L’État syrien croulait sous l’endettement de l’Iran à hauteur de 50 milliards de dollars d’après le site économique Syria Report.
Le programme alimentaire mondial a annoncé en juin 2023 devoir réduire de moitié son aide aux Syriens faute de moyens financiers. « Une crise du financement sans précédent en Syrie contraint le PAM à réduire son assistance alimentaire de base de 2,5 millions de personnes [alors qu’elle en aidait jusqu’ici] 5,5 millions ».
Devant l’ampleur du problème, il a été facile de cibler Assad et son administration pour monter une bonne partie de la population contre lui et réclamer un possible départ. Cette crise couvait depuis longtemps et les institutions financières internationales n’ont eu qu’à affamer le peuple pour déclencher cette nouvelle offensive des terroristes sponsorisés par la totalité de la communauté internationale. Ce chantage financier comprenait aussi la non intervention du FMi et de la Banque Mondiale. Si le régime iranien changeait de stratégie, la Syrie se retrouvait de facto devant un problème encore plus difficile à gérer.
Même si Assad a refusé l’aide militaire iranienne et russe, il savait que son pays ne pouvait pas se redresser devant l’ampleur de la catastrophe économique.
L’aide internationale demandait avec force que la Syrie change de constitution et propose de nouvelles élections pour recevoir l’aide du programme alimentaire mondial.
Les conséquences de la déstabilisation de la Syrie a provoqué l’exode de sa population capable de reconstruire le pays. Pas moins de 6 millions de syriens ont quitté le pays pour retrouver de meilleures conditions de vie ailleurs sans espoir de pouvoir rentrer au pays un jour.
En août 2011, Barack Obama a signé un décret stipulant que les entreprises énergétiques américaines auraient des sanctions si elles continuaient d’entretenir des relations commerciales avec l’industrie pétrolière syrienne. La même année, l’Union européenne a imposé des sanctions sévères à l’industrie pétrolière syrienne.
Les recettes pétrolières et gazières syriennes - qui représentaient 25 % du budget de l’État avant la guerre ont subitement chuté et 90 % de la population syrienne est tombée sous le seuil de pauvreté. L’effondrement de l’économie syrienne, la dévaluation de sa monnaie et la baisse des revenus du pétrole et du gaz ont épuisé les finances de la Syrie d’Assad.
Ayman Asfari, ancien cadre du secteur pétrolier né en Syrie et fondateur d’une organisation d’opposition soutenant la société civile syrienne, a déclaré que les recettes pétrolières allaient directement à la famille Assad, ainsi qu’à une unité d’élite de l’armée dirigée par le frère du président et à des milices pro-Assad.
- « Le régime a réussi à contourner les sanctions pour maintenir le flux de pétrole par l’intermédiaire de tiers ». Ayman Asfari
La déstabilisation de la Syrie s’est organisée à Londres
Haytham Manna, Président de l’Institut Scandinave des Droits de l’Homme (SIHR) et doyen de l’opposition démocratique syrienne, a été élu président du Mouvement International pour les Droits de l’Homme et des peuples (IMHPR), par 23 organisations non gouvernementales, réunies le 29 Novembre 2024 à Genève, selon un communiqué parvenu à la rédaction de madaniya.info
Madaniya a coordonné une réunion qui s’est tenue le 16 novembre 2023 avec l’envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie, Geir Pedersen, et son équipe dans le bâtiment des Nations unies à Genève, afin de présenter Madaniya et de faire le point sur son travail depuis son lancement. La délégation de Madaniya a abordé la question de la futilité de l’approche progressive. Dans le même contexte, il a été souligné que les Syriens réclamant un changement politique conformément à la résolution 2254 du Conseil de sécurité étaient absents du processus politique. Pendant ce temps, les puissances régionales et internationales cherchaient à obtenir des gains sans tenir compte des intérêts des Syriens eux-mêmes. Madaniya a également souligné que la société civile syrienne était la première à travailler pour assurer la stabilité de la réalité des Syriens dans le contexte actuel. En outre, l’accent a été mis sur la nécessité de développer une initiative clairement définie par le bureau de l’envoyé spécial pour activer le processus politique. Cette initiative devrait garantir l’acceptation des Syriens. La réunion s’est achevée sur l’affirmation par l’envoyé de l’ONU de son désir de travailler conjointement et de communiquer systématiquement avec Madaniya. (source Madaniya)
Ayman Asfari, homme d’affaires syrien dans le secteur pétrolier, dirige Madaniya. Il a été directeur de Petrofac, une compagnie pétrolière basée dans le paradis fiscal de Jersey. Il est à l’origine de la première déstabilisation de la Syrie concernant les projets pétroliers et gaziers.
Ayman Asfari, affirmait en 2015 qu’Assad devait partir, après des négociations sur l’avenir de la Syrie à New York. Il déclarait que le président Assad ne pouvait jouer aucun rôle dans une possible solution.
Ayman Asfari est diplômé de l’Université de Pennsylvanie. Il a été ingénieur pour le Conser Consulting Group et directeur général de Desert Line Projects (DLP) à Oman. Il a rejoint la société américaine Petrofac en 1991 et s’est installé à Londres pour créer Petrofac International. Il est membre de l’institution britanique Chatham House, binome géopolitique américain du Council of Foreign Relations.
Avant la chute d’Assad, la Chatham House a déclaré que « à plusieurs reprises, la diplomatie n’a pas permis d’assurer la sécurité dans le nord-ouest de la Syrie, ni de rendre compte des violations commises par le régime du président syrien Bachar el-Assad. En l’absence de processus politique, les forces d’opposition se sont tournées vers des moyens militaires pour répondre à leurs revendications et protéger leurs communautés ».
« Leur nouvelle opération militaire, baptisée « Deterring Aggression », a été lancée pour contrer l’escalade des attaques du régime et établir des zones de sécurité élargies, permettant aux Syriens déplacés de rentrer chez eux dans de meilleures conditions de sécurité. Cependant, ce qui a commencé comme un effort limité pour sécuriser les zones résidentielles s’est transformé en l’une des campagnes les plus importantes du long conflit syrien ».
« Les forces du régime Assad dans le nord-ouest de la Syrie se sont effondrées à une vitesse sans précédent, surprenant même les dirigeants de l’opposition. Après la percée des premières lignes, les défenseurs se sont efforcés de se regrouper, laissant de vastes zones stratégiquement critiques vulnérables à la stratégie multidimensionnelle de l’opposition. Des attaques simultanées ont été lancées sur plusieurs fronts, en direction de l’ouest d’Alep et de la campagne d’Idlib » .
Maintenant il reste à savoir qui a payé ces groupes terroristes pour faire tomber Assad.