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Fermeture du réseau cuivre : Orange précise ses plans, qui inquiètent le secteur

mercredi 12 octobre 2022

Le régulateur des télécoms a recueilli les commentaires des acteurs des télécoms et obtenu d’Orange qu’il complète son projet initial de fermeture du réseau cuivre historique, qui s’achèvera en 2030.

Encore utilisé par près de 20 millions de Français pour se connecter à internet en ADSL et téléphoner avec un fixe, le réseau cuivre d’Orange disparaîtra pour de bon en 2030, selon les plans présentés par l’opérateur historique en janvier 2022. D’ici fin 2025, une première phase consistera à fermer le réseau commercialement : en janvier 2026, plus personne ne pourra souscrire un abonnement utilisant le réseau cuivre. Il faudra passer par la fibre ou une solution alternative (4G fixe, satellite...).

NB :
Une personne qui vient de déménager dans une zone couverte par la fibre n’aura pas d’autre choix que de souscrire à la fibre.
« On arrête de réparer le cuivre en cas de panne »
Les sous traitants qui installent la fibre vont tous tomber en faillite, avec la fin des contrats et la fin de l’entretien du réseau cuivre.
Scopelec en redressement judiciaire va perdre 1.500 emplois.
L’obligation d’entretien du réseau téléphonique cuivre d’Orange est arrivée à échéance au mois de novembre 2020.
Orange voudrait seulement « cibler plus spécifiquement les régions les plus dépendantes au réseau cuivre pour leur garantir une meilleure connectivité ».

Orange affirme disposer de 1,1 million de kilomètres de câbles en cuivre, une véritable mine d’or, le réseau représenterait 985.600 tonnes de cuivre, qui représente un pactole de 8,83 milliards d’euros.

A la demande de l’Autorité de régulation des télécoms, l’Arcep, Orange a précisé ses plans concernant l’extinction de son réseau cuivre, prévue pour démarrer en 2023. L’Arcep a également mené une consultation pendant deux mois auprès du secteur, dont la principale inquiétude est qu’Orange mène ce chantier seul, sans consulter suffisamment les parties prenantes.

La crainte qu’Orange passe en force

Pour répondre à ces inquiétudes, l’opérateur historique prévoit des phases régulières « de capitalisation et de retours d’expérience », qui pourront donner lieu le cas échéant à un réajustement du plan initial. En outre, Orange prévoit de faire un point général sur le rythme et le calendrier de fermeture au troisième trimestre 2025, avec l’ensemble des parties prenantes. Plusieurs acteurs s’inquiètent que le plan d’Orange suive son cours, quelle que soit la trajectoire prise par la couverture FTTH. Or, il est impératif que les consommateurs puissent disposer d’une solution alternative, et prioritairement de la fibre.

Chaque année, Orange fournira une liste des communes concernées par la fermeture du réseau cuivre. Les élus, les opérateurs d’infrastructure FTTH et les opérateurs commerciaux auront alors 4 semaines pour signaler d’éventuelles difficultés. Un délai beaucoup court pour l’Avicca, par exemple.

Premières fermetures technique fin 2024

Les premières zones concernées par la fermeture du réseau cuivre seront des zones présentant un taux de déploiement de la fibre optique élevé (au moins 85%) et dont les clients basculent rapidement vers la fibre. Dans son analyse adressée à l’Arcep, l’Afutt (association des utilisateurs de télécommunications) demande que le critère de couverture en 4G/5G soit ajouté à ce prérequis.

Le premier « lot » de 181 (177 en métropole, 4 dans les DROM) communes à « éteindre » sera notifié en septembre prochain, pour une fermeture commerciale en novembre 2023 et une fermeture technique en novembre 2024.

Les zones très denses, un cas pas si simple

Deux zones d’expérimentation de fermeture en zone très dense ont été désignées, pour faire l’objet d’une fermeture technique en novembre 2024 : un quartier de Rennes en Bretagne, et la ville de Vanves dans le 92.

Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, le cas des zones très denses est problématique car il n’y a dans ces territoires aucune obligation de couverture pour les opérateurs, ni aucun opérateur d’infrastructure FTTH de référence. Par exemple, à Paris, l’Avicca note que 65 000 locaux sont aujourd’hui non raccordables. En tout, 106 communes sont classées en zone très dense.

Raphaële Karayan

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