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Palais de Tokyo : Art de la frime, du bidon, de la transgression et de la spéculation

jeudi 20 juillet 2023

Le sujet du Palais de Tokyo est important dans la problématique de l’art et de l’assombrissement de notre culture face à la pédophilie.
Le tableau controversé « Fuck Abstraction ! », œuvre de l’artiste suisse Miriam Cahn, a été aspergé de peinture, qualifié d’ « acte de vandalisme » par Emmanuel Macron.
L’œuvre représente un enfant aux mains liées, contraint à une fellation par un homme sans visage.
Guillaume Désanges, président du Palais de Tokyo, est soucieux de « soutenir l’art avec enthousiasme.
La ministre de la Culture Rima Abdul Malak accuse : « Le Rassemblement national a instrumentalisé ce tableau pour susciter la polémique et attaquer la liberté de création des artistes ».

Mais le choix de programmation de ce tableau est le fruit d’une idéologie dominante du pouvoir qui s’est décomplexée du problème de la pédophilie.

A propos du Palais de Tokyo :

Les premiers statuts comportent dans leur annexe la liste des huit personnalités qualifiées alors sélectionnées pour composer le premier conseil d’administration (la neuvième étant le président du conseil d’administration qui n’arrivera qu’au printemps 2012). Il s’agit de MM. Martin Bethenod, directeur de la fondation Pinault, Jean Blaise, directeur de la société publique locale de Nantes
Métropole, Yves Carcelle, PDG de Louis Vuitton Malletier, Pierre Cornette de Saint Cyr, président de l’ex-association Palais de Tokyo (mais surtout commissaire priseur, marchand d’art), François Henrot, associé gérant de Rothschild et Cie, Maja Hoffmann, présidente de la fondation suisse Luma (qui vient de faire construire une tour par Franck O.Gehry en Arles), Steve Rosenblum, président de Pixmania (commerce électronique) et Xavier Veilhan, artiste.

Francois Henrot est administrateur de l’entreprise Palais de Tokyo qui a été créée en 2011. Francois Henrot est aussi Vice-président de la société ROTHSCHILD & CO, Directeur général de la société PARIS ORLEANS HOLDING BANCAIRE, Vice-président de la société REXEL, gérant de la société ROTHSCHILD MARTIN MAUREL, grant de la société FH GFA, etc...

En 1982, Laurent Fabius, ministre du Budget, exclut en effet les œuvres d’art du champ de l’impôt sur les grandes fortunes.
Depuis le marché de l’art a explosé avec une spéculation autour des jeunes artistes.
Choquer et faire de l’argent est devenu un principe de l’art moderne.

La Critique d’art, Nicole Esterolle, dénonce La Bouffonnerie de l’art contemporain.

« L’art dit contemporain est un art hors-sol, artificiellement engraissé, contre nature, vidé de toute substance vraiment vivante et artistique ».
« L’art, pour être vraiment art, ne peut être le résultat d’une « culture » forcée par la subvention ou par la loi du marché ni d’un gavage de cerveau avec des concepts indigestes… puisqu’il est le contraire de cela ».

Alors parlons de subvention ou de copinage familial.

Camille Henrot, l’artiste qui investit le palais de Tokyo

Le palais de Tokyo a confié en 2017 ses 22 000 mètres carrés et une carte blanche à cette artiste de 39 ans. Son œuvre protéiforme, ultramoderne et nourrie de références culturelles se lit comme un condensé de vie… et interroge notre rapport au temps.

Camille Henrot est la fille de François Henrot, associé gérant de Rothschild et mentor de Emmanuel Macron.

« Elle amène avec elle une mémoire longue, avec une grande puissance. Elle porte une vision artistique, anthropologique de l’histoire de l’humanité, du faire, de la pensée symbolique », s’enthousiasme Jean de Loisy, le président du palais de Tokyo.

Diplômée de l’École nationale des arts décoratifs en 2002, Camille Henrot bénéficie aujourd’hui d’une reconnaissance internationale. Son travail, mêlant des pratiques variées – film, dessin, sculpture – explore les systèmes de pensée établis et les typologies d’objets, interrogeant l’aspect matériel de notre culture.

L’œuvre Tevau (2009) conservée au sein de la Collection Pinault a été présentée pour la première fois lors de l’exposition « Grosse fatigue » en 2014-2015 au Gucci Museo à Florence. En 2017, le Palais de Tokyo lui consacre une carte blanche.

La Critique d’art, Nicole Esterolle enfonce le clou :

« C’est donc un art de la communication à vide, de la posture, de la frime, du bidon sonore, et de l’imposture, du n’importe quoi fabriqué et imposé par des gens qui ne comprennent pas l’art, qui ne l’aiment pas et sont qualifiés, payés et fonctionnarisés pour ça, et pour en dégoûter un maximum de citoyens, comme on dégoûte les gens de la bonne nourriture moins rentable que la malbouffe ».

Palais de Tokyo, un détournement des recettes de la billetterie en 2016

Rapport de la Cour des Comptes 2022
Une gestion à sécuriser

Après une période relativement faste entre la réouverture et 2016, la société a dû faire face à des défaillances, en termes de contrôle interne et de gestion des concessions notamment, dont elle a dû tirer les leçons. Un important détournement de fonds en 2016, puis les défauts successifs de deux concessionnaires d’un espace de restauration, ont affecté ses comptes, par ailleurs solides. La mise en place d’un plan de contrôle interne précis et détaillé, avec l’appui de nouveaux commissaires aux comptes, est de nature à rassurer sur le risque lié au maniement des recettes en espèces. La situation financière actuelle des concessionnaires est elle aussi stable et même encourageante, avec de fortes perspectives de développement, mais la mise en place, pour l’avenir, de procédures de sélection plus axées sur l’expertise économique des projets apparaît nécessaire.

Marina Abramovic jan Fabre, Vierge-Guerrier

14 Déc 2004 Palais de Tokyo

Dans une vitrine équipée d’un système de loupe, loin du monde extérieur, les deux artistes performeurs s’enferment. Enveloppés d’une armure, puis nus et vulnérables, ils s’offrent au public. Vierge et guerrier mettent alors en place des rituels et proposent une autre réalité.

Cette performance en duo présente une configuration sans précédent. Voilà plus de trente ans que Marina Abramovic donne à l’histoire de l’expression corporelle une forme et un sens nouveaux. De son côté, Jan Fabre emprunte à ses propres solos de danseur les éléments qui offriront couleur et langage à son travail scénique, qui fut une véritable bouffée d’énergie dans l’univers du théâtre des années 1980. Son travail artistique le met notamment aux prises avec l’idée de métamorphose, ce passage d’un monde a l’autre par le biais d’une transformation.

Dans cette performance, les deux artistes s’enferment dans une vitrine équipée d’un système de loupes qui permet d’agrandir démesurément le microcosme (l’intérieur de la vitrine) comme le macrocosme (le monde extérieur). Ils se donneront l’un à l’autre dans cette boîte transparente, d’abord revêtus d’une armure, puis nus et vulnérables.
Enveloppes de leur armure, les voilà qui se préparent. Qui se jaugent. Parfois ils parlent au < monde extérieur > ou échangent des messages écrits. Parfois, aussi, ils laissent entrer une tierce personne.
Chacun a préparé son lot d’actions. De nouveaux rituels se mettent en place à l’occasion de cette quête, puisqu’il s’agit ici de trouver une vitalité revigorante, une force bien a soi dans un monde bien à soi, au sein de son propre biotope. Dans ce biotope individuel, la société n’a pas encore affecté leurs valeurs – aussi personnelles que transparentes, encore dénuées de tout cynisme et de toute rationalité.

Pour Fabre et Abramovic, ce projet est l’occasion de designer ce qui les fascine ; c’est ainsi qu’ont surgi les archétypes de la vierge et du guerrier, dont tous deux estiment qu’ils peuvent coexister chez l’homme comme chez la femme. Il s’agit pour eux de donner une forme à ces archétypes, une forme comparable à celle qu’ils pouvaient avoir a l’ère des premiers chrétiens, avant le catholicisme : ils étaient alors les de valeurs comme le courage, la beauté, le pardon etc, soit le contraire même du cynisme et de la culpabilité. Ce culte du sacrifice et du pardon, forces positives qui se trouvent activées lors de la performance, correspond à une conception de l’artiste comme intermédiaire, comme moyen d’accès à une autre réalité, selon les enseignements de la mystique.

L’artiste belge Jan Fabre condamné à dix-huit mois de prison avec sursis pour agression sexuelle

Le Flamand, âgé de 63 ans, était jugé pour « violence, harcèlement ou harcèlement sexuel au travail » envers douze anciennes collaboratrices de sa compagnie. Il a aussi dû répondre d’un « attentat à la pudeur » à l’égard de l’une d’entre elles.

Le plasticien et chorégraphe flamand Jan Fabre, accusé de harcèlement sexuel et d’un attentat à la pudeur par des danseuses de sa compagnie, a été condamné, vendredi 29 avril, à dix-huit mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel d’Anvers.

Lors du procès, qui s’est tenu à la fin de mars, une peine de trois ans de prison ferme avait été requise contre cette figure de l’art contemporain, mais le tribunal a considéré qu’une partie des faits – certains d’entre eux remontant à 2002 – étaient prescrits et a écarté les accusations de six des douze victimes présumées.

Il a en revanche retenu l’« attentat à la pudeur » pour un baiser avec la langue non consenti à une plaignante et les violences ou humiliations subies par cinq autres danseuses. L’artiste flamand, qui récuse toutes les accusations portées contre lui, était absent à son procès comme au prononcé de la condamnation.

Ce jugement est « une étape importante » et « une reconnaissance » pour les victimes, a réagi An-Sofie Raes, l’une des avocates des parties civiles, citée par l’agence de presse Belga. « Les victimes de ces comportements savent désormais que de tels actes sont punissables », a-t-elle ajouté.

Sursis assorti d’une privation des droits civiques

Rattrapé par la vague #metoo en 2018, le Flamand, âgé de 63 ans et jugé pour « violence, harcèlement ou harcèlement sexuel au travail » envers douze anciennes collaboratrices de sa compagnie, Troubleyn, risquait jusqu’à cinq ans de prison.

Sa condamnation à dix-huit mois de prison est assortie d’un sursis à exécution pour une durée de cinq ans, période pendant laquelle Jan Fabre est privé de ses droits civiques, selon une copie du jugement transmise à la presse. Le tribunal estime que cette peine doit « faire prendre conscience » à Jan Fabre « de la gravité de ses actes » et affirme que sa décision tient compte de « leur caractère répétitif » et « de l’impact » qu’ils ont eu sur les victimes.

Le 25 mars, au premier jour du procès, il avait été dépeint, dans les témoignages de plusieurs danseuses, comme un homme tyrannique lors des répétitions, humiliant régulièrement ses collaboratrices et ayant même exercé auprès de certaines d’entre elles un chantage à caractère sexuel. Plusieurs victimes ont raconté des séances photo érotiques dirigées par le chorégraphe, sous le prétexte d’une publication dans une revue artistique. Certaines séances se terminaient par des rapports sexuels.

Après ce portrait accablant, trois ans de prison ferme avaient été requis par la procureure. Celle-ci avait jugé les témoignages des victimes « très crédibles » et reproché au chorégraphe d’avoir instauré « une culture de la peur » au sein de la compagnie. Sa défense a livré lors du procès une tout autre image de Jan Fabre, dépeint comme un « anar romantique », mais certainement « pas un criminel ».

« Pas de sexe, pas de solo », l’accusation-phare du dossier

Son avocate, Eline Tritsmans, a admis le « fort caractère » de l’artiste, connu pour ses provocations, et le fait que travailler avec lui « c’est se donner à 100 % » dans des performances éreintantes où l’on vise « le vrai épuisement, les vraies émotions ». « Il ne s’agit pas ici de mineures sans défense qui sont abusées, mais de femmes fortes, éduquées, qui choisissent d’aller faire de la danse radicale avec Jan Fabre », avait plaidé Me Tritsmans.

Accusation-phare du dossier, résumant aux yeux des victimes la tendance du chorégraphe au harcèlement, la formule « pas de sexe, pas de solo » avait été dénoncée par l’avocate comme « une rumeur, un cancan ». Les faits reprochés portent sur la période 2002-2018. En juin 2021, à l’issue de trois ans d’enquête, l’auditorat du travail d’Anvers, section spécialisée du parquet, avait décidé de renvoyer Jan Fabre devant la justice pénale.

Les œuvres (dessins, sculptures) de cet artiste protéiforme, qui explorent les thèmes de la mort, de la métamorphose, de la religion ou des sciences, ont été exposées régulièrement en Europe. En 2002, il avait revêtu le plafond de la salle des glaces du palais royal de Bruxelles de 1,4 million d’élytres de scarabées aux reflets bleus et verts, l’une de ses réalisations les plus connues.

Le Monde avec AFP

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