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Le groupe Rothschild place Antoine Lévèque comme conseiller de Barnier à Matignon

lundi 23 septembre 2024

L’agence The Arcane, création de Marion Darrieutort, nouvelle venue dans le giron des Rothschild pour le conseil, pose la question du genre des leaders politiques. Cela colle parfaitement avec le positionnement d’Emmanuel Macron, figure du nouveau genre de la politique tout comme son homologue canadien Justin Trudeau.

L’agence The Arcane et sa nouvelle stratégie d’influence correspond aux critères ESG promus par Lynn Forester de Rothschild, figure de proue de la nouvelle tendance de l’économique au travers de l’environnement, du social et de la gouvernance avec l’aval du pape François en 2020.

Ces programmes d’activations intègrent les différents leviers d’influence tels la presse, les réseaux sociaux, les leaders d’opinion, des opportunités de prises de parole, l’implication du personnel...

L’agence The Arcane vient de passer un cap en envoyant un de ses salariés, Antoine Lévèque , à Matignon comme conseiller de Michel Barnier chargé de la stratégie et de la presse. C’est une première pour cette jeune agence qui se lance dans les affaires publiques tout en étant recrutée par le groupe Edmond de Rothschild pour l’épauler dans sa communication en remplacement du cabinet Portland.

Antoine Lévèque a conseillé plusieurs personnalités politiques comme Jean-François Copé, Christelle Morançais (Présidente de la Région Pays de la Loire), Gil Avérous (Président de Villes de France) Michel Barnier (Ancien Ministre, ancien commissaire européen et ancien négociateur en chef du Brexit) et Frédéric Genta (Ministre de l’Attractivité au sein du gouvernement Monégasque).

Sa mission sera de contrôler le discours du premier ministre, sans qu’Emmanuel Macron mette son nez partout, pour ne pas révéler le contrôle de l’Elysée et de Matignon par les Rothschild.

Marion Darrieutort est la co-présidente du Cabinet The Arcane, agence de conseil en gouvernance et en influence. Elle est aussi la présidente du Think Tank Entreprise & Progrès, qui réunit des dirigeants engagés pour le bien commun.

Marion Darrieutort (The Arcane) : « Le leadership n’a pas de genre »

Dans son ouvrage « Le temps des leaders pop ! » Marion Darrieutort porte un regard moderne sur le rôle des leaders. Ni masculin, ni féminin, surtout pas superhéros et ouvert aux autres : le leader de demain doit être populaire !

Quand on jette un œil au CV de Marion Darrieutort, on se dit qu’elle a tout d’une leader accomplie. Après avoir fondé l’agence Elan, elle est devenue vice-présidente d’Entreprises et Progrès, a participé à la création du TEDxWomen et du TEDxEducation, et a rejoint le comité stratégique du Positive Economy Forum. Elle dirige aujourd’hui The Arcane, cabinet de conseil en gouvernance et en influence. Le fil conducteur de ses expériences : faire évoluer les codes et les pratiques – y compris celles du leadership.

En 2023, elle se lance et écrit un livre sur le sujet. Le temps des leaders pop ! Changer de style de dirigeants pour changer le monde est paru aux éditions de L’Aube. L’ouvrage, qui mêle expériences personnelles et professionnelles, s’intéresse sur le rôle des nouveaux leaders, et propose une nouvelle voie. Exit les leaders élitistes et solitaires : place aux leaders populaires ! Interview.
Le livre débute par le récit de votre expérience personnelle – celle d’une femme devenue leader dans un monde d’hommes. Le leadership d’hier est-il masculin ?

Marion Darrieutort : Il est vrai que dans ma carrière – que ce soit dans la communication, dans mon activité de consultante ou dans mon think tank de dirigeants – j’ai souvent croisé des hommes au pouvoir. Je suis intimement persuadée que le leadership n’a pas de genre, mais qu’il est important de livrer un point de vue de femme pour le raconter. Le leadership doit être dans l’équilibre des codes et des valeurs dites féminines ou masculines. Or, peut-être que le leadership d’hier a eu tendance à l’oublier, à privilégier une position dominante à une position d’empathie. Cela a créé les dérives que l’on connaît : entre-soi, posture de « sachant », culte du secret… Des codes « masculins » que les femmes dirigeantes ont dû s’approprier. À ce titre, certaines sont critiquées. On leur reproche de se comporter « comme des mecs ». Moi, j’aimerais rendre hommage à cette génération de femmes, qui me précède, et qui n’a pas eu d’autre choix pour se faire une place que d’avancer avec des modèles très normés, très genrés. Bien sûr, l’époque est en train de changer. On n’attend plus de nos leaders qu’ils aient cette attitude de « superman », mais une posture d’ouverture.
Le leader de demain est donc défini par de nouvelles attentes. De qui viennent-elles ?

M. D. : Je pense que les évolutions viennent toujours des attentes de la société. En l’occurrence, les nouvelles générations attendent d’un leader qu’il soit un patron, mais aussi un guide. Il y a presque une notion de spiritualité dans cette approche transversale. Les leaders doivent être là pour faire grandir et éveiller plutôt que pour contrôler. Attention : ce changement doit être une évolution, pas une rupture. Tout n’est pas à jeter.
Ce qui est intéressant, c’est que le changement est aussi sémantique. On ne parle plus de « performer » mais de « gagner », d’« optimiser » mais de « créer »… Quelle est la place du langage dans l’avènement des nouveaux leaders ?

M. D. : Le langage a vocation à transmettre, à se connecter à l’autre. Or, j’ai l’impression que les leaders se sont emparé de la communication de manière mécanique. Les fameux « EDL » – éléments de langage – ont tué le leadership. Ils ne transmettent pas d’émotion, pas d’empathie. C’est pour ça qu’il faut avant tout repenser les mots. Cela m’a frappée au moment des vœux de bonne année des dirigeants politiques. Dans son discours, Emmanuel Macron a parlé de « pouvoir d’achat ». Pas de « salaires » ! Or, quand les gens discutent entre eux, ils ne disent pas « mon pouvoir d’achat a baissé », ils parlent de leur salaire ! Il faut arrêter d’adopter un vocabulaire particulier, les leaders doivent parler comme tout le monde pour véhiculer des émotions et une ouverture.
Vous résumez cette nouvelle posture en un terme : « pop ». Qu’est-ce que cela implique ?

M. D. : Cela veut dire plusieurs choses. La première, c’est qu’il n’est pas facile d’être leader. On fait pas mal d’erreurs. Le leader pop est capable de les reconnaître, d’exprimer ses doutes. Parce qu’il est ouvert et politique. Il n’est pas populaire au sens de « connu » ou « reconnu », mais parce qu’il est en prise directe avec la société. Bien sûr, cela peut le faire gagner en popularité. Mais c’est avant tout une question d’ouverture aux autres et à soi-même. Il y a un réel travail d’introspection, de recherche d’alignement interne.
Ce qui est populaire est à l’opposé de ce qui est élitiste. D’où vient le leader pop ? Sort-il des parcours traditionnels ?

M. D. : J’en formule le vœu de façon très appuyée. Nous n’y sommes pas encore… mais je crois fortement à l’avenir des leaders atypiques. Qu’il s’agisse de leur profil neurologique, de leur parcours de vie, de leur parcours universitaire – ou non universitaire ! –, les gens qui sortent des cases ont une immense valeur. La société ne les aide pas forcément à en prendre conscience, et ils font parfois tout pour faire oublier leurs différences. Mon métier me permet de les voir, de les approcher, et de constater ce qu’ils apportent à leurs organisations. Je ne parle pas uniquement de valeur financière, mais aussi de valeur humaine. Leur succès va les rendre visible, et, à terme, permettre trouver un équilibre entre les leaders issus de grandes écoles et ces profils plus créatifs car atypiques. C’est déjà le cas ailleurs, notamment aux États-Unis et en Israël. À nous de nous battre pour que cela évolue en France, dès l’école.
Votre livre a-t-il cette vocation d’encourager les futurs leaders à assumer leurs différences ? Ou doit-il permettre aux leaders établis d’évoluer ?

M. D. : J’aimerais que ce livre soit perçu comme un plaidoyer. Si certains leaders bien installés pouvaient apprendre quelque chose à sa lecture, j’en serais ravie. Mais j’aimerais en effet que les leaders de demain s’en inspirent. Ce sont eux, les jeunes, qui vont diriger le monde. Il faut les respecter… et les préparer.

Biographie

Après avoir fondé l’agence Elan en 2008, fusionnée avec Edelman en 2014, Marion Darrieutort entend pleinement se consacrer à l’accompagnement des décideurs. Vice-Présidente d’Entreprises et Progrès, membre fondatrice du TEDxWomen et du TEDxEducation ainsi que membre du comité stratégique du Positive Economy Forum auprès de Jacques Attali, elle est engagée sur les sujets de l’empowerement des femmes et d’une économie plus vertueuse pour servir le bien commun. Elle lance en octobre 2020 le cabinet The Arcane spécialisé en influence et en gouvernance pour répondre aux attentes de ses clients.

Intelekto

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