Le blasphème est apparu dans notre société depuis que l’idée de s’affranchir de la tutelle d’un Dieu a été présenté comme une libération individuelle. La liberté est un concept controversé de notre société qui oppose le matériel au spirituel. Si l’on existe quand on consomme et si la possession est une libération, il est logique de penser qu’elle peut être un processus d’aliénation.
La presse est coutumière de la provocation et du blaspème pour captiver l’attention des lecteurs. Choquer consiste à interroger sur un sujet sans le soumettre à la pensée critique mais aux émotions qui conditionnent un réflexe primaire.
Nos sociétés chrétiennes avaient des lois contre le blasphème. Elles ont été supprimé en juillet 1881 avec la loi sur la liberté de la presse.
Si la France s’est structurée sur les valeurs du christianisme, la tendance depuis mai 68 est de déconstruire cette valeur sociétale pour la faire évoluer vers l’ère de la transgression où la notion du « père » a été détruite. S’il est interdit d’interdire il est normal de banaliser l’outrage ?
La liberté d’expression est reconnue par l’article 11 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, qui prévoit : « la libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme ; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement ». Ce texte a valeur constitutionnelle.
Au niveau du Conseil de l’Europe, la liberté d’expression et d’opinion est garantie par l’article 10 de la Convention européenne de sauvegarde des droits des droits de l’homme (CESDH) . À l’échelle internationale, le Pacte international des droits civils et politiques la consacre également (articles 19).
En droit français, il n’existe aucune incrimination punissant le blasphème, c’est-à-dire aucune infraction sanctionnant les atteintes aux divinités, dogmes, croyances ou symboles religieux.
La parodie de la Cène du Christ s’est retournée contre Leslie Barbara Butch, qui se revendique lesbienne, DJ et militante française.
- Leslie Barbara Butch : A l’époque où j’ai trouvé ce nom, je cherchais un truc connoté « gouine ». J’étais encore à Montpellier, c’était l’époque de MySpace, et quelqu’un m’a demandé mon nom de DJ. Le prénom Barbara je l’ai trouvé parce que… en gros la veille j’avais couché avec une meuf qui s’appelait Barbara (rire). Et en fait la femme de George Bush père s’appelait Barbara Bush, et du coup je me suis dit « WAW c’est trop stylé je vais m’appeler Barbara Butch ».
- En ce moment mon grand combat c’est l’accueil des migrants au BAAM, Bureau d’Accueil et d’Accompagnement des Migrants. Je suis co-coordinatrice du pôle LGBT, mais il y a aussi un pôle juridique, social, un pôle hébergement… On les accompagne dans leurs démarches administratives.
- J’adore le délire cagole (vulgaire) dans ce que ça représente : elles assument leur look, leur manière de vivre, elles parlent fort, elles mettent plein de couleurs, des imprimés improbables, elles s’en foutent de ce que les gens pensent, elles sont hyper indépendantes. La patchole c’est une personne qui n’en a rien à foutre du regard des autres et qui peut se permettre toutes les libertés vestimentaires et musicales. C’est un vrai projet féministe et queer d’empowerment, pas juste un gros pétage de câble kitschissime. De toute façon le mauvais goût c’est subjectif. Mais bon, c’est quand même la fête du mauvais goût.
Manifesto 21 https://manifesto-21.com/leslie-bar...
L’association de son personnage du Christ et ses prouesses photographiques la singeant en « chienne vicieuse » n’ont pas été à la hauteur de la cérémonie. La provocation et la performance artistique déjantée de Barbara Butch est en effet un outrage aux croyants. Maintenant elle plaide la diffamation et l’injure qui sont punis par la loi.
Le mouvement LGBT s’autorise tous les outrages en toute impunité et attaque au nom de la discrimination toute personne qui proteste contre sa performance qui, soit dit en passant, est une déjection de l’esprit des metteurs en scène.
Thomas Jolly Maud le Pladec et Philippe Katrine
Thomas Jolly est coutumier de la provocation et du blasphème. Maud Le Pladec a été choisie par Thomas Jolly en 2022 pour être la directrice de la danse des cérémonies des Jeux olympiques de Paris 2024.
« Je n’aurais jamais imaginé, à 6 ans quand je faisais mes premiers pas de danse dans les associations autour de Saint-Brieuc, Trégueux ou Langueux, qu’un jour j’arriverais à être la directrice de la danse et la chorégraphe des quatre cérémonies »
« Thomas Jolly, avec qui j’ai déjà travaillé plusieurs fois, notamment dans le cadre d’un opéra, l’Opéra de Paris, m’a appelée en sachant qu’il avait été lui-même approché pour être le directeur artistique des quatre cérémonies. Je sortais du Festival d’Avignon, je venais de faire une création. Je me souviens qu’il m’a proposé tout de suite cette place privilégiée »
Le choix de Philippe Katrine s’inscrit encore dans la provocation et l’outrage avec son association avec Mad le Pladec et le centre chorégraphique de Montpellier.
Maud le Pladec a produit, en tant que directrice du Centre chorégraphique national d’Orléans, Leslie Barbara Butch le 8 juillet 2023, un spectacle intitulé Dancefloor Barbara Butch.
Tout ce petit monde de l’entre soi de la transgression culturelle se connait et se fait mutuellement travailler. Il n’y a pas de hasard, juste une convergence d’accord sur l’outrage et le blasphème pour se donner l’illusion d’exister en tant que minorité dominante.
La semaine de silence du Vatican
(Reuters) - Le Vatican a déclaré samedi 3 aout, qu’il avait été attristé par un sketch de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris semblant parodier le tableau « La Cène » de Léonard de Vinci.
« Le Saint-Siège a été attristé par certaines scènes de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris et ne peut que se joindre aux voix qui se sont élevées ces derniers jours pour déplorer l’offense faite à de nombreux chrétiens et croyants d’autres religions », a-t-il déclaré dans un communiqué de presse inhabituel publié en français le soir du week-end.
Le thème de la cérémonie du 26 juillet ressemblait à la scène biblique où Jésus-Christ et ses apôtres partagent un dernier repas avant la crucifixion, mais il mettait en scène des drag queens, un mannequin transgenre et un chanteur nu dans le rôle du dieu grec du vin, Dionysos.
Les organisateurs de Paris 2024 ont présenté leurs excuses deux jours plus tard, affirmant qu’ils n’avaient jamais eu l’intention de manquer de respect à quelque groupe religieux que ce soit.
Le directeur artistique à l’origine de la scène a déclaré que le spectacle n’avait pas été inspiré par le dernier repas chrétien, mais plutôt par une fête païenne liée aux Jeux olympiques historiques.
« Dans un événement prestigieux où le monde entier se réunit autour de valeurs communes, il ne devrait pas y avoir d’allusions ridiculisant les convictions religieuses de nombreuses personnes », a ajouté le Vatican.
"La liberté d’expression, qui n’est évidemment pas remise en cause, trouve sa limite dans le respect des autres.
Le Vatican n’a pas précisé pourquoi il publiait cette déclaration plus d’une semaine après la cérémonie d’ouverture.
Le 1er août, le pape François s’est entretenu par téléphone avec le président turc Tayyip Erdogan, qui a déclaré que les deux dirigeants avaient discuté de l’événement de Paris.
Bien que le Vatican ait confirmé plus tard à Reuters que l’appel avait eu lieu, il n’a pas voulu commenter ce dont les dirigeants avaient discuté.
Le grand basculement culturel devait apparaître une évidence au travers cette cérémonie d’ouverture des jeux, elle ne sera qu’un réveil supplémentaires de ceux qui croient et qui chérissent les valeurs de la tradition que tous ces énergumènes ont dans leur capital génétique et historique un patrimoine hétérosexuel et chrétien.
Geopolintel 4 Aout 2024