L’Elysée n’est peut être pas Versailles, mais Macron règne sur la vie politique et sur les institutions comme un monarque assoiffé de pouvoir. Sa dissolution ne concernait pas seulement les partis politiques, elle vise maintenant le déroulement et le fonctionnement des instances de la république. Cette politique du bon vouloir a destitué le front populaire d’une nomination d’un premier ministre issue du clan Mélenchon pour finalement se retrouver avec un élu du clan Hollande. L’ancien président a retrouvé un siège de député pour acter la résurrection du parti socialiste et pour détruire le parti LFI de Mélenchon. François Ruffin et Alexis Corbière ont pris leur distance avec Mélenchon pour relancer le futur parti de gauche qui devra être macron compatible et assurer l’intérim de la politique macronienne quand Emmanuel premier quittera son poste en 2027.

Le bilan de ces législatives est que la coalition qui a gagné ces élections appartient au clan Macron. Le front populaire se leurre d’espérer gagner Matignon, et c’est en ce sens que la pause gouvernementale est nécessaire pour faire retomber le soufflet Mélenchon qui au vue du scrutin perd des sièges à l’assemblée nationale.

Lucie Castets est la candidate désignée par le front populaire pour rallier Matignon. Âgée de 37 ans, cette énarque est un pur produit de Bercy. Conseillère d’Anne Hidalgo, elle ne reflète pas la politique de Mélenchon mais plutôt du parti socialiste.
Emmanuel Macron a balayé d’un revers de main cette nouvelle candidature en expliquant que le Front populaire n’était pas légitime à diriger le gouvernement, en raison de n’avoir pas obtenu de majorité à l’Assemblée nationale.

Dans sa lettre aux français, Macron avait déjà exprimé qu’il ne voulait pas de gouvernement de gauche, une coalition était plus représentative des résultats des dernières élections.

La préférence de macron va au « pacte législatif » des républicains pour empêcher le blocage du pays. Si Macron donne sa préférence aux LR, il acte la résurrection d’un autre parti politique affilié à un ancien président à savoir Sarkozy.
Cette recomposition artificielle de l’ancienne gauche comme de l’ancienne droite devra être macron compatible, sous peine de voir une impossibilité de voter le budget de l’Etat pour 2025. Ce chantage de Macron avec l’incertitude budgétaire va pousser les différents partis à trancher en faveur du président. Ce pourrissement de la situation est digne d’une fin d’Empire où tous les coups sont permis. Il faut se demander si à force de faire durer l’annonce de la composition du futur gouvernement, Macron risque de demander de reconduire ceux qui étaient en charge du budget 2024.

Bref, nous ne sommes pas plus avancé sur la situation à moins que la tactique de Macron soit d’invoquer l’article 16 devant la dangerosité de ne pas avoir de stabilité politique pour voter la loi de finance de 2025.