Cette sexagénaire, qui a codirigé la campagne de Donald Trump cette année, après l’avoir aidé en Floride en 2016 et 2020, sera la première femme à occuper le poste de « chief of staff ».
C’est la femme de l’ombre derrière l’incroyable come-back politique de Donald Trump. Le prochain président des États-Unis a annoncé jeudi 7 novembre qu’il avait choisi celle qui a codirigé sa campagne victorieuse pour devenir sa cheffe de cabinet.
« Susie Wiles vient de m’aider à remporter l’une des plus grandes victoires politiques de l’histoire américaine », écrit Donald Trump dans un communiqué, soulignant que cette stratège républicaine ultra-influente en Floride sera « la première femme » à occuper le fameux poste de chief of staff, l’équivalent en France du secrétaire général de l’Élysée. Voici cinq choses à savoir sur celle qui a la réputation aux États-Unis d’être capable de protéger Trump de ses pires pulsions.
1. C’est une républicaine modérée
À 67 ans, Susie Wiles a une longue carrière dans les coulisses de la politique américaine derrière elle. Fille de l’ancien joueur professionnel de football américain et célèbre commentateur Pat Summerall, elle fait ses gammes au sein de la campagne de Ronald Reagan en 1980 avant de devenir une influente consultante dans la politique de Floride à Jacksonville. Considérée comme une républicaine modérée traditionnelle, elle évite soigneusement la lumière des projecteurs.
2. Elle a aidé Donald Trump à remporter la Floride en 2016 et en 2020
Politico raconte comment, en août 2015, alors qu’il vient de se lancer dans la primaire républicaine, Donald Trump l’invite à New York. À son retour, Wiles dit à des amis qu’elle « voit un truc en lui » et pense qu’il peut remporter l’élection. Elle joue un rôle central pour l’aider à battre Hillary Clinton en Floride, l’un des swing states les plus importants à l’époque, notamment en courtisant l’électorat latino sur les questions économiques. Elle récidive en 2020, mais cela ne suffit pas alors que Biden s’impose dans la plupart des autres États disputés.
3. Elle a sauvé Ron DeSantis…
En 2018, Susie Wiles reprend en main la campagne chancelante de Ron DeSantis, qui brigue le poste de gouverneur de Floride, deux mois avant le scrutin de novembre. Malgré la vague démocrate lors de ces midterms, DeSantis bat d’un cheveu (33 000 voix) le démocrate Andrew Gillum. Mais l’alliance gagnante tourne court : DeSantis la limoge, accusant, selon Vanity Fair, Wiles d’être derrière des fuites dans la presse. Il fait tout son possible pour black-lister ses équipes et elle partout en Floride.
4… puis a coulé DeSantis
Après l’assaut du Capitole, l’avenir politique de Donald Trump semble compromis. Qui appelle-t-il, deux mois plus tard, pour prendre la tête de son opération politique Save America ? Susan Wiles. Elle fait figure de gardienne du temple et œuvre pour réparer les liens de l’ancien président avec l’establishment républicain. Quand Trump se lance dans la primaire républicaine, Ron DeSantis est son adversaire numéro un. Pour Wiles, c’est personnel : elle se fait une mission d’anéantir le gouverneur de Floride, dont elle connaît tous les points faibles. Sa campagne explose au décollage.
5. Elle sait manager Trump
Donald Trump, qui a changé à plusieurs reprises de campaign manager en 2016 et en 2020, choisit cette fois un duo : Wiles est épaulée par Chris LaCivita, un ex-militaire devenu consultant politique qui a joué un rôle central dans la campagne de swiftboating pour couler John Kerry face à George W. Bush en 2004. La paire est créditée pour avoir organisé l’opération la plus disciplinée des trois campagnes de Trump. Et pour avoir ciblé les hommes noirs et latinos. Avec succès : Donald Trump a réalisé une percée spectaculaire, remportant 54 % du vote hispanique masculin, un des facteurs clés dans sa victoire face à Kamala Harris.
Sur la scène du Convention Center de Palm Beach, mardi soir, Donald Trump a rendu hommage au duo. « Susie, viens, Chris, viens. Susie aime rester en retrait. On l’appelle ’’The ice maiden’’ (la dame de glace). » Il faudra bien ça pour contrebalancer le feu dans le Bureau ovale.