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Bank of Colombian Cocain Industry

L’affaire BCCI

samedi 3 janvier 2009

C’est par un mariage en apparence anodin, celui de Kathleen Erickson et Robert Musella, que débute, le 9 octobre 1988, le scandale de la Bank of Credit and Commerce International (BCCI). La cérémonie doit se tenir au Golf Club de Tarpon Springs, en Floride. Les cent soixante-quinze convives sont pour beaucoup des « relations d’affaires » du jeune couple : financiers blanchisseurs d’argent sale et trafiquants internationaux de stupéfiants. À leur sortie de l’aéroport de Tampa - une ville de Floride où s’active l’une des succursales de la BCCI -, les hôtes de marque de Kathleen et Robert embarquent dans des limousines mises à leur disposition. Mais en guise du luxueux Golf Club, les véhiculent arrêtent leur course dans le parking souterrain du palais de justice, où les attendent plusieurs agents de la Drug Enforcement Administration (DEA), la police des drogues américaine. Outre quelque menu fretin lié au trafic international de stupéfiants, le coup de filet de la DEA lui permet surtout de « remonter » plusieurs responsables des agences de la BCCI aux USA et à Panamá - ainsi que le directeur de la succursale parisienne.

Car les deux futurs mariés sont en réalité des agents des douanes américaines. Depuis deux ans, ils ont infiltré le réseau financier du cartel de Medellín et simulé des opérations de blanchiment d’argent sale par l’entremise - et avec la complicité - de la nébuleuse BCCI. Injectant des millions de narcodollars dans les circuits internationaux au su des responsables de la banque, ils ont pu observer le cheminement du blanchiment. Le faux mariage du 9 octobre 1988 marque le jour de la moisson pour les services américains, et le début de la fin pour le sulfureux établissement bancaire - dont certains ont déjà détourné le sigle en « Bank of Colombian Cocaine Industry » (« la Banque de l’industrie de la cocaïne colombienne »). À partir de Tampa, plusieurs enquêtes menées aux USA et en Angleterre permettront d’établir que la BCCI était devenue, au cours des années 80, une véritable manufacture du blanchiment d’argent d’origine illicite.

De la fraude au blanchiment

C’est en 1972 que le financier pakistanais Agha Hasan Abedi fonde la Bank of Credit and Commerce International (1). Bénéficiant du parrainage de l’émir d’Abu Dhabi, cheikh Zayed Ben Sultan al-Nahyan, qui place le jeune établissement bancaire sous perfusion de pétrodollars, son ambitieux président-fondateur souhaite faire de la BCCI la première banque musulmane au monde. Grâce à ses puissants appuis dans le Golfe Persique, elle connaîtra une croissance fulgurante. En 1973, la banque dispose de dix-neuf succursales dans cinq pays ; à peine quatre ans plus tard, elle est passée à cent quarante-six succursales dans quarante-trois pays. À la fin des années 80, le holding luxembourgeois, qui regroupe vingt-neuf banques et compagnies financières, est à la tête d’un empire de quatre cents agences et filiales dans soixante-treize pays, et prétend disposer de 20 milliards de dollars de dépôts. Un développement spectaculaire.

BCCI SA, BCCI Holdings et BCCI Overseas (2) cherche à attirer les dépôts de clients basés dans le monde entier, sur la foi de déclarations mensongères relatives à l’identité des propriétaires du groupe - dont on affirme qu’ils soutiendront la banque contre vents et marées (3) - et au montant de ses fonds propres. Le groupe est sous-capitalisé, il n’est soumis au contrôle d’aucune banque centrale, et ne dispose donc pas d’un « prêteur en dernier ressort ». Cela ne l’empêchera pas de consentir des crédits répétés aux amis de ses actionnaires, prêts qui, dans de nombreux cas, ne seront pas recouvrés. L’entreprise frauduleuse survivra au prix d’une fuite en avant marquée par la reprise en sous-main d’autres établissements bancaires dont on utilisera l’argent des déposants. Du fait de son faible capital social, le groupe BCCI est en permanence à la recherche d’argent frais, sous forme de dépôts. La corruption multidirectionnelle pratiquée par les responsables du holding permettra, durant un certain temps, de tenir les curieux éloignés de sa comptabilité.

Au début des années 80, les dirigeants de la « Banque du Tiers Monde » croisent la route du Colombien Pablo Escobar, numéro un du cartel de Medellín. Celui-ci croule littéralement sous la masse des bénéfices engrangés (en cash) grâce au commerce de la cocaïne, et doit absolument trouver une solution efficace pour recycler cet argent. La BCCI, de son côté, est à la recherche de liquidités. La banque pakistanaise va donc relever le défi : au fil des ans, elle détournera l’ensemble des techniques financières existantes au profit d’opérations de recyclage des narcodollars colombiens. Pablo Escobar n’en sera pas le seul bénéficiaire...

La Bank of Credit and Commerce International compte en effet dans sa clientèle une belle brochette de dictateurs : le Panaméen Manuel Noriega, titulaire de neuf comptes ; le Philippin Ferdinand Marcos ; le Haïtien « Bébé Doc » ; ou encore l’Irakien Saddam Hussein. La BCCI entretient aussi des relations fructueuses avec le marchand d’armes saoudien Adnan Kashoggi, l’OLP de Yasser Arafat, le terroriste dissident de l’OLP Abou Nidal, le Mossad, les gouvernements chinois, argentin, libyen, saoudien, syrien, péruvien... Beau linge !

Les services secrets américains, pour leur part, ont utilisé les services de la banque d’Abedi pour faciliter le financement de la Contra nicaraguayenne (4) ; ils ont opéré des ventes d’armes à l’Irak, à l’Iran ou aux Moudjahidin afghans en lutte contre l’Armée rouge... Des affaires, on le comprendra quelques années plus tard, qui n’étaient pas si éloignées que ça. « L’Irangate » et le « Contragate », par exemple, ne constituaient que les deux faces d’une même médaille. Les ventes d’armes à l’Iran permettaient en effet à Washington de financer la contre-révolution au Nicaragua.

D’un côté, à partir de 1984, l’administration américaine a vendu des armes à l’Iran, alors qu’officiellement elle cherchait justement à l’époque à en dissuader ses alliés. La relation « adultère » entre Washington et le régime des mollahs s’était établie avant même l’arrivée de Reagan à la Maison Blanche, au moment de la libération « différée » par l’Iran des otages retenus à l’ambassade américaine à Téhéran, en 1979-80. Ce deal cynique passé par le tandem Ronald Reagan-George Bush, baptisé « October Surprise », prévoyait que les Iraniens attendraient l’issue de l’élection présidentielle de 1980 avant de relâcher leurs otages, ceci afin d’empêcher le président sortant, le démocrate Jimmy Carter, de bénéficier des retombées d’une libération « prématurée ».

De l’autre côté, Washington a soutenu la Contra nicaraguayenne dans sa lutte contre le gouvernement sandiniste de Daniel Ortega (5), en violation flagrante des différents amendements Bolland, adoptés entre 1982 et 1985. Les bénéfices engrangés grâce au trafic d’armes avec Téhéran (d’abord assuré par l’intermédiaire d’Israël, puis directement par les services US) ont été réinjectés dans les caisses de la Contra, mais aussi des Moudjahidin afghans ou de l’Unita angolaise.

« L’Iran-Contragate » sera révélé en 1986, après qu’un avion américain bourré de matériel destiné à la Contra s’est écrasé au Nicaragua. On fera sauter quelques « fusibles » (en premier lieu Oliver North, coordinateur de l’opération), permettant à Ronald Reagan d’éviter la triste fin qu’avait expérimentée Richard Nixon après le Watergate. Une commission d’enquête sera saisie, mais le gouvernement républicain parviendra à survivre au scandale. Mouillé dans « October Surprise » comme dans « l’Irangate », l’ancien directeur de la CIA George Bush, vice-président de Ronald Reagan pendant huit ans, sera élu président des États-Unis en 1988.

La CIA et « Face d’ananas »

Le cas de Manuel Noriega illustre, à lui seul, les alliances contre-nature qu’allait révéler le scandale BCCI. Le Panaméen est repéré par la CIA au début des années 60, alors qu’il étudie à l’Académie militaire Chorillos de Lima, au Pérou. En 1968, Noriega aide son supérieur hiérarchique, le général de brigade Omar Torrijos, à organiser un putsch contre le président élu Arnulfo Arias et à établir une dictature militaire au Panamá. Mais Torrijos décide de prendre ses distances avec les USA, et il charge Manuel Noriega de se rapprocher de Fidel Castro. Washington, qui sait par ailleurs que Noriega a conclu une alliance avec les cartels colombiens - faisant de Panamá la plate-forme incontournable du trafic de drogue entre la Colombie et la Floride -, envisage un moment de se débarrasser des deux hommes, mais doit se raviser au moment où éclate le Watergate.

Pendant les quinze années qui suivent, Noriega réussit à se racheter une conduite : il rend de petits services aux Américains ou leur refile des tuyaux sur le trafic international de stupéfiants - que ceux-ci peuvent alors présenter au grand public comme des réussites de la CIA ou de la DEA. Au faîte de sa collaboration avec la Central Intelligence Agency, Noriega est grassement rémunéré (on parle de 100 000 à 200 000 dollars par an). Il profite de la situation pour diversifier ses activités criminelles : à ses contacts avec les barons des cartels colombiens vient s’ajouter le trafic d’armes. En outre, il fait de son pays une gigantesque machine à laver l’argent sale de toutes provenances. En 1982, Manuel Noriega devient client de la filiale de la BCCI à Panamá.

Les relations entre Noriega et ses protecteurs américains s’envenimeront à partir de 1986. En 1987, les États-Unis annulent leur aide économique et militaire au pays. En février 1988, les juges de Miami et Tampa (Floride) qui enquêtent sur l’affaire de la BCCI trouvent la trace des transactions effectuées par celui qu’on a surnommé, en raison de la vérole qui grêle son visage, « Face d’ananas ». Ils inculpent alors - fait extraordinaire - le chef de l’État panaméen pour blanchiment de l’argent de la drogue.

Alors que le cyclone judiciaire BCCI se rapproche des États-Unis, Manuel Noriega devient l’homme à abattre. En décembre 1989, George Bush, alors à la Maison Blanche, déclenche l’opération « Juste Cause ». Plus de 25 000 Marines sont dépêchés à Panamá pour y capturer le président-dealer. Malgré un déploiement de force démesuré, l’affaire tourne au fiasco. Vingt-trois militaires américains et des centaines de civils panaméens sont abattus, et Noriega parvient à trouver refuge à la nonciature apostolique (l’ambassade du Vatican à Panamá). Il n’en sortira qu’à la suite d’âpres négociations entre les USA et la nonciature, et finira par se rendre, le 3 janvier 1990 (6).

Jugé, condamné, diabolisé, l’autocrate panaméen avait pourtant été utilisé par les États-Unis - en particulier par le directeur de la CIA, William Casey, et par le lieutenant-colonel Oliver North - comme un précieux relais dans l’approvisionnement en armes de la Contra nicaraguayenne. Ce faisant, les services américains - DEA en tête - avaient complaisamment fermé les yeux sur les activités illégales de Noriega, devenu l’un des plus puissants barons de la cocaïne sur le continent américain. Dans le même temps, la Contra elle-même percevait une partie des bénéfices engrangés sur le marché nord-américain de la cocaïne. L’explosion du crack dans les ghettos de Los Angeles sera l’une des retombées indirectes du « Contragate », comme le révélera en août 1996, dans les colonnes du San Jose Mercury News, le journaliste Gary Webb (7).

Dans son rapport annuel paru en 1997, l’Observatoire géopolitique des drogues résume cet échange de bons procédés : « Des avions venus des États-Unis - chargés dans certains cas sur les bases militaires de Fort Lauderdale et Homestead - apportaient des armes et des équipements vers la base de Ilopango, au Salvador, à destination des troupes du Frente Democrático Nicaraguense [le plus important mouvement de la Contra] postées au Honduras, et vers un ranch situé au nord du Costa-Rica, propriété d’un citoyen américain, John Hull. Celui-ci soutenait les rebelles du front sud en étroite relation avec la CIA et le National Security Council [...]. Les avions repartaient ensuite pour la Colombie. À leur retour, ils transportaient de la marijuana et des chargements de cocaïne fournis par le cartel de Medellín [...] à la fois vers Ilopango et vers le ranch de Hull, où se trouvaient plusieurs pistes d’atterrissage. La drogue était ensuite acheminée en Floride. Plusieurs témoignages indiquent qu’elle fut souvent déchargée sur des aéroports militaires comme celui de Homestead. »

Les États-Unis, qui ont toléré l’expansion du trafic de drogues sur leur territoire et renforcé la puissance des mafias lorsque les guerres secrètes qu’ils menaient contre les pays sous influence communiste le requéraient, n’en étaient pas à leur coup d’essai. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, ils s’étaient déjà servi du mafieux Lucky Luciano pour contenir l’influence communiste dans la Péninsule italienne. En contrepartie, la mafia avait eu loisir d’introduire l’héroïne aux États-Unis, d’où cette drogue avait disparu depuis une vingtaine d’années (8).

En 1997, une campagne en faveur de Manuel Noriega (qui a été condamné, aux États-Unis, à 40 années de prison) sera menée par des personnalités européennes liées à l’Opus Dei. C’est ainsi que le 11 mars 1997, l’eurodéputé Karl de Habsburg-Lothringen (9), membre de l’Œuvre, interpelle la Commission européenne sur la violation des droits de l’homme hors d’Europe. Il demande notamment que l’on intervienne en faveur du général Noriega, « détenu dans des conditions inhumaines aux États-Unis, et ce après avoir été jugé par une juridiction n’ayant aucune compétence pour le faire, au cours d’un procès que l’on ne peut qualifier d’irréprochable (10) ». Banques mafieuses, réseaux occultes du Vatican, familles royales, promoteurs de l’Union européenne... Toujours les mêmes alliances paradoxales.

Hautes protections

Aux États-Unis, l’affaire BCCI donnera lieu à deux procédures judiciaires. La première, à l’instigation du procureur de Tampa (Floride), vise la BCCI Holdings SA (Luxembourg) et ses deux principales filiales, ainsi que huit employés, pour entente délictueuse visant à acquérir et à distribuer de la cocaïne, et pour blanchiment de l’argent provenant du trafic de drogue. Une autre enquête sera lancée par le « District Attorney » (magistrat fédéral) de New York, Robert Morgenthau, aidé de l’un de ses adjoints, le procureur John Moscow. Elle concerne la « corruption d’entreprise » dont s’est rendue coupable la BCCI. Les responsables de la banque sont accusés par Morgenthau d’avoir pris part à un schéma d’activité criminelle caractérisé notamment par « des vols collusoires à grande échelle et à long terme, des plans répétés visant à escroquer les personnes chargées de la réglementation des activités bancaires et les déposants, le dépôt de faux documents auprès de fonctionnaires, la falsification de documents d’entreprise, la corruption, la réception de pots-de-vin commerciaux, le blanchiment d’argent ainsi que l’entente visant à commettre ces délits ».

En clair, durant ses dix-neuf années d’existence, la BCCI a utilisé tous les moyens possibles pour convaincre d’éventuels dépositaires de placer leurs fonds dans ses caisses, malgré son insolvabilité : trucage de comptes, dissimulation d’opérations, création de faux actifs, fausses déclarations de propriété des actions BCCI, corruption... La poursuite de l’hémorragie financière au profit des amis d’Abedi était à ce prix. Parmi les institutions flouées par les manœuvres du gang BCCI figurent notamment le FMI, la Banque mondiale et différentes banques centrales à travers le monde, ainsi que les gouvernements, plus ou moins consentants, de plusieurs États du Tiers Monde : Pakistan, Zambie, Sénégal, Nigeria...

Au procès de Tampa, en 1990, les banquiers de la Bank of Credit and Commerce International plaident coupable : cinq d’entre eux seront condamnés à des peines de prison allant jusqu’à douze ans ferme, et la banque devra s’acquitter d’une amende de 15,3 millions de dollars. Mais il faudra attendre le 5 juillet 1991 pour que la communauté financière internationale se décide à imposer la fermeture de la banque mafieuse et le gel de ses avoirs partout dans le monde. La Bank of England se décidera finalement - bien tard, déploreront certains - à imposer cette mesure.

Après la fermeture de la BCCI, la commission des affaires étrangères du Sénat américain, emmenée par les sénateurs John Kerry et Hank Brown, conduira une enquête sur l’affaire. Elle rendra son rapport en décembre 1992 (11).

En Angleterre, une investigation a entre-temps été diligentée par la Bank of England. Confiée au cabinet comptable Price Waterhouse, elle a donné lieu à la rédaction du rapport Standstorm. Une version « épurée » de ce rapport sera transmise in extremis à la commission sénatoriale américaine avant la conclusion de ses travaux - et rendue publique aux États-Unis en vertu du Freedom of Information Act (12) -, mais l’Angleterre se montrera toujours attachée à considérer ce document comme top secret. Londres était pourtant, avec Luxembourg, le centre opérationnel des activités du réseau BCCI (13).

L’affaire est sensible car elle met en lumière les relations privilégiées entre certains membres en vue de l’establishment britannique et le gratin des familles régnantes du Golfe Persique lié à la BCCI. Plus largement, un peu partout où la banque était implantée, l’affaire dévoile des connexions entre mafia, milieux bancaires et financiers, cercles politiques et diplomatiques, services secrets... Plusieurs enquêtes journalistiques montreront que la banque pakistanaise, même après sa mise en cause en tant qu’officine mafieuse, avait bénéficié de soutiens très haut placés, en particulier aux États-Unis et en Angleterre.

La BCCI cristallisait avant sa chute les liens croisés entre différents lieux de pouvoir et d’argent. Chefs d’États mafieux, gros bonnets de la « Cocaïne Connection », affairistes, financiers, hommes de l’ombre... Des millions de transactions effectuées sous l’apparence de la légalité. Des milliards de dollars liquidés à l’abri des regards indiscrets. Depuis son poste d’observation luxembourgeois, Ernest Backes a mis le nez dans les cuisines de la BCCI. Alerté sur les méthodes d’Abedi bien avant le faux mariage de Tampa, il n’a découvert que plus récemment comment, postérieurement à sa fermeture à Luxembourg, le 7 juillet 1991, le groupe BCCI avait, pendant de longues semaines, poursuivi ses activités à partir du Grand-Duché. Une preuve supplémentaire que, avant d’être liquidée, la Bank of Credit and Commerce International n’a pas livré, loin de là, tous ses secrets...


1. La BCCI SA est créée en 1972 au Luxembourg, à Abu Dhabi et en Angleterre. Puis, en 1974, la BCCI Holdings SA voit le jour au Luxembourg, suivie de la BCCI Overseas, enregistrée aux Îles Caïmans en 1975.

2. Auxquels il faut encore ajouter l’International Credit and Investment Company Overseas - et sa maison mère, l’International Credit and Investment Holdings -, mis sur pied aux Îles Caïmans afin de dissimuler les dettes du groupe BCC et de créer de faux actifs à son profit.

3. En réalité, au terme d’accords secrets entre la BCCI et les représentants de ces grandes familles moyen-orientales, ces derniers sont protégés contre toute perte financière qui viendrait à frapper le groupe bancaire.

4. Les leaders respectifs des deux factions rivales au Nicaragua, les Sandinistes et la Contra, disposaient d’un compte à la BCCI.

5. Qui contrôlera le Nicaragua durant toute la décennie 80.

6. En dehors de l’atteinte manifeste à l’intégrité d’un État souverain qu’elle représente, cette opération ne manque pas d’ironie. Devenu président des USA en 1988, George Bush avait été le directeur de la CIA, autrement dit l’employeur de Noriega. Par ailleurs, ses fils Jeb et George W. ont été cités parmi les entrepreneurs ayant bénéficié des largesses de la BCCI.

7. Cette enquête en trois volets (« Dark Alliance : The Story behind the Crack Explosion ») donnera lieu à la publication d’un livre : Dark Alliance. The CIA, the Contras and the Crack Cocaine Explosion (Ed. Paperback, juillet 1999). Un dossier très complet sur cette affaire est disponible sur Internet : http://speech.csun.edu/ben/news/cia...

8. L’alliance entre opérations secrètes menées par les démocraties occidentales et trafic de drogue est en fait un grand classique. En Indochine, le Sdece français avait apporté sa protection aux trafiquants d’opium, alliance qui sera reprise quelques années plus tard par les USA avec leurs alliés laotiens et vietnamiens. Dans les années 70, des agents des services secrets français seront impliqués, au côté de figures du « milieu » marseillais, dans l’affaire de la « French Connection » : un réseau d’exportation d’héroïne vers l’Amérique du Nord.

9. Il est le fils de l’archiduc Otto de Habsburg-Lothringen, héritier du trône d’Autriche-Hongrie, qui fonda en 1957 le Centre européen de documentation et d’information (CEDI), une officine de l’Opus Dei chargée de désenclaver diplomatiquement l’Espagne franquiste, de hâter la réconciliation franco-allemande en minimisant le nazisme, et de construire une Europe sous influence vaticane. Le CEDI était basé en Espagne, sous la protection du généralissime Franco.

10. Cité dans la Note d’information du Réseau Voltaire, 31 mars 1997.

11. Disponible sur Internet : http://www.fas.org/irp/congress/199...

12. Disponible sur Internet : http:// visar.csustan.edu/aaba/sandstorm.html

13. Encore récemment, les banques de la City ont été mises en cause pour avoir recyclé les yeux fermés l’argent d’origine illicite de l’ex-dictateur nigérian Sani Abacha. À Londres, les leçons de l’affaire BCCI n’ont, semble-t-il, jamais été tirées.

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