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L’autre épidémie qui va paralyser notre économie

vendredi 15 avril 2022

Ayant des conséquences dévastatrices pour le secteur avicole, la subsistance des éleveurs, le commerce international et la santé des oiseaux sauvages, l’influenza aviaire, plus communément appelée «  grippe aviaire  », capte l’attention de la communauté internationale depuis des années.

Lorsque des foyers apparaissent, les volailles sont souvent abattues qu’elles soient infectées ou en bonne santé afin de contenir la propagation de l’influenza aviaire. Ceci représente de lourdes pertes économiques pour les éleveurs et a un impact à long terme sur leur subsistance.

Les volailles ne sont toutefois pas les seules à être impactées. Bien qu’ils jouent un rôle majeur dans la propagation de la maladie, les oiseaux sauvages sont également des victimes des virus de la grippe aviaire.

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Influenza aviaire : la situation en France

Depuis le début du mois d’août, de nombreux foyers d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) ont été détectés dans la faune sauvage ou dans des élevages en Europe. Les autorités sanitaires de nombreux États membres (Pays-Bas, Allemagne, Italie…) ont notifié des foyers dans les élevages de volailles (dindes et poulets de chair, poules pondeuses). Trente-quatre pays sont aujourd’hui touchés par l’épizootie sur l’ensemble du continent européen.

La France n’est pas épargnée. Un premier foyer d’influenza aviaire hautement pathogène a été détecté le 26 novembre dans un élevage commercial de poules pondeuses dans le département du Nord.

Le 16 décembre, un foyer de type H5N1 a été confirmé dans un élevage de canards prêts à gaver dans le Gers, premier foyer avicole mis en évidence dans le Sud-Ouest depuis le début de ce nouvel épisode. Depuis, plusieurs départements du Sud-Ouest ont été touchés avec de nombreux cas dans les Landes et les Pyrénées atlantiques, notamment.

Alors que la situation commençait à se stabiliser dans le Sud-Ouest, les foyers d’IAHP ont fortement augmenté dans les pays de la Loire depuis fin février.

Dans deux départements (Vendée et Loire-atlantique), une diffusion rapide du virus d’IAHP est observée et de nouvelles mesures de contrôle sont déployées. Elles visent à ralentir la propagation du virus. Cependant, le département de Vendée compte désormais à lui seul davantage de foyers que le Sud-Ouest. Et la progression continue dans l’ouest de la France.

Nombre de foyers et de cas confirmés en France

À la date du 15 avril 2022, la France compte 1 286 foyers d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) en élevage, 46 cas en faune sauvage 25 cas en basse-cours.

Mesures de protection en cas de foyer ou de cas

Des mesures de police sanitaire sont prises à chaque fois qu’un foyer est détecté pour prévenir toute diffusion du virus :

abattage préventif des animaux dans un périmètre défini par arrêté préfectoral,
désinfection des sites,
interdiction des mouvements de volailles dans des zones de protection et de surveillance définies autour des foyers.

Lorsqu’il s’agit de cas confirmés dans la faune sauvage, des zones de contrôle temporaire (ZCT) sont mises en place.

RAPPEL : La consommation de viande, foie gras et œufs – et plus généralement de tout produit alimentaire à base de volaille – ne présente aucun risque pour l’Homme.
Mesures de prévention

L’ensemble du territoire métropolitain avait été placé le 5 novembre en risque « élevé » au regard de la progression rapide du virus de l’influenza aviaire en Europe.

Application des mesures de prévention suivantes sur l’ensemble du territoire métropolitain, du fait du passage en risque « élevé » :

mise à l’abri adaptée des volailles des élevages commerciaux et la claustration ou mise sous filet des basses-cours ;
interdiction de l’organisation de rassemblements et de la participation des volailles originaires des territoires concernés ;
conditions renforcées pour le transport, l’introduction dans le milieu naturel de gibiers à plumes et l’utilisation d’appelants ;
interdiction des compétitions de pigeons voyageurs au départ ou à l’arrivée de la France jusqu’au 31 mars ;
vaccination obligatoire dans les zoos pour les oiseaux ne pouvant être confinés ou protégés sous filet.

Ces mesures ont pour but de protéger les volailles domestiques d’une potentielle contamination. Elles sont accompagnées d’une surveillance clinique quotidienne dans tous les élevages (commerciaux et non commerciaux) afin de détecté au plus vite toute apparition du virus.

Dans les zones à risque élevé de diffusion, des prélèvements avant mouvement seront réalisés et seules les personnes indispensables au fonctionnement des élevages pourront y entrer. Les professionnels de la filière foie gras se sont engagés dans la réduction de densité dans les zones touchées par les précédentes crises, à l’approche de cette période à risque.

Les modalités de mise à l’abri ont été adaptées afin de prendre en compte les conditions de production, notamment pour les élevages plein air. Ces adaptations ont pour objectif d’assurer un haut niveau de protection vis-à-vis du risque d’introduction du virus dans les élevages.

Deux arrêtés renforçant les mesures de prévention

En application de la feuille de route signée avec les professionnels en juillet dernier, le ministère de l’agriculture et de l’alimentation a publié le 30 septembre deux arrêtés qui précisent les règles pour rendre les élevages de volailles moins vulnérables au virus.

Le premier arrêté définit les parties du territoire métropolitain au sein desquelles le virus de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) a une forte probabilité de se propager d’un élevage à un autre, en cas d’introduction. Ces zones sont appelées « zones à risque de diffusion » (ZRD) : https://www.legifrance.gouv.fr/jorf...

Le second arrêté définit quant à lui les mesures de prévention à respecter dans les établissements détenant des volailles ou des oiseaux captifs, sur la base d’une analyse de risques : https://www.legifrance.gouv.fr/jorf...
Une extreme vigilance attendue de tous

Julien Denormandie a appelé dès le mois de septembre au strict respect des mesures de biosécurité et à la surveillance accrue de la part des acteurs professionnels, des particuliers détenteurs d’oiseaux et des chasseurs.

L’épisode d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) qu’a connue la France entre l’automne 2020 et le printemps 2021 a été à l’origine de 492 foyers en élevage de volailles, 20 cas dans la faune sauvage et 2 cas dans la faune captive. Environ 3,5 millions de volailles (essentiellement des canards) ont été abattues dans le Sud-ouest durant cette crise sur ordre de l’administration, suite à la détection de foyers ou de manière préventive pour limiter la propagation du virus.

Ministère de l’agriculture

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