Cette nomination est la finalité de la création d’un groupe unissant les LR et Macron avec le côté technocratique de Bruxelles pour draguer le parti de Marine Le Pen et lui promettre les clefs de l’Elysée en 2027.
Michel Barnier, c’est l’atout qui peut séduire la nouvelle droite. Lors de la primaire pour la présidentielle de 2022, Barnier défendait un moratoire sur l’immigration adossé à un « bouclier constitutionnel ». Cette technique a été utlisée pour la promotion de Méloni en Italie pour calmer son électorat. Une fois élue elle est devenue euro compatible et a dû avaler les vagues massives de migrants sous peine de se retrouver avec des taux d’emprunts élevés qui auraient causé une inflation post révolution.
Après avoir tendu la main à droite et à l’extrême droite, il va falloir aussi la tendre l’autre main vers la gauche pour éviter une motion de censure par le Nouveau Front populaire. Mélenchon s’est fait cocufier par Macron, malgré leur accord portant sur la réforme des retraites. C’était le socle de leur accord de trahison du NFP, qu’en sera-t-il pour Marine Le Pen ?
En politique, Macron trahit tout le monde pour atteindre ses objectifs, qui lui sont dictés par Bruxelles et Washington.
Si Macron ne veut pas se retrouver dans une situation d’un nouveau changement de premier ministre, il doit composer avec le RN qui a dû reléguer leur jeune premier Bardella ignoré pour ce poste en raison de son jeune âge, de son inexpérience de la vie politique et du fait que son homologue, Attal est parti de Matignon.
Michel Barnier ne plait qu’aux politiques et pas aux français, puisqu’il a fait un score de 6% aux dernières élections législatives. Comment peut-on nommer un premier ministre incapable de gagner son poste de député à l’assemblée nationale et espérer rassembler les français ?
Le choix de Michel Banier s’impose pour sa connaissance des instances de Bruxelles et des rouages de la Commission européenne. Il va devoir exécuter les ordres pour la procédure lancée contre la France pour déficit excessif.
Michel Barnier va devoir présenter la nouvelle stratégie budgétaire pour convaincre les partenaires européens et rassurer les marchés financiers. Son programme de stabilité budgétaire devra être envoyé à Bruxelles avant le 20 septembre, dans lequel il doit détailler les mesures budgétaires et fiscales sur plusieurs années d’exercice.
Ce plan sera étudié par la Commission européenne qui donnera ses recommandations dès le mois de novembre. Mais si on considère le passé de Barnier, il est possible que la Commission soit indulgente envers leur homme de main à Matignon pour ne pas acter la démission du président Macron. En cas de non respect des recommandations de Bruxelles, la France s’expose à une amende de 2.5 milliards d’euros et c’est pour cela qu’Alexis Kholer a poussé la candidature de Barnier, qui cochait toute les case requises par les donneurs d’ordres de Macron.
L’autre enjeu sera le vote du budget 2025 qui risque de ne pas être voté avant le fin de l’année et obliger Bruxelles à imposer un gouvernement technique et acter la démission de Macron.
Macron avait prévenu Ursula Von Der Leyen de la dissolution pour que le budget de la France corresponde aux critères de Bruxelles et notamment le financement de la transition énergétique qui peine à s’accélérer dans notre pays puisqu’elle ne correspond pas à nos attentes et détruit l’outil industriel français.
Gabriel Attal a envoyé le 20 août les « lettres plafonds » aux 40 ministres de son gouvernement démissionnaire pour fixer les dépenses pour 2025. Il ne reste que deux semaines pour élaborer un budget qui doit être voté. Attal a demandé au ministère du Travail d’économiser 600 millions d’euros pour l’année prochaine, dont 400 millions concernent la réduction des aides à l’apprentissage et 200 millions pour les crédits de France Travail. Bruno Le Maire avait recommandé 487 milliards de crédits au total, soit 5 milliards d’euros de baisse par rapport au budget 2024. Gabriel Attal n’a pas écouté son ministre de l’économie sous les conseils d’Emmanuel Moulin, ancien de Berçy et de l’agence France Trésor.
Devant cette cacophonie ministérielle, les macronistes se tirent dans les jambes avec un sentiment que Macron a trahi tout le monde avec sa dissolution surprise.
Cette dissolution est une tutelle voulue par Washington et Bruxelles pour arriver à contrôler une France qui n’obéit plus à son maître plus préoccupé à jouir de ses jeux mégalomanes et de censurer la liberté d’expression sur les réseaux sociaux.
Le roi est nu, Macron est peut être fini, lâché par ses mensonges et ses trahisons qui ont rendu la France ingouvernable et insolvable.
Geopolintel 6 septembre 2024