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Confusion générale et stratégie électorale… 2022

jeudi 13 janvier 2022

Citation exemplaire :

  • « Les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder. Et, donc, on va continuer de le faire, jusqu’au bout. C’est ça, la stratégie ». À l’évidence M. Macron est un fin stratège même si son propos nauséabond est empreint d’une indéniable vulgarité… Resterait maintenant à savoir si cette “stratégie” sera aussi payante qu’imaginée ?

Il n’est pas ici question de traiter des élections présidentielles sous l’angle des combinaisons d’appareils ou des méchants petits calculs propres aux Machiavel de basse-cour. La politique politicienne me fait horreur. Certains s’y complaisent, tant mieux… ou tant pis pour eux. Cependant pour l’anecdote et pour illustration, remarquons une fois de plus que le système est parfaitement verrouillé, parce qu’entre autres, depuis le président Hollande – le lourdingue lou ravi de la crèche – les parrainages (nécessaires aux candidats à la magistrature suprême) n’étant plus anonyme, toutes les dissuasions et pressions sur les maires - ces pourvoyeurs des gros bataillons de cautions officielles sont devenus possibles. Cela se joue à tous les niveaux : région, département, cantons, communautés de communes, conseils municipaux, etc. Résultat M. Zemmour avec ses + ou - 16% d’intentions de vote, tire la langue et court le risque de rester sur le carreau. Tandis que la mairesse de Paris, la nullissime Mme Hidalgo (4%), en aurait déjà quelque deux mille ! Zemmour grince des dents entre deux séjours dorés sous les tropiques et dénonce un scandale démocratique. Mais la “Cinquième” n’est-elle pas un scandale en soi depuis le putsch républicain du 29 mai 1958 faisant lui-même faisant écho à celui du 13 mai à Alger ?

Une transparence des « intentions » de parrainage (et non un engagement formel – ce qui laisse la place à l’arrivée à de mauvaises surprises) qui jette en vérité une grave suspicion de falsification sur le tableau idyllique d’une irréprochable démocratie triomphante. Toutefois – toujours au chapitre des arrangements et combines – le bâton jeté dans les pattes de M. Zemmour pourrait servir dame Pécresse qui autoriserait ses mandants à soutenir libéralement le candidat supposé de la droite radicale en mal de crédit institutionnels… Ceci évidemment afin d’affaiblir l’électorat de Mme Le Pen et, par voie de conséquence, de lui barrer le passage vers le second tour. De toutes les façons, la démocratie que nous connaissons est celle des appareils. Hors « Parti » point de salut : bien rares sont les individus qui réussissent à passer à travers les mailles du filet et parviennent à se faire élire sans le soutien d’une formation plus ou moins dominante.

Provoc et faux dérapage verbal

Last but not least, mentionnons la dernière minable provocation – parce que c’en est une et non un dérapage verbal - du président consistant à déclarer vouloir « emmerder » les anti-vaxx. Certes « un président ne devrait pas dire ça », mais qu’attendre d’autre de la part d’un individu qui s’exhibe avec des délinquants exotiques en portant sur eux un regard extatique ? Sans parler de la bande de travestis, « nègres et pédés » - ainsi qu’ils l’affichaient sur leurs maillots - invités à se déhancher sur le parvis du palais de l’Élysée le 21 juin 2017. Ordurier il est, triste sire il restera.

Avec ce fort désir emmerdatoire, M. Macron exprime ainsi un insupportable sentiment de puissance adossé qu’il est (croit être) à 25% d’intentions de vote au premier tour, devançant de neuf points Mme Le Pen. Mais n’est-ce pas une impudente (imprudente) conviction que de se croire si au-dessus de la mêlé ? Posture qui s’appuie sur une arithmétique sommaire, celle du grand nombre de vaccinés supposés lui devoir la vie pour le courage, l’audace de sa politique sanitaire. Or il apparaît que la stratégie présidentielle de M. Macron va se déployer suivant deux axes : l’Union européenne dont la présidence du Conseil des ministres lui fournira l’occasion de parader et de déblatérer inlassablement, en un mot de faire le beau, la bouche en cul de poule façon Giscard… et de déconstruire encore un plus la nation française si cela était possible. Le coup du drapeau européen la nuit du Nouvel an sous l’Arc de triomphe, au-dessus de la flamme du Soldat inconnu, constitue de ce point de vue un véritable programme.

Et puis de parader en tant que sauveur de la Nation ayant affronté en Père la Victoire la terrible crise covidique. Si celle-ci fait énormément de contaminés (cas testés positifs), elle cause excessivement peu de morts et toujours les mêmes : les grands vieillards, des obèses et autres sujets affectés de comorbidités. Hélas pour lui la flambée omicron a des chances d’être éteinte d’ici là ! En un mot, Macron veut apparaître comme le grand chef de guerre - qu’il n’est pas - vainqueur de la pandémie. Celui qui a su protéger son peuple à travers les périls. Pour ce faire il compte sur le socle incompressible des vaccinolâtres, ceux qui ne craignent pas de jouer à la roulette russe avec le risque non négligeable de sérieux effets secondaires1. Et puis le troupeau apeuré des covidés – à leur décharge – matraqués du soir au matin par le chiffre journalier des « contaminations »… Un mensonge en soi puisqu’être positif n’a jamais signifié être malade et que les vaccinés sont eux, on le sait, potentiellement contaminant. La campagne macronienne auprès des foules anonymes sera donc d’abord centrée sur la pandémie, non pour se prévaloir de succès introuvables, mais a priori pour désigner des coupables : les cinq ou six millions de réfractaires refusant de se laisser inoculer n’importe quoi. Les citoyens récalcitrants, des responsables irresponsables et de commodes boucs émissaires. Mais il ne vient à l’idée de personne de savoir pourquoi les sur-vaccinés à trois doses s’exposeraient à un risque quelconque en croisant des non-inoculés négatifs ?

Tel sera la stratégie victorieuse que certains proches du président présentent comme un blitzkrieg, une guerre éclair. Une offensive visant les cinq ou six millions de non-vax, des gens qui ne rempliraient pas leurs devoirs vis-à-vis de la communauté nationale et qu’il serait expédient de dégrader quant à leurs droits. De sales gens voués à l’opprobre et désignés à la vindicte populaire. Et il est vrai que dans les relations quotidiennes ce type de discours porte ses fruits vénéneux, l’agressivité des uns envers les autres s’accroissant au fil des jours. Au reste, désigner l’ennemi intérieur évite de parler des quatre dernières années d’un mandat délibérément désastreux… Sacrifice du Service public de santé2 au profit du privé ou la liquidation du parc industriel ; l’abandon silencieux du nucléaire pourtant fournisseur de 70% de nos ressources en énergie électrique : dix-sept réacteurs sur cinquante-six (30% du parc) sont actuellement à l’arrêt pour des travaux de maintenance qui apparemment n’étaient pas prévus ! La France hier exportatrice d’électricité en est réduit à acheter celle produite par l’Allemagne dans des centrales au charbon, au lignite ou au gaz. Bonjour l’économie verte ! Quant au programme ? M. Macron en a-t-il seulement un autre que de poursuivre à marche forcée le démantèlement de la Nation et son absorption par la méduse européiste ?

Macron chef de guerre et « président » de l’Union

M. Macron ne nous a-t-il pas déclaré sentencieusement au début de la crise « Nous sommes en guerre » ? Chaque chef d’État veut « sa » guerre. Certes au printemps 2003 la chiraquie a tourné le dos à la guerre scélérate de États-Unis contre l’Irak baasiste déjà à genoux après deux décennies d’un blocus sévère. M. Sarkozy et ses comparses, Lévy et Kouchner, ce sont eux rattrapés en Libye qu’ils ont mis à feu et à sang au merveilleux prétexte « d’ingérence humanitaire ». Une fois lâchés les démons de la guerre (guerre hybride tout autant tribale qu’internationale avec la participation, entre autres, du Qatar et maintenant des mercenaires russes du Groupe Wagner) il faut du temps pour les ré-enchaîner… Onze ans après la tempête n’est toujours pas apaisée. M. Hollande s’est de son côté occupé de la Syrie tant est si bien qu’il s’est retrouvé gros jean comme devant le jour où l’Américain Obama a tourné casaque et l’a planté-là avec ses bombardiers prêts à décoller, moteurs allumés3…

Macron est donc en guerre, non vraiment contre le féroce virus mais contre les Français insoumis. Un peu comme l’Italie ou le gouvernement autrichien du chancelier Nehammer qui vient de décréter que la validité du « pass-vert » est désormais de six mois. Ce qui signifie que les 3,8 millions d’Autrichiens ayant reçu « un schéma vaccinal complet » ce dernier semestre deviennent ipso facto des « non-vaccinés » c’est-à-dire des citoyens de deuxième zone, exclus de la vie sociale car réduits à un confinement forcé. L’Italien Mario Draghi, président du Conseil et ancien patron de la Banque centrale européenne, rend, lui, obligatoire – sous peine de lourdes sanctions financières – la vaccination pour les plus de cinquante ans4. Une première en Europe. M. Draghi gère actuellement la crise sanitaire au moyen de “décret-lois” tout comme le fit Georges Clémenceau dans les derniers mois de la Première guerre mondiale. Là s’arrête la comparaison parce que le virus omicron cause singulièrement moins de morts que les shrapnels du kaiser Guillaume. Le “49-3” à l’italienne comme méthode de gouvernement n’est évidemment qu’une dictature qui refuse de dire son nom ! Au final, des politiques de coercition sanitaire étrangement similaires à travers l’Union. Alors n’accusons pas le seul Macron, cet excellent élève de la classe européenne. Qui, mais qui en est alors le chef d’orchestre ? Sans doute pas la bonne Mme Buzyn recasée à Genève chez les grands donneurs d’ordre de l’OMS et décorée de la Légion d’honneur pour services rendus au laboratoire Pfizer…

Bref, la politique sanitaire dictatoriale de M. Macron semble appelée - par destination - à obtenir l’adhésion du plus grand parti de France, celui de la Peur… Constitutif d’un socle électoral d’au moins quelque 40% de “satisfaits”, loin devant le clan des râleurs, bien élevés et démocrates dans l’âme, ceux qui défilent sagement chaque semaine sans tomber dans le piège de la violence … et qui n’ont d’autre ressource que de braire en chœur dans des manifestations d’impuissance chronique ! Parce qu’en effet, les gentils protestataires se garderont bien du moindre débordement, du plus petit mouvement d’humeur susceptible d’être réprimé dans le sang – mains arrachées, yeux crevés – où sévèrement sanctionné par des juridictions ad hoc5.

M. Macron sait-il cependant jusqu’où ne pas aller trop loin emporté qu’il est par son hybris, sa chutzpah ? Assurément il compte également sur l’immense foule des désabusés, des écœurés de la politique, des querelles partisannes, laquelle s’abstiendra de se rendre aux urnes surtout s’il faut présenter un pass en bonne et due forme avec trois injections à la clef ! Ce faisant, M. Macron engage toutefois le pays dans des eaux turbulentes de très mauvais augures.

Stratégie et stratèges à la petite semaine

En résumé, pour revenir à la “stratégie” du titulaire de l’Élysée, nous devons dresser une carte du champ de bataille afin d’y circuler à bon escient. Ne jamais oublier que la politique est la guerre poursuivie par d’autres moyens. Nous le voyons bien ces temps derniers alors que le gouvernement, le chef de l’État ont ouvertement déclaré les hostilités contre une partie de la population, celle qui refuse de se soumettre à une loi non écrite – inexistante mais impérieuse – qui pourtant fait l’objet d’injonctions quasiment coercitives. Il est – rappelons-le - question de « pourrir la vie » des récalcitrants, ceux qui refusent la religion covidique et son baptême par injection de substances transgéniques. Cela en instaurant à leur égard une sorte d’apartheid mesquin sous forme de vexations diverses et variées, de pénalités, de privations de droits élémentaires dans leur vie quotidienne. Certains bien intentionnés imaginent et souhaitent voir les millions de refuzniks ne plus accéder aux soins de santé, ni même à la grande distribution alimentaire… Dixit M. Michel-Édouard Leclerc patron du méga groupe éponyme6.

Cette nouvelle année s’ouvre à n’en pas douter dans la joie et la bienveillance solidaire, auspices sous lesquelles le président de tous les Français avait présenté le 31 décembre ses vœux à la Nation ! Apparemment beaucoup d’eau a déjà passé sous les ponts ! Maintenant le président non encore déclaré candidat, n’a pas tout à fait vidé son sac à malices. Craignons les mauvaises surprises, les vilénies toujours possibles à l’imitation de l’Autriche et de l’Italie et à l’instar du Canada et de l’Australie… Alors nous autres pauvres Céfrans, ballotés par le ressac et les vents mauvais du messianisme mondialiste, que pouvons-nous espérer ? Avons-nous encore le choix ballotés que nous sommes entre Charybde et Scylla, coincés entre la peste et le choléra ? La peste zemmourienne, promesse d’importation de la question palestinienne sur le territoire national, un risque mortel à coup sûr. Le choléra lepéniste laisserait lui - peut-être - une chance ? Plaise au ciel de nous éclairer !

9 janvier 2022

Notes :

1 Cf. « Pharmacovigilance européenne ADR rapport semaine 52 ». Pour les quatre vaccins utilisés depuis 2 ans : 37.668 décès ; cas résolus avec séquelles 44.114.

2 « En quatre ans, Macron a fermé 17 600 lits ». Twitt posté le 10 décembre par le député de Picardie de La France insoumise, François Ruffin (4 300 lits d’hôpital fermés en 2017 ; 4 200 en 2018 ; 3 400 en 2019 et 5 700 en 2020).

3 Le 31 août 2013, M. Hollande, sans consultation du Parlement, était prêt à lancer un raid sur le territoire de la République Arabe Syrienne. Sans prévis ni avertissement le président Obama laisse tomber son allié, se dédit au prétexte de recueillir l’accord du Congrès avant de lancer l’opération, une façon cavalière de se dédire. Hollande est ridiculisé et se retrouve le bec dans l’eau [rfi.fr/fr/moyen-orient/20130831-syrie-barack-obama-va-solliciter-avis-congres-avant-agir-intervention-militaire].

4 Le pass-vaccinal sera obligatoire en Italie à partir du 15 février pour les plus de cinquante ans sous peine d’amendes allant de 600 à 1.500 euros. Sur ce plan, les chefs d’entreprise seront responsables de leurs personnels : le salarié fautif sera suspendu, conservera son poste mais sans salaire ! Ces mesures seront effectives jusqu’au 15 juin prochain… Ce que personne ne croit tant le mensonge est devenu le mode ordinaire de gouvernement en Italie comme en France.

5 Selon le ministère de l’Intérieur, a grande mobilisation nationale aurait réuni environ 105 mille manifestants à travers le pays dont huit mille à Paris. Chiffres que reprennent les médias sans sourciller. En réalité, suivant l’estimation du Syndicat France-Police, ce serait 410 mille personnes qui auraient défilé dont plus de cent mille dans la capitale.

6 CNews 4 janvier 2022 « D’abord, on applique la loi. Nous saurons faire, nous sommes dans une stratégie volontariste et donc nous appliquerons le pass-sanitaire, les jauges, la réglementation qu’on attend de nous. On n’en fait pas un plat ». Et si les préfets imposent le pass-vaccinal aux grandes surfaces ? Réponse on en peu plus explicite : « Ils ne viendront pas ».

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