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The Round Table : fusion du capitalisme et du communisme

jeudi 2 novembre 2023

En 1909, l’université d’Oxford a réuni un groupe de lobbyistes disciples de John Ruskin, rêvant d’une fusion du capitalisme et du socialisme. Ces mondialistes de la première heure, ont fondé le lobby de « la Table Ronde ».
Les membres les plus influents sont : Lord Balfour, Cecil Rhodes et Lord Nathan Mayer Rothschild. Le lobby de la « Table ronde » a été financé par la Banque Lazard, la JP Morgan et la famille Astor, propriétaire du journal Times. La « Table Ronde » revendiquait la création d’un État mondial.
Après la Première Guerre mondiale, la Table ronde est devenue le Council on Foreign Relations aux États-Unis et le Royal Institute of International Affairs à Londres. Les principaux responsables gouvernementaux d’Angleterre et des États-Unis étaient choisis parmi ses membres. Dans les années 1960, devant la divulgation des activités gouvernementales clandestines du Council on Foreign Relations, des groupes subsidiaires, connus sous le nom de Commission trilatérale et Bilderberg ont commencé à émerger pour rester dans l’anonymat.

William Averell Harriman un homme public et de l’ombre

NB : En 1875, les Rothschild, par l’intermédiaire de leur partenaire bancaire new-yorkais Jacob Schiff, de la banque Kuhn, Loeb et Cie, ont financé l’empire ferroviaire d’Edward R. Harriman, le père de Averell Harriman.

En 1922 William Averell Harriman fonde la banque W.A. Harriman & Co. Prescott Bush intègre la Harriman Bank en 1926 dont son beau-père est l’associé d’Harriman. Prescott Bush est le père du président George Bush et le grand-père de George W. Bush et ont toujours veillé sur la fortune de la famille Harriman.
William Averell Harriman a rejoint l’héritier de La Table Ronde, le Council on Foreign Relations en 1923. En 1941, il devient représentant spécial du président Franklin D. Roosevelt auprès du Royaume-Uni et de l’Union soviétique dans le cadre du programme de prêt-bail.

Le programme de prêt-bail a été initialement conçu pendant la Seconde Guerre mondiale : la loi sur le prêt-bail a été adoptée par le Congrès américain le 11 mars 1941. Elle permettait aux États-Unis de réapprovisionner rapidement les Alliés. Dans le texte du document, il est question de donner au président des États-Unis des pouvoirs élargis pour transférer des fonds ou des équipements de défense pour l’URSS. De 1941 à 1945, les aides américaines se sont élevées à 50,1 milliards de dollars et l’Union soviétique a bénéficié de 11,3 milliards.

William Averell Harriman a été l’une des personnalités les plus en vue du XXe siècle, occupant des postes importants dans la diplomatie, le gouvernement et les affaires. Moins d’un an après avoir pris ses fonctions d’ambassadeur au Royaume-Uni, Harriman a été nommé secrétaire au commerce par le président Truman. Il est alors chargé du plan Marshall visant à reconstruire les infrastructures et à soutenir les économies européennes après les destructions de la Seconde Guerre mondiale. En 1963, il est devenu sous-secrétaire d’État pour les affaires politiques. À ces postes, il a été un négociateur clé dans les pourparlers de paix au Viêt Nam.

Harriman, l’ami de Roosevelt interlocuteur de Staline

Par ALEXANDRE SZOMBATI Le Monde
Publié le 15 décembre 1980

Confident de Roosevelt, ambassadeur des Etats-Unis auprès de Staline, W. Averell Harriman est un des hommes qui ont organisé le monde de l’après-guerre, notre monde.

W. AVERELL HARRIMAN a quatre-vingt-dix ans. Fils d’un magnat du chemin de fer, banquier, il fut le confident et l’ami du président Roosevelt, qui l’avait envoyé dès 1942, en pleine guerre, en tant qu’ambassadeur des Etats-Unis auprès de Staline. Pendant les quatre années qui suivirent, il a vu le maître tout-puissant de l’Union soviétique un grand nombre de fois. Si quelqu’un a pu sonder les pensées du dictateur, c’est bien lui. Harriman était conscient du fait que l’U.R.S.S. avait un besoin vital des Etats-Unis et qu’il était mandaté pour agir en leur nom.
L’homme est prestigieux. Élancé, aristocrate, élégant, les yeux vifs et observateurs, il est doué d’une mémoire étonnante. Il parle d’une voix calme, sans chercher les mots, et répond sans hésitation. Il évoque ses souvenirs dans cette pièce immense qui ressemble davantage à un musée qu’à un salon. Il suffit de lever les yeux pour rencontrer les œuvres de Van Gogh, Gauguin, Dufy ou Toulouse-Lautrec. C’est la demeure d’un grand seigneur, nourri à la fois de la culture européenne et du pragmatisme des descendants des gens du Mayflower.

Il a rencontré Roosevelt pour la première fois à quatorze ans. Leurs mères étaient de grandes amies. Ils ont tout de suite sympathisé et quand le jeune avocat Roosevelt entama sa carrière politique, il garda le banquier Harriman comme conseiller et confident. Ce qu’il demeura jusqu’à la mort de celui-ci. Harriman fut également le conseiller du président Truman. En 1954, il fut élu gouverneur de l’Etat de New-York, ce qu’il resta pendant quatre ans.

" Vous êtes un des hommes qui ont préparé et organisé le monde d’après la deuxième guerre, notre monde actuel. Êtes-vous satisfait de ce qui est partiellement votre œuvre ?

  • Ce monde d’après guerre s’est développé à la suite de pressions venant de différents pays, et en raison de multiples besoins. Les trois grands hommes, Roosevelt, Staline et Churchill, auxquels il faut ajouter, bien entendu, le général de Gaulle et d’autres aussi, ont joué un certain rôle. Mais, en fin de compte, ce furent les événements qui comptèrent le plus. Il y avait une fatalité de l’histoire qu’on ne pouvait pas éviter. Les historiens qui essaient d’imputer les responsabilités à certains hommes font une erreur très grave. La guerre terminée, il était inévitable que l’U.R.S.S. fasse un bond en avant et qu’elle devienne une grande nation. L’Allemagne une fois battue, il était clair que l’influence de la Russie allait devenir prépondérante. D’autant plus que par suite de la guerre l’influence de la France, de la Grande-Bretagne et d’autres pays de l’Europe occidentale avait diminué. D’un côté, les Etats-Unis ont commencé à jouer un grand rôle ; de l’autre, le pouvoir était concentré entre les mains de la Russie, puissance du Vieux Monde. Cela a conduit aux grandes difficultés que nous connaissons. Mais je ne pense pas que l’on puisse dire que ces difficultés résultaient de certains accords conclus.

La mort d’Averell Harriman L’ami de Roosevelt et l’interlocuteur de Staline

Le Monde juillet 1986

W. Averell Harriman, diplomate américain de haut rang ayant joué un rôle primordial pendant la seconde guerre mondiale, est décédé le samedi 26 juillet, à l’âge de quatre-vingt-quatorze ans à son domicile de Yorktown Heights (New-York). Le président Reagan lui a rendu hommage en déclarant que sa mort « clôt un chapitre de l’histoire diplomatique que seul un homme de son talent et de sa stature pouvait écrire ». Le département d’Etat a déclaré pour sa part que « peu de diplomates dans l’histoire américaine ont pu servir leur pays à tant de postes importants ou participer à tant d’événements historiques ». Le numéro un soviétique, M. Mikhaïl Gorbatchev, a de son côté exprimé dimanche ses condoléances à la veuve du diplomate. « W. Averell Harriman a laissé en Union soviétique le souvenir vivace d’une éminente personnalité politique, qui a apporté une grande contribution personnelle à la cause de l’établissement d’une coopération étroite et fructueuse entre nos pays dans la lutte contre l’ennemi commun durant la seconde guerre mondiale », écrit le chef du PCUS.

Il fut le confident de Roosevelt, et Staline aurait aimé en faire son ministre des affaires étrangères. Hélas pour le généralissime, Averell Harriman n’était pas russe. Il était né à New-York dans une famille appartenant à la grande bourgeoisie d’affaires. Venu tard à la politique, pour laquelle il ne se sentait pas vraiment de goût, il n’en fut pas moins, du New Deal au plan Marshall, puis à la négociation de la paix au Vietnam, l’un des principaux acteurs de la vie publique et de la diplomatie américaine de l’avant et de l’après-guerre.

Pendant près de trois décennies, la haute stature d’Averell Harriman, surmontée de son habituel feutre gris, a hanté toutes les grandes conférences internationales : Téhéran, Yalta, Potsdam, Paris... Il était toujours là, au premier rang ou dans les coulisses. Il fut le conseiller écouté de cinq présidents des Etats-Unis. Voyageur infatigable, il n’hésita pas, à soixante-dix ans, à reprendre, à l’appel de John Kennedy puis de Lyndon Johnson, son bâton de pèlerin, sillonnant le monde, de la Pologne aux Philippines et de la Corée au Maghreb.

La vie de ce grand banquier, diplômé de Yale et patron de la compagnie de chemins de fer Union Pacific, aurait sans doute suivi un autre cours si deux événements ne l’avaient marquée : l’intérêt de ce familier de Wall Street pour la Russie soviétique et son amitié avec Franklin Roosevelt.

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