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Gaza : une victoire de Sissi

Pierre Dortiguier

mercredi 27 août 2014

Il n’est pas question pour les Gazaouis de chanter victoire, en comprenant par là une défaite de leur geôlier sioniste, laquelle ne peut être que la fin du régime politique imposé en 1947, officiellement au nom d’un peuple juif toujours disséminé sur la planète, et en réalité alors enfanté par une alliance russo-américaine, et devenu, de pays spoliateur aux apparences socialistes, un État gouverné comme aujourd’hui par un citoyen des États-Unis et un allié de l’OTAN ! Mais l’Egypte a permis aux autorités palestiniennes d’imposer un cessez-le-feu illimité, qui sera naturellement dans un avenir indécidable mais inévitable rompu par l’entité sioniste et ses agents provocateurs. Dans cette opération, l’Egypte a joué un rôle normal et efficace, d’arrêter la tuerie de masse israélienne, laquelle a fait derrière elle la quasi unanimité, 87% des citoyens de ce pays dit théocratique ! Cette montée de la haine anti-Arabe ne baissera pas, car elle est entretenue par un système de transformation de bourreau en victime, et quand l’État prétendument hébreu est tenu de déposer les armes, il fait mine d’avoir le monde contre lui : cette inversion du bon sens n’a qu’un temps, et la décision d’assurer les droits palestiniens à la navigation de six miles maritime, sur une côte riche aussi en énergie, signifie que le droit est une force qui finira pas contraindre le régime odieux à sentir ses limites.

L’Europe vient de les lui rappeler en interdisant, même si la défense peut être tournée, des exportations de produits agricoles et de volaille, par exemple, venant de territoires occupés de Cisjordanie. Aujourd’hui la constance du Maréchal Sissi a permis d’imposer un cessez-le-feu illimité, et il est fort dommage pour la cause Arabe que celui-ci n’ait pu être plus tôt soutenu par l’unanimité palestinienne.

Une telle situation implique une unité de front palestinienne, et chaque Gazaoui sait que la division de l’autorité palestinienne a permis à la fureur sioniste d’exercer sa vengeance cruelle.

L’Egypte a donné beaucoup pour la cause palestinienne, depuis le temps même du roi Farouk, quand le colonel Naser était à Gaza. Toutes les tueries, du Sinaï à la frontière du Golan syrien occupé, sont commises par un ennemi de droit, non pas de fait, de tous les peuples de la région, car il s’estime seul propriétaire de ce que Dieu lui aurait donné : une telle aberration relève du délire paranoïaque et il est temps que les médecins du monde calment pareil énergumène.

Qu’il y ait massacre, cessez-le-feu, accord partiel, illimité ou non, ou conclusion d’une paix à la manière d’Oslo, il demeure un fait, que les Sionistes ne veulent, ni, ce qui est plus grave, ne peuvent coexister avec les Arabes qu’ils ont spoliés, massacrés depuis le temps du mandat anglo-sioniste de Palestine, dont le premier gouverneur britannique fut Herbert Samuel, militant sioniste qui agitait l’Angleterre durant la première guerre mondiale et fut élevé à la dignité de lord ! Cette impossibilité plonge ses racines dans la fondation même d’un Etat non pas partageur, mais annexeur de toute la population arabe enfermée dans le mandat ancien ; restituer les propriétés spoliées ou dédommager leurs propriétaires, à tout le moins, pourrait ramener la paix. Mais le fossé de sang est trop large. Et de même qu’une philosophie consiste à définir les limites de l’esprit, une vraie politique consisterait, dans ce monde humain, à reconnaître une borne à la violence ; mais le Sionisme a trop d’appui et ses exigences sont appuyées d’une contrainte sur trop d’Etats. En fait le Sionisme est en Palestine, mais ne pourra jamais devenir palestinien, d’où la conséquence, de massacrer les survivants de cette boucherie continue.

L’Egypte a pris les dimensions du problème, et l’élimination des Frères Musulmans a coupé aux sionistes le seul bras qui leur tendait une solution de survie, celle de placer la question palestinienne sur un terrain religieux, voire ethnique, alors qu’il est une affaire de droit de propriété et d’agression, qui relève de tribunaux et de lois existantes.

Faire parler les armes et non pas s’adresser aux lois, tel est le rêve israélien ; être forcé à respecter un accord, son cauchemar. L’Egypte est devenue la bête noire des sionistes d’aujourd’hui comme de leurs ancêtres, aussi loin que notre mémoire peut porter !

Voir en ligne : Source : IRIB

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