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Le cabinet McKinsey continue de détruire notre économie

mercredi 7 juin 2023

Carrefour : un plan social ficelé avec McKinsey

La Lettre A a appris que des négociations allaient s’engager entre la direction du groupe de distribution et les représentants du personnel pour imposer une nouvelle vague de départs.
Son PDG, Alexandre Bompard, avait annoncé en novembre, lors de la présentation de son plan « Carrefour 2026 », vouloir réaliser 4 milliards d’euros d’économies, notamment en simplifiant l’organisation des sièges à l’échelle européenne. Son plan réalisé avec l’aide du cabinet McKinsey se précise.

Les principales instances syndicales – dont FO, la CFDT et le SNEC pour les cadres – s’attendent à de premières réunions dans les jours qui viennent, a appris La Lettre A.

Nom de code du plan de départ auquel une petite équipe de McKinsey a mis la patte : Demeter.

Toujours selon La Lettre A, ce plan vise à optimiser l’organisation des sièges en Europe. Tous les achats effectués par les six grands pays européens du groupe (France, Espagne, Italie, Belgique, Pologne et Roumanie) seront par exemple rassemblés à Madrid dans la centrale Eureca.

De la même façon, une mutualisation des compétences entre les différents sièges sera opérée pour les fonctions support comme la tech, la data, la marque, l’immobilier et certaines fonctions financières. Un millier de postes sont ciblés sur le seul périmètre France.

Mardi 12 janvier, Bloomberg donne une information qui a fait sauter plus d’un Français de son siège : Couche-Tard, le groupe de supérettes au Canada et aux États-Unis et de stations essence en Europe du Nord envisagerait de racheter Carrefour. Nom d’un camembert !Jusqu’à ce que Bruno Le Maire douche les discussions. L’approche québécoise pose la question du positionnement des enseignes françaises.

Ce n’est pas le premier plan de réduction des effectifs du genre depuis l’arrivée d’Alexandre Bompard : depuis sa prise de fonction, Carrefour France a vu ses équipes réduites de 115 000 à 85 000 personnes (20 000 personnes par le passage en location-gérance de ses 270 hypermarchés, 10 000 autres dans les sièges du groupe).

Sur le volet social du plan, McKinsey est accompagné d’Alixio, le cabinet de conseil en ressources humaines présidé par Raymond Soubie. Alixio et McKinsey ne collaborent pas pour la première fois : Alixio était l’un des sous-traitants de McKinsey sur le marché-cadre de conseil de l’État entre 2018-2022.

Le choix de recourir à McKinsey peut surprendre, car par le passé, Alexandre Bompard s’était tourné vers Stéphane Charvériat, alors partner chez Bain, et depuis recruté au BCG notamment pour son empreinte chez Carrefour (engendrant au passage un conflit ouvert avec son ancien cabinet).

De manière plus générale, Carrefour compte aussi nombre d’anciens du conseil parmi ses collaborateurs, notamment du BCG.

Consultor

McKinsey aux manettes du plan social de Rolls-Royce

Rolls-Royce fait toujours planer le doute sur l’ampleur de son plan de licenciements, mais devrait bientôt rendre son rapport d’examen stratégique avec l’aide de McKinsey.

Le Sunday Times l’avait annoncé la semaine dernière : le motoriste britannique Rolls-Royce projette de supprimer près de 3000 emplois non manufacturiers, mais ne s’est toujours pas prononcé sur les détails de ce plan de licenciement selon Reuters.

« Nous n’avons pris aucune décision concernant les potentielles conséquences sur nos employés, et toute suggestion contraire n’est que pure spéculation », a précisé un porte-parole le 27 mai dernier. Si les modalités du plan social voulu par Rolls-Royce restent floues, le Sunday Times rappelle que son directeur général, Tufan Erginbilgic, en fonction depuis le 1er janvier 2023, s’est offert les services de McKinsey pour l’aider à restructurer son entreprise.

Après avoir dressé un bilan 2022 en demi-teinte, le PDG de Rolls-Royce a lancé un examen stratégique de son entreprise, dont le rapport final devrait être rendu au second semestre 2023.

Alors que le secteur aéronautique se porte plutôt bien en France, il n’en va pas de même outre-Manche. Dans un article du Telegraph publié fin mai, on apprend que Rolls-Royce – qui produit exclusivement des moteurs pour engins long-courriers – n’a pas bénéficié de la reprise post-Covid, qui a surtout profité aux vols court-courriers.

Mais dans une allocution prononcée fin janvier peu après sa prise de fonctions, Tufan Erginbilgic refusait de faire porter le chapeau à la pandémie, expliquant que « Rolls-Royce n’est plus performant depuis très longtemps ; cela n’a rien à voir avec le Covid, a-t-il précisé. Le Covid a créé une crise, mais le problème en question n’a rien à voir avec ça ». Il annonçait alors déjà vouloir mettre en place un « plan de transformation » fondé sur « l’efficience et l’optimisation ».

Face à la volonté du PDG de redresser son navire, McKinsey devra donc remplir une double mission : en plus d’encadrer le plan de licenciements, le cabinet se chargera de superviser la fusion des départements non manufacturiers des départements aérospatiaux, civils, défense et énergétiques de Rolls-Royce.

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