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Chine Russie : L’argent est toujours le nerf de la guerre surtout avec le dollar

lundi 28 février 2022

Après la Russie, la Chine lance son propre système SWIFT

La chine, en vue de renforcer le yuan sur l’échiquier mondial, va se doter de son propre système de paiement international.
CIPS (China International Payment Système) pourrait être opérationnel d’ici peu de temps.
Les paiements internationaux en yuans sont actuellement compensés avec la participation des banques à Hong Kong, à Singapour et à Londres. 95% des paiements en yuans seront effectués sur la base d’une plateforme d’Etat commune sans médiateurs ce qui permet aux participants, aux transactions de se dérouler en direct avec les contre-agents.

La Russie se prépare à lancer son propre système de paiement de type SWIFT

Moscou ne rejette pas l’idée d’un système de paiement de type SWIFT alternatif.

La Russie n’exclut pas de lancer son propre système de paiement de type SWIFT face aux risques d’une éventuelle déconnexion du système bancaire national de ce réseau bancaire international et au développement des monnaies numériques et de la blockchain, a déclaré ce 5 avril le vice-ministre des Affaires étrangères Alexandre Pankine dans un entretien à Sputnik.

« Compte tenu du développement rapide des monnaies numériques et de la blockchain, il est évident que la base des règlements internationaux peut se former sur une base technologique complètement nouvelle », précise-t-il.

Pour le vice-ministre, le développement de systèmes SWIFT alternatifs, qui seront plus avancés et ne revendiqueront pas de monopole dans ce domaine, est « non seulement une réponse à la réalité géopolitique actuelle, mais aussi une réponse à la nécessité de moderniser les moyens de paiement, en tenant compte des avancées modernes dans le domaine du numérique ».

La déconnexion potentielle

Des risques de déconnexion se sont profilés en décembre dernier après que Reuters a évoqué dans un article du 20 décembre une éventuelle mise à l’écart de la Russie de SWIFT. Cette sanction aurait été parmi les mesures les plus dures envisagées par l’administration Biden dans le cadre de nouvelles restrictions contre la Russie, qu’elle avait accusée de cyberattaque contre des réseaux gouvernementaux américains.

Interrogé fin décembre par Sputnik, le directeur exécutif du département des marchés financiers de la société Univer Capital avait rappelé que certains pays étaient d’ores et déjà coupés de SWIFT, notamment l’Iran, mais continuaient de commercer.

Une solution SWIFT russe

Commentant la déclaration d’Alexandre Pankine, Viktor Dostov, président du Conseil de l’association des acteurs du marché des monnaies numériques et du transfert de fonds, note ce lundi 5 avril qu’il existe déjà un remplaçant pour les opérations dans le pays, il s’agit du système de messagerie financière russe (SPFS).

« C’est plus difficile avec les transactions internationales – environ 23 banques étrangères sont connectées au système. SWIFT est donc toujours indispensable pour participer au système financier international », ajoute-t-il.

Un nouveau format de système

L’expert indique également que les pays réfléchissent en effet à une manière d’augmenter l’efficacité du système existant de messagerie financière pour le rendre moins dépendant de l’environnement politique et des opérateurs individuels.

« La solution réside peut-être dans le domaine de l’utilisation de registres distribués – mais la transition vers une nouvelle infrastructure exigera des actions coordonnées dans différents pays et le développement de nouvelles normes uniformes », suggère-t-il.

La création de SWIFT

SWIFT a été fondée en 1973 par 239 banques de 15 pays qui se sont réunies pour régler le problème de la communication entre elles sur les paiements transfrontaliers. Au moment de la mise en service de SWIFT, quatre ans plus tard, 518 institutions de 22 pays étaient connectées aux services de sa messagerie.

Aujourd’hui, les produits et les services de SWIFT « connectent plus de 11.000 organisations bancaires et de titres, infrastructures de marché et entreprises clientes dans plus de 200 pays et territoires, leur permettant de communiquer et d’échanger des messages financiers », indique la société dans une brochure.

Tunisie Focus

Selon Reuters, le lancement du China International Payment System (CIPS) est prévu pour septembre ou octobre. Réduisant considérablement les coûts des transactions transfrontalières et les délais de traitement, le CIPS devrait mettre le yuan sur un pied d’égalité avec les autres monnaies mondiales telles que le dollar américain.

À l’heure actuelle, les transactions en yuan sont effectuées sur un « patchwork » de réseaux, ce qui entraîne des retards. Mais l’introduction du CIPS permettra un processus beaucoup plus fluide pour les transactions internationales effectuées dans cette monnaie.

Une source bancaire de haut niveau, citée par Reuters, a déclaré : « Le CIPS est prêt maintenant et la Chine a sélectionné 20 banques pour effectuer les tests, parmi lesquelles 13 banques sont des banques chinoises et les autres sont des filiales de banques étrangères. »

Le lancement imminent du CIPS est la dernière mesure prise par la Chine pour pousser le yuan à devenir une monnaie mondiale ces dernières années. Des données récemment publiées par le fournisseur mondial de services de transaction SWIFT ont révélé que le yuan est devenu l’une des cinq premières devises de paiement au monde en novembre 2014, supplantant à la fois le dollar canadien et le dollar australien.
Reuters

China International Payment System

En tant qu’infrastructure financière importante, le système de paiement interbancaire transfrontalier (ci-après « CIPS ») fournit des services de compensation et de paiement aux institutions financières dans le domaine du RMB transfrontalier et du RMB offshore. La construction du CIPS s’effectue en deux phases, la première visant à faciliter le traitement des opérations transfrontalières en RMB et à soutenir le règlement des échanges transfrontaliers de biens et de services, des investissements directs transfrontaliers, des financements transfrontaliers et des envois de fonds transfrontaliers. Les principales caractéristiques du CIPS (phase I) sont les suivantes : Premièrement, le CIPS (Phase I) traite les transferts de fonds des clients individuels et des institutions financières en temps réel et pour leur montant total. Deuxièmement, grâce à un accès en un point, les participants directs peuvent bénéficier d’un service de compensation centralisé, d’un chemin de compensation raccourci et d’une compensation plus efficace. Troisièmement, le CIPS adopte la norme de message ISO20022 internationalement reconnue pour faciliter le traitement direct des opérations transfrontalières. Quatrièmement, les heures de fonctionnement du CIPS couvrent tous les principaux fuseaux horaires d’Asie, d’Europe, d’Afrique et d’Océanie. Cinquièmement, les participants directs en Chine continentale sont connectés au système par des lignes spéciales.  

Depuis 2009, la PBC a adopté une série de mesures politiques visant à faciliter l’utilisation transfrontalière du RMB dans le commerce et l’investissement, ainsi que l’acceptation internationale du RMB. Les banques agents commerciaux du RMB et les banques de compensation du RMB sont désignées pour soutenir le paiement transfrontalier du RMB. Le RMB étant devenu la deuxième plus grande monnaie de paiement transfrontalier en Chine et la quatrième monnaie de paiement la plus utilisée dans le monde, il est impératif de construire une infrastructure pour soutenir le développement des affaires en RMB. Après une étude minutieuse et approfondie, et avec la coopération et le soutien actifs des banques commerciales, la PBC a commencé à construire le CIPS. Le Comité central du Parti et le Conseil d’État ont attaché une grande importance à ce projet. Le Premier ministre Li Keqiang a souligné dans le rapport sur le travail du gouvernement présenté aux sessions de l’APN et de la CCPPC en 2015 qu’il était nécessaire d’accélérer la construction du CIPS pour améliorer le service de compensation mondiale du RMB. 

Le CIPS (phase I) a été lancé le 8 octobre 2015. Il y a 19 banques commerciales en Chine continentale dans le premier lot de participants directs et 176 participants indirects de plus de 50 pays et régions sur les 6 continents. L’exploitation du CIPS, qui constitue une étape importante dans le développement de l’infrastructure du marché financier en Chine, marque un progrès majeur dans la construction d’un système de paiement moderne qui prend en charge les paiements nationaux et transfrontaliers en RMB. En outre, le CIPS est conforme aux Principes pour les infrastructures des marchés financiers et à d’autres exigences réglementaires internationales, et il donnera un coup de pouce au processus d’internationalisation du RMB.

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Sanctions : les milieux d’affaires français à Moscou ne cachent pas leurs réticences

Selon la direction générale du Trésor, les échanges commerciaux entre la France et la Russie se sont chiffrés en 2020 à près de 11 milliards d’euros

« Il y a trois domaines qui marchent entre la France et la Russie. Ce sont les relations économiques, culturelles et scientifiques. Il faut les utiliser pour apaiser les tensions politiques entre nos deux pays  ! » Vendredi, Emmanuel Quidet, le président de la Chambre de commerce et d’industrie France-Russie, plaidait encore pour des discussions entre Moscou et Paris plus que pour le recours à des sanctions. « Jusqu’à présent, elles n’ont pas prouvé qu’elles étaient efficaces. Ce n’est pas en isolant la Russie que l’on va régler le problème », expliquait-il lors d’une conférence organisée par la CCI.

L’Opinion

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