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Faux « conflit interne Yougoslave » et vraie « question allemande »

de Pierre Dortiguier

mercredi 29 septembre 2010

A Ivan Nemet

Il est naturel de célébrer, après le ministre luxembourgeois Jean-Claude Jüncker, l’Allemagne comme la « locomotive de l’Europe » et d’opposer sa politique sociale ordonnée à celle des Français qui vivent comme le maître de la basse-cour, chantant au soleil des principes, les pattes sur le terreau d’une société sans cesse recomposée.

Les révélations du surnommé « Brzezinski’s Brzezinski », William Odem sur l’O.T.A.N en mer Adriatique !

Tous nos principaux efforts auront été au siècle dernier de freiner l’indépendance du pays que Clémenceau a nommé à la Chambre en 1915, « plus dangereux encore dans la paix que dans la guerre », et dont son ministre des finances Klotz, lors de la conférence sur les réparations, a dit :« Le Boche paiera ! ».
On peut produire deux témoins américains sur l’orientation constante de cette politique française : feu le général William Odom versé dans la langue et la civilisation russes qui, interrogé sur NBC [1], a cité le motif de d’adhésion à l’O.T.A.N indépendant de tout antisoviétisme :« l’O.T.A.N. ne fut pas créé comme la plupart des gens le croient pour se défendre contre la menace militaire soviétique. Les Français n’en firent pas état dans les débats. Ils voulaient l’O.T.A.N. pour traiter de la question allemande. Les Britanniques le voulait pour garder les Etats-Unis en Europe » [2]. Cette dernière attitude anglaise a été formulée lapidairement par le baron Ismay [3], secrétaire général de l’O.T.A.N après l’avoir été de Winston Churchill :« Garder les Russes en dehors, les Américains à l’intérieur et les Allemands abaissés » [4]. Le général Odom d’ajouter le sens de l’expansion de l’O.T.A.N à l’Est « a la même raison : la question allemande touchant la Pologne, la Tchécoslovaquie et la Hongrie est enterrée s’il y a une couverture de l’OTAN  » [5], et l’avocat parlementaire durant vingt-cinq ans, et ministre social-démocrate Andreas von Bülow y fait allusion dans son intervention à la Conférence Axis for Peace, en présence du général Leonid Ivashov [6] opposant à Poutine et à Medvedev, à l’International Affairs Center de Bruxelles, les 17-18 octobre 2005.

Nous voilà bien loin de cette annonce de traiter de la Yougoslavie, avec sa galerie de canons sur les hauteurs de Belgrade commémorant l’enfant de Mostaganem, le général Franchet d’Espérey (1856-1942) qui fit occuper, avant de la céder aux Roumains, la région du Banat hongrois par ses troupes algériennes et ses tirailleurs tonkinois ; preuve que la France, en pays tsigane, répudiait déjà le racisme ! Mais justement, cet homme du Tennessee, fumeur de gros cigares, que ses compatriotes nommaient le Brzezinski de Brzezinski « Brzezinski’s Brzezinski », tant les deux géopoliticiens ont été liés. William Odom (1927-2008) - auteur de The Collapse of military Soviet - déclarait dans ce même entretien télévisé britannique, avec la franchise d’un ancien directeur de services de renseignement peu enclin à prendre des gants avec les politiciens, surtout étrangers :«  En 1994 le secrétaire du foreign office britannique a dit qu’il vaudrait mieux avoir les Russes que les Allemands sur l’Adriatique [7] ».

Le second témoin américain, qui éclaire la « question allemande » est Georges Bush père dans son dévoilement de l’attitude de François Mitterrand, fossoyeur de l’indépendance défendue par Pompidou, Giscard et Raymond Barre – avec un Chirac encourageant sympathiquement les joueurs, mais en catégorie de perpétuel junior ! Dans un numéro du Figarode 1999, l’ancien Président George Bush fait savoir de Mitterrand :« Il m’a dit qu’il était hostile à la réunification, mais qu’il ne ferait pas la guerre à l’Allemagne pour l’empêcher de se réunifier. » L’ancien élève de Harry Kissinger, Pierre Lellouche, n’hésite pas à dire que cet épisode mitterrandien a jeté un froid continu ou brisé même à jamais la sincérité de l’entente franco-allemande du gaullisme réformé.

Mitterrand à Sarajevo : l’appel du 28 juin 1992 !

Il faut encore préciser que le Président Mitterrand qui dissimulait ses opinions, car il était en réalité admirateur de son voisin outre-rhin, en matière de relation avec l’ancienne Yougoslavie, aligné sa conduite sur l’inimitié franco-allemande en visitant Sarajevo, les 27- 28 juin 1992, date anniversaire de l’assassinat de l’archiduc héritier d’Autriche et futur roi de Hongrie par Gavrilo Prinzip, dont il a fleuri le monument édifié par l’entité yougoslave. Le slaviste Paul Garde, ancien élève de Normale Supérieure dont nous fîmes connaissance dans une manifestation croate et bosniaque à Villefranche de Rouergue [8] a pu prétendre que de nombreuses vies bosniaques auraient été épargnées si Mitterrand, premier chef d’Etat à parler devant l’Assemblée de Belgrade, avait pu quitter plus tôt les affaires de la France.

La Yougoslavie dans l’entre-deux guerres : une fausse paix.

Avant de produire quelques témoignages sur la naissance de cette unité apparente, et qui fut un étouffoir des peuples, où les populations les moins capables formaient le haut d’une pyramide et la partie industrieuse la base, redisons ce que c’est qu’une fausse paix. Ce n’est pas une paix politique, qui attribue places et confort à une couche de médiocres, mais une paix sociale, humaine, qui est la liberté de travailler, de circuler et de profiter de son travail, selon la définition la meilleure de la propriété. Le contraire est une escroquerie. Est-ce qu’en disant ceci, pour présenter la Yougoslavie, nous sommes indifférents à la question allemande telle qu’elle a pu être posée par un excellent esprit, comme le littérateur et musicien, Romain Rolland parlant à son secrétaire en 1921 de la coalition en 1914 « des pays qui travaillaient le moins bien contre celui qui travaillait le mieux » ? Non pas. En effet, la mère qui engendra la Yougoslavie fut la défaite des deux Empereurs, Guillaume et François-Joseph, et donc aussi de la Hongrie-Croatie et de toutes les minorités hongroises, ruthènes, allemandes qui vivaient entre elles dans une communauté durable sanctionnée par le temps. Aujourd’hui l’on vous cite la Tchéquie avec son nettoyage ethnique des Allemands et autres minorités, et dont la Slovaquie s’est séparée ! Récemment Mary Heimann, de l’université écossaise [9] a dénoncé le mythe de la Tchécoslovaquie « petit état démocratique » - ainsi que chacun le redit comme un perroquet depuis 1918 - et ce livre dénonce ce mythe, l’intolérance envers les minorités, jusqu’aux persécutions contre ces Tsiganes dont on parle tant, et qui sont dans la suite d’un véritable martyrologue dont les plus sanglants ont été ceux de la population Sudète, à laquelle appartenait le constructeur Porsch.

Témoignage de l’ambassadeur britannique S.H. Campbell (1936) :

La Yougoslavie, tout comme la Tchécoslovaquie, devait être une borne aux intérêts allemands, mais celle-ci se révéla inutile. La nature était et sera toujours plus forte.Dans une lettre à Eden de l’ambassadeur en poste, le 20 novembre 1936 se trouve cet aveu :« Le danger est que la Yougoslavie puisse finir par devenir si liée économiquement à l’Allemagne que en cas de crise elle n’aurait pas d’autre alternative que de se lier à elle. Je ne me suis pas jusqu’à présent alarmé d’une pénétration économique allemande dans ce pays. Le Royaume-Uni n’est pas dans une position qui l’oblige à entrer sérieusement en compétion complète sur le bassin danubien, qui est un débouché naturel pour l’Allemagne, qui doit trouver des marchés quelque-part [10]. »

Une Yougoslavie en miniature, la Tchécoslovaquie.

Personne ne parle plus de la Tchécoslovaquie et le dernier blindé russe parti, tout s’est effondré comme un jeu de cartes. Tous ces dominos sont tombés en cascade. Entre les deux guerres, la Tchécoslovaquie et le Royaume de Yougoslavie et la Roumanie avaleuse d’une partie de la Hongrie ont formé une Alliance, celle des dépeceurs de territoires qui n’ont jamais demandé aux habitants des lieux leur avis. C’est ainsi que lors du vote de la Constitution du Royaume des Serbes et des Croates, les députés croates furent absents.

Un point commun de ces deux Etats est que leurs dirigeants prirent le pouvoir sans élection. Ce fut le cas de Mazaryk à Prague, marié à une Américaine, qui avait été triomphalement fêté aux Etats-Unis et fut reconnu agent tsariste en 1914, stipendié du Grand Duc, désertant à Londres, fonctionnaire autrichien et de mère ouvrière allemande. Son père légal était un cocher slovaque, choisi par son père naturel, patron de sa mère, industriel ex-israélite converti au catholicisme et qui tenait à ce que son fils s’y tint. Mazaryk se fit protestant par opportunisme et fut triomphalement reçu au Etats-Unis. Masaryk n’avait rien de tchèque ! Il fut aussi un des soutiens étrangers du premier Congrès de Bâle où fut projetée cette catastrophe asiatique que nous voyons alimentée du sang de l’innocence !

La guerre de Trente ans

Ce sont des clients, nous dit-on, de l’Allemagne. Elle est un « pays du milieu », selon le mot de Kant, et donc tous les autres peuples sont sur son chemin ! A Agram, qui est devenu Zagreb, mais a la même signification, le théâtre pour la bourgeoisie parlait allemand au XIXe siècle encore. En réalité, le bon mot croate est bien senti : le pays a pour capitale Vienne. Si vous lisez le début du drame poétique de Schiller sur la Guerre de Trente Ans, « Wallenstein », vous connaîtrez le passage dans lequel Alain, le philosophe normand et grand blessé de guerre, voyait le tableau rassemblé de toutes les passions humaines ; la chanson de la cavalerie croate autour du bivouac des troupes de l’Empereur d’Allemagne. C’est cette force armée qui sauvera Vienne de la tourmente révolutionnaire et libèrera la Hongrie de ceux qui reviendront au 20e siècle la remettre sous leur joug !

Le témoignage d’Henri Pozzi (1935) :

Ce correspondant de presse, avait perdu ses deux fils à la première guerre mondiale. En cherchant les responsables, il découvrit la responsabilité serbe et russe dans l’éclatement de la Première guerre, et pas du tout les deux Kaiser que la propagande maurassienne, libre-penseur et autres Illuminati, de l’Alliance franco-russe, dont était le ministre spéculateur Klotz nommé plus haut, et de l’Entente-Cordiale, représentaient comme un loup dans la bergerie européenne ; et qui plus est, non pas comme nous, employant des mercenaires musulmans colonisés, mais alliés avec eux de la Bosnie à la Perse d’alors, en les laissant régler leurs affaires.

Voici comment le correspondant du journal Le Temps donne, dans son livre d’avant-guerre « La Guerre Revient » la clé du faux conflit interne yougoslave : « Il n’y a pas de conflit entre nations, ou à l’intérieur d’une nation, mais une occupation serbe et une résistance globale. Tout sauf la Yougoslavie était le sentiment des populations balkaniques et seule l’intervention franco-anglaise, leur clientèle tchèque et roumaine – la Petite Entente- maintenait ce fantôme jusqu’à la seconde guerre mondiale ! » La propagande a fait le reste. Un de ses mensonges, conforté par le cinéma hollywoodien est la libération par Tito de la Yougoslavie, qui fut réellement le fait de l’Armée Rouge qui entra seule à Belgrade. Tito et son second, Moïse Pïjade empoisonné en 1957, traducteur du Capital de Marx en serbe avaient mieux à faire : honorer les quatre initiales, qui comportent deux T de terroriste (T.I.T.O.).

Les Etats-Unis entrent en scène :

Un expert français Philippe Chapal affirme que « Non seulement les Etats-Unis n’ont pas soutenu les Européens dans leurs efforts de paix, mais ils les ont aussi souvent contrariés. Leurs critiques du plan de paix, proposé en juillet 1994, qui accordait 51 % de la Bosnie aux musulmans et aux croates et 49% aux serbes qui en détenaient 70%, sous le prétexte qu’il faisait la part belle à l’agresseur et qu’il n’était pas moral, n’a pas contribué à assouplir la position des serbes » [« Cahiers du CEDSI » n°17, p.40 []]. Cependant l’intervention du Président Clinton va suivre une évolution sur le terrain qui fait reculer par la résistance armée l’emprise serbe. Le premier acte sera l’offensive croate du 4 août contre l’enclave de la colonisation serbe de Krajina, qui s’était proclamée république indépendante en 1991, et ont récupéré leur territoire, encadrés par des conseillers américains qui empêchent toute jonction avec les Bosniaques qui aurait balayé le dispositif serbe ; néanmoins, de leur côté, Croates et Bosniaques sont associés dans une Fédération dite « croato-musulmane » qui leur fait récupérer la moitié du territoire de la Bosnie-Herzégovine, en brisant le blocus de l’enclave de Bihac datant de trois ans. Par étapes, les Américains font durer une situation dans laquelle les Serbes peuvent continuer d’exercer leur action répressive, et donner ainsi à l’O.T.A.N. l’occasion de se positionner. Les accords de Dayton à l’Elysée du 14 décembre 1995 avec l’ouverture, quatre jours après, d’une conférence à Bonn groupant une trentaine de participants sur le désarmement en ex Yougoslavie, feront remplacer la Force de Protection des Nations Unies, déployée depuis 1992 en Bosnie, par l’Implementation Force (IFOR). Le Conseil de l’Atlantique Nord réuni à Bruxelles le 5 décembre souligne «  le rôle clé joué par l’Alliance pour assurer la sécurité et la stabilité en Europe », ainsi que « l’interface civilo-militaire dans la mise en place de l’accord de paix ».

L’O.T.A.N, nouvelle Yougoslavie élargie : « une politique mondiale ».

Une experte en sécurité internationale, le professeur Josette Tercinet, de l’université grenobloise a désigné l’O.T.A.N. comme une contradiction, mais avec un certain aveuglement, comme on dit que l’œil unique de Wotan fourvoyait son jugement par négligence des forces destructrices ou chaotiques ! « Ni l’O.T.A.N. ni l’O.N.U. », conclut-elle dans une étude, «  ne sortiront indemnes de la catastrophe yougoslave. ». En effet « à l’automne 1995, se profile une hypothèse dans laquelle elle [l’Alliance Atlantique] supplanterait totalement l’O.N.U. au plan opérationnel pour la mise en œuvre de l’accord de paix de Bosnie avec la création de l’IFOR. ».

Chacun a vu, avec ou sans l’aide humanitaire, la violation des droits de l’homme, comme on dit si élégamment, qui est une suite de la Yougoslavie et de la politique serbe depuis la fin du 19èmesiècle, au travers des deux guerres balkaniques achevées en 1913, et le soutien constant, dès cette époque, par germanophobie, de Londres à la cause de Belgrade, pour trouver des alliés susceptibles de combattre pour ses intérêts, s’est manifesté en 1912-13 dans le refus de reconnaître autre chose qu’une Albanie réduite, alors que les deux-tiers de la population albanaise vit aujourd’hui du Kosovo en Macédoine, et le long du littoral adriatique. Mère Thérésa venait d’une pareille famille albanaise de Skopje en Macédoine.

En réalité un occupant chasse l’autre. Tous les Etats balkaniques se sont affiliés à l’O.T.A.N. et une des conditions pour l’Albanie d’appartenir à l’O.T.A.N, pour assurer sa défense, a été d’abandonner tout projet patriotique de rassembler les Albanais homogènes en une seule nation. Bien sûr, ce n’est pas la dictature policière serbe, mais une autre contrainte dont on verra les conséquences sous peu, avec la crise redoublée en Europe.

« Ce cochon de Walter » (Staline).

Ceux qui se sont révoltés contre la quantité et les horreurs des crimes commis en « Yougoslavie » n’ont eu qu’à s’incliner. Pendant une génération, Londres, Paris et Washington se sont servis de celui que Staline n’appelait jamais Tito, mais « ce cochon de Walter » ! Et la germanophobie excusait tout, comme elle voile la vraie nature de l’OTAN sans laquelle « les intérêts des Etats-Unis ne seraient pas défendus en Europe », le précise le général Odom dans le même entretien, en somme, tout sauf l’Allemagne est le dogme du siècle écoulé et l’assise véritable du « conflit yougoslave », sinon de la construction européenne, étable où la ministre des finances et collaboratrice des U.S.A., coprésidente d’un think-tank americano-polonais avec Zbigniew Brzezinski, Christine Lagarde engage le jeune Hercule grec, non à étouffer quelque serpent, comme dans la fable, mais, comme son prédécesseur Klotz cité plus haut, à traire la « Vache à lait » !

Pierre Dortiguier pour Geopolintel

Notes

[1Émission de John McLaughlin’s, “One on One”du 24 avril 1999

[2“[N.A.T.O.] was created not as most people think to defend against the Soviet military threat. The French didn’t even mention the Soviet Union in the debate for it. They wanted N.A.T. O to deal with the German question. The British wanted N.A.T.O to keep the U.S. in Europe “

[3(1887-1965) 0fficier de l’armée des Indes où il naquit

[4« Keep the Russians out, the Americans in and the Germans down » phrase citée dans l’article de Michael Lind, « Let’s Appease Russia ! », New Republic, 9 et 16 janvier, 1995, p. 30. et “Die Welt”, 18 mai 2001, page 8.

[5The expansion of N.A.T.O is for the same reason ; the German question versus Poland, Czechoslovakia and Hungary is put to bed if there is a NATO roof over it (ibidem)

[6Président de l’Académie de géopolitique russe, opposant à Poutine et Medvedev (l’ours !)

[7In 1994, the British foreign secretary said it would be better to have the Russians on the Adriatic than the Germans

[8Un monument «  aux morts yougoslaves » (sic) y commémore une révolte de Serbes venus d’Espagne et d’agents de l’Etat indépendant de Croatie hostiles à l’armement bosniaque, infiltrés dans les volontaires de la SS musulmane formée sur les conseil du Mufti de Al Qods et qui fut réprimée immédiatement par ses propres soins (témoignage d’un Imam bosniaque présent sur les lieux, recueilli à Stuttgart).

[9« Tchécoslovaquie, l’Etat qui fut un échec » Czechoslovakia, The State That Failed, 2010, Yale University Press

[10The danger, of course, is that Yougoslavia may end by becoming so bound to Germany economically that in any crisis she would have no alternative but to do her bidding. I have no hitherto taken an alarmist view of the German economic penetration of this country. The United Kingdom is not in a position which obliges her to compete seriously on the Danubian basin, which is a natural outlet for Germany”. ( P.R.O. F.O. 371/20436, Sir R.H. Campbell to Eden, 20th November 1936, in Neil Balfour, Sally Mackay, Paul of Yougoslavia, Britain’s Maligned Friend, Hamish Hamilton, London 1980, 336 p.,p.131. )

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