Geopolintel

Un conflit en Serbie pour stopper l’avancée chinoise en Europe

vendredi 2 juin 2023

L’’ambassade de Chine en Serbie a été bombardée par erreur en 1999, soit deux ans avant son entrée dans l’Organisation Mondiale du Commerce.
Après plusieurs jours de diffusion de divers comptes-rendus officiels, l’explication selon laquelle le bombardement de l’ambassade de Chine par l’OTAN ne serait qu’un pur accident est bien la dernière des explications crédibles.
Un porte-parole américain déclarait en conférence de presse à Washington que la CIA avait fourni des informations inexactes, confondant par erreur l’ambassade de Chine avec un arsenal yougoslave. C’était la quatrième version des événements diffusée en quelques heures seulement.
Des responsables du Pentagone sous le sceau de l’anonymat avaient fait part de leurs préoccupations à propos de l’inclusion de forces autres que celles de l’OTAN au sein d’une force internationale pour le Kosovo. C’était pour éviter, comme en Ukraine, un futur accord de paix, négocié entre le président Slobodan Milosevic et l’envoyé russe Viktor Tchernomyrdine.

La Chine devrait être acceptée au sein de l’Organisation mondiale du commerce à condition qu’elle se tienne loin du marché européen.
Les responsables chinois ont accusé les États-Unis d’avoir bombardé l’ambassade pour punir la Chine d’avoir accepté de représenter les intérêts diplomatiques de la Yougoslavie à Washington.
Provoquer l’escalade de la guerre est une mission que le Pentagone et la CIA savent faire surtout quand le Président est dans l’incapacité de trancher, comme pour Clinton en 1999 et ses ébats amoureux avec sa stagiaire Monica Lewinsky et Joe Biden avec ses liens mafieux débattus au Congrès américain.

Les deux acteurs que sont la Russie et la Chine sont impliqués en Serbie avec deux objectifs différents, et cela ne peut être toléré par Washington.

Le Kosovo coincé entre la Chine et Taïwan

Dans les Balkans, Pékin roule pour la Serbie et le Kosovo en fait les frais. La Chine ne reconnaît pas son indépendance et n’y investit pas... En pleine crise sino-américaine sur la question de Taïwan, les autorités de Pristina craignent des dommages collatéraux. (courrierdesbalkans.fr).

Cartographie de l’influence croissante de la Chine dans les Balkans occidentaux

L’émergence de la Chine comme puissance présente dans les Balkans occidentaux au cours de la dernière décennie est l’un des changements géopolitiques les plus importants en Europe. Cela représente une partie essentielle de la quête d’internationalisation de Pékin et suit le cadre « 16 plus 1 » de Xi Jinping, dont l’objectif est d’accroître la coopération avec les pays d’Europe centrale et orientale.

L’arrivée de Pékin dans la région et sa progression a suivi la formule suivante :

  • Capitaliser sur les faiblesses de la région : incertitude géopolitique, accès difficile au marché européen, migration permanente, investissement insuffisant, gouvernance non-transparente, corrompue et autocratique ;
  • Maintenir une domination dans de nombreux secteurs cruciaux : énergie, infrastructure, société (culture, académie, éducation, média) et politique (régionale et nationale) ;
  • Connecter la région : développer un réseau plus vaste de partenaires intéressés pour accroître globalement son influence ;

Cette influence grandissante et de plus en plus forte de la Chine dans les Balkans occidentaux a pris de court de nombreux décideurs politiques et en a laissé d’autres dans l’ignorance, à cause du manque de données et d’information fiables et accessibles.

Dans son projet « Cartographie de l’influence croissante de la Chine dans les Balkans occidentaux » publié aujourd’hui, Vladimir Shopov commence à collecter, regrouper et analyser de telles données et informations, avec des références détaillées pour six pays des Balkans occidentaux : l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, le Kosovo, le Montenegro, la Macédoine du Nord et la Serbie. La collecte et le rassemblement des données ont été effectués par les experts partenaires de l’ECFR dans tous les pays de la région.

Ce projet offre des approches complémentaires à la fois quantitative et qualitative, tout en intégrant l’analyse dans un contexte politique plus large, qui comprend la guerre en Ukraine, la relation unique de la Chine avec la Russie, et les mouvements de l’UE et de l’OTAN à l’Est. Il prend également en compte les potentiels développements politique, économique et social.

European Council on Foreign Relations
.

—  0 commentaires  —

© Geopolintel 2009-2023 - site réalisé avec SPIP - l'actualité Geopolintel avec RSS Suivre la vie du site