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La drogue, un fléau qui touche les politiques français

samedi 30 décembre 2023

La maire PS de Canteleu a été innocentée dans une affaire de trafic en 2021.
Après trente-six heures d’interrogatoire, Mélanie Boulanger a été relâchée sans charge. Elle a précisé n’avoir « jamais été inquiète de l’issue de cet épisode, aussi difficile soit-il, car (elle sait qu’elle est) irréprochable ». Mélanie Boulanger a rappelé que depuis le début de son mandat, elle n’a « jamais baissé la garde contre les trafiquants de drogue ».
Le parti socialiste a toujours soutenu Mélanie Boulanger. Valentin Rasse Lambrecq, élu PS de Rouen avait ainsi apporté son soutien à Mélanie Boulanger, sur Facebook : « Du fond du cœur, rassuré et heureux d’apprendre qu’aucune charge n’est retenue contre Mélanie Boulanger. (…) Dans cette situation surréaliste, nous n’avons jamais douté de son intégrité ».

L’élu PS a été rattrapé par la justice en 2023 pour avoir facilité un trafic de drogues dans sa commune.

Mais ce n’est pas un cas isolé.

  • En 2013, Marc Sebaoun a été arrêté avec 22 kilos de cannabis et a tenté de cacher à la gendarmerie ses liens de parenté avec le député socialiste du Val-d’Oise Gérard Sebaoun pour protéger son père de ses ennuis judiciaires. Marc Sebaoun a déjà été condamné en 2007 et 2008 pour des vols avec arme par la cour d’assises des mineurs.
  • En 2012, Florence Lamblin, adjointe au maire du XIIIe arrondissement de Paris, EELV figure parmi neuf personnes mises en examen pour blanchiment en bande organisée et association de malfaiteurs. « A aucun moment, je n’ai pensé que cet argent provenait d’un trafic de stupéfiants (…). Je pensais que c’était mon argent du compte suisse que je récupérais en liquidités ». Le Parisien
    Les 400 000 euros en liquide, appartenait à son grand-père « d’un compte familial, non déclaré ». Florence Lamblin se rendait directement à Genève pour retirer l’argent du compte, « environ 9 000 euros par an » tout en sachant que c’était illégal. Un inconnu a finalisé le rapatriement de l’argent et lui aurait remis 355 000 euros dans « un sac de supermarché ». Florence Lamblin a ensuite caché l’argent dans une commode avant de le placer dans un coffre à la banque.
  • Promesse de campagne de Martine Aubry, une « salle de shoot », doit absolument se faire dans les six prochains mois. Les élus écologistes lillois ont interpellé Martine Aubry, il y a en effet urgence pour éviter l’usage de drogues dans la rue, les parcs ou les cages d’escalier.
  • Même le parti de macron est touché : Accusé d’avoir consommé de la drogue, le député Emmanuel Pellerin, avocat de profession, annonce son retrait du groupe et du parti Renaissance. Le fils du député avait en effet raconté à sa psychologue que son père lui avait présenté, une boîte contenant des produits stupéfiants. Thierry Solère, empêtré dans plusieurs affaires judiciaires, reconnaissait lui aussi, avoir consommé de la cocaïne et du cannabis.
  • En 2020, Les gendarmes ont arrêté le député LREM, Moussa Ouarouss, qui a été mis en examen. Il est accusé de trafic de drogue. Une perquisition des gendarmes a permis de mettre la main sur 60 kg de cannabis qui étaient cachés dans un entrepôt de Reims.
  • En 2023, malgré l’opposition d’Emmanuel Macron et de Gérald Darmanin, une partie de la majorité travaille à la légalisation du cannabis.
  • L’élue macroniste Caroline Janvier a évoqué dans Paris Match que la pression génère chez les politiques « des comportements déviants ». À l’Assemblée, « il y a des soirées où de la drogue circule, des dîners où il y a une consommation excessive d’alcool ».
    Caroline Janvier estime qu’il faut « analyser ce phénomène comme un système ». « Ça se fait davantage au cours des séances de nuit, de retour de dîners où il y a eu de l’alcool. Il a été proposé, au bureau de l’Assemblée, que l’on n’en serve plus à la buvette, mais ça en est resté là ». Le problème touche également les ministres. « Que la personne qui leur jette la première pierre se mette à leur place une semaine. Ils ont un niveau de pression inimaginable ».

Pour parachever l’utilité de la drogue, les élus écologistes de Nice ont plaidé cette année pour la « légalisation des drogues douces » ...

Seine-Maritime : procès requis contre la maire socialiste de Canteleu pour complicité de trafic de stupéfiants

Dans le viseur des enquêteurs depuis 2019, Mélanie Boulanger, maire socialiste de cette ville de 15 000 habitants, est accusée d’avoir facilité un trafic de drogues dans sa commune. Le parquet de Bobigny a requis un procès à son encontre, dimanche 24 décembre.

Mélanie Boulanger, maire de Canteleu, s’est expliquée devant la presse le 11 octobre 2023 après une garde à vue de 36 heures.

Des millions d’euros de bénéfices, des dizaines de kilos de drogues et, d’après l’accusation, un système aux accents mafieux qui éclabousse jusqu’à la maire d’une ville de 15 000 habitants. Le parquet de Bobigny a requis un procès pour complicité de trafic de stupéfiants à l’encontre de la maire PS de Canteleu (Seine-Maritime), Mélanie Boulanger, apprend-on ce jeudi 28 décembre de sources judiciaires, confirmant une information du Monde. Le parquet a également requis, le 24 décembre, le renvoi devant un tribunal d’un adjoint de la maire et de 17 autres personnes, précise le Monde.

Les enquêteurs planchent sur l’épineuse affaire depuis 2019, année où ils ont interpellé en Seine-Saint-Denis l’un des lieutenants du cartel normand. Outre le million d’euros, les armes à feu, les 15 kg d’héroïne et 6 kg de résine de cannabis saisis, l’interpellation leur aurait permis de remonter le fil jusqu’à Mélanie Boulanger et son adjoint au commerce, Hasbi Colak, raconte France Info. Ensemble, les deux édiles avaient été placés en garde à vue en octobre 2021 avant d’être remis en liberté le lendemain. Ils avaient finalement été mis en examen pour complicité de trafic de stupéfiants en avril 2022. Tous les deux sont notamment accusés d’avoir facilité les affaires d’une famille influente du secteur, les Meziani.

Vidéosurveillance retardée, patrouilles de police suspendues

« Si ses déclarations et les documents qu’elle [la maire, ndlr] fournit montrent que, publiquement, celle-ci tentait de lutter contre les trafics de stupéfiants sur sa commune, les investigations ont démontré que parallèlement, elle “travaillait” avec les Meziani en leur fournissant des informations essentielles à la pérennité et au développement de leur trafic de stupéfiants », estime le parquet. Ainsi, l’élue est accusée d’avoir « volontairement différé l’installation de caméras de vidéosurveillance afin de ne pas entraver le trafic de stupéfiants ». En outre, elle aurait œuvré pour l’interruption des patrouilles de police. Non pas pour son profit personnel, relève le Monde en citant le parquet de Bobigny, mais pour garantir une certaine paix sociale.

Au total, dix-neuf personnes avaient été placées en garde à vue en 2021 en même temps que cette figure du PS rouennais, tête de liste PS/EE-LV aux régionales de 2021. Mélanie Boulanger avait alors affirmé n’avoir « aucun lien » avec les trafiquants de drogue de sa commune, dont elle est maire depuis 2014. « Ils ont essayé plusieurs fois d’entrer en contact avec moi par personne interposée. Je suis une élue de terrain. On m’appelle, je réponds. Ils ne m’ont évidemment jamais appelée eux-mêmes », avait indiqué la maire, qui demeure présumée innocente.

LIBERATION

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