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Transformer l’attaque du Hamas en guerre contre l’Iran

mercredi 11 octobre 2023

Hillary Clinton en a rêvé et elle l’a exprimé dans la campagne présidentielle de 2008 :
« Je veux que les Iraniens sachent que si je suis présidente, nous attaquerons l’Iran (s’il attaque Israël) ». « Au cours des dix prochaines années, pendant lesquelles ils pourraient envisager bêtement de lancer une attaque contre Israël, nous serions en mesure de les anéantir totalement ».

La présidence des Etats Unis est un gouvernement de façade, le couple Obama Clinton constitue la tête pensante de l’administration Biden qui a toujours recours au secrétaire d’Etat Anthony Blinken pour négocier avec les délégations étrangères.

Hillary Clinton s’est engagée dans la défense des femmes iraniennes en décembre 2022 à l’occasion d’un événement à New York en face du siège des Nations unies intitulé « Eyes on Iran ».
Hillary demandait à L’ONU de s’impliquer fortement dans « dans la lutte mondiale pour les droits de l’homme, la dignité humaine, la liberté humaine, l’égalité des sexes et la justice » pour exclure L’Iran de la Commission de la condition des femmes.
Cette demande fait suite aux manifestations qui ont éclaté en Iran depuis la mort de Mahsa Amini, arrêtée par la police des mœurs et décédée en prison.

Le mois d’après Hillary Clinton a recommencé à mettre la pression sur l’Iran avec les conséquences de l’arrêt des accords sur le nucléaire iranien dénoncé par Donald Trump en 2018. « Je ne négocierai rien avec l’Iran en ce moment, y compris sur l’accord nucléaire ».

« Lorsque Trump nous a sortis de l’accord, nous avons perdu le contôle que nous avions sur ce qu’ils faisaient en Iran. Et je crois qu’ils ont recommencé à faire tourner ces centrifugeuses. »
L’autre reproche de Madame Clinton concerne la coopération de l’Iran avec la Russie pendant la guerre en Ukraine. CNN avait raporté que l’Iran avait envoyé des drones d’attaque et des missiles balistiques à courte portée à Moscou pour l’aider dans la guerre en Ukraine.
« On ne peut pas fonder une théocratie sur le fait que les femmes se couvrent les cheveux. Cela ne signifie pas que nous allons renverser le régime ».
« J’espère qu’il y aura une sorte de discussion en interne qui conduira à plus de liberté, mais aussi à moins d’oppression ».

La relance de l’accord Iran USA

Le président Joe Biden a déclaré que les États-Unis reviendraient à l’accord si l’Iran le respectait à nouveau. Après deux ans de négociations, les deux pays semblent se rapprocher d’un accord informel et provisoire.
Le contexte de l’accord iranien est le même que celui des accords de Minsk qui fut signé pour stopper la guerre du Dombass. Ces accords de Minsk n’ont été selon l’ancien président Hollande qu’une pause pour laisser l’Ukraine se réarmer.

Au cœur des négociations avec l’Iran, on trouve les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni et Russie) et l’Allemagne - collectivement connus sous le nom de P5+1. L’Union européenne y a également participé.
L’Arabie saoudite a déclaré qu’elle aurait dû être consultée ou incluse dans les pourparlers, car elle se sentait concernée par un Iran doté de l’arme nucléaire. Israël était catégoriquement opposé à l’accord, le qualifiant de trop indulgent.

Devant cet impasse, il fallait impliquer l’Iran au travers du Hamas.

L’ayatollah Khamenei a démenti toute implication de l’Iran dans l’offensive. Le guide suprême de la République islamique a rejeté les accusations sur une implication de l’Iran dans la préparation de l’attaque du Hamas tout en saluant l’acte courageux des Palestiniens. Khamenei estime que Israël a « subi un échec irréparable dans les domaines militaire et du renseignement », « J’insiste sur le terme “irréparable” ».
« Les partisans du régime sioniste et d’autres personnes ont fait circuler des rumeurs ces deux, trois derniers jours, dont celles sur le fait que l’Iran islamique serait derrière cette action. Elles sont fausses ». « Bien sûr, nous défendons la Palestine, nous défendons les luttes. Nous embrassons les fronts et les bras des initiateurs [de cette attaque] et les courageux jeunes Palestiniens, mais ceux qui disent que l’œuvre des Palestiniens a été déclenchée par des non-Palestiniens ne connaissent pas la nation palestinienne et font une erreur ».
« Bien sûr, la totalité du monde musulman est obligée de soutenir les Palestiniens ».
C’est une « erreur de calcul » qu’Israël « se pose en victime », « un prétexte pour multiplier les crimes ».

Le général Milley conteste l’affirmation selon laquelle il aurait recommandé à Trump d’attaquer l’Iran.
Le général Mark Milley, a déclaré sur CNN qu’il n’avait jamais recommandé une attaque militaire américaine contre l’Iran sous l’administration Trump. L’ancien chef de cabinet à la Maison Blanche, Mark Meadows avait fait cette révélation. Milley est impliqué dans la mise en accusation de Trump concernant les documents classifiés, lorsque Trump a prétendu avoir un plan d’attaque de l’Iran rédigé par Milley.
En juillet 2021, Trump a été filmé en train de parler de ce plan avec des biographes de Mark Meadows, reconnaissant qu’il n’avait pas déclassifié le document. « En tant que président, j’aurais pu déclassifier le document, mais maintenant je ne peux pas le faire ».
Le proccureur Smith avait dit que que M. Trump avait volontairement conservé un document top secret qui était une « présentation concernant l’activité militaire dans un pays étranger ». Pour CNN, média affilié à la CIA, cétait l’Iran.

Dans son livre « The Chief’s Chief », Mark Meadows parle de cette réunion et du document sur l’Iran, affirmant que Milley a poussé Trump à attaquer l’Iran mais il ne l’a pas fait.
Le rapport de quatre pages dactylographié par Mark Milley contenait le propre plan du général pour attaquer l’Iran en déployant des troupes. Le président Trump a rejeté ces demandes à chaque fois.
Une fois ces révélations faites, le général Mark Milley a pris sa retraite et pendant le cérémonie d’adieu il a dit prononcé un discours dans lequel il déclare : « Nous prêtons serment à la Constitution » et non « à un dictateur en herbe » faisant référence à Trump.

La Russie le Hamas et l’Iran

« La Russie aurait fourni au groupe terroriste palestinien des armes occidentales saisies en Ukraine. Encore une fois le conditionnel n’autorise pas de croire cette supposition. La Russie à bon dos, mais devant sa future victoire en Ukraine, elle reste un bon acteur au service de la désinformation. »

Cette affirmation provient du renseignement militaire ukrainien qui accuse la Russie d’avoir fourni au Hamas des armes du clan occidental saisies en Ukraine pour d’accuser Kiev de collaboration avec une entité terroriste.
Cette information provient d’un groupe de néoconservayeurs américains appelé L’Institut pour l’étude de la guerre (Institute for the Study of War -ISW).
Ce groupe de réflexion basé aux États-Unis a été fondé en 2007 par Kimberly Kagan, spécialiste des questions de défense et d’affaires étrangères.

On y retrouve l’un des fondateurs du PNAC Project for the New American Century , William Kristol qui est à l’origine des stratégies de guerre sous l’administration Bush qui désignait l’Iran comme cible prioritaire pour la guerre.

William Kristol collabore avec Hillary Clinton pour renverser le régime iranien en profitant des manifestations qui ont eu lieu avec la mort de Mahsa Amini. Pour Kristol la cible du soulèvement est l’ensemble du système théocratique. Leur slogan est « Femme, vie, liberté ». L’objectif qu’elles scandent est « Azadi, Azadi, A-za-di », ce qui signifie « Liberté, Liberté, Liberté ».
Leur victoire signifierait la délivrance d’un régime qui refuse les élections libres, la liberté d’expression, les procédures légales régulières et l’autonomie personnelle dans des domaines aussi simples que le choix des vêtements.
Bill Kristol a lancé une campagne de 2 millions de dollars pour empêcher des républicains de sortir du train de la« guerre éternelle » et pour leur rappeler que les vrais républicains soutiennent les ukrainiens avec des armes.
« Soutenir l’Ukraine est dans l’intérêt des États-Unis et dans les meilleures traditions du Parti républicain. Ce n’est pas le moment d’abandonner le combat ».

Depuis un bon moment, Kristol n’est plus considéré comme faisant partie du mouvement républicain ou conservateur.
Les républicains ont souligné que Kristol ne parlait pas en leur nom ni en celui des électeurs qui se sont méfiés de la politique étrangère de Washington, en particulier en ce qui concerne l’Ukraine. Kristol milite sans complexe pour un concept de guerre froide ou mondiale.

En 2020 le ministre des affaires étrangères russe Lavrov a rencontré le chef du pati du Hamas Ismail Haniyeh. Lavrov a vivement recommandé de mettre un terme aux divisions entre le Hamas et son rival, le Fatah. Moscou a tenté de débattre des moyens pour mettre un terme au conflit intra-palestinien. Mais l’attaque du mois d’octobre ne profite ni à L’Iran, ni à Israël, ni à la Palestine, elle profite aux néoconservateurs qui ont peut être joué un rôle important dans l’envoi d’armes en provenance d’Ukraine pour déclencher un conflit mondial.

La lutte contre le néoconservatisme est essentielle pour la paix mondiale mais leur activisme politique a encore de l’influence, ce lobby dispose de beaucoup d’argent et les huit milliard débloqués pour Israël signifient que la guerre est le moteur du néoconservatisme tant du côté d’Hillary Clinton que de William Kristol.
Ce parti unique de la guerre est le vrai visage de l’Etat Profond, où démocrates et républicains n’ont qu’une et même obsession détruire la souveraineté des peuples.

Geopolintel 11 octobre 2023

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