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La guerre du Donbass n’aura pas lieu, mais appelons un chat un chat : M. Macron est un sacré fouteur de merde…

mardi 25 janvier 2022

La guerre du Donbass n’aura pas lieu.

Pourquoi ? Et bien parce que les Russes ne la veulent pas et qu’ils sont trop aguerris (intellectuellement/diplomatiquement) pour tomber dans le panneau. En un mot, par un seul soldat de la Fédération de Russie ne franchira la frontière ukrainienne et il est à parier que Moscou fera tout pour maintenir le statu quo avec le camp atlantique quant aux deux Républiques sécessionnistes auto-proclamées de l’Est ukrainien. Et ce, quelle que soit la confiance stratégique que l’armée russe a acquis avec la maîtrise des vecteurs hypervéloces1. Une avancée technique qui lui confère, en principe, la capacité de frappes imparables en n’importe quel point du globe et particulièrement du territoire américain.
Mais il est des armes dont la vocation première est de ne pas servir… sauf en ultime et définitif recours.

En outre l’Amérique du sénescent M. Biden vient de connaître deux revers géopolitiques non négligeables. Le premier à l’occasion du retrait précipité d’Afghanistan le 30 août 2021… Un signalé fiasco ! Il faudrait d’ailleurs plutôt parler de débandade puisqu’une grande partie des matériels militaires des coalisés - armes et munitions, y compris des blindés légers et des hélicoptères - furent abandonnés sur place, et pour finir, les opérations d’évacuation ne furent pas non plus un modèle d’exploit logistique. Le dernier échec en date est ces jours-ci la révolution colorée manquée2 au Kazakhstan en dépit d’une organisation insurrectionnelle impressionnante ayant mis en œuvre quelque vingt mille insurgés ! Les Russes sont intervenus rapidement, avec une réelle efficacité et ont éteint le feu dans le cadre de l’Otsc (Organisation du traité de sécurité collective3). Une fois le calme rétabli ils se sont retirés aussi vite qu’ils étaient venus… Ce qui n’a pas empêché notre bonne presse de présenter cette intervention comme unilatérale – alors qu’elle s’inscrivait dans un cadre collectif et que plusieurs États y participèrent - et une quasi ingérence armée. Il est vrai que la légende noire du président Poutine doit faire l’objet d’ajouts constants… Il convient d’entretenir la fable du croquemitaine prêt à dévorer la douce, l’innocente Ukraine.

Rien de surprenant à ce qu’après ces deux sévères déconvenues les stratèges de la terreur4 de Langley (siège de la Central Intelligence Agency) relancent le conflit gelé du Donbass… bientôt, peut-être, réactiveront-ils également la question pendante de la Transnistrie, cette enclave de facto indépendante depuis 1991 après l’éclatement de l’Union soviétique. Sans débouché sur la Mer Noire, enfoncée comme un coin dans le flanc de la Moldavie, la Transnistrie réclame son rattachement - à l’exemple de la Crimée - à la Fédération de Russie. Toutefois les enjeux géopolitiques sont loin d’être comparables mais ce pourrait être quand même l’occasion de chercher chicane au grand voisin eurasiatique… Car la stratégie du harcèlement dans laquelle les anglo-saxons sont passés maîtres et qu’ils appliquent avec constance au Bloc de l’Est nouvelle mouture, s’inscrit dans une tenace politique d’endiguement (containment) poursuivie sans relâche depuis trois décades.

De l’EuroMaïdan à l’Ukraine sous le parapluie euratlantiste

Ayant échoué à réitérer à Almaty le coup de l’EuroMaïdan de novembre 2013, les Atlantistes sous couvert de faire adhérer l’Ukraine à l’Otan (l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord dont les Européens sont de pâles supplétifs, est présentée par les experts comme une Alliance défensive. On croit rêver !) continuent à tisser un réseau offensif le long des frontières occidentales de la Fédération, de la Baltique à la Mer Noire via la Pologne. Comme le fait justement remarquer le président Poutine, ce ne sont pas les forces armées russes qui déploient leurs missiles au Canada, dans les Caraïbes ou en Amérique centrale5… Là encore l’inversion accusatoire bat son plein, le voleur crie à l’assassin ! Un artifice rhétorique devenu universel et que l’on voit utiliser extensivement dans le champ politique, en France plus que partout ailleurs.

Or si l’on peut être assuré qu’en toute logique – quoique la rationalité ne soit jamais systémique ! - les Russes ne feront pas franchir la frontière ukrainienne à des unités prélevées sur les cent-mille hommes massés à ses abords (une concentration marquant la détermination de la Fédération à ne pas se laisser intimider), ils se trouveront néanmoins exposés à de possibles provocations destinées à les pousser à la faute… L’on parle de commandos des forces spéciales ukrainiennes conduisant des opérations terroristes en uniformes russes … la ficelle serait un peu grosse, mais la relecture de ce type d’événements par la presse des oligarchies dominantes ferait la différence. N’oublions pas l’adage mille fois vérifié “plus c’est énorme et mieux cela passe”… le mensonge manipulatoire étant de nos jours l’arme absolue dans le pilotage des peuples quand il s’agit de leur faire accepter l’inacceptable. Un outil de gouvernance comparable à ces aiguillons électriques utilisés pour pousser le bétail vers les chaîne d’abattage. La comparaison n’est pas trop forte si l’on regarde les statistiques européennes relatives aux effets secondaires de la vaccination de masse. Des données soigneusement noyées dans un inextricable maquis de tableaux d’où il faut les extraire, mais selon lesquelles ce serait près de 35.000 décès liés ou associés à des injections transgéniques (c’est à dessein que nous n’écrivons pas “causés par”) potentiellement létales… Au prétexte de sauver des vies On demande au cheptel européen de jouer à la roulette russe (sans jeu de mots) alors que la vaccination supposée éradiquer la coronavirose, ne fait que la diffuser ou même, lui laisser le champ libre comme tend à le prouver l’actuelle flambée de contaminations par le variant omicron dans une population pourtant vaccinées à 90% !

Un accrochage en Ukraine pourrait-il sauver la mise du président Macron ?

Au fond un conflit – qu’à l’Ouest tous espèrent limité, mais si l’on sait où les détramages commencent, nul ne sait par avance où ils s’arrêteront – arrangerait bien du monde. Aux États-Unis, après seulement une année d’exercice du pouvoir, la présidence Démocrate est déjà passablement dévaluée pour ne pas dire discréditée. Des doutes persistants se font jour quant à la fiabilité mentale de M. Biden et Paris - désormais petit dernier de la super classe mondialiste – s’enfonce dans toutes les impasses imaginables dans sa gestion de sa crise sanitaire, dans le traitement de l’insécurité ou le contrôle d’une immigration galopante ce qui présage le pire dans le pilotage de l’Union européenne confié pour les six mois à venir à la France.

Du discours d’investiture de M. Macron devant le Parlement européen à Strasbourg le 19 janvier, retenons que, tout en insistant sur son intention de consolider l’unité européenne, il entend développer son action suivant deux axes : l’environnement et l’avortement ! Passons sur le premier thème, pour ce qui est du second, à l’époque où existe de très nombreux et efficaces moyens de contraception, il est difficile de voir en quoi les pratiques abortives revêtiraient un caractère d’urgence dans et pour la construction européenne ?
M. Macron en bon prétendant au titre de Génie des Carpates, souhaite à ce titre actualiser la Charte des droits fondamentaux de l’Union « notamment pour être plus explicite sur la protection de l’environnement ou la reconnaissance du droit à l’avortement ». Un droit qui au demeurant n’est pas inscrit dans la Constitution française ! Mais n’est-ce pas agiter un chiffon rouge devant les opposants déclarés à l’interruption volontaire de grossesse que sont les Polonais, les Hongrois et les Maltais6 ? Qui plus est ces derniers viennent de donner au Parlement européen sa nouvelle présidente en la personne de l’élégante Roberta Metsola. Est-ce la voie idéale pour unifier les européens ? Ou pour les diviser ainsi que M. Macron a su si bien le faire en stigmatisant six millions de non vaccinés, ces sous-citoyens !

Le hochet IVG brandit à la tribune du Parlement de Strasbourg, détourne astucieusement l’attention en occultant le volontarisme macronien en faveur d’un engagement occidental armé en Ukraine. Le 20 janvier au cours de la cérémonie de vœux aux Armées, nous apprenions en effet que la France se préparait à l’envoi de troupes en Roumanie… Laquelle avec la Bulgarie refusent de satisfaire aux exigences russes et de se retirer de l’Alliance atlantique. Rappelons qu’à l’époque de la pérestroïka (restructuration), en février 1990 le Secrétaire général du PCUS, M. Brejnev aurait reçu l’assurance qu’en échange de la dissolution du Pacte de Varsovie, les États-Unis prenaient l’engagement de maintenir l’Otan loin des frontières l’union soviétique7. Ce pourquoi lors des entretiens du 21 janvier à Genève, le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov a conditionné tout règlement de la crise à des garanties écrites relatives à la sécurité de la Fédération. Un accord doublement paraphé vaut mieux que rien, mais le respect de la parole donnée n’est pas chez les judéo-protestants une vertu cardinale. Les peuples amérindiens, amplement colonisés et génocidés, en portent encore vivace le souvenir cuisant. À ce sujet, à l’heure du retour de la Crimée dans la Fédération de Russie, le président Poutine rappelait le 18 mars 2014 le peu de fidélité des Américains à leurs promesses : « Ils nous ont menti à plusieurs reprises, ils ont pris des décisions dans notre dos, ils nous ont mis devant le fait accompli. Cela s’est produit avec l’expansion de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord vers l’est, ainsi qu’avec le déploiement d’infrastructures militaires à nos frontières ». Rappel opportun auquel l’Otan s’est empressé de répondre en qualifiant de « mythe cette prétendue promesse… Il n’y a jamais eu, de la part de l’Ouest, d’engagement politique ou juridiquement contraignant de ne pas élargir l’OTAN au-delà des frontières d’une Allemagne réunifiée ». Il est vrai que dans le monde apparemment unipolaire à la fin du XIXe siècle, Washington pouvait encore se croire tout permis. Depuis ses échecs répétés en Afghanistan, en Somalie, en Irak, en Libye, en Syrie ont fait éclater cette belle certitude et ont vu se recomposer un monde à plusieurs facettes. D’où les mises en garde répétées de Moscou au cas où « les États-Unis et l’Otan continuaient à ignorer les « préoccupations légitimes de la Fédération face au renforcement militaire de l’Ukraine et aux frontières russes ». Alors ils « s’exposeraient aux conséquences les plus graves », ce qui cependant « peut être évité si Washington réagit positivement à nos propositions d’accords sur les garanties de sécurité auxquelles nous espérons recevoir une réponse écrite de la part des Etats-Unis article par article la semaine prochaine ».

En guise d’apaisement le Pentagone annonçait le 21 janvier le lancement de manœuvres navales de l’Otan en Méditerranée dès lundi 24, exercice auquel participera le porte-avions américain USS Harry Truman et de son escadre de combat. La marine russe prend également la mer ! Le bras de fer se poursuit ainsi même si ces démonstrations de force peuvent se ranger – pour le moment – dans la rubrique “gesticulations” !

La guerre du Donbass n’aura pas lieu

Répétons-le, que la Russie n’a aucune intention d’attaquera l’Ukraine ou quel qu’autre pays européen. Le conglomérat européen de M. Macron est un homme malade, en proie au doute, surendetté, dont l’homogénéité ethnoculturelle est en voie de disparition, le christianisme qui était le collagène soudant les peuples se dissout, en France l’on pille et l’on vandalise les églises dans l’indifférence générale… La Russie n’a donc qu’une seule chose à faire, attendre ! L’Europe tombera comme un fruit blet. Attendre la dislocation du monstre européiste parce que si la Russie le voulait, son armée ne serait qu’à deux jours de marche d’Hambourg et jour plus tard, elle pourrait campera sur les Champs Élysées comme aux heures sombres de 1814. Bis repetita…

Pourtant assurément, la Russie se retiendra de riposter si ses intérêts et sa sécurité ne sont pas directement menacés. De ce seul point de vue M. Macron et ses partenaires d’outre-Atlantique jouent avec le feu parce que dans l’éventualité d’un accrochage armé (ne parlons pas de conflit), la Fédération a prépositionné tous les moyens utiles à assurer ses arrières. Et puis que cherchent-ils vraiment ces provocateurs qui veulent débusquer l’ours de sa tanière ?

Au final de quel ordre pourrait être le cas échéant la nature de sa riposte si l’escalade8 devait se poursuivre ? L’arme des livraisons de gaz à l’Europe (surtout à l’Allemagne particulièrement dépendante depuis son inconséquente sortie du nucléaire) n’interviendrait qu’en dernier recours. La reconnaissance des deux Républiques de Donetsk et Lougansk n’est guère plus envisageable, parce que dès lors, la moindre escarmouche affecterait le territoire même de la Fédération… sauf à ce que celles-ci demandent leur rattachement à la Fédération de Russie en tant que Républiques autonomes… Par contre lancer des cyber attaques sur le système financier américain comme en 2014 est de l’ordre du possible surtout si les États-Unis bloquent l’accès de la Russie et de ses proches alliés (la Biélorussie par exemple) au réseau interbancaire SWIFT. Créé en 1973 en Belgique puis passé sous le contrôle – d’abord indirect – du Trésor américain dans les années 2000, ce service de messagerie sécurisé de transferts interbancaires est devenu indispensables aux échanges financiers internationaux… Malgré de nombreuses tentatives de contournement du système par la Chine populaire et la Russie, il demeure à ce jour un redoutable outil de rétorsion entre les mains de ceux qui en disposent de façon quasi hégémonique. Au final les peuples européens ne sont pas tout à fait morts : peu après que le champion de tennis Djokovic eut été expulsé par l’Australie, la Serbie annulait le contrat qui la liait à la multinationale australienne Rio Tinto pour l’exploitation de gisements de lithium. De ce fait le géant minier a subi une hémorragie de sa capitalisation boursière d’un montant de 5 milliards de dollars en moins de quarante-huit heures… Comme quoi si l’on veut ! Notons que les deux pays de l’Union les plus covidolâtres, l’Italie et la France, sont deux États où des banquiers sont rois et européistes jusqu’à l’os… Mario Draghi, ancien vice-président pour l’Europe de Goldman Sachs et ex président de la Banque centrale européenne entre 2011 et 2019 avant de prendre la présidence du Conseil des ministresitalien…Y a-t-il ici relation de cause à effet ? À chacun sa réponse !

23 janvier 2022

Notes :

1 Missiles hypersoniques se déplaçant jusqu’à Mach 20 grâce à des superstatoréacteurs. Technique initialement mise au point en 1949 par le Français René Leduc.

2 Suite à une hausse brutale du prix des carburants de violentes émeutes – spontanées - éclate le 2 janvier 2022 à Janaozen et s’étend ensuite à travers le pays. La crise se prolonge jusqu’au 11 janvier.

3 Née en octobre 2002, l’organisation à vocation défensive regroupe l’Arménie, la Biélorussie, le Kazakhstan, la Kirghizie, la Russie et le Tadjikistan.

4 Cf. J-M Vernochet « Les Fiancés de la mort et les stratèges de la terreur globale » 2017.

5 Conférence de presse Kremlin 8 janvier 2022 : « Tout nouveau mouvement vers l’Est est inacceptable. Y a-t-il quelque chose de non clair à ce sujet ? Déployons-nous des missiles près de la frontière américaine ? Non. Ce sont les États-Unis qui sont venus chez nous avec leurs vecteurs » fr.sott.net/article/39229-Vladimir-Poutine-Plus-un-seul-pas-en-arriere-face-a-l-Otan

6 S’y ajoute une poussière de micro-États tels les principautés d’Andorre, de Monaco et le Liechtenstein ou encore le Vatican.

7 Septembre 2018 [monde-diplomatique.fr/2018/09/DESCAMPS/59053] « L’OTAN ne s’étendra pas d’un pouce vers l’est ».

8 Se reporter à : Jean-Michel Vernochet « Chroniques ukrainiennes - L’affrontement Est-Ouest, genèse d’une crise » Préface du capitaine Arthur d’Eullyl - 352 pages Éditions Dualpha 2021.

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