En Ukraine, la difficile tâche de la réformatrice Natalie Jaresko
La ministre ukrainienne des finances a remis de l’ordre dans les secteurs de l’énergie et de la banque, mais sa réforme fiscale suscite des résistances.
Dure journée pour Natalie Jaresko. La ministre ukrainienne des finances a préféré ne pas s’exprimer publiquement, mercredi 3 février, sur la démission de son collègue de l’économie, Aivaras Abromavicius, mais ce n’est un secret pour personne à Kiev : à la tête du groupe des réformateurs au gouvernement, elle travaillait étroitement avec lui. Tous deux ont en commun d’être extérieurs à ce système : M. Abromavicius est lituanien et Mme Jaresko américaine, née il y a cinquante ans à Chicago de parents immigrés d’Ukraine.
Natalie Jaresko et Aivaras Abromavicius faisaient partie, avec le président Porochenko, de la délégation ukrainienne au Forum économique de Davos entre le 20 et le 23 janvier. La délégation y a eu une séance de travail de quatre heures avec le vice-président américain Joe Biden, puis un entretien avec la directrice du FMI, Christine Lagarde. Les Occidentaux sont inquiets. Les réactions de dix ambassadeurs occidentaux et de celui de l’UE à Kiev, qui ont « profondément regretté » la démission du ministre de l’économie, le montrent clairement.
Forte d’une expérience dans la finance, l’administration américaine et les institutions internationales, Natalie Jaresko semble déterminée à continuer le combat. Il lui faut décrocher la troisième tranche des crédits du FMI, en février. Le Monde
Vasily Prozorov est un ancien membre du service de sécurité ukrainien SBU. Sur son blog Ukraine Leaks, il révèle comment l’ancien président ukrainien Petro Porochenko et l’oligarque Victor Pinchuk pourraient avoir aidé à détourner des fonds du FMI vers la campagne présidentielle d’Hillary Clinton en 2016.
Geopolintel
Ukraine : les finances de Natalie Jaresko suspendues au FMI
Le Fonds monétaire international a débloqué aujourd’hui une nouvelle tranche d’aide de 17,5 milliards de dollars, très attendue par la ministre des Finances née aux Etats-Unis
Alors que la trêve demeure très fragile dans le Donbass, l’Ukraine a reçu une bonne nouvelle de Washington ce mercredi. Non pas sous la forme d’une livraison d’armes réclamée par certains aux Etats-Unis mais d’une belle enveloppe. Après être déjà venu au secours des finances du pays en 2008 (avec 16,4 milliards de dollars), 2010 (15,1 milliards) et 2014 (17 milliards), le Fonds monétaire international (FMI) vient d’accepter de mettre à nouveau la main au portefeuille en débloquant 17,5 milliards de dollars. L’Opinion
Le FMI modifie ses règles pour aider l’Ukraine.
« Le Fonds monétaire international (...) a pour la première fois de son histoire pris une décision destinée à soutenir un État emprunteur à l’encontre des accords existants, uniquement pour des raisons politiques », accuse le premier ministre russe Dmitri Medvedev. Le FMI a en effet décidé de modifier une règle interne, celle qui lui interdisait d’assister financièrement un État ayant fait défaut vis-à-vis d’un autre pays. Ce qui permet, in extremis, au plan d’aide accordé en mars dernier à l’Ukraine de survivre.
• Un plan d’aide financière de 40 milliards de dollars négocié en mars 2015
L’Ukraine est dans une situation financière catastrophique. Comme l’a résumé la ministre ukrainienne des Finances, Natalie Jaresko, quand elle a pris ses fonctions il y a un an : « Nous sommes dans une situation très difficile, avec une guerre sur une partie de notre territoire, avec 70 ans de communisme et des décennies de corruption derrière nous. » Le pays, en quasi-faillite, « n’a pas eu d’autre choix » que de faire appel à l’aide financière internationale. Une demande qui s’est soldée en mars dernier par un plan de 40 milliards d’euros (la dette s’élevait alors à 71 milliards de dollars fin 2014), dont 17,5 milliards d’euros de la part du FMI, en échange -comme c’est toujours le cas lorsque l’institution intervient- de sévères mesures d’austérité. Fin août dernier, après cinq mois de négociations acharnées pour restructurer sa dette, l’Ukraine obtient un effacement de 20% de sa dette. De quoi, a pensé le FMI, rendre la dette ukrainienne « soutenable ».
Le Figaro
Washington aux Finances, un nazi à la Défense
Le Parlement ukrainien a donné son aval au nouveau gouvernement d’Arseni Iatseniouk. L’Américaine Natalie Jaresko conduira le plan d’austérité.
Pour ceux qui en doutaient encore, l’Otan et Washington sont bel et bien au pouvoir à Kiev. Mardi soir, le premier ministre ukrainien, Arseni Iatseniouk, reconduit à la tête du gouvernement avec une forte majorité parlementaire, a nommé trois étrangers à des postes clés, proches de la Maison-Blanche et tous naturalisés par décret présidentiel. L’Américaine Natalie Jaresko, ancienne chef de la section économique de l’ambassade des États-Unis en Ukraine de 1992 à 1995, aura pour mission de mener les réformes économiques commandées par Bruxelles en échange des dizaines de milliards d’euros promis par plusieurs pays occidentaux. De longues années d’une cure d’austérité brutale attendent donc les citoyens ukrainiens qui n’ont peut être pas encore compris les conséquences d’une telle politique. Un signal clair en tout cas de la part de Kiev en direction de Moscou qui voit un peu plus l’Alliance atlantique se rapprocher de ses frontières.
L’Humanité