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Macron, le risque structurant et le chaos Blackrock

samedi 21 septembre 2024

Larry Fink, PDG de Blacrock ne voyait pas d’un bon oeil l’instabilité parlementaire française et craignait que son influence soit bouleversée par le statu quo imposé par l’opposition du RN et de LFI.
Le retard pris par la France dans la transition énergétique et climatique ne correspondait pas aux recommandations qu’il avait formulées à Macron avec les 232 milliards investis dans notre système économique. Blackrock est intervenu comme lobbyiste dans la loi pacte qui fait la part belle aux produits d’épargne retraite par capitalisation et dans la loi travail et dans la dissolution de l’assemblée nationale.

Si Larry Fink interfère dans l’élaboration des nouvelles lois, comment ne pas voir qu’il s’est impliqué dans la décision de dissolution de l’assemblée nationale en juin 2024.

Comme par magie, Macron a baissé la fiscalité du capital, lancé les réformes du marché du travail, de l’assurance chômage, de la santé, des retraites, le tout en concertation avec Larry Fink.
La mission de Macron était de montrer que la France n’est pas réfractaire aux réformes économiques mais il peine à museler l’opposition politique qui entrave la bonne marche de la privatisation de pans entiers de notre administration, de notre économie et de notre dette.

63% de la dette française appartient à des entités étrangères que Berçy ne veut pas révéler pour ne pas dévoiler les vrais décideurs de notre politique.

En 2017, Isabelle Mateos y Lago, directrice générale du BlackRock Institute, jugeait les premiers pas du président Macron.
Isabelle Mateos y Lago est un pion de l’Etat Profond Français, elle est énarque, inspectrice des Finances, a débuté sa carrière au ministère de l’Economie avant de rejoindre le FMI, puis BlackRock en 2015. Comme tout bon lobbyiste, elle posait la question de savoir si Macron serait capable de mener la réforme du marché du travail sans mettre tout le monde dans la rue.

  • « Isabelle Mateos y Lago (BlackRock) : « Si le conflit des Gilets jaunes cesse, l’image de la France sera préservée ».
    Le test était de savoir si Macron et Edouard Philippe seraient capables de faire sauter le blocage sur le marché du travail. Avec la loi Pacte et la loi travail, le signal envoyé à Blacrock était fort et cette collaboration s’est poursuivi jusqu’à la dissolution.

Maintenant pour rassurer les marchés accés sur le climat et la transition énergétique il faut un gouvernement Blackrock compatible avec un Barnier qui coche toutes les cases mais se retrouve face aux anciens ministres de Macron qui lui mettent des bâtons dans les roues pour avoir un poste, même s’ils sont démissionnaires.
Le problème du budget ne réside pas tant dans la manière de trouver l’argent, mais comment baisser les dotations de certains ministères pour les allouer à la transition climatique si chère à Blacrock. Isabelle Mateos y Lago attendait dès 2017 que Macron fasse des coupes intelligentes et durables dans les dépenses publiques. Ce rôle sera attribué à Barnier qui devra se conformer aux ordres de Blackrock sous peine de démissionner.
Barnier vit la même situation que l’ancienne première ministre britannique Liz Truss, qui fut poussée à la démission par les marchés.
Le problème se résume entre la rigueur budgétaire imposée par Bruxelles et les attentes des marchés qui possèdent notre dette et paient très cher nos politiques pour qu’il changent les lois à leur profit.
Macron est écartelé entre ces deux lobbyistes et mener de front les deux politiques sera fatal à notre pays qui ne peut plus accepter de payer pour des stratégies qui vont à l’encontre de ce qu’un pays est en droit de faire pour sécuriser le bon fonctionnement de notre administration.

Cette instabilité gouvernementale provient du fait que les investisseurs comme Blackrock tentent de minimiser les risques pour leurs clients qui ne souhaitaient absolument pas un premier ministre issu du Nouveau Front Populaire, ni du RN.

La choix de la dissolution de l’assemblée nationale par Emmanuel Macron correspond à la dernière visite de Larry Fink à Paris en juin 2024.

Rencontre en tête-à-tête avec Larry Fink, dirigeant de BlackRock, le plus grand gestionnaire d’actifs mondial, pour discuter des défis liés aux excès de normes, au pétrole, et à l’intelligence artificielle

Plongez au cœur des enjeux économiques du XXIe siècle lors d’une discussion exclusive avec Larry Fink, le visionnaire derrière BlackRock, mastodonte financier mondial. Ensemble, explorons les défis posés par les normes excessives, le pétrole et l’intelligence artificielle. Une rencontre en tête-à-tête qui promet d’éclairer les clés de demain.

Les excès de normes : un défi pour l’industrie financière

La rencontre avec Larry Fink, le dirigeant de BlackRock, a été l’occasion de discuter des défis liés aux excès de normes qui pèsent sur l’industrie financière. Avec un portefeuille de 10 500 milliards de dollars, BlackRock est confronté à de nombreuses réglementations et exigences qui peuvent parfois entraver la croissance et l’innovation.

Le PDG de BlackRock a exprimé ses préoccupations quant à l’impact des excès de normes sur la capacité des entreprises à investir et à se développer. Selon lui, une réglementation excessive peut entraver la compétitivité et freiner l’innovation, limitant ainsi le potentiel de croissance économique. Il a souligné l’importance de trouver un équilibre entre la réglementation et la flexibilité nécessaire pour favoriser le dynamisme des marchés financiers.

Les enjeux du secteur pétrolier

Lors de la discussion, le sujet du pétrole a également été abordé. Malgré les préoccupations croissantes liées au changement climatique, Larry Fink a justifié les investissements de BlackRock dans le secteur pétrolier. Il a souligné que la transition vers des énergies alternatives prendrait du temps et que le pétrole continuerait à jouer un rôle essentiel dans l’économie mondiale pour les années à venir.

Cependant, le PDG de BlackRock a également souligné l’importance d’une transition vers des sources d’énergie plus propres et durables. Il a encouragé les entreprises du secteur pétrolier à investir davantage dans la recherche et le développement de technologies plus respectueuses de l’environnement, telles que les énergies renouvelables et les solutions de stockage de l’énergie.

L’intelligence artificielle : un atout pour l’industrie financière

Un autre aspect important de la discussion a été l’impact de l’intelligence artificielle sur l’industrie financière. Larry Fink a souligné que l’IA offre de nombreuses opportunités pour améliorer l’efficacité et la précision des opérations financières. Il a expliqué comment BlackRock utilise déjà l’IA pour analyser les données et prendre des décisions d’investissement éclairées.

Cependant, le dirigeant de BlackRock a également reconnu les risques potentiels de l’utilisation de l’IA, tels que la protection des données et les biais algorithmiques. Il a souligné l’importance de mettre en place des réglementations et des mécanismes de contrôle appropriés pour garantir que l’IA est utilisée de manière responsable et éthique.

Cette rencontre avec Larry Fink, dirigeant de BlackRock, a permis d’aborder plusieurs défis majeurs auxquels fait face l’industrie financière. Les excès de normes, le secteur pétrolier et l’intelligence artificielle sont des sujets cruciaux qui nécessitent une réflexion approfondie et des actions concrètes.

Il est essentiel de trouver un équilibre entre la réglementation et l’innovation, de promouvoir la transition vers des énergies plus propres et durables, et d’utiliser l’intelligence artificielle de manière responsable. Seules ces mesures permettront à l’industrie financière de relever ces défis et de prospérer dans un monde en constante évolution.

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Tribune. Dissolution, les trois dernières cartes du Président

La dissolution de l’Assemblée nationale ressemble à certains égards à la méthode de leaders économiques qui souhaitent rebattre les cartes estime dans cette tribune Camille Fumard, directrice conseil chez Jin et auteur de l’essai Le leader du XXIe siècle, la guerre ne fait que commencer.

En renvoyant les Français aux urnes, Emmanuel Macron appelle publiquement à la responsabilité collective. Ce boomerang rappelle sa filiation au philosophe Paul Ricœur, filiation que l’historien et épistémologue François Dosse tentait déjà de décortiquer dès 2017 dans un essai « Le Philosophe et le président ».

Ce coup de poker du 9 juin 2024, qui fait suite aux résultats des européennes, renvoie à l’éthique de la responsabilité jusqu’au-boutiste d’un « président philosophe ». Le fait de prendre acte de l’incertitude et de confronter les Français à leur obligation d’assumer les conséquences d’un tel vote est d’un pragmatisme implacable.

Dans ce “hacking de l’agenda”, on peut constater que le président a conservé son ethos de leader économique. La notion de responsabilité est au cœur du monde des entreprises. C’est d’ailleurs tout récemment que le patron de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, menaçait de quitter le CAC 40 pour la bourse de New York. Un coup de poker lui aussi ? Non, tout simplement la dénonciation d’une Europe jugée comme axée sur la réglementation plutôt que sur la croissance.

Dans la même veine, Larry Fink, patron de BlackRock monde, soulignait au Figaro ce 8 juin : « [la France] doit continuer d’embrasser le capitalisme », et - en filigrane - prendre ses responsabilités, autrement dit : exercer efficience budgétaire et simplification des normes, notamment environnementales.

Le chaos sera-t-il destructeur ou moteur ?

Emmanuel Macron pour la première fois se serait inspiré de la communication des leaders économiques pour surprendre et abattre ses dernières cartes. Dans un monde dit « VUCA » (pour Volatility, Uncertainty, Complexity, Ambiguity), l’écrivain libano-américain, statisticien et spécialiste en volatilité, Nassim Nicholas Taleb explique que pour ne pas être la « dinde » aujourd’hui, il faut savoir tirer profit du chaos, de l’incertain et du hasard, voire le provoquer. On retrouve cette idée dans les caractéristiques du leader économique à la visée exponentielle, souvent très capitalistique, techno-solutionniste et déstabilisateur pour l’économie.

En prenant pour conseiller le risque, avec notamment une période de seulement vingt et un jours pour faire campagne (soit la fenêtre la plus courte pour la tenue du scrutin), Emmanuel Macron oblige les élus et les Français à faire des choix radicaux (coalitions, alliances, vote contestataire …). Chaos destructeur ou chaos moteur ? « Quoiqu’il en coûte », il tente d’inverser les rapports de force et reprend ses habits de « Président libéral économiste et financier » et de « Président philosophe » autour de trois verticales : accélération de la confrontation, renvoi à la responsabilisation et prise de risque ... allant jusqu’à potentiellement fragiliser l’économie.

*Camille Fumard est directrice conseil et conseillère spéciale auprès du Président du Groupe JIN. Auteur de l’essai Le leader du XXIe siècle. La guerre ne fait que commencer - Cent Mille Milliards

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