Pénurie de médicaments : Agnès Buzyn dévoile sa feuille de route
Le ministère de la Santé souhaite, entre autres, améliorer la gestion du « circuit du médicament ». Ces « grandes orientations » seront enrichies par les propositions des acteurs concernés, pour aboutir à un plan définitif en septembre.
Le ministère de la Santé a dévoilé lundi ses pistes pour lutter contre la pénurie de médicaments, qui reposent sur un meilleur partage de l’information et une meilleure gestion du « circuit du médicament », du fabricant jusqu’à la pharmacie.
Ces « grandes orientations » constituent « un point de départ » et seront enrichies des propositions des acteurs concernés, pour aboutir à un plan définitif en septembre, précise Agnès Buzyn dans le document présentant cette feuille de route. « Plus d’un Français sur quatre affirme aujourd’hui avoir été en difficulté pour acheter un médicament courant. Entre 2008 et 2018, c’est près de vingt fois plus de pénuries signalées », avait souligné la ministre de la Santé fin mai.
« Coopération européenne »
Le premier axe de ce plan provisoire vise à « promouvoir la transparence et la qualité de l’information », en généralisant par exemple la plateforme qui permet aux pharmaciens de signaler les ruptures d’approvisionnement au laboratoire concerné. La feuille de route propose aussi « des actions ciblées et adaptées à chacun des acteurs du circuit du médicament », telle que la possibilité donnée par la loi Santé au pharmacien de « remplacer le médicament indisponible initialement prescrit par un autre médicament », lorsque la pénurie concerne un « médicament d’intérêt thérapeutique majeur ».
Elle prône également davantage de « coopération européenne », en poursuivant « les discussions sur l’achat groupé notamment de vaccins essentiels au niveau européen » et un « partage d’information concernant les situations et les causes des pénuries à l’échelle de l’Europe ». Un comité de pilotage sera créé pour assurer la mise en œuvre de ces mesures, associant l’Agence du médicament (ANSM) et « l’ensemble des acteurs concernés » (laboratoires pharmaceutiques, grossistes, associations de patients, etc.)
En 2017, 538 signalements de rupture ou tensions d’approvisionnement ont été recensés en France
En 2017, 538 signalements de rupture ou tensions d’approvisionnement ont été recensés en France par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), un record en France, contre seulement 44 en 2008. Le sujet est devenu très médiatisé, en raison de ruptures de stock portant sur des produits d’utilisation courante ou de première importance, comme des antibiotiques, des vaccins ou des anticancéreux.
Ces dernières semaines, ce sont des difficultés d’approvisionnement concernant les corticoïdes qui ont provoqué l’inquiétude de médecins et de patients. En février, le secteur pharmaceutique a publié un « plan d’actions » pour tenter de trouver des solutions à ce problème qui ternit son image. Présenté par le Leem (Les entreprises du médicament, principal lobby du secteur pharmaceutique en France.), la fédération française des industriels du médicament, ce plan propose notamment de définir un ensemble de « médicaments d’intérêt sanitaire et stratégique » pour lesquels des mesures de gestion de pénurie (stocks de sécurité mobilisables, suivi plus précoce des stocks, etc.) devraient être renforcées. Cette recommandation figurait également dans un rapport du Sénat sur le sujet, publié en octobre.
NB :
Concernant le discours d’Agnes Buzyn il est introuvable sur le site solidrarites-sante.gouv https://solidarites-sante.gouv.fr/m...
L’édition 2018
Lors de son premier colloque en 2018, l’ABUM a présenté à la Ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès BUZYN, son bilan et les résultats de 3 années de travail depuis sa création.
Pour la 1re fois en France, un collectif associant les principaux acteurs du médicament fait bouger les lignes sur une question essentielle de santé publique : le bon usage du médicament.
Fier de ses résultats et désireux d’amplifier l’action au bénéfice de tous, le Collectif Bon Usage a présenté le 22 mars 2018, aux pouvoirs publics et aux usagers, son expérience et ses propositions, en présence de Madame Agnès Buzyn, Ministre des solidarités et de la santé
Agnès BUZYN n’est pas favorable à la suppression du monopole pharmaceutique, mais à la continuité d’une politique qui consiste à positionner chaque profession comme un acteur majeur du système de santé,que ce soit le pharmacien, le médecin ou l’infirmier. Sur l’information du grand public, elle émet des doutes sur l’efficacité des campagnes grand public qui ratent souvent leur cible et qui sont coûteuses. La parole d’un professionnel de santé a davantage de poids auprès de son patient. C’est pourquoi tous les professionnels de santé sont encouragés à se sentir responsabilisés dans la prévention. Des moyens considérables seront consacrés à la formation initiale et continue, notamment dans le cadre de la plate-forme des études de médecine pour renforcer les compétences transversales en cycle 1, voire en proposant des enseignements pluri professionnels.
Voir le PDF joint pour plus d’information.