A la demande de l’Autorité de régulation des télécoms, l’Arcep, Orange a précisé ses plans concernant l’extinction de son réseau cuivre, prévue pour démarrer en 2023. L’Arcep a également mené une consultation pendant deux mois auprès du secteur, dont la principale inquiétude est qu’Orange mène ce chantier seul, sans consulter suffisamment les parties prenantes.
La crainte qu’Orange passe en force
Pour répondre à ces inquiétudes, l’opérateur historique prévoit des phases régulières « de capitalisation et de retours d’expérience », qui pourront donner lieu le cas échéant à un réajustement du plan initial. En outre, Orange prévoit de faire un point général sur le rythme et le calendrier de fermeture au troisième trimestre 2025, avec l’ensemble des parties prenantes. Plusieurs acteurs s’inquiètent que le plan d’Orange suive son cours, quelle que soit la trajectoire prise par la couverture FTTH. Or, il est impératif que les consommateurs puissent disposer d’une solution alternative, et prioritairement de la fibre.
Chaque année, Orange fournira une liste des communes concernées par la fermeture du réseau cuivre. Les élus, les opérateurs d’infrastructure FTTH et les opérateurs commerciaux auront alors 4 semaines pour signaler d’éventuelles difficultés. Un délai beaucoup court pour l’Avicca, par exemple.
Premières fermetures technique fin 2024
Les premières zones concernées par la fermeture du réseau cuivre seront des zones présentant un taux de déploiement de la fibre optique élevé (au moins 85%) et dont les clients basculent rapidement vers la fibre. Dans son analyse adressée à l’Arcep, l’Afutt (association des utilisateurs de télécommunications) demande que le critère de couverture en 4G/5G soit ajouté à ce prérequis.
Le premier « lot » de 181 (177 en métropole, 4 dans les DROM) communes à « éteindre » sera notifié en septembre prochain, pour une fermeture commerciale en novembre 2023 et une fermeture technique en novembre 2024.
Les zones très denses, un cas pas si simple
Deux zones d’expérimentation de fermeture en zone très dense ont été désignées, pour faire l’objet d’une fermeture technique en novembre 2024 : un quartier de Rennes en Bretagne, et la ville de Vanves dans le 92.
Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, le cas des zones très denses est problématique car il n’y a dans ces territoires aucune obligation de couverture pour les opérateurs, ni aucun opérateur d’infrastructure FTTH de référence. Par exemple, à Paris, l’Avicca note que 65 000 locaux sont aujourd’hui non raccordables. En tout, 106 communes sont classées en zone très dense.