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Marine Le Pen peut-elle être une Hillary Clinton hexagonale ?

samedi 3 décembre 2016

Le succès inattendu de Donald Trump, que beaucoup espéraient sans y croire, provient d’un fait simple. Si simple, si monumental que l’entourage de Mme Le Pen ne semble pas l’avoir compris. Parce que si cela était, après la cooptation triomphale de François Fillon par la Droite, un frisson devrait leur parcourir l’échine… et un vent de panique souffler sur leur quartier général de campagne installé judicieusement 262, rue du Faubourg St Honoré – autant dire place des Ternes - pour que le bon peuple n’oublie surtout pas que l’establishment, même à la française, reste et restera toujours et encore, l’establishment. Parce qu’en un mot, la clef du succès de D. Trump tient en une ligne de conduite visiblement à rebours de celle adoptée par la dite Dame et ses gentils conseillers.

La grande Rupture

Or qu’a donc fait M. Trump de si extraordinaire  ? Et bien son discours – le vrai, pas celui qui nous est parvenu, déformé à outrance par des médias compradores [1] – était un discours de rupture. Rupture systémique, rupture épistémologique, appelez ça comme vous voudrez, soit un discours en rupture de ban. Celui que tous attendaient aux États-Unis comme le salut… une bouffée d’oxygène juste avant l’asphyxie du désespoir. Car mieux valait une insurrection dans et pas les urnes qu’une guerre civile sous forme de conflit intercommunautaire voire d’affrontement interracial. Pensons aux cinq officiers de police tués et aux six autres blessés par balles le 7 juillet dernier à Dallas au Texas, puis à ces trois autres dix jours plus tard, le 17 juillet, en Louisiane à Bâton Rouge. Ce fut le programme des élites trotskystes des années soixante-dix, celles qui sont à présent aux affaires à l’instar de nos soixante-huitards parvenus jusqu’à Matignon en la personne de M. Jospin. Ces mêmes révolutionnaires embourgeoisés, mais non repentis, sont depuis vingt-cinq ans les cadres dirigeants de la Gauche au pouvoir… les Julien Dray, les Jean-Christophe Cambadélis, les Jean-Marie Le Guen, Laurence Rossignol, Benoit Hamon et cætera.

Dans un premier temps aux États-Unis, leurs ambitions perverses firent long feu, mais ils n’y renoncèrent pas pour autant. Il leur fallait une Amérique mondialisée, exogène et transgenre, qui s’imposât à la Nation chrétienne aux racines européennes. Le choc Trump versus Clinton fut donc celui de Titans et de deux conceptions antinomique du Nouveau Monde  : l’Amérique patriote, enracinée, de culture christiano-européenne contre l’Union apatride, nomade et messianique de la Destinée Manifeste. D’où le déferlement de haine et d’invectives à l’égard de ces «  petits blancs   » pro Trump si «  pitoyables  » aux yeux de la candidate Clinton. En définitive ils eurent beau dire et beau faire, cette Amérique ringarde, égoïste, hétérosexuelle, familialiste, a dit aux prophètes de malheur de la modernité sans frontière, le mot de Cambronne. Or, même si cela devait ne pas aller au-delà, comme pour le Brexit, la victoire symbolique n’en demeurerait pas moins déjà éclatante, le système en ressort ébranlé, sa confiance en sa prépotence n’est plus totale, il est désormais sur la défensive. En France le doute et l’incertitude ont également changé de camp depuis que la “droite”, la France réelle semble s’être réveillée et mobilisée. Quant à notre indigente classe politique, elle tente de se rassurer comme elle peut en radotant que «  quatre millions d’électeurs  » aux Primaires ne sont pas le corps électoral tout entier.

L’Hexagone déblatère

Revenons à Mme Le Pen qui pour le moment se tient coite et en embuscade médiatique. Ce qui peut être sage, l’avenir nous le dira. Il est en effet certainement prudent de laisser s’épuiser en vaines querelles et en débats creux les ténors et sous ténors de la partitocratie gaucho-droitière. Jactance davantage polarisée sur le droit à copuler sans limites dans l’irresponsabilité pleine et entière (les risques étant couverts par l’État et assumés par le contribuable – voir l’actuelle campagne prophylactique par voie d’affiches du ministère de la Santé) et à propos du sexe des anges déchus, que sur les graves problèmes de l’heure… L’Union européenne qui nous entraine à l’abîme par le truchement de sa politique monétaire et le déferlement de vagues migratoires invasives, ou encore le totalitarisme sournois, mais de moins en moins rampant, d’un État qui spolie et écrase les classes laborieuses (de l’ouvrier qualifié aux cadres supérieurs) pour redistribuer la richesse nationale à une masse de manœuvre électorale improductive (pour ne pas dire parasitaire) et de plus en plus arrogante.

Le droit à la paresse n’est-il pas inscrit en filigrane dans la grande charte, la Magna Carta, des droits de l’Homme  ? On ne soupçonnera pas Mme Le Pen de souscrire de A à Z à ce programme en vue d’instaurer le Meilleur des Mondes. Ce Monde que nous concoctent nos zélées zélites, tout en bulles et en copulations féroces… comme celles que préfigurent les exercices pratiques (certes encore simulatoires) auxquels certains jeunes Allemands sont conviés à participer dès l’âge de quatre ans à grand renfort de peluches suggestives ! Un monde où travailler sera dit-on «  un choix  » réservé à quelques privilégiés, seuls assujettis à l’impôt en raison même de leur statut d’acteurs économiques. Il faudra en substance payer pour avoir de droit de contribuer à la (bonne) marche de la société… Ce qui est en vérité déjà le cas  : le travail n’est plus le moyen honorable d’être homme parmi les hommes, mais une forme nouvelle d’esclavage au profit de l’immense foule des clients (au sens romain) du système. Clientèle qui sur le papier doit en assurer la pérennité des classes dirigeantes et leur maintien indéfini aux Affaires, comme ce fut le cas au cours du dernier demi-siècle dans les banlieues communistes pourvoyeuses à leurs affidés de logements sociaux et d’aides en tous genres.

Migrants de la treizième heure

Aujourd’hui le système s’est étendu et s’adresse en priorité à ces populations migrantes de la treizième heure qui doivent tout à l’État providence, tant bien entendu que les vaches à lait clients obligés du fisc (y compris bien entendu les nouveaux français intégrés au tissu économique) pourront cracher au bassinet. Toutefois à tant presser le citron le ressort se tend toujours plus et gare à la détente  ! Quant à ces nouveaux citoyens électeurs d’importations (M. Juppé à la suite de son homologue M. Valls, nous a prévenus – ou menacés - que demain “français” ils seront et deviendront nos chefs politiques qu’il conviendra d’accepter volens nolens). Pourtant, de toute évidence, ils ne trouveront jamais de travail (en chercheront-ils d’ailleurs  ?) dans un pays dévasté par la mondialisation et son cortège de friches industrielles, de délocalisations, de concentrations capitalistiques, de débauchages… six millions de chômeurs soit dix pour cent de la population  ! De nouveaux arrivants à qui seront offerts les logis des vieux blancs sans enfants (résultats de l’idéologie du jouir sans entraves et de l’avortement comme droit et progrès absolu pour le genre humain), devenus trop faibles pour se défendre ou pour simplement récriminer. Ironiquement un commentateur réclamait il y a peu qu’on retirât le droit de vote à ces vieux égrotants puisque par essence et par destination ils votent mal. “On” les accuse à ce propos d’avoir plébiscité Fillon que nul n’attendait tandis que le consensuel Juppé si sûr de lui, aurait eu le moment venu les suffrages de la Gauche rassemblée en Union sacrée contre le péril majeur identitaro-national. L’ennemi commun, l’objectif prioritaire à abattre, par dessus et avant tout.

Bon, bref le président Trump a gagné parce qu’il n’a pas cherché par de savants et tortueux calculs de cuisine politicienne à plaire ou complaire à tel ou tel électorat. Il a parlé du fond du cœur, tout d’un bloc, sans faire de chichis et sans complaisance. Inutile de décortiquer son discours de campagne on ne trouvera aucune, pas la moindre segmentation du marché électoral. Tout le contraire de sa rivale dont la campagne ne s’adressait qu’aux minorités ethniques (noirs, latinos, illégaux et sans green card)  ; minorités sexuelles en déclinant tout le spectre chromatique LGBTIQ et… les femmes, cette étrange minorité partout majoritaire  ; cajolant les lobbies, celui de l’armement, les multinationales de l’agrochimie et des semenciers, les sionistes rabiques de l’AIPAC et du B’nai B’rith (ces deux derniers qu’avait inconsidérément signalé le malheureux candidat Poisson lors de la primaire des Républicains franchissant à cette occasion une mortelle ligne rouge  : on le lui fit durement sentir). En résumé Clinton s’est appuyée sur le “Pays légal”, c’est-à-dire l’appareil d’État et le Grand Old Party (un paradoxe pour une Démocrate  !) et les marges sociales, le pays l’illégal, pour squeezer le “Pays réel”. Celui-ci ne l’a pas entendu de cette oreille et, toutes couleurs de peau confondues, s’est mobilisé pour expulser la secte des corrompus et des fauteurs de guerre [2] .

Trump, un bon exemple à suivre

Dans le même ordre d’idée qu’attendent les Français : que l’on éjecte sans tergiverser la caste des prébendiers européistes qui ont ruiné et endetté à mort ce pays, qui en font un cloaque humain où vient se déverser toutes les misères, vraies et fausses, du tiers-monde sous couvert d’y chercher refuge. Or que fait Mme Le Pen  ? Elle semble platement imiter Mme Clinton en s’adressant identiquement aux groupes de pression, notamment au sionistes et à leurs compagnons de route identitaristes, aux féministes accros et aux tenants des mariages des carpes et des lapins, et in fine un peu au peuple, mais de manière péniblement racoleuse. Renonçant à dénoncer l’endettement scélérat du pays, l’on promet encore plus de redistribution et plus de “social” là où il conviendrait de parler de sueur et d’ardeur au travail. Or sur le terrain de la démagogie elle ne peut espérer battre la gauche experte en matière de promesses intenables et de lendemains qui déchantent. Juppé s’y est essayé et il s’est fait salement blackbouler. Pour le reste, la “Rose bleue sans épines” de M. Philippot (qui a eu une idée sacrément loufoque, à contre sens de tout bon sens  ?), fait du Parti mariniste, effectivement devenu un “Parti comme les autres”, le parti de l’eau tiède, cette eau qui donne des hauts le cœur à la Divinité.

Curieusement un Fillon dont le bilan peu reluisant a été oublié, peut prétendre incarner la rupture tant attendue. Un homme qui apparaît comme neuf (parce que l’oubli est l’une des grandes dimensions de la vie des peuples) quoiqu’il ait été le maître d’œuvre de M. Sarkozy pendant cinq ans, portant de ce fait une part non négligeable de responsabilité dans les trahisons à répétition de son patron  : assassinat de Kadhafi prélude à l’actuelle submersion du «  Camp des Saints  », retour dans le commandement intégré de l’Otan, adoption par le Congrès contre la volonté populaire du Traité de Lisbonne.… Oubliant aujourd’hui que le terrorisme qui nous éprouve n’est que le résultat d’une politique en Syrie de soutien aux rebelles et autres «  terroristes modérés  », engagement commencé au printemps 2011.

Finalement si les Français doivent choisir entre cet ancien premier ministre doté d’une nouvelle virginité politique et l’héritière du clan Le Pen, il n’est pas certain que ce ne soit pas le premier qui apparaisse (en trompe l’œil) comme l’homme du divorce radical d’avec le système et celui, par la même occasion, du redressement national… ceci par dessus la tête des minorités, sexuelles, ethniques, religieuses ou autres si chères à Dame Le Pen qui semble dans la méthode mercatique (droit sortie d’une école de commerce), lui avoir emboîté le pas. La Nation française, jusqu’à plus ample informé, est réputée être “Une et indivisible”, c’est donc commettre une erreur fondamentale que de ne pas l’avoir compris et de n’avoir pas construit et tenu un discours fortement unitaire de reconstruction nationale. Reste à savoir s’il est encore temps de changer de cap et de revenir aux «  fondamentaux  » dont il n’eut jamais fallu, oh grand jamais, s’éloigner d’un pouce  !

LC 28 novembre 2016

Notes

[1L’élection de D. Trump, si elle ne tourne pas court, terrassée qu’elle pourrait être par les forces titanesques qu’il a défiées, sera peut-être considérée comme la Seconde Révolution américaine… L’Amérique après nous avoir culturellement détruits, envahis et colonisés - certes avec notre avide complicité – pourrait éventuellement contribuer à nous sauver, en tout cas nous montrer le chemin d’une restauration de notre dignité nationale. Quatre minutes  : https://www.youtube.com/watch?v=6JM...

[2Marre des gogues et tinettes transgenres, marre de distinctions raciales, revenons aux fondamentaux économiques 1’49’’  : une jeune afro-américaine exprime avec conviction son rejet de la politique à la Clinton.
https://www.youtube.com/watch?v=m7q...

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