaine, car nous avions déjà piraté les machines du comté d’Antrim et savions précisément ce qu’il fallait faire). Dans les deux cas, si aucun méfait n’était constaté, le président Trump concéderait l’élection. Mais si (comme nous le soupçonnions) des preuves de centaines de milliers de votes irréguliers étaient trouvées dans chacun des six comtés en question, alors il aurait un large éventail d’options. Il pourrait faire recompter ces six états. Ou bien il pourrait faire recompter 50 états par les forces fédérales en direct à la télévision, et l’Amérique aurait enfin sa réponse à la question : « Quelle est l’ampleur de la fraude électorale dont souffre notre nation ? » Ou bien il pourrait passer outre et demander à la Garde nationale de recompter les élections dans ces six États. Nous lui avons fait remarquer que, comme nous étions le 18 décembre, s’il signait les documents que nous avions apportés avec nous, nous pourrions faire en sorte que la première étape (le recomptage des 6 comtés problématiques) soit terminée avant Noël. Et dans le cas où le résultat était assez douteux pour exiger une répétition des élections dans ces États, cela pourrait être fait avant le 20 janvier, afin de ne pas perturber l’échéance constitutionnelle du 20 janvier. Plus il laissait passer de temps, plus les délais se réduisaient. En revanche, s’il attendait de voir quel serait le résultat du 6 janvier et décidait ensuite de suivre un plan comme le nôtre, cela engendrerait des accusations de « mauvais perdant », et il devait donc agir rapidement. L’alternative était une élection dont 47% des Américains doutaient et qui ne se déroulerait pas de manière pacifique.

[...]

Lorsqu’il a remis en question le raisonnement juridique de Sidney selon lequel il avait le pouvoir de faire une telle chose, elle a sorti le décret qu’il avait signé en 2018 et a décrit celui d’Obama en 2015 : Trump a pris le document et l’a consulté rapidement, puis a commencé à lui poser des questions pertinentes. Il en a été de même pour la conclusion qu’il devrait signer : il a posé des questions à Sidney (concernant la légalité) et à Mike (concernant le fond), qui ont discuté avec lui du type d’informations concernant l’ingérence étrangère couvertes dans le dernier chapitre. Tout au long de ce que j’ai vu, le président avait un esprit aiguisé, qui prenait rapidement les informations et calculait des options de décision. Il faut beaucoup de choses pour m’impressionner aussi rapidement, mais ce que j’ai vu, c’est un esprit vif en action. J’ai été surpris de constater qu’en quatre ans, cela n’avait jamais été dit.

Finalement, Trump s’est arrêté et nous a observés tous les trois, et a demandé simplement. « Alors, qu’est-ce que vous conseillez ? » En pensant à la différence entre l’approche très organisée et disciplinée que j’avais expérimentée avec Flynn et Sidney, et l’approche de la campagne et de Rudy (Giuliani), j’ai repris la parole : « Monsieur le Président, je pense que vous devriez nommer Sidney Powell comme conseiller spécial sur ces questions électorales et faire du général Flynn votre Field Marshall pour coordonner la bataille. Je sais que Rudy est votre avocat et votre ami, et qu’il peut jouer un grand rôle dans ce domaine. Rudy devrait vous conseiller personnellement, et nous ne voulons rien faire qui puisse l’embarrasser. Mais il faut que ce soit Sidney qui prenne légalement position sur ce point. Et si vous voulez vraiment gagner, faites du général Flynn ici présent le Field Marshall. Si vous le faites, je place vos chances à environ 50-75%. Vous devriez voir à quel point il a bien planifié cela, ça marcherait comme sur des roulettes... »

Le président m’a contredit en disant : « Non, non, ça doit être Rudy. »

Après un certain temps (20 à 30 minutes), trois avocats sont apparus ensemble. Ils ne se sont pas présentés et sont restés au fond du Bureau ovale, à écouter. En outre, Mark Meadows et quelqu’un d’autre nous ont rejoints par téléphone en haut-parleur. Enfin, les avocats au fond du bureau ont commencé à marmonner des choses pour manifester leur mécontentement et leur désaccord. Finalement, le président Trump a indiqué que c’était nouveau pour lui, se demandant pourquoi personne ne lui avait montré cette voie pour sortir de l’impasse. J’ai répété : « Monsieur, encore une fois, de PDG à PDG, vous n’êtes pas bien servi par ceux qui vous entourent à la Maison Blanche. J’ai appris à connaître les membres du personnel de votre Maison Blanche, et ils me disent qu’on leur dit que le leadership ici leur dit de vous faire céder ».

Trump a commencé à dire quelque chose à Mike et Sidney, mais il s’est arrêté et s’est retourné vers moi. « Qui ? » Il a demandé avec colère : « Qui veut que je cède ? »

J’ai été déconcerté par sa colère, car je pensais que ce que je lui disais était de notoriété publique. Je pensais que c’était majoritairement su qu’environ la moitié de la Maison Blanche était sur le point de lui faire concéder, car c’était l’estimation qu’on me répétait. « Monsieur, je suis surpris que vous soyez surpris.... Dans votre Maison Blanche, les dirigeants le disent partout à leur personnel subalterne. On m’a dit que ce Pat Cipollone » [en indiquant les avocats derrière moi pendant que je parlais, sans savoir lequel était Cipollone] « dit aux gens depuis le 4 novembre : “Aidez-nous à faire céder le Présiden”t. Et depuis deux semaines, Mark Meadows dit au personnel : “Aidez-nous à mettre le président en mode de transition” ».

Trump s’est tourné vers l’avocat général de la Maison Blanche, Pat Cipollone, qui a commencé à argumenter. « M. le Président, vous savez combien je travaille dur, vous savez combien d’heures j’ai passé... » Les deux excuses étaient mal formulées, et aucune des deux n’était un déni direct, comme cela était évident pour tout le monde dans la salle. Trump lui faisait face, son visage s’assombrissant de colère.

« Monsieur », ai-je poursuivi, « dans 30 minutes, plusieurs membres de votre personnel de la Maison-Blanche pourront vous dire que ce sont des citations de Pat Cipollone et de Mark Meadows. Ce type vous ment comme un arracheur de dents. Ils veulent que vous perdiez. »

Trump s’est retourné, sachant que j’avais raison. Il a désigné un des autres avocats, a dit : « Saviez-vous que c’est son dernier jour ? Il a un travail qui commence lundi dans un cabinet d’avocats en haut de la rue, et il sera payé 10 fois ce que je peux le payer ici. » Il a poursuivi avec nostalgie : « Pat, peux-tu imaginer ce que j’aurais pu faire ici, si je n’avais pas dû me battre dans mon propre camp ? » 

Cipollone et les deux autres avocats se sont précipités vers la porte arrière du Bureau ovale. Je les ai entendus rester dans la salle à faire des conciliabules. Pendant ce temps, le président, Sidney, Mike, Alyssa et moi-même avons continué pendant un certain temps à passer en revue les détails, revoyant certains des propos que nous avions tenus plus tôt. À un moment donné, Allyssa, cette avocate silencieuse mais très affutée qui assiste Sidney, a pris le relais sur quelques points, et a expliqué de manière concise certains aspects du décret, en clarifiant toujours avec beaucoup de précision ce qui devait l’être.

Au bout de dix minutes, les trois avocats de la Maison Blanche sont revenus dans la salle et se sont placés, cette fois-ci pas au fond, mais à côté et à gauche de nous, les quatre visiteurs : Alyssa, moi-même, Mike et Sidney, assis sur des chaises en demi-lune devant le bureau du président. Mike a continué à répondre aux questions opérationnelles qui se posaient, tandis que Sidney et Alyssa s’occupaient des questions juridiques. Les trois avocats se sont rapprochés, puis, de façon concertée, ils ont tous commencé à se comporter comme des traîtres.

Tout d’abord, il y a eu un commentaire sur le fait qu’il n’était pas correct d’utiliser la Garde nationale. « La perspective est désastreuse, Monsieur le Président », a déclaré l’un d’entre eux. « Il faudrait que ce soit le DHS. ». J’ai aimé l’idée de la Garde nationale parce que nous devions rétablir la confiance du peuple américain dans le processus électoral, et l’institution américaine qui inspire le plus confiance est celle où les gens portent des uniformes militaires. En effet, la Garde nationale est locale, elle est tout autour de nous, nos collègues de travail, nos « Citoyens Soldats ». Mais, dans un esprit de conciliation, Flynn et Sidney ont permis que l’on puisse utiliser le DHS au lieu de la Garde nationale.

« La presse vous mettrait en pièces », a prédit Pat Cipollone à un moment de la conversation. Sidney a dit ce que Mike et moi pensions tous les deux : « La presse va le déchirer ? Vraiment ? Que font-ils maintenant ? »

A un moment donné, Cipollone a objecté : « Jamais dans l’histoire américaine il n’y a eu ce genre de défi à une élection ! » Flynn a répondu : « Jamais dans l’histoire américaine il n’y a eu une situation comme celle-ci, avec un décompte fermé pendant des heures, des étrangers se connectant à notre équipement, ..... ».

Cipollone a fini par tonner :« Il n’a pas l’autorité pour le faire ! ».Sidney s’est à son tour exprimé en citant le décret 13848 (et une autre signature d’Obama) : « Bien sûr qu’il l’a. Sans aucun doute, il a l’autorité. » Alyssa a de nouveau sorti l’EO 13848 et a montré le texte pertinent que nous venions de mentionner. Trump a regardé Cipollone avec une expression qui disait : « Tu n’as même pas porté cela à mon attention, Pat ». Il dit à Cipolloner : « Tu sais Pat, au moins ils veulent se battre pour moi. Tu ne te bats même pas pour moi. Tu me dis juste tout ce que je ne peux pas faire. »

À ce moment-là, Cipollone commençait à avoir chaud aux fesses. Levant la voix sur le Président, il a dit : « Hé, si vous voulez faire ça, vous n’avez pas besoin de ma permission. Vous n’avez même pas besoin d’un stylo ou d’un morceau de papier. Vous pouvez juste dire : “J’engage Sidney Powell comme conseiller spécial de la Maison Blanche” », et c’est fait. Mais il a ensuite continué avec d’autres objections à tout ce qu’il entendait, qui étaient toutes aussi peu pertinentes les unes que les autres. Voire futiles.

Après une demi-douzaine d’objections aussi insignifiantes de la part de l’avocat général de la Maison Blanche, Mike et moi nous sommes regardés d’un air ébahi. Mike était calme et silencieux, son front plissé en signe de perplexité. Finalement, j’ai annoncé calmement à la salle : « C’est la conversation la plus surréaliste que j’aie jamais eue. »

À ce moment-là, Alyssa s’est exprimé sur un point de droit : il y avait manifestement suffisamment de raisons de penser que ces six comtés problématiques avaient assez de particularités dans leur élection pour que, en vertu des pouvoirs qui lui sont conférés par ces élections, le président envoie des équipes fédérales pour recompter les bulletins de vote dans ces six comtés. Il s’agissait d’une mesure défendable et raisonnable à prendre (ce qu’elle a dit en jargon juridique). Ce qui se passerait après cela serait déterminé par ce qui aura été trouvé. Mais maintenant, les trois avocats se sont levés et ont commencé à lui parler impoliment. Ils l’ont défiée en lui demandant quelque chose comme :« Que pensez-vous savoir de la loi ? » Elle a répondu : « Eh bien, je suis avocate. Je travaille pour Sidney, et... » Ils lui ont coupé la parole en ricanant.

Flynn s’est levé avec une aisance et une facilité qui m’ont surpris, un surfeur se levant sur sa planche. Il s’est tourné vers les trois avocats qui se tenaient debout et aboyaient sur Alyssa. D’un ton mesuré, il demanda aux trois avocats : « Mettons les choses au clair. Que pensez-vous qu’il se soit passé le 3 novembre ? Pensez-vous que les élections ont été équitables ? Il n’y avait rien d’inhabituel à vos yeux ? »

Les trois avocats ont baissé les yeux, regardant leurs pieds, se sont regardés du coin de l’œil et n’ont pas voulu donner de réponse.

Le président Trump m’a regardé directement et m’a dit gentiment : « Vous savez Pat, toute ma vie j’ai eu les meilleurs avocats. Les gens m’appellent du monde entier : "Quel avocat devrais-je utiliser pour cela ? Quel avocat devrais-je utiliser pour cela ? Mais là... Vous savez, l’autre partie enfreint toutes les règles du jeu, mais moi.... ? Tout ce que j’ai, ce sont des avocats qui me disent : “Vous ne pouvez pas faire ceci, vous ne pouvez pas faire cela.”.. Vous voyez avec qui je travaille depuis quatre ans ? Pouvez-vous imaginer ce que j’aurais pu faire...... » Il s’est interrompu, puis s’est tourné vers Cipollone et a demandé « Où est mon rapport sur Durham ? Où est-il .... ? » et a évoqué ses déceptions juridiques.

[...]

J’ai tenté une nouvelle fois ma chance avec le président. « Encore une fois, Monsieur, je sais que Rudy est un de vos amis, il est merveilleux. C’est le maire de l’Amérique. J’aime Rudy, je ne veux pas l’embarrasser. Mais vous devriez considérer ce que Mike et Sidney ont fait. C’est tellement organisé, tellement bien planifié...« Il m’a encore coupé la parole en disant : »Non, non, ça doit être Rudy... » Au fond de moi, j’étais effondré.

Une troisième fois, les avocats de la Maison Blanche sont revenus pour s’immiscer dans ce dont nous parlions tous.

[...]

Enfin, lorsque le président Trump a demandé pourquoi telle ou telle ligne de conduite proposée par Sidney n’avait pas été explorée par Cipollone, l’avocat a répondu : « Eh bien, nous ne sommes pas les avocats de la campagne ».

Je ne savais même pas ce qu’il entendait par là, mais il était douloureusement évident que Cipollone faisait de l’obstruction pure et simple...

[...]

Trump soupira et dit à Cipollone, lassé, « Tu sais Pat, il y a quelques minutes, tu as dit que je pouvais le faire simplement en le disant. Eh bien.... OK. J’ai décidé, maintenant je le dis. Sidney Powell est nommée conseiller spécial de la Maison Blanche. Voilà, c’est ça. »

« Elle a besoin d’une autorisation ! » s’interposa un des autres avocats. « Ça va prendre des mois pour lui donner une autorisation ! »

Même moi, je savais à quel point cette objection était futile, mais Flynn s’est exprimé le premier, incrédule. « M. le Président », a dit Flynn, « vous pouvez faire la même chose avec une autorisation. Vous pouvez accorder l’autorisation que vous voulez, sur place, verbalement ».

Enfin, le président Trump a regardé ses trois avocats et a déclaré : « J’accorde à Sidney Powell une habilitation de sécurité “Top Secret” ».

[...]

Finalement, le président Trump a déclaré que nous nous rencontrerions tous dans les 30 minutes dans la partie résidentielle de la Maison Blanche, dans le « salon Ovale Jaune » (je crois que la pièce s’appelle ainsi). En attendant, Rudy arrivait et nous devions trouver un moyen de faire fonctionner les choses entre Rudy et Sidney. Lorsque nous nous sommes séparés, il a dit : « Vous savez, en 200 ans, il n’y a probablement pas eu de réunion dans cette pièce comme celle qui vient de se dérouler... ».

[...]

Le président était là, attendant, et après notre entrée, les trois avocats se sont réunis à nouveau. Meadows est entré aussi.

La réunion s’est poursuivie pendant quelques heures dans ces quartiers. Nous n’avons pas fait de progrès substantiels : nous avons exposé le raisonnement que nous avions suivi dans le Bureau ovale et nous avons expliqué le plan. Le président Trump était résolument impliqué, et l’autre partie n’a pas reculé. Au lieu de cela, ils ont posé en vain quelques questions sur la manière dont telle ou telle chose devait être faite, et Mike ou Sidney ont expliqué. Finalement, vers minuit 15, nous avons tous commencé à nous fatiguer, et nous avons conclu. Nous sommes sortis dans le hall, attendant que le président sorte pour nous dire au revoir. Nous avons chacun eu un moment avec lui, et il m’a encore dit quelque chose de significatif et de très gentil. Mais nous étions tous épuisés, je pense, et heureux que la réunion soit terminée.

Je tiens à souligner qu’à aucun moment de la soirée ou de la discussion, il n’a été question de la loi martiale, ou de l’acte d’insurrection, ou de quoi que ce soit de ce genre. Toutes les affirmations contraires sont des mensonges, propagés (j’imagine) par Pat Cipollone, qui (selon de multiples sources) fuite régulièrement vers Maggie Haberman du NYT. Même un examen superficiel des écrits de Haberman sur la Maison Blanche, qui ne manque jamais de donner un coup de pouce à Cipollone, viendrait appuyer cette affirmation.

Quelques minutes plus tard, Alyssa, Sidney, Mike et moi marchions sur le trottoir devant la Maison Blanche, une neige légère tombant encore dans le noir. Nous avons vu Meadows et Rudy sortir par une autre entrée et s’éloigner ensemble vers l’ouest. Tous les quatre, nous nous sommes dirigés vers l’est, remplis de joie : avec Sidney Powell en tant que conseiller spécial de la Maison Blanche, et Mike (même de l’extérieur) apportant ses compétences organisationnelles et sa grande expertise des questions de DC, nous étions en règle, et je crois qu’à ce moment là, nous avons tous pondéré nos chances de succès.

[...]

Tout ce que nous devons faire, c’est suivre ce plan, exposer ce qui s’est passé dans ces six comtés en vérifiant les bulletins de vote. S’il n’y a rien de mal, alors Trump monte dans son hélicoptère et part, et il n’y a pas de guerre civile. Mais si nous découvrons des chicaneries, cela donnera l’occasion de faire sauter ce plan pour toute la nation. Qui sait quel sera le degré de fraude aux élections américaines ? Je pense « beaucoup », et vous ?

[...]

Le lendemain, samedi, Sidney a appelé Meadows et a dit : « Maintenant que je suis conseiller spécial de la Maison Blanche, je vais avoir besoin d’un bureau là-bas. »

Meadows lui a dit : « Oui, nous sommes en train d’étudier la question, nous n’avons rien dans l’immédiat mais nous allons bientôt... »

« Alors j’aurai besoin d’une carte d’identité de la Maison Blanche, pour pouvoir aller et venir », a répondu Sidney.

« Oui, nous y travaillons aussi, il pourrait y avoir un problème avec cela, nous verrons ce qu’il faudra faire, ... » a déclaré M. Meadows.

Nous avons tous eu un terrible sentiment de découragement, et dès lundi ou mardi, nous avons appris que le poste de « conseiller spécial de la Maison Blanche » de Sidney n’allait pas être créé. Le plan dont nous avions longuement discuté à la Maison Blanche, celui qui avait reçu une réponse avant Noël (et qui, selon les preuves trouvées, soit permettrait une transition pacifique du pouvoir, soit justifierait une implication fédérale plus importante qui permettrait d’aller au fond des véritables intentions du peuple), ce plan.... avait été annulé.

Au lieu de cela, Rudy allait poursuivre son travail devant les tribunaux et les audiences dans les chambres d’hôtel des États....

Source : https://www.deepcapture.com/2021/02...

Voir aussi : https://webcache.googleusercontent....

—  0 commentaires  —

© Geopolintel 2009-2023 - site réalisé avec SPIP - l'actualité Geopolintel avec RSS Suivre la vie du site