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Alexandria Ocasio-Cortez, avec un physique et un cerveau de « Barbie » est aussi comme Najat Vallaud-Belkacem, une « poupée » de Soros.
Même slogan et même donateurs.
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Taxer les ultra-riches pour financer la santé mondiale : le cri d’alerte de Najat Vallaud-Belkacem, directrice de One
Alors qu’Emmanuel Macron doit annoncer la contribution française au Fonds mondial pour la santé lors du sommet des Nations Unies à New-York, EURACTIV s’est entretenu avec Najat Vallaud-Belkacem, qui plaide pour une taxation des superprofits pour financer la santé mondiale.
Le Fonds mondial de lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose est alimenté tous les trois ans. La dernière fois, c’était en 2019. Cette année, vous demandez 18 milliards de dollars, ce qui représente une hausse de 30% pour tous les contributeurs. Pourquoi ?
La lutte mondiale contre le sida en particulier, mais aussi celle contre la tuberculose et le paludisme, recule depuis deux ans. En 2021, rien que pour le VIH il y a eu 1,5 million de nouvelles infections, principalement chez les femmes.
Ces 18 milliards de dollars sont nécessaires. Pour chaque milliard de dollars qui ne serait pas atteint, on estime que 1,6 million de personnes n’auraient pas accès à un traitement contre le VIH dans les trois ans.
Comment expliquer le recul de la lutte contre le VIH notamment ?
Avec la crise du Covid, l’accès à la prévention et aux traitements a été entravé. Et puis, les ressources disponibles pour lutter contre le VIH étaient moins généreuses qu’en 2019 et même qu’en 2010, c’est vous dire la régression…
L’objectif de mettre fin à l’épidémie du sida d’ici 2030 est en train de s’éloigner, et l’on risque même de connaître un regain de la pandémie. La reconstitution du Fonds arrive au bon moment, la France doit être à la hauteur de son engagement historique.
Au total, 38 millions de personnes vivent avec le VIH. Et 650 000 en décèdent par an en ce moment, soit un décès par minute.
Comment est investi l’argent du Fonds ?
Le Fonds sert à financer la détection puis le traitement des infections. Cela passe par le soutien à des associations humanitaires sur place, l’envoi de matériel médical, ou encore le soutien à la formation des personnels de santé. Il contribue également à la recherche et au développement (R&D) pour trouver de nouveaux traitements.
On estime que le Fonds mondial, depuis sa création, a permis de sauver 50 millions de vies. Le nombre de personnes qui meurent du sida a été réduit de près de 70 % depuis 2004.
Mais il faut rendre les traitements plus accessibles, et poursuivre la recherche afin qu’ils soient plus efficaces et toujours plus adaptés à la vie des patients.
Qu’attendez-vous de la participation financière de la France ?
Il a été demandé à tous les contributeurs une augmentation de 30 % de leur contribution financière. On demande à la France 1, 685 milliards d’euros pour les trois prochaines années, ce qui représente un peu plus de 500 millions d’euros par an.
Ça peut paraître beaucoup, mais à titre de comparaison, ça représente 3,5% des bénéfices de Total en 2021. Ce sont des choix. La reconstitution de ce Fonds pourrait permettre de sauver 20 millions de vies.
Dans une note publiée avec la Fondation Jean Jaurès, vous mentionnez justement l’entreprise Total et ses bénéfices…
C’est un lien théorique évidemment. Ce n’est pas Total qui va contribuer au Fonds mondial. Mais en pleine crise internationale, Total enregistre un bénéfice de 16 milliards de dollars en 2021.
Est-ce tolérable ? L’accumulation outrancière de richesse de certains secteurs ou de certains individus, en pleine crise internationale, et alors que la famine est de retour à travers le monde, n’a rien de normal.
Faut-il taxer les superprofits pour financer le domaine de la santé publique ?
Aujourd’hui, la tendance est au désarmement fiscal des Etats. Les fortunes des ultra-riches sur la planète sont soumises aux taux d’imposition les plus bas depuis des décennies, tout comme les multinationales dont ils sont les propriétaires.
Or, il faut bien comprendre que les inégalités et la pauvreté augmentent à mesure que l’impôt recule. Car c’est autant de moyens qui échappent aux Etats pour créer des filets de sécurité sociale, un juste accès à la santé et à l’éducation, ou encore la prise en charge des indispensables investissements commandés par le changement climatique…
L’outil fiscal, à l’échelle nationale, comme à l’échelle globale est le plus efficace des instruments pour remédier aux inégalités. La taxe sur les transactions financières, éprouvée en France est un bon exemple de ce qu’on peut faire.
De quelle manière pouvons-nous rendre plus résilients les systèmes de santé face aux futures pandémies ?
D’abord donc, le secteur privé doit contribuer aux efforts. Les bénéfices inouïs engrangés par certaines compagnies pharmaceutiques auraient dû être pour partie être utilisés à mieux servir le monde. Il faut repenser les règles de propriété intellectuelle et prévoir des mécanismes internationaux capables d’assurer la juste répartition des traitements.
Ensuite à l’échelle mondiale, il faut tirer les leçons évidentes de cette pandémie : investir dans les systèmes de santé pour qu’ils puissent encaisser les chocs liés aux futures pandémies, sans créer de retard dans la lutte contre d’autres maladies.
Enfin simplement faire preuve de solidarité internationale, car on est tous dans le même bateau. Qui doute aujourd’hui du fait que, quel que soit le défi sanitaire, climatique, sécuritaire, tant qu’on n’est pas tous à l’abri, personne ne l’est vraiment ?
Vous parlez de « désarmement fiscal ». Est-ce qu’il y a eu un avant/après ?
Il y a eu des avancées positives comme les engagements du G20 en 2021 à Rome pour une taxation minimale de 15 % sur les multinationales. Mais ça ne peut être qu’une première étape.
Nous sommes en train de vivre une période de grand basculement qui impose à chacun de contribuer à sa juste mesure aux défis qui nous attendent et aux États d’y veiller.
Sauf à se résoudre à renoncer définitivement à réaliser les objectifs de développement durable sur lesquels nous nous sommes engagés en 2015, c’est-à-dire un monde sans faim, sans enfants privés d’éducation ou sans morts de maladies… Nous, on ne s’y résout pas.