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L’OTAN et le « Coup d’Etat » européen

jeudi 11 avril 2024

La grande Europe, des Balkans occidentaux, à l’Ukraine, à la Moldavie, et même à la Géorgie est une structure de l’OTAN et non de l’Europe.

L’OTAN tente de réaliser un « Coup d’Etat » qui vise à détruire notre souveraineté pour créer une supra nation sous la direction de l’Allemagne. L’Union européenne ne sera pas une union politique et économique, elle sera placée sous les intérêts de l’économie de guerre voulue par Washington.

Le discours de Scholz, à Prague, le 29 août 2022, parle d’un « changement d’époque ».
« J’ai parlé d’un changement d’époque après l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février ».
« Pour contrer cette attaque, nous avons besoin de développer notre propre force – en tant que pays indépendants, au sein de l’alliance avec nos partenaires transatlantiques, mais aussi en tant qu’Union européenne ».
« Aujourd’hui, il nous appartient de continuer à développer cette promesse de paix – en permettant à l’Union européenne de consolider à l’extérieur sa sécurité, son indépendance et sa stabilité.Telle est la nouvelle mission de paix de l’Europe, Mesdames et Messieurs ! C’est probablement ce que la plupart des citoyens attendent de l’Europe, à l’ouest comme à l’est de notre continent ».

Le discours propose plusieurs réformes assez concrètes pour l’Europe, le long de quatre grands axes. Le premier consiste à préparer l’Union pour l’élargissement par une réforme institutionnelle (extension progressive du vote à la majorité qualifiée au Conseil européen, réorganisation des équilibres au Parlement et à la Commission pour éviter un gonflement excessif). Olaf Scholz prend également position en faveur de l’initiative d’Emmanuel Macron pour une Communauté politique européenne incluant les États du voisinage ayant vocation à intégrer l’Union, mais que le chef du gouvernement allemand voit comme un complément des forums existants. Cette communauté prendrait la forme d’« un échange régulier au niveau politique — un forum dans lequel nous, chefs d’État et de gouvernement de l’Union et nos partenaires européens, nous réunirions une ou deux fois par an pour discuter des questions clés qui touchent l’ensemble du continent, comme la sécurité, l’énergie, le climat et la connectivité. »

Le Grand Continent

La guerre de la souveraineté nationale aura lieu

Union Européenne

La feuille de route présentée officiellement par l’Allemagne et la France, mardi 19 septembre, pour simplifier l’Union européenne, est le point d’aboutissement d’un travail mené par le «  Groupe des 12  », six experts français et six experts allemands. C’est une feuille de déroute, une véritable trahison pour les intérêts nationaux de la France. Elle accélérerait, si elle était mise en place, l’effondrement politique en cours de l’Union européenne. En effet, au lieu de tirer lucidement les leçons de l’échec de la méthode suivie depuis Maastricht – élargissement, fédéralisation, violation de la subsidiarité –, le Groupe des 12 en arrive à la conclusion que pour «  simplifier  », il faut continuer comme avant, et même accélérer.

Sur la forme, le fait que le rapport ne soit présenté qu’en anglais, et ne soit disponible ni en français ni en allemand, démontre que cette proposition ne s’adresse pas aux opinions publiques des deux pays concernés. C’est déjà un mauvais point, lorsque l’on prétend réconcilier l’UE et les peuples. Elle démontre, au choix, soit une forme de masochisme – car communiquer dans une seule langue, celle du pays qui a quitté et fragilisé l’UE, est quand même intéressant d’un point de vue freudien –, soit une démonstration de l’assujettissement linguistique et politique d’un ensemble qui persiste à nier la pluralité qui est la sienne pour adopter la langue de sa puissance suzeraine, les États-Unis d’Amérique. Quelle tristesse…

La vision américaine de l’Europe : un grand espace commercial de débouchés pour sa propre économie

Sur le rapport de forces politiques, le texte des experts est le décalque absolu de ce qu’a proposé le chancelier Scholz, à Prague, le 29 août 2022, et démontre au mieux que la France est dans une attitude de suivisme à l’égard de Berlin, au pire qu’elle est incapable d’avoir sa propre vision de l’Europe. À Prague, Scholz avait brossé le tableau d’une «  Europe géopolitique  » destinée à s’élargir, une grande Europe, ouverte aux Balkans occidentaux, à l’Ukraine, à la Moldavie, et même à la Géorgie. Laurence Boone, secrétaire d’État chargée des Affaires européennes, s’est empressée de déclarer que la question n’était plus de savoir si elle devait s’élargir, mais quand. Cela rejoint évidemment la vision américaine qui est de faire de l’UE un grand espace commercial de débouchés pour sa propre économie, dont les frontières coïncideraient avec celles de l’Otan qui en assurerait la sécurisation. Un enclos, une chasse gardée.

Sur le fond, enfin, le rapport et la proposition franco-allemande sont d’une indigence frappante, car ils reviennent à fédéraliser encore un peu plus l’UE, dans la droite lignée des propositions de Scholz : extension de la majorité qualifiée, à laquelle le général de Gaulle s’était opposé ; conditionnalité des aides fédérales, ce qui revient à traiter la Hongrie et la Pologne comme des parias ; réduction du nombre de commissaires, ce qui de facto supprime le principe d’un commissaire par État ; harmonisation des lois électorales nationales, ce qui revient à soumettre les nations au fonctionnement européen, comme si elles en étaient des subdivisions ; chambre mixte de cours et de tribunaux suprêmes de l’UE, ce qui revient à entamer la fusion des ordres de juridiction ; augmentation du budget fédéral ; mise en place d’une dette commune, c’est-à-dire la fin de toute souveraineté financière.

Au lieu de simplifier – ce qui était l’objectif affiché –, on voit apparaître une nouvelle couche de complexité avec des «  quintettes  » de présidences du Conseil, des processus participatifs citoyens intégrés aux procédures composés… de gens extérieurs à l’UE, de nouvelles institutions (comme un bureau de la transparence et de la probité).

Il s’agit de dissiper les dernières bribes de souveraineté nationale. Il faut être aveugle pour ne pas comprendre que chaque fois qu’on a couplé plus de fédéralisme avec plus d’élargissement, les opinions publiques se sont dressées avec violence. La dernière fois, cela nous a coûté la Grande-Bretagne.

Il faut arrêter cette folie au plus vite. Cela commence par ne pas renouveler madame von der Leyen, dont le mandat qui s’achève a été catastrophique pour la France et l’UE. Cela signifie aussi infliger à la liste Renaissance, qui soutient ces propositions, le désaveu le plus grand aux prochaines élections européennes.

JDD

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