I - Historique
Comment Léonard C. Lewin s’est-il trouvé en possession d’un exemplaire de ce rapport ?
Il l’explique très clairement dans l’introduction qu’il a rédigée pour l’édition originale.
Il fut contacté l’’hiver 1966 /67 par un dénommé John Doe, c’est du moins le pseudonyme qu’il lui a conservé, « professeur dans une grande université du Middle West. Sa spécialité est une des sciences de l’homme, mais je ne le caractériserai pas avec plus de précision ». (p. 09)
John Doe lui explique qu’il a été contacté téléphoniquement de Washington, l’été 1963, par une certaine Mrs. Potts qui lui indiqua qu’il devrait contacter une tierce personne au Département d’Etat ce qu’il fit.
Cette personne annonça alors à John Doe qu’il avait été choisi pour faire partie d’une commission de la plus haute importance « dont les travaux étaient de déterminer, avec précision et réalisme, la nature des problèmes que devraient affronter les Etats-Unis dans le cas où les conditions nécessaires à l’établissement d’une paix permanente seraient réunies, et d’établir un programme en vue de faire face à cette éventualité ». (p. 10)
A cet effet il devra se rendre à Iron Mountain, localité du nord de l’Etat de New York, où il retrouvera les autres membres de la commission sélectionnés comme lui pour participer à ce « groupe d’étude spéciale ».
Iron Moutain est connu pour l’existence d’un gigantesque abri antiatomique qui sert à stocker des archives des plus importantes sociétés qui y tiennent parfois des réunions très confidentielles, notamment les sociétés pétrolières comme la Shell et la Standart Oil.
John Doe va y retrouver quatorze personnalités du monde universitaire, politique et économique (voir en annexe) avec lesquelles, durant trois ans, il va participer à l’élaboration de ce fameux « rapport du groupe d’étude spéciale ».
Effaré des conclusions de ce rapport, John Doe avait cru nécessaire de le faire connaître au grand public par l’intermédiaire d’un ami sur lequel il savait pouvoir compter, même si la commission interministérielle, qui était à l’origine de ce rapport, avait tenu à le conserver secret : Leonard C. Lewin allait s’en occuper.
La ligne générale du rapport est pour le moins inquiétante. Les questions initiales n’ayant pu trouver de réponses à travers les multiples analyses et synthèses qui avaient été effectuées, les membres du groupe d’étude spéciale étaient parvenus à la conclusion suivante :
"La paix durable, bien que n’étant pas théoriquement impossible, est probablement inaccessible ; même dans le cas où il serait possible de l’établir, il ne serait certainement pas dans l’intérêt le mieux compris d’une société stable de parvenir à la faire régner.
.../...
La guerre remplit certaines fonctions essentielles à la stabilité de notre société ; jusqu’au moment où d’autres procédés susceptibles de remplir les mêmes fonctions n’auront pas été découverts, le système qui repose sur la guerre devra être maintenu - et amélioré quant à son efficacité.". (p. 14)
On comprend qu’une telle analyse ait pu poser des problèmes moraux à « notre ami » John Doe et qu’il ait tenu, ayant participé à la rédaction dudit rapport, à soulager sa conscience en donnant les moyens de faire connaître ces travaux au grand public.
En fait l’initiative de ce « groupe d’étude spéciale » remonte à l’hiver 1961et sera mise en place par l’administration Kennedy sous l’égide de MacNamara et des deux conseillers Busk et Rusk.
Le Département d’Etat mettra deux ans à sélectionner les quinze protagonistes de ce groupe.
C’est l’époque de la crise des missiles de Cuba.
L’idée primitive était d’étudier les conséquences à long terme de la planification d’une paix perpétuelle. Le choix de ses membres prit plus de deux ans et les convocations furent adressées l’été 1963. Vu les liens qui unissaient Galbraith et Kennedy, on comprend que le premier ait été pressenti pour faire parti de ce groupe !
Les membres eurent pour seule instruction de poursuivre leurs travaux selon trois critères :
a) une objectivité de style militaire,
b) le refus de toute idée ou idéologie préconçue,
c) la prise en considration dans tous les domaines, des théories ou des faits en rapport avec le problème. (p. 57)
Les réunions ne se tinrent pas toujours au « bunker » de Iron Hill, mais souvent dans des hôtels un peu partout dans l’état de New York.
Paradoxalement, Kennedy ayant été assassiné le 22 octobre 1963, époque du tout début des travaux du groupe, c’est l’administration Johnson qui suivit ces travaux durant le début de la guerre du Vietnam.
II - Démarche de recherche des « fonctions de la guerre ».
Joseph de Maistre dans « Les soirées de Saint Pétersbourg » faisait déjà dire à l’un de ses personnages dans la conversation consacrée à la guerre au chaptre VII :
« La guerre est un mal nécessaire. »
Plus proches de nous, divers analystes réfléchissant sur la nature de la violence sociale et son expression opposent :
- La guerre, expression de la violence organisée et maîtrisée par une société stable,
et
- Les désordres de rue qualifiés aujourd’hui pudiquement « d’incivilités », fruits de l’expression de la violence individuelle ou de petits groupes d’individus plus ou moins organisés en marge de la société dont ils se trouvent marginalisés.
Ces désordres, s’ils dégénèrent en troubles graves, traduisent l’incapacité de leur société d’origine à contrôler leurs excès et contribuent à son instabilité (insécurité, pillages, émeutes, coups d’état, etc...)
Force nous est de constater que dans toutes les civilisations connues à ce jour, l’idée de paix ne se définit jamais autrement que par rapport à la guerre. Les définitions des dictionnaires français eux-mêmes en disent long sur la conception que s’en est faite notre civilisation.
On lit classiquement en effet deux définitions de la paix :
Paix : « Intervalle de temps séparant deux guerres »,
Paix : « Etat de non-belligérence »,
On est pas plus explicite !
On peut aussi se rappeler la maxime de Clémenceau :
« La paix n’est que la continuation de la guerre par d’autres moyens. »
Nul doute que les membres du « groupe d’étude spéciale » n’aient eu présent à l’esprit ces concepts lorsqu’ils cherchent dans un premier temps à définir et à classer les diverses fonctions de la guerre dans notre civilisation.
Leur travail s’axe d’emblée sur deux questions :
« A quoi faut-il s’attendre dans le cas où la paix surviendrait ?
A quoi devons-nous nous préparer pour faire face à une telle éventualité ? » (p.53)
Le groupe part en effet de cette constatation :
Il n’y a certainement aucune exagération à dire qu’un état de paix générale dans le monde conduira à des changements dans les structures sociales de toutes les nations du monde, changements qui seraient d’une ampleur sans équivalent dans l’histoire, et révolutionnaires.
Les conséquences économiques d’un désarmement général, pour ne parler que de la conséquence la plus évidente de la paix, obligeraient à reconsidérer toutes les modalités de la production et de la distribution dans le monde, dans une mesure qui ferait paraître insignifiants les changements survenus au cours des cinquante dernières années.
Des changements gros de conséquences se produiraient également dans les domaines politique, sociologique, culturel et écologique. (p.52)
Pour avoir un maximum d’indépendance d’esprit, le groupe a décidé de s’affranchir dans ses recherches de tout jugement de valeur morale ou religieuse, de bannir toute idée de « bien », de « bon » ou de « mal » et de s’attacher aux seuls concepts globaux nominatifs liés à la société.
« Nous avons essayé d’appliquer à notre manière de penser les critères de la physique, dont les caractéristiques ne sont pas, comme on le croit, d’être exclusivement quantitatifs mais comme le dit Whitehead :
« d’ignorer tout jugement de valeur ; et, par exemple, tout jugement esthétique ou moral. »
.../...
[ Le choix que nous avons retenu ] Dans le cas qui nous concerne, cela a été simplement la survie de la société humaine en général, et de la société américaine en particulier, et, ceci étant le corollaire de la survie, la stabilité de la société. » (p. 61)
Sur les rapports entre la guerre et la société, le groupe de recherche spéciale affirme :
« L’erreur fondamentale consiste à affirmer de façon inexacte que la guerre, en temps qu’institution est subordonnée au système social qu’elle est censée défendre » (p. 84)
Et de conclure son analyse sur la guerre de cette façon :
« La capacité d’une nation de faire la guerre constitue l’exercice de son plus grand pouvoir social ; la guerre, faite ou prévue, est une question de vie ou de mort, dans les proportions les plus importantes, pour le contrôle de la société.
Il ne faut donc pas s’étonner si les institutions militaires, dans chaque société, réclament de passer les premières dans tous les domaines. » (p.88)
III - Les fonctions de la guerre
A partir de ces considérations le groupe définit cinq fonctions principales liées à la guerre, en dehors bien entendu d’un quelconque rôle militaire :
a) Une fonction économique,
A propos de la production et de l’économie de guerre le groupe constate :
« ...dans le cas du « gaspillage » militaire, il est évident que l’utilité sociale est manifeste.
Cela provient du fait que le « gaspillage » de la production de guerre s’accomplit complètement en dehors des cadres de l’économie de l’offre et de la demande. En tant que tel, ce « gaspillage » constitue le seul secteur important de l’économie globale qui soit sujet à un contrôle complet et discrétionnaire de la part de l’autorité centrale. » (p. 93)
Et le groupe d’ajouter que si la guerre est le moyen d’écouler les stocks, ce qui est un raisonnement trop « simpliste » (sic), l’économie de guerre d’une manière générale contribue à la stabilisation des progrès des économies...« ...du fait que ce secteur n’est pas sensible aux contractions qui peuvent se produire dans le secteur privé, et qu’il a fourni une sorte de pare-chocs ou de balancier de l’économie ». (p.95)
Et de constater que durant la seconde guerre mondiale le niveau de vie américain avait augmenté !
« Le fait que la guerre soit un « gaspillage » est précisément ce qui la rend susceptible de remplir ses propres fonctions. Et plus vite l’économie accomplit des progrès, plus lourd doit être ce volant de secours. » (p.94)
Ce qui avait été souligné, en 1957, par un ancien secrétaire à la Défense, Frank Pace, par cette formule :
« S’il existe, comme je le suppose, une relation directe entre le pouvoir stimulant que comportent de grandes dépenses d’armement et une augmentation substantielle du taux d’accroissement du produit national brut, cela provient simplement du fait que les dépenses militaires, per se, peuvent être favorisées exclusivement pour des motifs économiques en tant que stimulant du métabolisme national. »
b) Une fonction politique,
La fonction essentielle de la guerre sur le plan politique concerne la stabilité sociale et la reconnaissance d’un état en temps que nation de par la puissance qu’il est susceptible d’imposer aux autres s’il en a les moyens techniques.
« La guerre, en temps que système social, a non seulement constitué un élément essentiel de l’existence des nations en temps qu’entités politiques indépendantes, mais elle a également été indispensable à la stabilité intérieure de leurs structures politiques. Sans elle, aucun gouvernement n’a jamais été capable de faire reconnaître sa « légitimité », ou son droit à diriger la société. La possibilité d’une guerre crée le sentiment de contrainte extérieure sans lequel aucun gouvernement ne peut conserver longtemps le pouvoir ». (p.100)
C’est donc par la menace que l’on maintient la cohésion politique d’une société : tout le travail du « groupe d’étude spéciale » sera, nous allons le voir, de définir et d’exploiter la meilleure menace possible. Pour lui, la guerre est garante de la légitimité politique de l’état !
c) Une fonction sociologique,
La fonction essentielle sociologique observée est celle de l’utilisation des éléments asociaux ou de conserver un rôle nécessaire aux éléments antisociaux dans la société.
« Les mouvements sociaux, facteurs de désintégration et d’instabilité, décrits en gros comme « fascistes », ont traditionnellement pris naissance dans des sociétés à qui manquaient des soupapes de sûreté, militaires ou paramilitaires, susceptibles de satisfaire les besoins de ses éléments. » (p.104)
« Les euphémismes courants - « délinquence juvénile » et « aliénation » - ont connu des équivalents à toutes les époques. Autrefois de tels problèmes étaient réglés par les militaires sans complications judiciaires, par le moyen des bandes armées et de l’asservissement pur et simple.
Mais il n’est pas difficile d’imaginer, par exemple , le degré de désintégration sociale jusqu’où auraient pu aller les Etats-Unis au cours des deux dernières décennies, si le problème des rebelles sociaux, nés de la Deuxième Guerre Mondiale, n’avait pas été prévu et réglé de manière efficace. Les plus jeunes de ces rebelles, et les plus dangereux, ont été pris en main par le système de service militaire sélectif (Selective Service System). » (p.104)
La seconde fonction observée est celle de l’utilisation de personnes inaptes à tout type d’emploi dans l’administration, le commerce, l’industrie ou l’agriculture, ce que l’on a pu appeler autrefois « la chair à canons » et plus récemment de façon moins péjorative « les chiens de guerre », pour lesquelles l’armée et les activités guerrières étaient les seules possibles.
En matière de cohésion sociale, le rapport insiste sur l’analyse des sociétés anciennes pour souligner le rôle des meurtres rituels et des sacrifices humains, par exemple dans les sociétés précolombiennes.
« Dans ces sociétés, le sacrifice humain avait pour but de maintenir le vestige d’un « gage » de l’aptitude que conservait la société à faire la guerre et de sa volonté de la faire - autrement dit de tuer et d’être tué - dans le cas où quelque circonstance mystérieuse - c’est à dire imprévue - rendrait cette éventualité possible.
.... / ...
C’était avant tout, sinon exclusivement, une façon symbolique de rappeler que la guerre avait été autrefois la force centrale organisatrice de la société, et que les conditions de sa réapparition pouvait revenir. » (p.112)
Sans préjuger de la remise en place d’une forme « moins barbare » lors de la transition vers des régimes de paix, le groupe retient que :
« L’existence d’une menace extérieure à laquelle il est ajouté foi est, par conséquent, essentielle à la cohésion sociale aussi bien qu’à l’acceptation d’une autorité politique. » (p.113)
d) Une fonction écologique
La fonction essentielle observée sur le plan écologique est celle de régulation des populations.
Mais le groupe constate que la guerre a un effet sélectif (on pourraît presque dire une pression de sélection au sens darwinien) négatif.
En effet, dans la plupart des sociétés, ce sont les éléments les plus doués et les plus forts qui historiquement embrassaient la carrière militaire et se trouvaient de ce fait les plus exposés.
« Dans les sociétés humaines, ceux qui se battent et qui meurent dans des guerres nécessaires à la survie de l’espèce sont en général les plus forts de ses membres sur le plan biologique. Il s’agit là donc d’une sélection naturelle à l’envers » (p.115)
Le rapport évoque les autres moyens classiquement utilisés dans les sociétés anciennes pour réguler les populations
- l’infanticide (Chine, Amérique précolombienne)
- la vie monastique (Tibet, Europe chrétienne)
- l’émigration forcée
- l’application étendue de la peine de mort (Chine Impériale)
On peut également songer à la pratique de la capture d’esclaves comme en Afrique Noire ou dans les Balkans (Janissaires, femmes circasiennes, etc...)
Le rapport souligne enfin l’intérêt des nouvelles armes de destruction massive qui n’éliminent plus préférentiellement les militaires mais massiverment les populations civiles dans leur globalité.
« Le second facteur, encore actuel, est l’efficacité des méthodes modernes de destruction de masse. Même s’il n’était pas nécessaire de recourir à leur usage pour lutter contre une crise de surpopulation mondiale, elles offrent peut-être paradoxalement, la première possibilité, dans l’histoire de l’humanité, de mettre fin aux effets régressifs de la guerre sur la sélection naturelle. Les armes nucléaires ne choisissent pas. Leur usage mettrait fin à la destruction disproportionnée des membres les plus forts de l’espèce... » (p. 117 / 118)
Enfin le rapport souligne que la régression des maladies, l’accroissement de la longévité et la très forte régression des maladies infantiles autrefois fatales conduisent à laisser se développer des mutations indésirables pour l’espèce.
« Il semble clair qu’une nouvelle fonction quasi-eugénique de la guerre est en train de se développer, dont il faudra tenir compte dans tout plan de transition vers la paix. » (p.119)
e) Une fonction scientifique et culturelle,
Le rapport constate que la guere et les activités militaires constituent le moteur essentiel de la recherche scientifique et que celle-ci a largement influencé le développement de l’art surtout en matière de peinture, sculpture, littérature et musique.
« La guerre est la principale force qui soit à l’origine du développement de la science, à tous les niveaux, depuis la conception abstraite jusqu’à l’application technique. La société moderne accorde une grande valeur à la science « pure », mais il est historiquement indiscutable que toutes les découvertes d’importance majeure qui ont été faites dans les sciences naturelles ont été inspirées par les nécessités, réelles ou imaginaires, de leur époque. Les conséquences de ces découvertes se sont étendues beaucoup plus loin, mais la guerre a toujours fourni le stimulant qui a été à leur origine. » (p.122)
On ne peut que songer en lisant ces lignes au nombre colossal de publications sur l’acétylcholinestérase... premier enzyme « travaillé » par la biologie moléculaire des laboratoires militaires, car il intervient dans les mécanismes physiologiques de paralysie respiratoire liés aux gaz de combat, notamment les gaz asphixiants !
D’autres fonctions mineures de la guerre sont également évoquées :
- Un « facteur de libération sociale », facteur psychologique de dispersion des tensions
- Un facteur de stabilisation des conflits entre générations, permettant « ... aux générations les plus âgées et par conséquent physiquement diminuées, aptes à maintenir leur contrôle sur les générations les plus jeunes, en les détruisant au besoin. » (p. 125)
- Un facteur de contrôle du chômage, en permettant bien évidemment de recréer des emplois par l’économie de guerre et en éliminant certains de ceux qui se seraient engagés, ou plutôt de ceux qui auraient été enrôlés...
IV - Les substituts aux fonctions de la guerre
Le rapport en évalue toute une série se rapportant aux cinq principales fonctions précédemment diagnostiquées.
a) Substituts aux fonctions économiques
Le groupe d’étude spéciale chiffre à 10% du PNB ( p.131) la quantité de richesses à détruire chaque année pour équilibrer la stabilité de l’expansion économique liée au « gaspillage » de la guerre.
Il imagine alors un programme de recherche de bien-être social lié à la réalisation onéreuse de nombreux investissements et aménagements (hôpitaux, cliniques, écoles, bibliothèques, logements, transports en commun, amélioration de l’environnement et dépollution de l’eau, enfin lutte généralisée contre la pauvreté).
Mais force est de constater qu’un tel programme connaîtra un terme au bout duquel seul seront nécessaires des crédits de fonctionnement, annuels, modestes en comparaison et cela dans le cadre même de l’économie générale. (p.135)
Il envisage ensuite la recherche spatiale qui offre l’avantage d’être indéfinie dans l’espace et dans le temps, d’être infiniment dispendieuse.
Par ailleurs, cette recherche est en soit indissociable de la recherche à des fins militaires :
« A l’exception d’une fraction restreinte, tout le budget de recherches spatiales, si on l’estime en vertu de critères appliqués à des objectifs scientifiques comparables, doit être imputé de facto à l’économie militaire. Les recherches spatiales futures, prévues en temps que substitut à la guerre réduiraient les justifications « scientifiques » de leur budget à un pourcentage absolument minuscule. » (p. 137)
D’où l’intérêt de la recherche spatiale en temps que substitut économique au gaspillage de la guerre !
Dernier point, envisager un programme de désarmement universel qui, même s’il ne représente pas de dépenses considérables, devra être mis en place lors de la phase de transition nécessaire au passage à la paix.
b) Substituts au rôle politique
« Le système fondé sur la guerre rend possible la stabilité des gouvernements. Il y parvient essentiellement en fournissant à la société la nécessité permanente d’accepter une autorité politique. » (p. 140)
Pour se faire on peut envisager l’accroissement du poids et des missions des institutions internationales, créer un tribunal mondial, etc...
En l’absence de conflit il faut trouver une menace suffisamment importante pour amener les sociétés à accepter leur sujétion à leur gouvernement.
On peut envisager, mais le groupe d’étude spéciale reste sceptique, de lancer l’idée d’une menace interplanétaire.
« On a affirmé avec chaleur qu’une telle menace donnerait « le dernier et le meilleur espoir de paix » en unissant l’humanité toute entière contre le danger de sa destruction par des « créatures » venues d’autres planètes ou de l’espace. » (p.143)
Mais on peut également créer artificiellement des menaces terrestres « naturelles » :
« ... pour être efficace, un substitut politique à la guerre devrait nécessiter des « ennemis de remplacement » dont certains risqueraient de paraître un tant soit peu « tirés par les cheveux » dans le contexte de l’actuel système fondé sur la guerre.
Il pourrait consister en ceci, par exemple, que la pollution totale du milieu pourrait remplacer la possibilité de destruction en masse par des engins nucléaires, en tant que principale menace apparente exercée contre la survie de l’espèce.
L’empoisonnement de l’air ainsi que des ressources principales de nourriture et d’eau est déjà en bonne voie et, à première vue, pourrait apparaître comme prometteur, vu sous cet angle ; cet empoisonnement constitue une menace contre laquelle on ne peut se défendre qu’en utilisant à fond l’organisation sociale et le pouvoir politique.
Mais selon ce que l’on sait aujourd’hui, il faudra encore attendre la vie d’une génération ou d’une génération et demie avant que la pollution du milieu ambiant, si grave qu’elle soit déjà, devienne suffisamment menaçante, à l’échelle mondiale, pour pouvoir offrir une base possible à une solution de ce genre. » (p.143)
[ Nous rappelons que ce texte a été écrit il y a quarante ans !!!]
D’une façon générale on est contraint, aux yeux des rédacteurs, par la logique de ce système :
« Si invraisemblables que puissent paraître les ennemis de remplacement dont nous venons de parler, il nous faut insister sur le fait qu’il faudra bien en trouver un, d’une ampleur et d’une crédibilité suffisantes, si l’on veut que la transition vers la paix aboutisse un jour sans desintégration sociale. Il est plus que probable, selon nous, qu’une telle menace devra être imaginée plutôt que créée, à partir de situations inconnues. » (p. 145)
c) réflexion sociologique
Comme il l’avait été souligné, il importe de pouvoir remédier à la capacité de nuisance sociale des délinquants, révoltés, asociaux, récidivistes, etc...
Dans cette hypothèse le groupe spécial ne prévoit aucune solution originale autre qu’une certaine « forme d’embrigadement » ce que l’on a pu observer à diverses époques des ateliers nationaux aux chantiers de jeunesse.
Dans la ligne de MacNamara qui venait d’exposer ce problème avant de lancer le groupe d’étude spéciale, nous le rappelons, les rédacteurs du rapport imagine une extension du Peace Corps, ce « Corps de la Paix » susceptible d’encadrer les éléments les plus durs et les moins fiables de la société vers des activités de type humanitaire « en faveur du progrès » !
Par ailleurs, on songe sérieusement à réintroduire l’esclavage sous une forme insidieuse, telle qu’elle a pu être imaginée dans certains romans d’anticipation, dont bien entendu le fameux « meilleur des mondes » d’Aldous Huxley.
« Il est parfaitement possible que la création d’une forme subtile d’esclavage soit une condition préalable absolue à la direction d’une société appartenant à un monde sans guerres. En pratique, la transformation des codes de discipline militaire en une forme d’esclavage, appelée par euphémisme d’un autre nom, ne réclamerait, de façon surprenante, qu’une révision de faible importance.. » (p. 150)
Par ailleurs l’ennemi de remplacement doit apparaître suffisamment menaçant pour justifier d’ exiger la nécessité « de payer le prix du sang » dans de très larges domaines des affaires humaines. (p. 151)
« Les modèles fictifs doivent présenter une force de conviction extraordinaire à laquelle doit s’ajouter une possibilité notable de sacrifices de vies humaines ; la construction d’une structure mythologique ou religieuse « à la page », à cette fin, présenterait à notre époque des difficultés, mais mérite d’être prise en considération. » (p. 151)
« Enfin dans le but de canaliser les déviances de certains asociaux, les rédacteurs n’hésitent pas à envisager la mise à l’honneur de »jeux sanglants« en vue de garder un contrôle effectif sur les pulsions agressives des individus ». (p. 151)
On ne peut oublier de nos jours les multiples scénarii des jeux de rôle, des jeux informatiques, des films qui correspondent à cette idée.
On se rappellera au moins « Les chasses du comte Zarov » qui est aujourd’hui un morceau d’anthologie.
Les auteurs imaginent même faire d’une pierre deux coups :
« ...il serait possible de faire des individus asociaux, dont il faut garder en main le contrôle au moyen d’une institution quelconque, « l’ennemi de remplacement » nécessaire à la cohésion de la société. L’impossibilité accrue, inévitable et irréversible pour certains, d’être employés, et l’extension parallèle d’une aliénation généralisée par rapport aux valeurs normalement admises pourrait obliger à envisager de telles mesures, et pourrait faire qu’elles deviennent nécessaires, même en tant que complément au système fondé sur la guerre. » (p.152/ 153)
Le tout est évidemment de savoir ce que l’on appelle les « valeurs normalement admises » dans un monde qui ne prend en compte que des critères de survie des plus forts indépendamment de toute valeur éthique ou morale !
d) rôle écologique des substituts
Il s’agit de lutter d’abord contre l’effet anti-eugénique de la guerre :
"La guerre n’a jamais été un facteur de progrès génétique. Mais en tant que système de contrôle brut de la population, utilisé en vue de préserver l’existence même de l’espèce, rien ne peut lui être reproché...
Il est évident que l’obligation de limiter la procréation aux produits de l’insémination artificielle fournirait un contrôle des niveaux de population parfaitement adapté à son rôle de substitut de la guerre. Un tel système de reproduction aurait, bien entendu, l’avantage supplémentaire de pouvoir être directement l’objet d’une administration eugénique. Ses développements futurs, tels qu’on peut les prévoir - la conception et la croissance embryonnaire se produisant en totalité en laboratoire - permettraient d’étendre le contrôle jusqu’à ses conclusions logiques.
La première étape - contrôle total de la conception grâce à une variante des « pilules » susceptible d’être répandue partout, par l’eau ou par l’intermédiaire de certains aliments essentiels, compensée par un « antidote » également contrôlé - est en train de se réaliser.
Il ne semble pas qu’il soit nécessaire, dans un avenir prévisible, d’en revenir à aucune des pratiques démodées dont il a été question au chapitre précédent (telles que l’infanticide, etc...) comme cela aurait été le cas si la possibilité de passer à un état de paix était survenu il y a deux générations." (p. 154 / 155) Sic !
Or conclut le groupe, une telle politique eugéniste ne peut être mise en place tant que le système fondé sur la guerre est encore pratiqué.
Car :
« Un excès de population, c’est du matériel de guerre.
Tant qu’une société quelconque devra tenir compte d’une possibilité de guerre, si éloignée soit-elle, elle doit maintenir le maximum supportable de population, même si, en agissant ainsi, elle aggrave de façon sérieuse sa situation économique. » (p. 156)
e) Culture et sciences
La dynamique créée par la guerre en matière de recherche scientifique et culturelle ira s’amenuisant durant encore deux générations en bénéficiant de l’effet actuel d’entraînement.
Cependant, les recherches nécessaires à la mise en place des programmes d’eugénisme et les technologies à améliorer pour réaliser le programme de bien-être social devraient nécessiter la participation de très nombreux centres de recherche.
Hors de ces branches, aucun substitut aux effets de la guerre sur la recherche scientifique ne semblent avoir été trouvé.
« ... par définition, nous sommes incapables de concevoir les questions scientifiques qui pourraient se poser une fois que celles que nous sommes capables de comprendre aujourd’hui auront trouvé leur réponse. » (p. 162)
V - Conclusions du rapport et implications
Partant du principe que la guerre est « la base même de l’organisation sur laquelle toutes les sociétés modernes sont construites. » (p.165) les auteurs du rapport concluent à la nécessité d’avoir recours aux substituts précédemment envisagés afin « de se préparer très soigneusement à l’éventualité de la paix, non que nous pensions que la fin des guerres soit nécessairement souhaitable, si même elle est possible, mais parce qu’elle pourrait nous prendre par surprise, sous une forme à laquelle nous pourrions ne pas être préparés. » (p.188)
En particulier, pour les cinq fonctions fondamentales de la guerre, le rapport recommande une série de mesures dont nous voyons chaque jour un peu plus la réalisation prendre forme depuis quarante ans dans les orientations techniques de la recherche scientifique, l’amélioration des techniques et les transformations de notre vie quotidienne.
a) En matière économique
Nécessité de mettre en place un système de consommation de richesses « à des fins totalement non productives » (p.170)
- Programme de bien-être social pour l’amélioration maximale des conditions de vie
Ce sera la mise en place de la société de consommation de biens non plus durables mais jetables et éternellement renouvelables, ainsi que la quête indéfinie des revendications matérialistes dans nos sociétés occidentales « modernes ».
- Programme spatial sans fin « dirigé vers des cibles impossibles à atteindre » (p.172)
C’est bien ce qui a été mis en place par la Nasa.
- Système d’inspection de désarmement « ultra subtil, ritualisé »
Le show médiatique hors du commun auquel nous venons d’assister avec l’affaire d’Iraq en est la parfaite illustration... et se passe de commentaires !
b) En matière politique
- Création d’une force de police internationale omniprésente.
C’est ce qui est réalisé à travers le renforcement des structures des Nations Unies, la création du Tribunal Pénal International, au pouvoir discrétionnaire, puisque les ressortissants israéliens et Américains sont exclus de sa juridiction.
En matière de surveillance on soulignera la mise en place du réseau « échelon » et l’ensemble des systèmes d’écoutes satellitaires mis en place depuis vingt ans, par les Etats Unis.
Il est symptomatique de constater que deux pays y jouent un rôle déterminant dans la mise en place des structures au sol nécessaires : le Royaume Uni et l’Australie.
Ce seront, comme par hasard, les seuls pays aux côtés des USA lors de l’invasion de l’Iraq.
- Accréditer l’existence d’une menace extra-terrestre
Depuis la fin de la guerre toute suggestion d’une vie extra-terrestre a été systématiquement rejetée par les « savants ». L’invention du spectro-photomètre prouvait pourtant, par analyse de la lumière reçue des étoiles, l’universalité de la structure atomique et du tableau périodique des éléments de Mendeleieff.
Ces faits à eux seuls prouvaient que l’existence de la vie sans être certaine était probable, ailleurs, dans l’espace et dans le temps.
Depuis une vingtaine d’années, la tendance s’est inversée sur le plan scientifique et surtout sur le plan médiatique. On assiste en effet à un foisonnement d’émissions télévisées sur les OVNI, à une multiplication de séries sur les extra-terrestres, etc...
Nous citerons parmi les plus connues actuellement : « Les envahisseurs », « X-files », « Stargate ».
On peut y remarquer que de plus en plus « les créatures de l’au-delà » apparaissent dangereuses et impitoyables pour l’espèce humaine.
Même chose au cinéma où le gentil E.T. comme les sympathiques « aliens » de Spielberg dans « Rencontre du 3° type » sont mués en envahisseurs destructeurs impitoyables dans « Mars Attack » ou « Independance Day ».
Tout est fait aujourd’hui pour accréditer dans l’esprit du grand public que l’extraterrestre existe nécessairement et sera forcément destructeur s’il parvenait sur terre.
- Menace sur les sociétés par pollution massive du milieu ambiant
Les exemples sont légion...
On citera au hasard :
. Les positions anti-écologiques du Président George W. Bush (voir en annexe)
- L’action pour le moins équivoque de grandes associations comme Green Peace dont les liens avec le lobby pétrolier ne sont plus à démontrer et qui œuvre contre le nucléaire pour le maintien de l’emploi superfétatoire d’énergies fossiles polluantes. (effet de serre, pollution aérienne, etc...)
- L’offensive récente anti-écologique de la nouvelle doctrine du « développement durable » qui prône qu’il n’y a pas « d’état de nature naturel » puisque la Nature est en perpétuelle évolution et que son état à un moment donné est fonction des activités humaines que la Nature ne saurait entraver.
- La pollution massive du sol et des nappes phréatiques par des pratiques agricoles sciemment orientées vers l’emploi de plus en plus massif de substances dangereuses et pratiquement non biodégradables (engrais, pesticides, herbicides).
- L’emploi de substances à risque dans l’industrie (mercure, amiante, etc...dont les effets cancérigènes sont connus)
- L’existence d’accidents répétés comme la pollution marine par tankers « poubelles » toujours pas interdits
- La mise au point d’un ensemble « d’instruments biologiques destructeurs » dont nous reparlerons au paragraphe suivant.
- La création d’ennemis fictifs « même tirés par les cheveux » (sic)
A l’heure de l’invasion de l’Iraq sans aucun motif autre que d’avoir été désigné comme « l’ennemi des Etats-Unis », et pourquoi pas du genre humain, tout commentaire est superflu !
On pourra aussi, et c’est lié, évoquer la curieuse affaire des tours du 11 septembre et la désignation de « l’islamisme » comme cause de tous les maux...
c) En matière sociologique
- Encadrement de la population et des entreprises
Si le rapport propose « pour faire plaisir » à monsieur McNamara, qui est à l’origine de l’étude,
une extension des fonctions du « Peace Corps » - Le Corps de la Paix - force est de constater qu’avec les progrès de l’informatique et la généralisation des connections multimedias, les entreprises comme les individus sont pris dans un faisceau d’éléments de surveillance de plus en plus performants.
- Création d’une forme moderne de l’esclavage
Sans parler d’une exploitation non institutionnalisée des immigrés dans certains contextes, on songera aux effets de la délocalisation et aux conditions de travail dans le Tiers Monde.
On songera aussi à la paupérisation croissante de ces régions, liées à la volonté des institutions internationales comme la Banque Mondiale ou le F.M.I. qui obligent par exemple au démantèlement des caisses de stabilisation qui assuraient un revenu décent aux producteurs de produits agricoles de rente comme le café ou le cacao, qui ont pesé de tout leur poids pour la dévaluation de 100% du franc C.F.A., etc...
O se rappellera aussi qu’il existe un bureau des délocalisations à Bruxelles pour la C.E.E.
- Pollution ambiante intensifiée
Voir au paragraphe « politique », les deux sujets politique et sociologie étant effectivement intimement liés.
- Nouvelles religions et mythologies
On peut songer à l’émergence soudaine et politiquement favorisée de l’Islam en pays traditionnellement chrétiens.
On peut se rappeler le rôle des Etats-Unis dans la guerre du Kosovo, qui ne visait qu’à l’instauration d’une république musulmane stable dans une zone balkanisée à la suite de la chute du mur de Berlin.
On pensera aux nouvelles mythologies nées aux Etats-Unis comme le mouvement « New Age »
Sur le plan purement religieux on évoquera le foisonnement des sectes aux U.S.A. qui prolifèrent sous le regard souvent bienveillant des membres de la Haute Administration...dont certains des acteurs les plus influents sont eux-mêmes liés à certaines sectes !
On peut aussi évoquer les mouvements charismatiques ou oecuménistes.
Nous mentionnerons enfin la multinationale « Universal », nouvelle « église » née au Brésil où elle compte plus de six millions d’adeptes et qui prend pied aujourd’hui en Europe par le Portugal. Sa doctrine fumeuse s’apparente à un synchrétisme chrétien amalgamé avec les mythes de la musique rock.
Des séries télévisées d’origine américaine sont consacrées aux sorciers, à Satan, aux vampires, etc...
Les sites web sur les mêmes sujets se multiplient sans soulever la moindre réprobation politique...
On peut aussi penser aux mythologies païennes remises à l’honneur depuis quelques années comme le druidisme et les cultes solaires favorisés par certaines sectes comme le Temple Solaire ou certains films comme « le seigneur des anneaux » qui popularisent des mythologies oubliées du grand public.
- Jeux « sanglants » d’utilité sociale
Sans que nous en soyons encore à la réalisation pratique de « Roller Ball », nous devons admettre que l’exaltation de la violence est omniprésente dans le monde médiatique.
C’est une banalité que de dire que la violence est partout à la télévision.
Depuis « Orange mécanique » les films sont légion.
Les jeux vidéo sont tous axés sur la destruction d’ennemis.
Des films comme « Les chasses du comte Zarov » mettent en scène des chasses à l’homme.
Des jeux télévisés de plus en plus nombreux sont conçus autour de l’idée d’élimination de concurrents à travers des épreuves physiques.
Le concept de « jeu de rôle » a fait une percée.
Il s’agit de poursuivre la mise en scène de scénarii souvent sanglants entre des partenaires fictifs...
La vulgarisation probable de la technique des hologrammes dans les prochaines années donnera à cette discipline un nouvel essor et un plus grand « réalisme ».
La déification des sportifs atteint son paroxysme et la violence sur les stades de football est courante.
Les mentalités sont donc conduites à admettre une banalisation de la violence et à rechercher des « sensations » de plus en plus « fortes » qui pourraient bien effectivement déboucher sur l’instauration de spectacles effectivement sanglants, auprès desquels certains combats de boxe Taï sembleraient dignes des patronages.
Certaines enquêtes sérieuses dans le monde pornographique laissent même entendre que des scènes de viols avec meurtres, surtout en Amérique latine, n’ont pas été simulées...
d) Ecologie
Les recommandations sont orientées vers deux directions : la limitation de la population et l’eugénisme, d’une part, la pollution du milieu ambiant utilisée comme menace de pression sur la société pour en maintenir la cohésion, de l’autre.
Nous avons déjà évoqué aux paragraphes « sociologie » et « politique » un ensemble d’effets polluants d’origine physico-chimiques.
Nous n’évoquerons donc ici que les éléments d’origine biologique qui viennent en complément des précédents et /ou œuvrent dans la même voie.
Tout un ensemble de méthodes et de recherches concourent à cet effet.
Ils combinent à la fois des possibilités étendues de limitation de la population et de pollution du milieu biologique.
Nous citerons ici, dans l’état actuel de nos connaissances, les réalisations mises en place à ce jour :
- Les campagnes de vaccination
Mises en place à l’initiative d’organismes internationaux comme l’OMS, ces campagnes préconisées, voire forcées dans certains pays du Tiers Monde par suite d’accords avec la Banque Mondiale ou le FMI, sont faites beaucoup plus dans un but abortif ou contraceptif que dans un but prophylactique.
Il est d’ailleurs symptomatique de voir que la vaccination contre la variole, maladie nullement éradiquée - comme si on pouvait éradiquer un virus de la planète !) - a été arrêtée.
Les campagnes de vaccination actuelle visent essentiellement les femmes.
Le but à travers le vaccin est l’incorporation de substances abortives, contraceptives ou stérilisantes.
Ces compléments aux toxines vaccinales sont de deux ordres : des substances allogènes contraceptives à forte concentration ou des hormones capables de déclencher des réactions anti-foetales par auto-immunité.
Le détail de ces techniques ferait à lui seul l’objet d’une conférence et ne saurait être détaillé ici.
D’autres substances, ainsi injectables, sont susceptibles de favoriser des cancers sous l’influence de facteurs déclenchant, c’est notamment ce que l’on observe avec le cancer du cerveau induit potentiellement par l’abus des téléphones portables.
Ceci n’est pas de la science fiction : l’analyse fine par des laboratoires fiables indépendants à montré l’existence de telles substances de façon indubitable dans les doses distribuées par certains laboratoires dans le Tiers Monde.
- L’accès à l’eau potable
L’eau potable, par les traitements qu’elle subit, son universalité et son caractère indispensable, est un vecteur de choix pour véhiculer des produits abortifs et contraceptifs.
Rappelons que la conférence de Durban, où personne ne fut d’accord sur rien, se termina par un document prônant l’accession immédiate à l’eau potable pour un milliard sept cent millions d’hommes. Ce n’est pas un hasard !
Les campagnes des ONG, du Peace Corps, etc...visent toutes à favoriser l’accès à l’eau potable par des puits forés par leurs soins ou par des adductions et des stations d’épuration édifiées à leur initiative.
Dans tous les cas, cet accès à l’eau est assorti du déversement dans les puits et les conduites de substances dont les effets contribuent de manière non sélective à limiter la population.
- L’épidémiologie
Les épidémies sont l’occasion de campagnes de vaccination qui ramènent aux cas précédemment évoqués.Certaines sont naturelles, mais d’autres sont provoquées.
De nombreux travaux actuels montrent que le S.I.D.A., certaines formes de choléra ou de pneumonie ne sont pas d’origine naturelle.
A l’heure où ces lignes sont écrites l’O.M.S. vient de lancer un grand battage médiatique, en plein milieu de l’invasion de l’Iraq à propos d’une forme de pneumopathie particulièrement virulente issue du sud-est asiatique... qui aurait fait quinze morts !
Il est clair que ce battage n’est qu’un prétexte à lancer de nouvelles campagnes de vaccination dont les effets seront de la nature décrite plus haut.
- Les épizooties
Nous ne citerons pour mémoire que le scandale de la fièvre aphteuse dont les causes aujourd’hui connues paraissent bien liées au produit de traitement de la parasitose du vairon - ce que curieusement nient les organismes vétérinaires, les organisations professionnelles agricoles et les laboratoires pharmacologiques concernés.
Un bon nombre de « maladies » animales sont causées par des produits de traitement qui sont maintenus à l’utilisation.
Ces produits contribuent à entretenir une menace écologique certaine sur le cheptel et par voix de conséquence sur la production alimentaire.
- Les O.G.M.
Les organismes génétiquement modifiés, soit disant à des fins thérapeutiques, ont surtout été créés pour assurer la maîtrise des productions au profit des semenciers (grâce aux gênes « Killer » ou « Terminator ») et des industriels de l’agrochimie (fabricants d’engrais et de pesticides)...car contrairement aux dires de certains, ces plantes sont beaucoup plus exigeantes et fragiles que les variétés « classiques ».
Ces O.G.M. qui sont en passe d’envahir le monde entier, sous couvert de l’aide humanitaire, vont conduire le Tiers Monde à se trouver à la merci d’un chantage à la famine de la part des fournisseurs de semences qui se trouvent être toutes des multinationales à capitaux américains.
(Nous soulignons que l’essentiel des travaux brevetés a porté jusqu’ici sur les céréales d’alimentation de fond du Tiers Monde : maïs, sorgho et riz.)
Par ailleurs, rappelons que nous ne disposons d’aucun recul pour juger durablement des effets sur l’organisme des protéines modifiées ou de leurs effets secondaires sur les organismes tant humains qu’animaux.
Enfin la multiplication des essais de plein champs va conduire à une généralisation de la dissémination de ces organismes par les effets de la pollinisation.
Il est clair que la fameuse limitation à 1% de semences contaminées suffira à assurer la conversion totale des espèces concernées d’ici dix ans en espèces artificielles, donc aux mains des multinationales.
- « La guerre Climatique »
Nous nous devons, pour être complet, de mentionner ici le projet « Harp » qui permet à partir de modifications du champ électromagnétique par des champs d’antennes, dont les plus importantes sont installées en Alaska, d’induire des modifications spectaculaires et durables du régime pluviométriques à des milliers de kilomètres.
Sans que les alternances de sècheresses et d’inondations soient encore bien ciblées, un certain nombre de perturbations climatiques, comme les spectaculaires inondations allemandes de l’été 2002, ne sont pas d’origine naturelle, ce que le chancelier Schroeder avait alors publiquement souligné.
Pour ne citer que cela !
Au total, il existe aujourd’hui tout un arsenal conduisant à faire peser sur les populations et sur le milieu la menace durable et intense, à la discrétion des Etats-Unis, souhaitée par le rapport !
e) Sciences et culture
Aucune recommandation n’est faite dans ces domaines, nous l’avons souligné.
Il est cependant clair que l’ensemble des travaux à mener pour parachever ce qui a été évoqué précédemment dans les domaines de la physique, de la chimie, de l’informatique et de la biologie constituent à eux seuls des moteurs puissants pour l’incitation à la recherche !
Conclusion
Loin de la fiction du « Meilleur des Mondes » dont on pourrait croire qu’il a servi de modèle aux membres du groupe d’étude spéciale, nous constatons que le rapport dit de « la Montagne de Fer » a servi de trame à la politique américaine mise en place depuis l’administration Johnson.
La guerre d’invasion de l’Iraq n’en est qu’une manifestation plus spectaculaire que d’autres.
Elle aurait pour effet d’achever la mainmise des Etats Unis sur les réserves énergétiques du monde, face à l’Europe et à la Chine qui en sont cruellement dépourvues pour le plus grand bénéfice de certaines multinationales.
Mais comme le souligne le rapport :
« Il est bien établi que certains groupes privés et certaines classes capitalistes ont intérêt à maintenir le système fondé sur la guerre. » (p. 180 / 181)
De ce point de vue, cette intervention est risquée d’autant que les motivations officielles de cette guerre sont suffisamment légères pour avoir soulevé la réprobation du monde entier.
Pourtant le rapport affirme :
« ...toute situation de paix authentique et totale, si perfectionnée soit-elle, sera un facteur de déséquilibre jusqu’à preuve du contraire. » (p. 183)
Mais les auteurs restent conscients des risques qu’une telle politique belliciste pose :
« Il est possible que l’une des plus grandes puissances se trouve un jour, par l’effet d’un gouvernement maladroit, dans une position où la classe administrative dirigeante aurait perdu le contrôle de l’opinion publique ou ne se trouverait plus en mesure de justifier une guerre nécessaire. Il n’est pas impossible d’imaginer, dans de telles circonstances, que surgisse une situation où un tel gouvernement serait obligé d’entreprendre de sérieuses négociations en vue d’un désarmement à grande échelle...et que de telles négociations conduiraient en fait à la destruction des installations militaires. Comme notre rapport l’a montré, une telle situation pourrait se révéler catastrophique. » (p. 184 / 185)
On ne saurait mieux dire !
Claude Timmerman
[2]
* Pour la clarté de l’exposé et permettre au lecteur de retrouver les références de nos dires et de nos citations, notées en italiques, les chiffres indiqués entre parenthèses font référence à la pagination de la réédition française de 1984, la seule aujourd’hui disponible.